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Jordi Grau

Jordi Grau

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Tableau de bord

  • Premier article le 30/08/2008
  • Modérateur depuis le 24/04/2009
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Derniers commentaires



  • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 15:17

    Bonjour.

    Je suis d’accord avec presque tout votre article, mais il me semble que vous vous égarez vers la fin. Une guerre, ce n’est pas un ensemble de faits divers. C’est un événement par nature très meurtrier et plein d’atrocités en tous genres (représailles, pillages, viols, tortures, etc.). Ce qu’on peut reprocher aux médias, c’est plutôt de trop peu montrer la réalité de la guerre. Dans les années 70, la censure était un peu moins forte et le monde a pu voir ce qu’était réellement la guerre du Vietnâm. Depuis, les Américains et leurs alliés ont soigneusement évité de refaire la même erreur. Les armées contrôlent soigneusement ce que font et montrent les journalistes. Souvent, d’ailleurs, ces derniers s’autocensurent par peur de paraître antipatriotiques (cf. notamment ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2003... mais la France n’a pas trop de leçon à donner dans ce domaine). Donc, ne reprochons pas aux médias de nous apprendre (enfin !) qu’il y a une vraie guerre en Afghanistan, et pas juste quelques opérations de maintien de l’ordre (comme on appelait, je crois, la guerre d’Algérie au début).

    Enfin, il est absurde de dire qu’il ne faut pas se poser de questions avant d’entrer en guerre ! Que les Américains aient eu raison d’attaquer Hitler ne permet pas de justifier n’importe quel conflit. Il est d’ailleurs toujours suspect de faire référence à Hitler quand on parle des guerres actuelles. Bush a utilisé cette vieille ficelle pour se donner le droit d’attaquer Saddam. Rappelons au passage que ce vieil allié des Américains et des Français avait gazé les Iraniens avec la bénédiction des occidentaux. A l’époque, la comparaison avec Hitler n’avait pas effleuré Reagan ou Mitterrand...Saddam était un salopard de dictateur, sans doute, mais la guerre en Irak a causé - et cause encore - des centaines de milliers de morts. Comme quoi, on a parfois intérêt à réfléchir avant de lancer une guerre.



  • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 14:53

    Il me semble nécessaire de préciser ce qu’il faut entendre par "droite" et "gauche", faute de quoi on risque fort de se perdre dans des malentendus sans fin. Ces mots peuvent désigner deux choses bien différentes :

    - des partis politiques ou des groupements de partis (par exemple la "gauche plurielle" sous Jospin)

    - des familles politiques qui s’identifient moins par l’appartenance à tel ou tel parti que par une communauté d’idées et d’intérêts.

    Au premier sens du terme, il est certain que la différence entre droite et gauche s’est largement estompée, et pas seulement en France. Disons, pour simplifier, que l’ensemble de l’échiquier politique est devenu plus à droite (au moins sur la question sociale, c’est-à-dire sur la question de la distribution des richesses, car c’est plus compliqué pour certaines questions "sociétales"). Les principales formations de gauche étaient jusque dans les années 70 sociales-démocrates : elles ne voulaient plus faire la révolution (malgré quelques taupes troskystes au PS, peut-être), mais mettre en oeuvre une redistribution des richesses et une diminution des inégalités. Cela les opposait fortement aux formations de droite (gaullistes, démocrates-chrétiennes, conservatrices...). Cependant, même la droite était attachée à un certain compromis entre socialisme et capitalisme. C’était le règne du fordisme, du keynésianisme et de l’économie mixte. Puis, avec les chocs pétroliers, la montée du chômage de masse, l’inflation, l’arrivée au pouvoir de Thatcher et Reagan, les choses ont profondément changé. Un grand nombre de politiciens se sont convertis aux idées de Milton Friedman et Friedrich Hayek. Au risque de laisser les inégalités croître de plus en plus, ils ont privatisé de grands pans de l’économie, déréglementé les flux financiers et préféré combattre l’inflation plutôt que le chômage. Cette conversion s’est faite aussi bien à "gauche" qu’à "droite" : chez les néo-travaillistes anglais les socio-démocrates allemands, chez la majorité des socialistes français (cf. Srauss-Kahn et Fabius première manière, mais aussi Jospin, Royal, Delanoë, etc.). Bref, tout le monde est devenu plus à droite, seulement le virage a été beaucoup plus spectaculaire chez la gauche : on peut se douter que les formations de droite, dans leur ensemble, n’ont pas eu un gros effort à faire pour abandonner le vieux pacte keynésien entre capitalisme et socialisme.

    Si maintenant on laisse de côté les partis politiques, on s’aperçoit que les mots "gauche" et "droite" ont encore un sens bien précis. C’est d’ailleurs ce que semble montrer le sondage résumé par J-C Bernard. Il n’y a pas seulement une différence entre nationaliste et mondialiste (comme l’écrivait Internaute). Il me semble qu’il y a un clivage encore plus profond que celui-là : c’est le clivage entre ceux qui veulent l’égalité entre les hommes et ceux qui acceptent les rapports de domination (même si, parfois, ils en sont victimes). Quand je parle d’"égalité", je ne veux pas dire une égalité parfaite, et encore moins une identité. Je veux seulement parler d’une absence de domination. Etre à gauche, cela signifie être pour l’égaité des droits, bien sûr, mais pas seulement (puisque même la droite, aujourd’hui, a fini par accepté cette égalité-là). Etre à gauche, cela signifie vouloir une société où personne n’a un pouvoir suffisamment grand pour opprimer d’autres hommes. Ce pouvoir peut être celui de l’argent, bien sûr, mais aussi celui de la culture, de l’appartenance au genre masculin, etc.

    Pour terminer, j’ajouterai qu’une même personne peut très bien être à gauche sur certains points (être contre les dictatures, pour le droit des femmes, des homosexuels, etc.) et à droite sur d’autres points (pour les inégalités de forturne). Cela est valable aussi pour ceux qui prônent le partage des richesses : ils peuvent très bien être réactionnaires dans d’autres domaines (la condition féminine, par exemple).



  • Jordi Grau J. GRAU 9 septembre 2008 18:32

    Bonjour SojaRouge. 

    Je ne suis pas de droite, et je ne pense pas non plus être un extrémiste. En tout cas, je ne dis pas : "Tout se décide à Bruxelles". Et pourtant, je suis persuadé qu’il y a eu un rapprochement progressif de la droite et de la gauche, et pas seulement en France. Cela ne veut pas dire que le PS et l’UMP sont parfaitement interchangeables, bien entendu (de même qu’il y a sans doute d’importantes différences entre Mc Cain et Obama). Seulement, il y a un accord sur des questions de fond, et notamment sur le plan économique (ce qui n’est pas rien, puisque l’argent est le nerf de la guerre). C’est sous Mitterrand, par exemple, que la France a décidé de déréglementer les flux financiers. On a beau jeu de parler de "mondialisation" comme si c’était une fatalité, un rouleau compresseur surgi de nulle part : cette mondialisation n’est pas un phénomène naturel, mais un événement historique, fruit d’une série de décisions politiques. Or, ces décisions ont été prises en grande partie par des gens étiquetés à gauche.

    Il en va de même pour l’Union européenne (qui est d’ailleurs un fer de lance de la mondialisation libérale, même si on a voulu nous faire croire qu’elle serait un rempart contre la puissance américaine ou la puissance chinoise). Certes, tout ne se décide pas à Bruxelles. Vous avez parfaitement raison sur ce point. La politique européenne, on le sait, est décidée en commun par les gouvernements des différents pays membres (même si, souvent hypocritement, ils se défaussent sur Bruxelles lorsqu’ils ont une décision impopulaire à faire passer). Ce sont d’ailleurs ces mêmes gouvernements qui nomment les fonctionnaires de la commission européenne. Mais ce simple fait montre bien qu’il y a une convergence entre la droite et la gauche. Car les gouvernements de gauche n’ont rien fait, bien au contraire, pour orienter l’Union européenne dans un sens plus social. L’Union européenne impose des règles communes dans de nombreux domaines (monétaires, budgétaires, sanitaires...), et parfois d’une façon très tâtillonne. En revanche, elle encourage une concurrence éhontée en matière de fiscalité et de droit du travail. Autrement dit, elle promeut une politique droitière, en favorisant le moins-disant social. Sur tous ces points, les socialistes français (tout comme les socio-démocrates allemands et les néo-travaillistes britanniques) ont une lourde responsabilité. A la fin des années 90, trois grands pays européens (la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni) étaient gouvernés par des pays étiquetés à gauche. En ont-ils profité pour harmoniser l’Europe par le haut ? Pas du tout. Scénario comparable en 2005, ou la majorité des socialistes a manqué une occasion historique de dire : "L’Union européenne telle qu’elle existe aujourd’hui ne fonctionne pas. Ou plutôt, elle ne sert que les intérêts des plus riches. Il faut tout reprendre à plat, et surtout pas ratifier une constitution nettement orientée à droite".

    Rougement vôtre,

    J.G.



  • Jordi Grau J. GRAU 9 septembre 2008 14:53

    Bonjour.

    Il me semble que l’intelligence de Hubert Védrine ne signifie pas qu’il n’ait aucune responsabilité dans le génocide rwandais. Inversement, ce n’est pas parce qu’il a pu tremper dans cette affaire que ce qu’il dit aujourd’hui n’a aucun intérêt.

    Enfin, il me paraît absurde de discréditer à l’avance tous ceux qui accusent la France d’avoir été complice des génocidaires hutus, en prétendant que ces accusations n’ont d’autre but que de faire oublier les crimes américains. On peut être à la fois hostile à l’impérialisme américain et au néo-colonialisme français. C’est même une attitude très logique, car il y a une grande parenté entr les deux politiques. De la même manière, dénoncer les crimes des soviétiques, naguère, n’était pas nécessairement être un suppôt des diables yankees. En ce qui me concerne, je suis adhérant de Survie, association qui dénonce depuis des années la Françafrique, c’est-à-dire les liens plus ou moins criminels qui unissent la France (ses gouvernements, ses grandes entreprises, son armée, ses mercenaires) et certains gouvernements africains. Ce n’est pas pour autant que je suis contre la France (c’est-à-dire à la population française, qui n’a aucun intérêt, à mon avis, à ce que ces magouilles continuent) et pour les Américains et les Chinois (qui sont de sérieux concurrents de la France en terre africaine). Ce serait aussi absurde que de qualifier Chomsky de "pro-français", d’hostile au peuple américain, ou de "pro-russe" parce qu’il dénonce la politique impérialiste menée par les gens qui prétendent défendre les intérêts de ses concitoyens. 

    Bref cessons d’avoir une pensée binaire : on peut critiquer tout à la fois Bush, Poutine, Hu Jintao et Sarkozy (ou Hubert Védrine) !



  • Jordi Grau J. GRAU 9 septembre 2008 13:51

    Bonjour.

    Je suis d’accord avec votre analyse. La France a vécu une évolution comparable, avec un certain retard, à celle de la vie politique américaine : le débat sur l’image a de plus en plus primé sur le débat de fond. Comme vous, je pense que les enjeux fondamentaux échappent de plus en plus à la volonté des citoyens. Ce que je reprocherais à votre article, c’est qu’il ne tente pas d’expliquer cette dérive. Pour ma part, je proposerai une explication, qui n’a pas la prétention d’être exhaustive ni d’être originale, mais qui me semble pertinente.

    Si la politique est devenue en grande partie une affaire de mode et de style (dans le sens le plus superficiel du mot), c’est parce que les partis dominants se sont rapprochés. Aux Etats-Unis, les divergences idéologiques entre démocrates et conservateurs se sont progressivement estompées. En France, cela fait longtemps que le PS s’est rapproché du RPR puis de l’UMP. La trahison récente d’un certain nombre de socialistes (Bockel, Besson, Kouchner...) n’est que la suite logique d’une évolution plutôt ancienne. Remarquons aussi que, sur des questions fondamentales (économie, politique sécuritaire), la gauche s’est davantage rapprochée de la droite que l’inverse. Les gaullistes des années 60-70 étaient, dans le domaine économique, bien plus à gauche que les socialistes actuels. Et cela s’est vu aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. 

    Il serait trop long d’expliquer cette évolution. Elle tient pour une bonne part à l’affaiblissement du mouvement ouvrier. Même si ce mouvement,dans certains pays, a favorisé l’apparition de dictatures, il a aussi - dans les pays restés démocratiques - beaucoup contribué au débat politique. Face à une agitation révolutionnaire ou quasi-révolutionnaire, il fallait trouver des compromis entre les intérêts des capitalistes et ceux du patronat. Une série d’événements (mac carthysme aux Etats-Unis, crises pétrolières, arrivée au pouvoir d’économistes néolibéraux dans la Chili de Pinochet, dans l’Argentine des généraux, dans l’Amérique de Reagan et le Royaume-Uni de Thatcher, chute de l’Union soviétique, dérèglementation des marchés financiers....) ont complètement changé la face du monde. Un consensus droitier s’est installé un peu partout. La démocratie est devenu, à bien des égards, un passe-temps sans grands enjeux,où l’on se bagarre sur des points de détail faute de pouvoir proposer de véritables réformes (j’entends par là des progrès, et non ces régressions que la propagande gouvernementale et médiatique appelle "réformes").

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