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Accueil du site > Actualités > International > Arche de Zoé - Scandale humanitaire ou scandale politique ?

Arche de Zoé - Scandale humanitaire ou scandale politique ?

Lors d’une conférence de presse à Marseille, les avocats de l’Arche de Zoé ont dénoncé «  la dimension politique » de l’affaire, niant qu’il y ait eu enlèvement. La secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade, soutient qu’elle « avait pris la mesure de la chose et, avec le Quai d’Orsay, a pris tous les contacts nécessaires pour [la] stopper ». «  On ne peut pas aller enlever des enfants, on ne peut pas acheter des enfants, on ne peut pas sortir des enfants, les déraciner de leur pays, sans s’assurer qu’ils n’ont pas de famille sur place », a-t-elle insisté. L’agence Capa a demandé la libération immédiate de son journaliste, Marc Garmirian. « Marc Garmirian faisait une enquête sur l’Arche de Zoé et l’opération Rescue Children à notre demande. Nous sommes choqués qu’il soit assimilé à cette association alors qu’il n’était évidemment pas un acteur, mais un observateur », a déclaré le PDG de Capa, Hervé Chabalier. Selon l’AFP, la France est apparue soucieuse de limiter avant tout les éventuelles répercussions diplomatiques de cette affaire qui reste entourée de nombreuses zones d’ombre et a suscité la fureur des responsables tchadiens. Ainsi que celle de l’Opposition en France.

Ce qui caractérise le mieux le Tchad, vingtième pays au monde par sa superficie, est, bien évidemment, le clivage du Nord et du Sud - le Tchad est divisé en 14 régions -, d’un Nord et d’un Sud très distincts et historiquement antagonistes. Ses frontières actuelles résultent de négociations entre Français, Anglais et Allemands dans les années 1880. Placé sous protectorat français à partir de 1900, le Tchad fut érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l’AEF (Afrique équatoriale française).

Le Nord possède à la fois une population nomade et sédentaire, tandis que l’ensemble est très fortement islamisé. Le Sud, moins étendu et plus peuplé, est majoritairement sédentaire, animiste et chrétien. Le Tchad est le cinquième plus grand pays d’Afrique après le Soudan, l’Algérie, le Congo-Kinshasa et la Libye. En 2007, sa population est évaluée à 8,9 millions d’habitants répartie en de nombreux groupes ethniques dont les principaux sont les Sara (27,7 %), les Arabes (12,3 %), les Mayo-Kébbi (11,5 %), les Kanem-Bornou (9 %), les Ouaddai (8,7 %), les Hadjarai (6,7 %) et plusieurs autres.

Devenu République autonome en 1958, le Tchad accéda à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci dut bientôt faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, ce qui l’amena à solliciter l’aide des troupes françaises en 1968. Après l’échec d’un projet de fusion entre le Tchad et la Libye en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement français. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé par Hissène Habré. En 1990, Hissène Habré fut chassé du pouvoir par Idriss Déby Itno, qui est en place depuis lors.

Idriss Déby, président depuis 1990, est, selon Human Right Watch, le dernier d’une longue lignée de dirigeants (du Nord pour la plupart) arrivés au pouvoir par des moyens militaires et avec le soutien de puissances étrangères. La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a vu le jour dans les années 1990. Mais elle souffre malheureusement encore d’un manque aigu de moyens et de publicité. Une bonne partie de la population n’est pas au courant de son existence et elle n’est pas du tout présente dans les provinces. Les organisations des droits de l’Homme et une partie de la presse accusent souvent la CNDH de pencher en faveur des autorités, ce qui ne contribue pas à améliorer son image auprès de la population.

Mallouma Alhay écrit dans le Tachdforum.com : « C’est maintenant depuis plusieurs décennies que le peuple tchadien vit une dictature sanglante sans précèdent. Idriss Déby, le dictateur actuel du Tchad, a accédé au pouvoir en 1990 par un coup de force suite au soutien actif du réseau France-Afrique dont le gourou était alors Mitterrand. » Et l’auteur constate que : « Dès son accession à la tête de cet État, il n’a cessé de faire subir à l’ensemble de ses concitoyens l’oppression, interdiction du droit à l’expression par l’instauration successive de l’état d’urgence, élimination des opposants à son pouvoir, bref une véritable dictature. »

Sur le rôle de la France, Mallouma Alhay se montre, sur ce même forum, le Tachdforum.com, cinglant : « Redire aujourd’hui que l’État français soutient et entretient le régime actuel n’est un secret pour personne. A l’heure où nous rédigeons cette petite contribution, avec le soutien technique et stratégique du dispositif militaire français stationné au Tchad, des centaines de vies humaines sont en train de périr sous les balles des milices du régime clanique au pouvoir. [...] La force française au Tchad est devenue un véritable levier de la dictature.  »

Pour Felix Ngoussou, force est de constater que : « le Tchad n’a jamais connu jusqu’à nos jours une ère réellement démocratique, qu’elle soit représentative ou participative. Les premiers élans, les premiers balbutiements dès l’indépendance en 1960, sont restés jusqu’à présent à leurs phases d’enfantement qui perdure ». Et les interrogations de monsieur Ngoussou laissent songeur : « Pourquoi, comme à l’accoutumée, la communauté internationale ne regarde-t-elle pas le Tchad avec le même empressement qu’elle manifeste pour les autres pays africains en conflit ? [...] Comment repenser le Tchad avec une jeunesse sans culture politique par la faute de ses leaders ? » (Tachdforum.com)

L’« affaire française » au Tchad

16 Européens - neuf humanitaires et journalistes français, ainsi que sept membres d’équipage espagnols - sont placés en garde à vue depuis jeudi à Abéché, dans l’est du pays proche du Soudan, alors qu’ils s’apprêtaient à transférer les enfants en France à bord d’un vol charter. Cette « affaire » découle d’une initiative de l’Arche de Zoé qui a tenté de faire rapatrier 103 enfants - 81 garçons et 22 fillettes âgés d’un à dix ans - en provenance du Tchad et du Darfour. « Le but, c’était de leur obtenir le droit d’asile. L’équipe sur place a donc récupéré des documents attestant que les enfants sont darfouris et orphelins. Sans ces papiers, ils auraient été renvoyés dès leur arrivée en France », assure le porte-parole de l’Arche de Zoé.

La France est apparue soucieuse de limiter avant tout les éventuelles répercussions diplomatiques de cette affaire. Le président Nicolas Sarkozy en tête a condamné cette opération qualifiée d’ « illégale et d’inacceptable ». Conforté par l’appel téléphonique du président de la République française, le président Idriss Déby dramatise volontairement la situation à des fins politiques en évoquant un trafic d’organes ou un réseau pédophile. Le président Déby s’est demandé s’ils avaient l’intention de « vendre » les enfants ou de « les tuer et enlever leurs organes ».

« C’est une opération complètement illégale », a affirmé l’ambassadeur de France, à N’Djamena, Bruno Foucher, au sujet du projet Children Rescue. « Les membres de Children Rescue qui ont participé à l’ensemble de cette manipulation illégale répondront de leurs actes au Tchad », a-t-il ajouté. Veronique Taveau, porte-parole de l’UNICEF, a rappelé sur BBC Afrique qu’une telle opération contrevenait à la convention internationale sur l’adoption de 1993. La priorité doit être de maintenir l’enfant dans son pays et à la recherche de leur famille.

Le président Idriss Déby a, dimanche dernier, convoqué toutes les représentations diplomatiques à Abéché pour qu’elles puissent, explique une autorité locale, constater de leurs yeux la gravité de la situation. En présence des membres des organisations humanitaires internationales et de ministres tchadiens, la délégation a fait le tour des installations de l’association l’Arche de Zoé. Dans l’une des maisons utilisées par l’opération Children Rescue montée par l’Arche de Zoé, la délégation a pu voir une salle avec des matelas et des jouets à même le sol. Le mur est constellé d’empreintes de pieds et de mains d’enfants réalisées à la peinture colorée, avec à chaque fois le nom de leur auteur. « Ce sont des pièces à conviction », s’est borné à dire un haut responsable de la région.

Paris a amorcé une série de contacts diplomatiques avec le Tchad et le ministère français des Affaires étrangères a mis en place une « cellule de crise » sous la houlette de la secrétaire d’État Rama Yade, chargée de « suivre les conséquences humanitaires de l’opération montée par l’association » française, et notamment « la situation sanitaire et l’état psychologique des 103 enfants qui devaient être transportés en France en toute illégalité ». Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, au cours d’un entretien téléphonique avec le président tchadien Idriss Déby Itno, a attiré son attention sur la situation des personnes détenues et a exprimé, par ailleurs, sa disponibilité et celle de Mme Rama Yade à se rendre au Tchad.

La France a eu vent de l’opération dès juillet. Rama Yade, la secrétaire d’État aux droits de l’Homme, a affirmé que Paris avait fait « le maximum » pour éviter sa réalisation. « Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Qu’on mette les menottes (au président de l’association) ? Sur quelles bases ? Nous, on a fait tout ce qui était en notre pouvoir pour qu’il ne mène pas cette opération », a-t-elle expliqué. Jacques Wilmart, le pilote belge qui a acheminé des enfants depuis la frontière tchado-soudanaise vers Abéché, affirmait samedi, sur Europe 1, que les autorités tchadiennes étaient au courant du projet de l’Arche de Zoé. Il est sous arrêt depuis.

Dans cette fureur et ces clameurs, un commentateur tchadien, Félix Ngoussou, analyse cette « affaire française » sur le Tachdforum.com : « La tragédie du Darfour et du Tchad au cours de laquelle plus de 103 enfants ont failli traverser la frontière du continent africain, sous l’emprise de l’aventure morbide et courageuse de la nature humaine est un épisode sinistre qui illustre à la fois deux réalités cyniques, les unes plus sordides que les autres, somme toute en étroite corrélation. D’une part, la résistance à l’aspect participatif de notre système politique, et de l’autre, la source même de ce phénomène inhumain, la politique de la pauvreté. » Félix Ngoussou poursuit ainsi sa réflexion que lui inspire l’ « affaire » : « Au-delà du sensationnalisme effroyable des caméras de l’ONU, rien de substantiel n’est avancé sur ce spectacle honteux. Le comment, le pourquoi d’une telle épouvante, les causes racines d’une telle horreur semblent déranger plus d’un. »

Et dans ce commentaire, sans condamnation féroce qui se voudrait au-dessus des clameurs et des jugements téméraires, il y a cette force tranquille du sage : « Il est de notre responsabilité sociale et humaine d’œuvrer et d’insister pour que les services adéquats soient offerts à toute la population. Qu’elle soit accompagnée et écoutée. Au lieu de faire peur, nous devons tous rassurer. A ce compte, la population attend de l’État et de ses nouveaux partenaires sociaux un revirement de conscience, la fin des complexes et des discriminations. Elle s’attend à devenir un partenaire à part entière pour produire et aider la nation à réussir. C’est là l’idée d’un État légitime, engagé sur la route de la modernité et du progrès. Le combat de la dignité et de l’honneur passe inévitablement par la fin des spectacles abominables de nos compatriotes exhibés en haillons sur les caméras étrangères comme des extraterrestres. Les voyages clandestins sont un reflet de nous-mêmes, de notre société. Ce sont les vestiges d’un temps d’esclavage interne et externe. Ils mettent en évidence la dénaturation de notre vertu et expose la pauvreté de notre univers et de notre esprit. »

Alors que la France condamne sans ménagement ses ressortissants, retenus au Tchad, il se trouve des voix là-bas qui s’interrogent avec nuance : « Au-delà de la manière dont ces enfants ont failli quitter le Tchad, il est permis de se demander s’il faut se réjouir que les autorités tchadiennes aient fait échouer ce voyage ou le regretter ? », écrit Seid Mahmoud sur le Tachdforum.com.

À défaut de la France, la modération des commentaires, dans cette affaire, viendrait-elle du Tchad lui-même. Pour Seid Mahmoud : « État défaillant, le Tchad est aujourd’hui incapable de donner le minimum de sécurité à ses enfants, surtout les plus vulnérables. Ni programme d’éducation, ni programme de santé. Combien d’enfants tchadiens ou du Darfour meurent chaque jour faute de soins parce qu’atteints de maladies aisément curables telles que le paludisme ? Combien de ces enfants, supposés enlevés, allaient à l’école et étaient décemment nourris ? Dans ces conditions, doit-on intenter des procès à des étrangers qui, eux au moins, se préoccupent de la vie de ces enfants et veulent bien leur offrir un avenir ? Et pour qu’il y ait procès, il faut bien un système judiciaire responsable ; ce qu’on n’a pas au Tchad. »

Après les déclarations des autorités françaises qui condamnent prestement les humanitaires de l’Arche de Zoé, quelle garantie ces derniers auront-ils d’un procès juste et équitable ? Seid Mahmoud, moins téméraire dans la condamnation publique, pose à son gouvernement des questions qui resteront, sans doute, sans réponses : « Peut-on nous dire si les parents de ces enfants se sont plaints que leur progéniture leur a été enlevée contre leur gré ? Combien d’enfants de cet âge se retrouvent sans abri, errant dans les rues au Tchad et dans les camps de déplacés du Darfour ? Veut-on que tous ces enfants grandissent sans éducation, s’ils ne meurent pas avant de maladie et de malnutrition ? En allant dans des familles d’accueil en France, ces enfants allaient avoir un avenir.  »

« Selon l’UNICEF, ce qui s’est passé était à la fois illégal et totalement irresponsable », a déclaré la porte-parole du secrétaire général lors d’un point de presse. Seid Mahmoud s’interroge : « Que vont-ils devenir maintenant que la lueur d’espoir qui perçait pour eux s’est estompée ?  » Voilà le vrai débat autour de l’affaire du Tchad.


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87 réactions à cet article    


  • Voltaire Voltaire 30 octobre 2007 10:31

    Arche de Zoé - Scandale humanitaire ou scandale politique ?

    Surtout un effroyable gâchis ! Si l’aventure « humanitaire » de l’arche de Zoé était effectivement mal conçue, la maladresse et la précipitation du gouvernement français à vouloir se dédouaner de toute responsabilité pour entretenir ses bonnes relations avec un dictateur est risible. Mal conçue, cette opération apparait cependant bien comme menée avec un objectif humanitaire. Le lynchage précipité de ses reponsables, et le tort ainsi porté au processus d’adoption internationale, doit faire réflêchir.


    • L'Hérétique L’Hérétique 30 octobre 2007 10:36

      Tout à fait. C’est le sens de mon propre article sur la question. Il y a des arrière-pensées diplomatiques patentes dans la réaction précipitée de la diplomatie française. Comme le dit justement l’auteur de cet article, les médias au Tchad font preuve de plus de circonspection et donnent finalement une leçon à la France en la matière.


    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:22

      Voltaire

      Comme vous le dites si bien : « Le lynchage précipité de ses responsables, et le tort ainsi porté au processus d’adoption internationale, doivent faire réfléchir ».

      Il me semble que, contrairement à l’Espagne, les autorités politiques françaises ont condamné rapidement. Est-ce le fait d’une certaine panique ?

      Pierre R.


    • hgo04 hgo04 30 octobre 2007 17:43

      Si les autorités françaises ont rapidement condamné ces actes irresponsables, c’est parce qu’elles étaient au courant depuis quelques temps, de ces intentions. Aprés avoir été avertis, ces « humanitaires » ont poursuivi leur folie. On se rendait compte de leur état d’esprit lors d’une petite interview, la veille des évènements, où berteau disait : les règles, mais quelles règles, qui les a écrites...«  »"

      Maintenant il doit savoir qui les a écrites : la république du tchad. Et le tchad est un pays souverain.

      Cette « action » entrave fortement les liaisons diplomatiques avec la france, la veille d’un déploiement militaire français aux frontières avec le soudan. Non seulement cette association a gravement mis en péril ces enfants, mais en plus elle a risqué de créer une tension dans ces endroits si prompts à se tirer dessus...

      Qu’ils soient jugés, qu’ils soient condamnés, mais, même si je les désaprouve totalement, que la france entame des négociations pour les rapatrier ensuite.. Mais qu’il y ait une condamnation, on ne peut l’éviter...


    • Lisa SION 2 Lisa SION 31 octobre 2007 02:58

      Bonjour. Une ONG, ( Organisation Non Gouvernementale ) est subventionnée et donc, « conventionnée ». C’est à dire :

      Qu’elle accepte les subventions de l’Etat pour deux seules raisons :

      _1. Via des couloirs humanitaires, exproprier, exporter, déporter, ( à ce niveau, le mot n’a plus grande importance...) des peuplades entières jusqu’au delà d’une frontière d’un pays « ami » d’accueil .

      _2. Installer des camps où ceux-çi seront nourris sommairement et vaccinés contre des maladies qu’ils risquent de rencontrer dans leur exode, de par l’insalubrité dûe à la promiscuité des camps de fortunes.

      Tout ceci afin de leur épargner d’être les pauvres victimes de conflits engendrés par les rebelles d’un Etat voisin complice, reculant devant une armée régulière passive, et libérant ainsi les dernières zones vierges qui regorgent des matières premières indispensables à redresser notre croissance elle même...poussive.

      Pensez-y quand vous allez faire le plein de votre gros 4X4...

      Toute ONG non conventionnée est une entrave au déroulement de cette guerre du pétrole et de l’uranium, et sera sévèrement sanctionnée pour :

      _1. « non conformité aux shémas classique de destitution des peuples de leur droits sur leurs terres "

      _2. « entrave à la bonne gestion de nos ressources indexées à la progression de notre pauvre croissance sous perfusion »

      A fréquenter les dictateurs de trop près, on risque d’en adopter les règles...


    • ragoa 31 octobre 2007 16:47

      @ hgo04

      commentaire affligeant

      petit interview, dommage que vous ne nous donnez pas vos sources. De plus, la méthode des propos cités hors contexte, ça va on a donné.

      D’autant que les autorités tchadien sont intervenus à la demande des autorités françaises, dixit YADE elle même.

      Mettre à mal les relations franco tchadienne ? plus crétin comme affirmation y a pas mieux. Franchement les véreux tchadiens au pouvoir, renoncer à la manne financière que celà represente quel crétin pour le croire ? PAS VOUS c’est sur, les 60 millions de français peut être alors.


    • ragoa 31 octobre 2007 17:21

      bjr

      qu’est ce qui importe ?

      la légalité ou sauver des vies

      obéir aveuglément à des ordres ou le droit à la désobéissance.

      être Humain ou ....pauvre de nous, dépends de notre réponse.


    • hgo04 hgo04 1er novembre 2007 15:35

      @ragora...

      Dernières infos, ce sont des enfants 100% tchadiens avec tous au moins un parent...

      Vos qualificatifs sont dignes de votre niveau, au ras du sol, quant à ce qu’a dit ce cher berteau, cela est passé sur les ondes, mais que faites vous donc pour vous faire une idée ??? à part lire le bourrage de crâne de quelques sites bobo ??

      Instruisez vous au lieu de rester assis derrière un écran, sortez de chez vous, ne vous cantonnez pas à votre quartier et changez de lecture surtout, cela vous ouvrira l’esprit et la vue..


    • L'Hérétique L’Hérétique 30 octobre 2007 10:34

      Article intéressant. Nous nous posons les mêmes questions. Vous y ajoutez la dimension tchado-tchadienne.


      • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:24

        @ L’Hérétique

        Merci de votre visite. Articles complémentaires, effectivement, mais objectif similaire : informer.

        Pierre R.


      • tvargentine.com lerma 30 octobre 2007 10:47

        Une bonne analyse de ce pays et de la misère de l’Afrique qui reste pour des prédateurs à la recherche d’argent facile (vente d’enfants,vente d’armes..) une terre de prospection formidable.

        Il est temps de mettre fin à ce type d’association bizness et de punir sévérement ces eclavagistes d’enfants.


        • hgo04 hgo04 30 octobre 2007 17:48

          Et pourtant c’est bien un négoce humain... Une offre, une demande, une histoire d’argent, tout y est, et nos gentils organisateurs se transforment, sans même s’en rendre compte, en petits Renardiers...

          C’est victor Hugo qui serait content de voir qu’il existe des jean Valjean en ce monde.


        • LE CHAT LE CHAT 30 octobre 2007 10:56

          pitoyable affaire que celle des pieds nickelés de l’humanitaire ! c’était le thème du dernier débat de C dans l’air ! des contrats annonçant la gratuité , mais réclamant 1400 euros quelques lignes plus loin , stipulant agir enmarge de la légalité mais demandant aux adoptants de prendre en charge d’eventuels frais judiciaires... et on s’étonne que ça coince !

          on notera l’attitude ambigue du pdt déby , grand utilisateurs d’enfants soldats qui soudain s’inquiète du sort des enfants ...


          • anamo 30 octobre 2007 11:02

            Enfants du Darfour, une opération salutaire ?

            Cette folle équipée a réveillé les démons des relations entre les états du Nord et l’Afrique et ne rappelle que trop, par maints détails, les périodes sombres de l’esclavage.

            De l’enlevement brutal dans les villages au convoyage en nombre, jusqu’au bon blanc qui, au final, veut son nègre, tout y est.

            N’oublions pas la collaboration active d’africains par cupidité ou resurgence des conflits tribaux.

            Une relecture de Tintin au Congo n’aurait pas été inutile à ces Pieds Nickelés pour assimilier le fait que l’époque du bon blanc est révolue. N’en déplaise à certains africains revanchard !

            Une opération salutaire ? Pour révéler au monde tout le chemin qui reste à parcourir dans l’inconscient collectif.


            • Rough 30 octobre 2007 11:24

              Affaire lamentable !...J’espère que ces gugusses vont goûter aux joies de l’hospitalité carcérale tchadienne pendant quelques mois..cela les fera réfléchir...Non seulement leur démarche est tout à fait discutable sur un plan éthique mais ils se sont mis dans une situation qui embarasse la France et dont il ne fait nul doute que le Tchad usera et abusera...La France ne peut pas abandonner ses ressortissants et devra donc passer sous les fourches caudines du président Deby qui va exploiter au mieux cette monumentale bêtise...On n’a pas fini de payé les pots cassés...


              • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2007 11:26

                Pierre R, bon article. Beaucoup d’infos mais vous écrivez : «  » L’équipe sur place a donc récupéré des documents attestant que les enfants sont darfouris et orphelins. Sans ces papiers, ils auraient été renvoyés dès leur arrivée en France », assure le porte-parole de l’Arche de Zoé.«  »

                Je dis : mensonge, personne en France n’aurait demandé le renvoi des enfants, cela a été dit et redit. L’association le savait et comptait sur ce coup de force pour parachever l’aventure.

                On a dit « pieds nickelés » ? Il ne faudrait pas que cette accusation se reporte sur la diplomatie française. Peut-être est-ce cette crainte qui a fait réagir les services qui se sont apparemment désolidarisés un peu rapidement. Quant à Idriss Déby, qu’il ait joué un double jeu dans cette affaire n’exonère en rien les autres protagonistes impliqués.


                • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2007 11:28

                  Un «  »mur est constellé d’empreintes de pieds et de mains d’enfants réalisées à la peinture colorée, avec à chaque fois le nom de leur auteur.«  »

                  Il serait intéressant de savoir qui est le « petit poucet » à l’origine de cette initiative.


                • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:33

                  JL

                  Mon inquiétude est simple. La France ayant condamné sur la place publique ses ressortissants aux premières heures des événements, comment pourra-t-elle s’assurer maintenant qu’ils aient droit à un procès juste, sur la base de la présomption d’innocence ? Quelle exigence de justice et d’équité la France pourra-t-elle exiger, à court et moyen termes, du tribunal tchadien après des déclarations aussi intempestives qui sont venues de ses plus hautes autorités politiques ? L’Espagne a été plus mesurée dans cette même affaire. Force est de le reconnaître.

                  Voilà mon inquiétude.

                  Pierre R.


                • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2007 14:27

                  Je ne vois pas en quoi la reconnaissance des faits par la France serait contradictoire avec la « présomption d’innocence » et un procès équitable : équité n’est pas mansuétude.

                  Christian Chesnot disait au journal de 13 heures sur France Inter, que les responsables de l’association se présentaient aux militaires français qui les acheminaient, sous l’étiquette ’Human Rescue’ et non pas ’Arche de Noé’ « ce qui aurait entraîné une confusion » (je cite).

                  Je vous laisse tirer des conclusions sur ces propos sibyllins et révélateurs d’un certain malaise quelque part : ce qui ne se conçoit pas bien ne saurait s’énoncer clairement.


                • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2007 17:15

                  Précision : Christian Chesnot voulait dire : « ce qui a créé la confusion ». Il n’y a donc pas d’ambiguïté, l’association a manifestement et volontairement brouillé les pistes. Ceci est attesté par ces faux bandages que portaient les enfants.

                  Cette association semble bien avoir mélangé son intérêt personnel avec celui des enfants. Rien que de très banal en somme.


                • hgo04 hgo04 30 octobre 2007 17:52

                  L’espagne a t elle tenté de dissuader ses ressortissants de commetre ces faits ?? Et puis, les espagnol n’étaient que les pilotes de l’avion affrété, par les auteurs directs de ce négoce... Les pilotes espagnoles, pour mon humble avis, n’ont pas grand chose à voir avec ces faits...

                  Donc les autorités espagnoles tentent de les récupérer, c’est normal.


                • Francis, agnotologue JL 2 novembre 2007 10:28

                  Ce qui me parait bizarre dans tout ça c’est la présence des journalistes aux cotés de l’association. Des journalistes ’Embedded’ ? Pas plus que l’on n’amène des journalistes quand on fait du trafic d’enfants, l’on n’en amène pas pléthore quand on fait son travail d’humanitaire. Cette affaire pue le complot. Qui a trahi qui ? Il y a au moins trois suspects : Idriss Déby, les service français du ministère ad’hoc, et l’AdZ. Mais il se pourrait bien que dans ce ’dîner’ médiatisé, ce soient les contribuables qui jouent le rôle du con.


                • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:34

                  @ Actias

                  Merci de ce commentaire qui rejoint mes inquiétudes.

                  Pierre R.


                • hgo04 hgo04 30 octobre 2007 18:00

                  Marrant votre prose... Ainsi donc, au tchad, les enfants finissent tous au crack ?? vous ne serez pas un tantinet en train de nous dire que nous, bons blancs français, sommes meilleurs parents que les tchadiens ??

                  Et puis, c’est une info : au tchad ils ont du crack ??... Vue le prix de ce produit... d’où tenez vous vos sources ??

                  Je trouve vos propos humiliant pour les peuples africains... Tiens, pendant la seconde guerre mondiale, alors que nos enfants mourraient sous les bombes amies et ennemies, ils auraient dû venir en france, ces tchadiens, prendre nos enfants pour les éduquer de façon humaine, leur instruire une autre culture, leur changer de nom pourquoi pas, leur faire changer de religion, par la même occasion, et dire que nous, les blancs européens, mettons en danger de mort nos enfants avec notre guerre ridicule, que nous sommes de mauvais parents pour ainsi les laisser sous les bombardements ou autres raffles, et faire porter sur nous la croix de la honte...


                • non666 non666 30 octobre 2007 12:19

                  Ceci ne serait jamais arrivé si le business de l’humanitaire n’etait pas si juteux.

                  Car entre « l’arche de zoe » , « medecin du monde », et « medecin sans frontières », il n’y a que quelques années d’experience de difference.

                  Quand on sait qu’une adoption internationale coute entre 30 000 et 50000 euros a se partager entre avocat specialisés, traducteurs, intermediaires en tous genres, les organismes qui assurent du « tout en un » consolident sérieusement leurs benefices.

                  Si on rajoute a cela la creation de l’agence de l’adoption qui au lieu de rationaliser les procedures, a ralenti tous les adoptants dans leurs demarches legales, la tentation de passer par des demarches « limites » est grande.

                  Les ONG, tous fanions confondus, sont devenus de gigantesque moyens de finacement occultes de toute sortes d’organisations. Moins de 20% de leurs budgets va aux causes que l’on finance par nos dons.

                  Le reste donne du travail aux recalés de la classe politiques , aux agences du pubs et a tous ce petit monde des traducteurs legaux, des avocats mercenaires, et des affairistes sans scrupules.

                  « L’arche de zoe » n’est que la partie emmergée de l’iceberg.


                  • Voltaire Voltaire 30 octobre 2007 12:55

                    Vous devriez évitez d’affirmer de façon péremptoire des éléments que vous maitrisez mal.

                    Une adoption internationale « côute » environ 10.000 euros aux parents adoptants, qui traversent un chemin encombré de multiples embuches.

                    La majorité des enfants orphelins dans les pays du tiers monde ne trouvent pas de parents adoptifs, malgré une « demande » de parents adoptants très importante, principalement pour des raisons administratives (manque de moyens dans les pays concernés).

                    Il est exact que l’AFA (agence française de l’adoption) n’a pas assuré les objectifs qui lui étaient fixés, pour plusieurs raisons (manque de moyens, parti-pris « philosophique » contre certains demandeurs, et surtout absence d’action humanitaire en parallèle avec les demandes d’adoption dans les pays concernés).

                    Les ONG consacrent en moyenne 80% de leurs fonds à leurs activités humanitaires, et 20% à leur fonctionnement.

                    En colportant des informations erronées, vous affaiblissez les efforts de nombreuses ONG qui sont indispensables, et jettez le discrédit sur l’adoption internationale qui est pourtant de plus en plus contrôlée.


                  • non666 non666 30 octobre 2007 17:39

                    Contrairement a ce que vous supposez a tort, c’est un sujet que je maitrise particulièrement bien.

                    J’ai pratiqué pendant 5 ans ce type de demarche et j’ai visité suffisament d’adoptant pour connaitre le budget total, voyage sur place compris.

                    Si vous avez des solutions pour adopter legalement à 10000 € hors de France, ayez la bonté de nous en instruire.

                    Je persiste et je signe.


                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 12:27

                    @ tous

                    Merci de vos commentaires. Je reviendrai plus tard sur les réactions individuelles. Je chercher pour l’instant à documenter les réactions de l’Espagne face aux sept membres d’équipage espagnols qui viennent également d’être inculpés au Tchad. L’Espagne s’est faite, semble-t-il, beaucoup plus discrète.

                    Pierre R.


                    • WOMBAT 30 octobre 2007 12:47

                      J’ai comme l’impression que ces « Pieds Nickelés » étaient surveillés et subrepticement encouragés par les autorités Tchadiennes et ce dès le début de la mise en place de leur opération foireuse, laquelle sans doute se basait sur la bonne foi. Je ne me souviens plus du nom du baroudeur responsable du coup de main, style SAS de l’humanitaire, mais, à l’instar de la majorité des barbouzes, il n’a pas vu plus loin que le bout de son nez. Idriss Déby a laissé mûrir et grossir le fruit pour le cueillir à point nommé. Calcul cynique, parfaitement porté à terme. Par contre ce qui me consterne est le manque de compétence des services secrets français face à ce cas, qu’ils auraient dû débusquer et étouffer dans l’oeuf. Il est trop tard, inutile de se lamenter, mais que faire maintenant devant à un tyran retors et qui tient le couteau du côté du manche ? Raquer, pardi ! Parions que M. Déby va recevoir son lot d’armes sophistiquées et autres colifichets hors de prix, offerts par la France, sans compter la probable confiscation du quadriréacteur en excellent état qui devait servir à l’exfiltration des gamins. Quel gâchis...


                      • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 12:51

                        Pour informations

                        L’Espagne est « en désaccord » avec l’inculpation des sept Espagnols retenus au Tchad et accusés de complicité d’enlèvement de mineurs dans l’affaire de l’Arche de Noé, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Bernardino Leon.

                        « Le gouvernement est en désaccord avec cette accusation », a déclaré M. Leon sur les ondes de la Radio nationale espagnole (RNE).

                        « Tout semble indiquer qu’il n’y ait pas de preuves concluantes contre les Espagnols », a-t-il insisté.

                        « Tant que ces preuves ne sont pas présentées, le gouvernement continuera de considérer qu’ils sont innocents et continuera de demander leur libération », a-t-il ajouté.

                        Seize Européens, dont neuf Français, ont été inculpés lundi soir à Abéché, dans l’est du Tchad, d’« enlèvement de mineurs », « escroquerie » ou « complicité » dans l’enquête sur la tentative controversée de transport de 103 enfants vers la France par l’association française Arche de Zoé.

                        Les sept Espagnols, membres de l’équipage de l’avion qui devait transporter les enfants vers la France, ont été inculpés de « complicité ».

                        L’Espagne a dépêché à N’Djamena le directeur général de l’assistance consulaire, Miguel Angel de Frutos afin de renforcer l’équipe espagnole déjà sur place, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques.

                        M. de Frutos a quitté mardi matin Madrid pour N’Djamena, où il retrouvera l’ambassadeur espagnol au Cameroun, Maria Jésus Alonso, déjà sur place au Tchad, pays où Madrid ne dispose pas d’ambassade.

                        Le consul général au Cameroun, Vicente Mas, se trouve lui à Abéché, et doit pouvoir rencontrer les sept Espagnols de manière imminente, ont précisé ces sources diplomatiques.

                        Celles-ci ont également précisé que les détenus européens devraient être transférés à N’Djamena « dans les 48 heures ».

                        (©AFP / 30 octobre 2007 12h35)

                        Pierre R.


                        • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:00

                          À tous

                          Aux dernières nouvelles, les 9 français, c’est à dire les membres de l’association et les journalistes ont été inculpés d’enlèvement de mineurs et d’escroquerie. Les sept espagnols de l’équipage de l’avion qui devaient transporter les enfants ont été eux inculpés de complicité. Quant au pilote belge qui a acheminé une partie des enfants de la frontière tchado-soudanaise à Abéché, il est depuis dimanche placé en garde dans l’attente lui aussi d’une éventuelle inculpation. Vous trouverez dans cette émission de LC1 les premières bribes de reportage du journaliste de l’agence Capa qui émettait déjà des doutes sur l’opération.

                          Il semblerait de plus que, selon LC1, l’Aviation civile tchadienne a délivré le 22 octobre une autorisation de survol et d’atterrissage à l’avion affrété par l’Arche de Zoé en vue d’une « évacuation sanitaire ». Selon un responsable de l’Aviation civile, les autorités ne savaient pas qui concernait cette évacuation et font remarquer que l’appareil qui a atterri à Abéché n’était pas celui pour lequel l’autorisation a été émise.

                          Réactions au Soudan : les autorités soudanaises ont annoncé dimanche la constitution d’une commission d’enquête officielle sur les enfants. La commission est formée par des représentants des ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de l’organisme officiel appelé le Conseil national de l’enfance. La secrétaire générale de cet organisme, Amira el-Fadel, a vivement dénoncé ce qu’elle a qualifié d’opération de « trafic d’enfants », tandis que le ministre de l’Intérieur, Zoubeir Béchir Taha, a remercié le Tchad pour avoir empêché le départ de ces enfants en France.

                          En Espagne, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères Bernardino Leon a déclaré mardi 30 octobre que l’Espagne est « en désaccord » avec l’inculpation des sept Espagnols retenus au Tchad et accusés de complicité d’enlèvement de mineurs dans l’enquête sur la tentative controversée de transport de 103 enfants vers la France par l’association française Arche de Zoé. L’Espagne avait demandé lundi le respect de la présomption d’innocence, alors que Paris s’est vivement désolidarisé de l’association.

                          Pierre R.


                        • alberto alberto 30 octobre 2007 13:09

                          Merci, Pierre, pour cette info qui confirme que les autorités espagnoles apportent leur soutien à leurs nationaux contrairement aux autorités françaises qui semblent plutôt disposées à les lâcher dès lors qu’il ne s’agit pas de hauts fonctionnaires ou de dirigeants de grandes entreprises.

                          Dans cette affaire, le gouvernement français aurait au moins pu envoyer un représentant pour s’assurer que les règles du droit sont respectées ce qui, vu le contexte du pays, est loin d’être confirmé.

                          Maintenant, il reste aussi la question d’ouvrir une enquête en France pour éclaicir la question de savoir s’il y avait intention d’escroquerie, ou simple intention caritative !

                          Bien à vous.


                        • manusan 30 octobre 2007 13:17

                          @ l’auteur, merci pour les infos détaillées.

                          Plusieurs questions :

                          quel tribunal peut s’occuper de l’affaire aujourd’hui ?

                          qui est exactement « l’arche de Zoé » ? son historique des opérations en matière d’adoption, sa crédibilité, ect ...

                          Idriss Déby est-il tenté par un scénario lybien ? On ne peux écarter l’hypothèse, cette affaire arrive quelques mois aprés la libération des infirmières bulgares dont on imagine les bakchich. Pas besoin de rappeler ce qu’est l’Afrique.


                          • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 13:37

                            @ Manusan

                            Je fais miennes vos questions qui sont pertinentes, dans les circonstances. Il semblerait que les ressortissants français et espagnols seront jugés au Tchad. À moins de tractations contraires entre les pays concernés.

                            Pierre R.


                          • John Pololo 3 novembre 2007 12:14

                            J’aimerais savoir ce que vous entendez par ce qu’est l’Afrique ?


                          • Rémi FRITSCH Rémi FRITSCH 30 octobre 2007 14:06

                            Dès le 26 octobre, premier jour de la diffusion de l’info, c’est la curée et le lynchage médiatique de l’association AdZ : « enfants volés », « trafic d’enfants », « antenne en Belgique de AdZ : COFOD » (c’est limite si on ne nous annonce pas que Dutrou est de retour en Afrique !), opération « illégale, irresponsable » etc....

                            Ah bon ? parceque laisser mourir des enfants et leurs familles, dans les tourbillons d’une guerre civile qu’on entretient en fournissant des armes aux belligérants, c’est légal et responsable ?

                            Parceque de la part d’un dictateur, envoyer des enfants-soldats piller et massacrer des villages, c’est légal et responsable ?

                            Que l’opération de l’Arche de Zoé, soit discutable dans sa mise en place, tant sur le fond que sur la forme, certes.

                            Qu’au final, cette opération soit un fiasco saute hélas aux yeux, évidemment.

                            Mais il n’y que ceux qui ne font rien qui ne prennent pas de risques ni de coups, et c’est toujours très facile de lyncher depuis un fauteuil...

                            L’inaction (ne pas porter assistance à population en danger) pourrait tout aussi bien être qualifiée de « illégale et irresponsable ».

                            D’ailleurs , les mêmes qui lynchent et lâchent les membres d’AdZ, avant-même de s’informer sur leurs compétences, auraient été les premiers à les « lècher » et encenser, en cas d’atterrissage des 103 enfants du Darfour en France !

                            A propos de solidarité nationale et internationale, le hasard du calendrier fait que Rama Yade et Bernard Kouchner sont aujourd’hui en Thaïlande.

                            Or il se trouve qu’ au nord de la Thaïlande, près du village de Huay Nam Khao, 7800 réfugiés, principalement de l’ehtnie Hmong, attendent dans un camp ceinturé de barbelés d’être rapatriés de force au Laos, c’est à dire reconduits à l’abattoir pour beaucoup d’entre eux. (cf http://www.uhasie.org)

                            4500 enfants de moins de 14 ans, 1600 de moins de 5 ans, 25 naissances par mois...

                            Certains ont mis des années pour s’échapper du Laos, où ils sont traqués et décimés par les soldats laotiens aidés des vietnamiens, car ces Hmong sont coupables d’être les descendants de ceux qui ont aidé les Français jusqu’en 1954 et le Américain jusqu’en 1975.

                            Et les camions militaires qui viendront, un matin, les embarquer vers la mort, le feront suite à des ordres d’officiels « responsables et en toute légalité »’...

                            Merci à la « Bonne Mère » d’avoir bonne mémoire et de n’oublier aucun de ses enfants, sur aucun continent...


                            • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 14:43

                              Rémi

                              Merci de ce commentaire que je rejoins volontiers.

                              Pierre R.


                            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 31 octobre 2007 03:37

                              Tout ceci ressemble beaucoup à ces messages de « Mission Impossible » : si vous êtes pris, vous serez désavoués. Quelqu’un a voulu poser un geste concret d’aide dans un monde qui s’en fout. Le monde a honte et il se venge en bramant contre ceux qui ont eu le courage d’essayer. Illégal ? Bien sûr. Mais pour quiconque a une once d’éthique, ce sont ceux qui permettent le Darfour qui n’ont aucune légitimité. Le monde se mérite chaque jour un peu plus son nettoyage au Karcher.

                              http://nouvellesociete.org/00.html

                              Pierre JC Allard


                            • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 14:54

                              Dernière heure

                              Ce commentaire vu de Belgique : « Du point de vue diplomatique, en France, on a eu l’impression au début que les autorités françaises s’alignaient sur les déclarations des autorités tchadiennes comme pour les amadouer, puisqu’il existe dans la région d’autres enjeux géopolitiques : c’est la France qui avait obtenu d’Idriss Deby qu’il accepte la Force européenne de l’ONU qui va se déployer en décembre pour sécuriser les camps de réfugiés du Darfour (région du Soudan, frontalière du Tchad).

                              Et puis, dans un deuxième temps, le Quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères) a insisté sur la protection des détenus. Il y a manifestement un gros cafouillage. La diplomatie française est désormais sur la défensive. Le Tchad fait monter les enchères et la presse française, ce matin, met en cause la responsabilité du gouvernement français qui connaissait les préparatifs de l’ « Arche de Zoé », mais a laissé faire puisque l’ONG a même bénéficié de l’aide de l’armée française sur place.

                              Et cet échec se fait malgré la présence de Bernard Kouchner, ancien « humanitaire » lui-même, à la tête du Quai d’Orsay, qui connaît donc bien le domaine. Sans compter, au sein du même ministère, la déclaration de la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, Rama Yade, qui a insisté sur le fait que cette affaire ne menaçait pas le déploiement d’une force de l’UE à dominante française au Tchad et en Centrafrique. « La question a été posée à Idriss Deby dimanche soir par le président Sarkozy », dit Rama Yade avant d’affirmer « on savait très bien que cette affaire-là n’a aucun rapport avec le déploiement de la force multidimensionnelle. Il n’y a aucune conséquence possible et le président Deby nous en a assurés ».

                              Rama Yade a également réaffirmé que l’Etat français n’était « absolument pas en cause » dans l’affaire de l’ « Arche de Zoé », mais il semble que du côté tchadien, on soupçonne la France d’avoir « joué un double jeu en laissant faire l’opération pour se dégager ensuite de toute responsabilité ».

                              Ces voltes-faces et contradictions interpellent la presse française, qui se pose des questions sur la capacité réelle d’intervention de la diplomatie et de l’armée française. Et certains journaux se demandent aussi si c’est bien le rôle du président Sarkozy et de son gouvernement d’accabler comme ils l’ont fait des ressortissants français, emprisonnés à l’étranger. »

                              Pierre R.


                              • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2007 16:17

                                «  »il semble que du côté tchadien, on soupçonne la France d’avoir « joué un double jeu en laissant faire l’opération pour se dégager ensuite de toute responsabilité ».«  ».

                                Qui peut dire quel était l’intérêt pour la France de jouer un double jeu dans cette affaire ? Pour qui donc, l’association travaillait-elle ? Qu’aurions nous gagné, nous français, en cas de ’réussite’ ? A qui aurait profité le ’fait accompli’ ?

                                Il faut répondre à cette question avant d’accuser la France de double jeu, me semble-t-il.


                              • non666 non666 30 octobre 2007 17:45

                                Comme je l’ai déja dit plus haut, le « marché de l’adoption est particulièrement juteux pour les organismes »agréés" qui sont autorisés et reconnu par la M.A.I.

                                Ce n’est pas un hasard si les critiques emanent aussi de personnalités impliquées dans des ONG rivales, mieux installés, a plus gros budget et vivant ausi de divers subsides gouvernementaux ou europeens tout en se pretendant « NON Gouvernementale ».

                                Qui se rappelera le nom de cette ministre responsable mais pas coupable qui est passés directement d’un poste a l’autre ? (je souffle : Ministere de la santé / Croix rouge...)


                              • koanzench koanzench 30 octobre 2007 15:05

                                Une petite revue de presse récapitulative sur http://abandon-adoption.hautetfort.com


                                • stephanemot stephanemot 30 octobre 2007 15:06

                                  Cette opération étant un désastre humanitaire et diplomatique, elle a nécessairement des implications politiques.

                                  Il suffit d’écouter les dirigeants de cette ONG. Au mieux des amateurs irresponsables idéalistes, au pire des escrocs à la petite semaine, et à mon humble avis d’observateur béotien, le casting mélange les deux.

                                  Sur le plan politique, je note les piques balancées par Yade à ses collègues du gouvernement qui ne l’avaient pas manquée sur l’affaire d’Aubervilliers.


                                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 17:07

                                    Stephanemot

                                    Le temps approfondira - j’imagine - l’étendue de ces implications politiques. Merci de votre commentaire.

                                    Pierre R.


                                  • aigle80 aigle80 30 octobre 2007 15:09

                                    Que cette ONG soit un peu « jeune » sur le terrain et commette des erreurs nous ne pouvons que le constater malheureusement,que le « grand democrate » incarné par le president Deby en profite pour s’offusquer devant la presse internationale d’un traffic d’enfants et tente par là même d’obtenir « quelques soutients » de notre gouvernement me parait parfaitement clair. Mais que notre gouvernement s’empresse d’enfoncer le clou et lache nos ressortissants me parait carrement ecoeurant ! J’imagine trés mal ces membres de l’Arche de Zoe en train de faire du traffic d’enfants...par contre ils risquent de payer trés cher leur manque de maturité dans le domaine de l’humanitaire ,les prisons tchadiennes ne sont surement pas un modele du genre !quand aux enfants je me demande quel va-être leur avenir immediat.Il y a du pain sur la planche des organisations internationales et quels compromis va-t-on encore trouver pour résoudre cette crise ?Quel profit le « vertueux » Deby va pouvoir retirer de cette triste affaire ?


                                    • l ecolo 30 octobre 2007 15:10

                                      Il est très difficile de porter un jugemement définitif à ce point de l’affaire, car de nombreux points restent à éclaircir.

                                      Pour avoir travaillé de nombreuses années en Afrique, mais quelques semaines seulement au Tchad, et même s’il y a longtemps, tout ce qui est dit me donne l’impression que cette association a été terriblement naïve et qu’elle a peut-être même été manipulée pour aboutir, justement, à une problème politique et diplomatique.

                                      La condamnation a priori par les autorités françaises ne me surprennent nullement. Les expatriés français savent bien qu’il est prudent de ne pas compter sur l’aide de leur consulat... à moins d’être étroitement lié au pouvoir politique (local ou en France).

                                      Ce qui est plus inquiétant, c’est l’apparente méconaissance de l’Afrique que manifestent les politiques français.

                                      Quant aux enfants... je les plains. Ceux-là on failli pouvoir entrer dans une famille française qui leur aurait donné le confort immédiat et un avenir moins effrayant que ce qui les attend chez eux.

                                      Peut-être, dans quelques années, certains d’entre eux, après avoir donné les économies de toute leur famille à un passeur, risqueront-ils leur vie dans un voyage épouvantable pour obtenir quelque travail minable en France...


                                      • christophe93 30 octobre 2007 15:30

                                        Madame Rama Yade me semblerait être bien jeune et bien incappable : comme tout autorité constituée, elle aurait du porter à la connaissance du Procureur de la République près le TGI territorialement compétent (TGI où est domiciliée l’association) les faits dont elle avait connaissance et porter plainte contre non-dénommé pour tentative d’enlèvement conformément à l’article 40 alinéa 2° du code de procédure pénale.


                                        • JC. Moreau JC. Moreau 30 octobre 2007 23:47

                                          @christophe93

                                          En l’occurrence, le ministère des Affaires étrangères, par le biais de l’Autorité centrale pour l’adoption internationale, a transmis dès le 9 juillet un signalement au Parquet de Paris afin qu’une enquête soit ouverte. S’en est suivie au mois d’août l’audition du président et du secrétaire général de l’association, au cours de laquelle leur ont été rappelées les règles en vigueur en matière d’adoption internationale. En d’autres termes, le magistrat saisi de l’affaire a considéré que la tentative n’était pas constituée [1] et donc opté pour une procédure alternative visée à l’article 41-1 du Code de procédure pénale, consistant à « procéder au rappel auprès de l’auteur des faits des obligations résultant de la loi ».

                                          [1]- Il faut pour qu’une tentative de délit soit passible de sanctions la réunion de deux éléments :
                                          - D’une part, un élement intentionnel, c’est à dire la volonté déterminée de commettre une infraction.
                                          - D’autre part, un élément matériel, c’est-à-dire un commencement d’exécution tangible de l’infraction.

                                          En l’espèce, tant que les membres de l’association n’avaient pas commencé leur opération sur le sol tchadien, l’élément matériel faisait défaut et il aurait donc été pour le moins extravagant de la part du juge de procéder à leur arrestation, sauf à accepter qu’une simple intention puisse désormais être passible de poursuites.

                                          Cordialement,

                                          JCM.


                                        • JC. Moreau JC. Moreau 31 octobre 2007 00:01

                                          Merci à l’auteur pour cet article, dont le plus évident mérite est de replacer cette affaire dans son contexte premier. Au lien ci-après, une mise en perspective des singularités du conflit au Darfour, qui selon Emmanuel Dupuy apparaît d’ores et déjà comme un modèle des conflits « hybrides » à venir.

                                          http://www.urgencedarfour.info/index.php?module=Pagesetter&func=viewpub&tid=10009&pid=12

                                          Cordialement,

                                          JCM.


                                        • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 31 octobre 2007 00:40

                                          @ J. C. Moreau

                                          Merci de votre commentaire.

                                          Pierre R.


                                        • christophe93 31 octobre 2007 00:41

                                          Quand on veut un commencement d’infraction, et bien on cherche ... et on trouve. Question de volonté ...


                                        • christophe93 31 octobre 2007 00:47

                                          De plus, lorsqu’on et contre une assoc (ou un parti politique, ou autres structure), on trouve toujours une infraction de derrière les fagots pour lui faire fermer boutique (fraudes fiscales, batiment pas aux normes de sécurité, etc)


                                        • Algunet 30 octobre 2007 16:07

                                          À Pierre,

                                          Merci pour cet article fort documenté et très approfondi. Je me permets de rajouter que la France a des accords de défense avec le Tchad et ce bien avant le coup d’état d’Idriss Deby. De ce fait elle a toujours soutenu le pouvoir en place, quel qu’il soit et a permis en 1987 et 88 d’éviter l’invasion libyenne. L’influence française est relative dans ce pays qui est une « démocratie » totalitaire et ne fait pas de la France un état complice contrairement à ce que semble le dire Mallouma Alhay. (Qui est-il d’ailleurs ?)

                                          Quant à l’affaire française au Tchad elle me rappelle la façon dont les autorités tchadiennes agissent dès qu’un étranger ne respecte pas les lois de ce pays : Alors que je prenais des photos (touristiques) à Ndjamena sur le bord du Chari en 1987, je me suis fait arrêter par la sécurité tchadienne pour espionnage ! Étant alors en mission de défense aérienne, la diplomatie française a du intervenir pour calmer le jeu : coût pour le contribuable un camion citerne plein de carburant à Abéché, heureusement que les photos étaient anodines, je n’ose imaginer si l’une d’elle avait montré quelque chose ou quelqu’un de « sensible »…

                                          Cette ONG a agit de façon irresponsable quand on connait tant soit peu le pays et les hommes qui le dirigent, il faut s’attendre à un coût à la mesure de l’image que veut en montrer le président tchadien : rapt d’enfants, pédophilie, don d’organes. Ce sont des termes forts qui, s’ils sont nettement exagérés voire entièrement faux, permettent allègrement de faire monter les enchères… avec quelques preuves à l’appui on peut en être sur.

                                          La riposte de la France par sa voie diplomatique de ne pas soutenir outre mesure les membres de cette ONG en confirmant leur responsabilité est, j’en suis persuadé, un contre feu pour ramener le coût de cette inconscience à sa juste valeur : au Tchad tout se marchande, se négocie âprement. Mais cela va nous couter très cher en monnaie sonnante et en action diplomatique au profit d’une paix à reconstruire ! D’autant que visiblement, et à vérifier, bien des enfants seraient tchadiens (cela peut vite se démonter par la langue ou le dialecte parlé).

                                          J’ai souvenir de visites nombreuses dans les villages reculés au Tchad ou j’ai été accueilli par la joie, la gaité des enfants et le sourire de leurs familles qui bien que vivant dans la pauvreté dans le sens ou nous ne l’entendons même pas en France, respiraient du bonheur de vivre, sans RMI ni CMU. Seule ombre dans ces regards, celle du fatalisme assumé : les rivalités claniques et religieuses sèment mort et désolation et s’abattent sur eux souvent sans prévenir comme les invasions de criquets…

                                          Autre souvenir, tout les événements que j’ai connus sur place à cette époque étaient relatés partiellement et parfois avec inexactitude par les médias locaux ou internationaux, ces derniers souvent ne quittaient pas les hôtels de la capitale, enquêtes vite bâclées… La prudence dans toute analyse est donc de rigueur.


                                          • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 16:49

                                            @ Algunet

                                            Merci de ce commentaire et surtout de ce témoignage puisque vous avez connu de près l’Afrique, notamment le Tchad. Il est vrai que tout se négocie. Il est possible que la France risque de se voir contrainte de monnayer la libération des otages. Comme dans le cas de la Libye, le temps dira s’il y a eu défaillance de la France qui ne pouvait ignorer l’opération puisqu’au faîte des intentions des humanitaires. Si l’opération avait réussi, quels seraient les commentaires aujourd’hui ?

                                            Pierre R.


                                          • Annie 30 octobre 2007 16:17

                                            Je voudrai offrir ma lecture personnelle de ces événements. Ma seule légitimité pour le faire est une bonne connaissance du secteur humanitaire. Je remarque que cette ONG doit sa naissance à l’afflux sans précédent de fonds mobilisés à la suite du tsunami asiatique. Mais après cela, que fait-elle ? Il y a bien eu le tremblement de terre au Pakistan, et des inondations en Afrique, mais rien qui n’ait excédé la capacité d’intervention des grandes ONG existantes. De plus, les ministères chargés du développement international préfèrent financer les plus grandes ONG, pour des raisons très diverses, logistiques, exigences de reporting etc., qui ici ne sont pas vraiment pertinentes. Je pense que cette action de l’Arche de Zoé était donc une mesure de dernier recours pour assurer sa survie, ne pouvant pas concurrencer les plus grandes ONG et mobiliser des fonds auprès du public. Mais cette intervention prouve qu’elle ne mérite pas de survivre, compte tenu de la gravité potentielle des retombées politiques entre la France et le Tchad.


                                            • Internaute Internaute 30 octobre 2007 16:57

                                              L’article est bien documenté. Concernant l’Arche de Zoë, c’est l’exemple typique des dames patronesses qui font plus de mal que de bien. A la génération de ma Grand-mère, les dames patronesses étaient encadrées par l’Eglise qui usait de leurs deniers pour les Missions Africaines. On peut les critiquer tant que l’on veut mais elles faisaient tout simplement avec 100 ans d’avance ce que les bien-pensants d’auhourd’hui appellent le co-développement. Elles instruisaient la population, tenaient des dispensaires et leur apprenait à cultiver, entre deux messes.

                                              Les Missions Africines avaient l’énorme avantage de ne pas remplir des barges pour ramener en France des gens qui n’ont rien à y faire.

                                              Les dames patronesses d’aujourd’hui ne savent plus à quel Saint se vouer et partent dans tous les sens avec pour seul guide des bons sentiments baignés dans la mythomanie. Elles ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et sont satisfaites de se donner bonne conscience au frais de la société.

                                              Quelques pistes de réflexion :

                                              - Le tiers-monde est plein d’intermédiaires en tout genre qui trafiquent avec les hommes et les enfants comme ils trafiquaient avec les esclaves au 19° siècle. Avec 2.400 euros, un tchadien de la brousse est l’homme riche du village. Ce qu’on nous présente comme des orphelins sont bien souvent vendus par leurs proches. Les dames patronesses font semblant de ne pas le voir. En Amérique du Sud on trouve des cadavres d’enfants de 10 ans sans yeux ou sans foie, ceux-ci rentrant dans le circuit américain des « dons d’organes » pour lesquels il y a aussi pleins d’ONG bien-pensantes.

                                              - Un enfant, même pauvre, est cent fois mieux avec ses proches que déraciné dans un pays lointain. C’est inhumain de s’acheter un petit nègre pour aller le chercher fièrement à la sortie de l’école et le trimbaler le dimanche dans l’auto.

                                              - 1000 enfants exfiltrés puis inflitrés en France vont nécessairement se retrouver dans des classes avec d’autres ONG qui se chargeront de réclamer la scolarité des clandestins. Les petis français qui sont à l’école n’ont pas besoin d’analphabètes qui feront baisser le niveau de la classe et sont un handicap pour leurs études. Comme d’habitude, les dames patronesses se fichent complètement des dégâts collatéraux causés par l’inflitration de 1.000 analphabètes dans les écoles. Sans compter qu’à la sortie, cela fera une concurrence supplémentaire aux autochtones pour trouver du travail. Le chômage de leur voisin ne les émeut pas. Elles trouvent beaucoup plus important de pleurer sur une photo de magazine montrant à l’autre bout du monde un petit famélique.


                                              • Rough 30 octobre 2007 17:24

                                                @Algunet Indéniablement vous connaissez le Tchad et je plusse votre commentaire...La plupart de nos concitoyens ne connaissent rien de rien à l’Afrique Noire ...j’ai moi-même fait les frais d’une tentative de ce genre en photographiant le vieux lion en cage à la sortie de N’Djamena...sauf que, tout comme il existe des « Bounty » noir dehors et blanc dedans..il existe aussi des blancs dehors noirs dedans plus coriaces à digérer que les bobos de la pègre humatiro-tiersmondiste...j’ai finalement partagé quelques bières au Novotel (La Tchadienne) du coin avec un commissaire de la sureté militaire (sic..)..et l’affaire en est restée là...Cette affaire de Zoé est exactement du même tonneau..sauf que ces imbéciles vont nous coûter assez cher...non pas que le coût global de l’opération soit insupportable pour la France, mais Deby et son entourage n’ont pas fini de se payer notre fiole....blancs, voleurs d’enfants, pédophiles, trafic d’organes...peut-être un nouveau foie pour Deby....qu’en pensez-vous ?


                                                • Algunet 30 octobre 2007 18:44

                                                  Il semble confirmé comme le relate Le Monde : « les 103 enfants sont en majorité tchadiens avec des parents tchadiens et non des orphelins du Darfour, a affirmé mardi 30 octobre un conseiller du ministre des affaires étrangères... » Cette affirmation va a contre sens des déclarations des responsables de l’arche de Noé. Quelles ont donc été réellement leurs motivations ? Ces enfants ont-ils été abandonnés par leurs parents, ou à quel prix ? La seule certitude est que ce sont les enfants qui dans tous les cas de figures vont en souffrir, même si l’opération avait aboutie en France... Echec total et prévisible.


                                                • Algunet 30 octobre 2007 18:52

                                                  A Rough,

                                                  la bière qui vous a été servie au Novotel était probablement la Gala, bière locale dite la Gala du bonheur en y rajoutant la noix de cola. En ces heures guère envie de trinquer !


                                                • Bobby Bobby 30 octobre 2007 18:06

                                                  Bonjour,

                                                  Sujet important, sur lequel il est difficile d’émettre un avis pertinent. j’ai lu avec intéret l’article et les réactions dont beaucoup (que j’ai donc voté en « + ») ont trouvé à mes yeux des arguments positifs, quoique, parfois dans des sens relativement contraires... un paradoxe !

                                                  Le problème multiple me semble bien résider dans le manque drastique de ressources pécunières avant tout, des problèmes de compétance à tous les niveaux, et un imbroglio économico-politique qui voit finalement le gouvernement espagnol prendre la direction opposée du gouvernement français... des réalités qui semblent donc fort différentes !!!

                                                  Pourtant, le plus important, les bénéficiaires sont restés en rade ! C’est donc un coup dans l’eau pour l’humanité toute entière...

                                                  Il me paraît urgent que les procédures d’adoption internationales soient plus clairement définies afin d’éviter ce genre de « couacs ».


                                                  • Algunet 30 octobre 2007 20:09

                                                    Les bénéficiaires

                                                    ou plutôt les victimes si ce sont aux enfants à qui vous pensez... Il me semble que la place des enfants est avec leur famille, au Tchad. Et essayez de convaincre un tchadien du contraire !


                                                  • tal 30 octobre 2007 18:54

                                                    @Pierre R

                                                    Tout d’abord bonjour et merci pour cet article qui est pour moi l’occasion d’apporter quelques précisions .Avant de poursuivre je tiens aussi a dire combien je me solidarise des des propos de Lerma, avec qui je suis le plus souvent en opposition totale sur ce genre de sujet, mais une fois n’est pas coutume !...

                                                    Lerma résume je crois parfaitement ce type d’évennement en disant je le cite :"Une bonne analyse de ce pays et de la misère de l’Afrique qui reste pour des prédateurs à la recherche d’argent facile (vente d’enfants,vente d’armes..) une terre de prospection formidable.

                                                    Il est temps de mettre fin à ce type d’association bizness et de punir sévérement ces eclavagistes d’enfants." Je tiens a apporter une autre précision, Je ne suis ni Africain, ni noir. Ces précisions dans un tel débat ont pour moi leur importance...Certains Africains du reste ont des positions sur cette question d’actualité beaucoup plus proches de celles contenues majoritairement dans ce fil, que de celles que je vais développer. J’ai aussi constaté à l’occasion de mes contacts avec quelques uns d’entre eux, et sur certains sites, que la haine que ces gens nourrissent à l’égard de leurs dirigeant, les voient dans cette affaire -comme dans d’autres- se ranger du coté des soutiens de cette ONG. C’est leur droit.

                                                    Le sentiment qui se dégage des réponses que vous faites aux uns et aux autres, est une sorte de complicité d’avec ceux de vos lecteurs les plus marqués « pro Arche de Zoé ». N’en déplaise à vous comme à ces tenants de l’innocence A PRIORI des membres de cette association, certaines irrégularités ont été commises et à ce titre,les responsables doivent rendre des comptes à la justice du pays théatre du délit ou du moins des « manquements » éventuels.Car enfin de quoi s’agit-il ? Pour simplifier et éviter de tomber dans les èrrements et les considérations particulières des uns et des autres, disons que l’on est en présence d’une tentative de sortie illégale de térritoire aggravée par le fait que cette action portait principalement sur des enfants.Ce type de délit est qualifié et sanctionné par la justice de tous les Pays.Le fait que ces enfants soient noirs et les individus coupables de ces agissements soient blancs, n’atténue pas l’importance de l’acte et n’appellent pas une requalification du délit. Il appartient à la justice du pays concerné de se prononcer après une enquète menée conjointement -mais pas nécessairement- avec les autorités internationales et celles des pays d’origine de ces éventuels justiciables.

                                                    Tout ce qui pourrait être dit autour, releve de spéculations partisanes. Il est grand temps que cese cette manière d’aborder l’évennement dès que s’agissant de certains pays, ou de certains peuples. Ces temps sont révolus et, persister dans cette voie, ne peut que nous être prèjudiciables.Les pays occidentaux après toutes les vilénnies commises dans le tiers monde ( ère coloniale) et chez eux même (14-18 et 39-45) se sont découvert -sous le leadership Américain-, une double vocation qui est celle de gendarme du monde, et de législateur Universel.

                                                    Leurs peuples sont ainsi pétris de la certitude de leur toute puissance de l’infaillibilité de leurs jugements- dès que s’agissant de certains peuples-et que la justice est immanente à leur sociétés ocidentales. Ainsi quels que peuvent être les faits dont peuvent se rendre éventuellement coupables un ou des individus ocidentaux -entendons blancs- dans un quelconque pays du tiers-monde, et tout particulièrement l’Afrique noire, la suspicion sur la véracité de sa culpablilité est quasi immédiate et les demandes pour que le gouvernement occidental intéréssé intervienne, fusent de toutes part.

                                                    La télévision a qui j’ai fait parvenir un courrier d’une teneur similaire au présent courrier, participe bien évidemment largement à ces préssions en donnant largement la parole aux tenants du « C’EST PAS VRAI !...CEST PAS EUX !...ILS SONT INNOCENTS ».Et lorsque les faits sont avérés, que les preuves sont indiscutables, on répugne alors a voir juger nos coupables par « ces gens là ».

                                                    On demande avec force pétition et manifestation que nos gouvernements interviennent afin que ces individus soient jugés par nos juridictions. Quel bel exemple de considération et de respect pour la justice des autres pays (moins développés)

                                                    - Craignons nous pour leurs conditions d’incarcération ?

                                                    - En pareille cas proposons à ces pays la construction de prisons modernes aux normes hi-tech occidentales !

                                                    Craignons nous pour leur alimentation ?

                                                    - Que ne leur adréssons-nous pas par vol spécial des repas de collectivité tels que nos charmantes petites têtes blondes se voient servir dans les cantines de nos écoles !

                                                    - Nous craignons pour l’intégrité physique de nos femmes lorsqu’elles se trouvent comme dans cette affaire, mélées à d’éventuelles magouilles ?

                                                    - Proposons alors au pays en question des gardiennes qui serraient détachés par notre administration pénitentiaire, afin d’assurer ces gardes féminines « spécifiques »

                                                    Un peu plus de sérennité serait de mise dans ce genre d’affaire.Après les missionnaires qui avaient TOUJOURS RAISON, les colons qui avaient TOUJOURS RAISON, les militaires qui avaient TOUJOURS RAISON, et après la colonisation, les mercenaires qui avaient TOUJOURS RAISON,( rappellons que même un individu aussi peu reluisant-une saloperie- que le défunt Bob Denard aidé d’une poignée de « nègres », qui sema la mort à des fins de déstabilisation aux Comores et dans une bonne partie de l’Afrique, dut attendre d’être en France pour être jugé et emprisonné ) Voici venu le temps des « ONG » qui ont TOUJOURS RAISON !

                                                    Vous qui semblez si bien en accord avec cette catégorie d’individus qui crient si fort le « indignation » devant le traitement réservé aux personnele de l’arche de Zoé , que diriez vous, -en vous plaçant dans une hypothese fictive-, si suite a un conflit entre le Dannemark et le Canada,des évennement similaires se produisaient voyant des population inuït de vos lointaines provinces du Nord se répandre en érrance vers les USA, et qu’une ONG Fançaise aux contours volontairement mal définis, entreprendrait de recueillir des enfants présumés « orphelins » parmi cette population, dans le bût de les faire rentrer en France au mépris des lois Canadiennes sur l’adoption et en violation des rêgles de sortie de territoire ?

                                                    J’ai évoqué cette hypothèse recemment au cours d’une discussion via MSN avec mes amis Quebecois , et selon leur propre expréssion : « cette position se défend »

                                                    L’Afrique est on le sait dans une situation très difficile, pour ne pas dire désespérée, c’est ainsi -et depuis trop longtemps_- le lieu de tous trafics, de tous les reniements, c’est le continent ou le pire se trouve toujours dépassé.

                                                    C’est un gigantesque cloaque ou grouille pèle-mèle gens de bonne volonté, grands bienfaiteurs , crapules,aventuriers de toutes sortes, mercenaires, proselytes de toutes confessions , individus malsains , monstres répugnants à visage humain à la recherche du filon lucratif.

                                                    Pour toutes ces raisons l’Afrique n’est pas respectée et ne le sera probablement pas avant longtemps. Pour toutes ces raisons NOS pires, seront toujours vus comme des meilleurs, comme des bons dès que s’agissant de juger de leurs actes en Afrique noire.

                                                    Ce n’est certes pas vous ni ceux avec qui vous semblez si bien en accord dans cette discussion quioserez nier que dans ce bas monde -surtout en matière d’enfants- tout est possible et envisageable, hélas ! L a presse n’a que trop relaté les cas de réseau ayant opéré en Asie, en Inde, en Amérique du Sud, ex-républiques soviétiques, dans des trafic d’enfants d’enfants servant à des prélevements d’organes( oeil, rein...).

                                                    Les réseaux de pédophilie sont aussi une réalité que nul ne peut nier, ainsi que la prostitution de très jeunes enfants. Il ne sufit pas de dire parce que c’est l’Afrique, si on les prend pour les amener en France ou en Europe, ce ne peut qu’être BENEFIQUE pour eux .Ce qui voudrait dire qu’ils sont à l’abri de tout ce genre de choses parce-que noirs ? Détrompez-vous !

                                                    La misère de certains chez eux, ne justifient pas qu’il doivent-éventuellement- subir le pire au pays des meilleurs

                                                    Les seules pensées attendries que j’ai dans cette affaire, vont vers ces généreuses familles d’acceuil et, vers ceux et celles qui voient s’évanouir leur rêves légitimes d’une éventuelle adoption. Mais pour le reste je fais confiance à la justice Tchadienne, et comme Lerma , je botte en touche !


                                                    • Act 30 octobre 2007 23:58

                                                      Tal,

                                                      Je vous remercie de votre intervention qui comme toujours nous sort des positions nombrilistes incroyablement irraisonnées. Non666 de son côté a révélé les dessous vulgairement business de l’adoption qui se retrouvent clairement dans cette affaire. Il a toutefois zappé les aspects percutants que vous soulevez. Mais on peut pas l’attendre de lui, le défenseur assumé des seuls intérêts de la France, la vraie. Lerma si souvent dédaigné (à juste titre) a dans ce cas, comme pour Chavez, un raisonnement simple, clair et net.

                                                      Quand à l’auteur de l’article, Pierre, il confirme tout le bien que j’ai récemment commencé à penser de lui. Derrière ses beaux airs d’analyste objectif se cache un fin manipulateur. Il joue à merveille de demi vérités, de faibles révélations ou de citations décontextualisées pour entraîner dans la direction voulue un lectorat sensible à sa subtilité. C’est en réalité un fabuleux défenseur du statu-quo international sous couvert d’intentions humanistes.

                                                      Laissant « parler » un Tchadien (tout lambda Tchadien est nécessairement pertinent sur le sujet) notre bon samaritain conclue « que vont-ils maintenant devenir ces enfants ? ». Pierre ou comment retourner en une phrase un sujet délicat.

                                                      Tal, le plus terrible dans ce papier est que le lectorat, pourtant constitué d’hommes et de femmes adultes, se laisse abuser sans sourciller par une réthorique qui sous des allures objectives ne parle qu’aux tripes. Qu’ont-ils donc dans les tripes ces lecteurs qui nécessite que vous devriez justifier d’emblée que vous n’êtes ni Africain, ni Noir pour pouvoir vous exprimer ?

                                                      Comment faire tomber les oeillères de la bonne conscience, de la supériorité innée, du clivage gauche/droite qui nous empêchent d’accéder à la vérité des faits et nous rendent si vulnérables aux bonimenteurs ?


                                                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 31 octobre 2007 00:45

                                                      @ Act

                                                      Pourquoi le tchadien n’aurait-il pas les mêmes droits d’expression que tout un chacun d’entre nous et pourquoi son propos serait moindre que les nôtres ? Je vous remercie du jugement que vous portez sur ma personne. Il convient parfaitement au reste de votre commentaire.

                                                      Pierre R.


                                                    • Act 31 octobre 2007 12:08

                                                      Pierre,

                                                      Vous savez très bien de quoi je parle, laissez tomber votre jeu machiavélique. Quant aux Tchadiens ils ont autrement plus de considération de ma part que de la votre. C’est l’essence même de la différence entre nous.

                                                      Avec moi ce n’est pas les Occidentaux et les autres, c’est plutôt tous les humains strictemment au même pied d’égalité.


                                                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 30 octobre 2007 19:49

                                                      @ tal

                                                      Je ne me fais le complice ni d’un côté ni de l’autre. Je constate. J’informe. Et j’évite, comme je l’ai toujours fait, de poser des jugements hâtifs. J’ai cité l’exemple de l’Espagne qui doit également avoir une vision réprobatrice de l’événement en cause mais qui évite, par des déclarations incendiaires, d’ajouter de l’huile sur le feu.

                                                      Pierre R.


                                                      • Avatar 30 octobre 2007 20:41

                                                        A l’auteur,

                                                        Désolé d’intervenir sous votre article.

                                                        Aux responsables du site :

                                                        Pouvez-vous préciser qui est l’auteur de ce texte que vous publiez ce mardi 30 octobre ?

                                                        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30986

                                                        Pourquoi y est il impossible de laisser le moindre commentaire ? (demande expresse du ministère de la propagande ?)

                                                        Merci d’avance.


                                                      • netchou netchou 30 octobre 2007 21:28

                                                        A tous ,voilà l’exemple type ,aprés l’intérêt de cet article sur un sujet ô combien sensible avec des commentaires enrichissants ,se pointe un crétin en mal de reconnaissance (je ne le nommerai pas)qui vient perturber le fil des débats.Tout les lecteurs n’ont pas le même niveau de concentration et ce,surtout aprés une journée de taf épuisante.Y a de ces idiots. S’cusez pour cet intermède.


                                                        • fouadraiden fouadraiden 30 octobre 2007 22:38

                                                          ATTENTION faudrait qd même pas finir pas croire qu’au Tchad il existe une justice avec des lois et des juges capables d’instruire quelque chose.

                                                          la seule touche exotique de cette histoire c’est celle qui essaie de nous faire croire que des Noirs pourraient accuser des Occidentaux de ceci ou cela alors que la règle, c’est évidemment le contraire.

                                                          foutaise cela va de soi.

                                                          en coulisse ,les Noirs ,meme quand leurs enfants n’ont au yeux du monde aucune valeur, n’ont absolument rien à faire valoir.les regimes occidentaux donnent le ryhme,meme en Afrique.

                                                          des juges noirs qui accusent gravement des blancs,meme au cinéma c’est pas crédible.....


                                                          • la vilaine 30 octobre 2007 23:47

                                                            Deux mots « présomption d’innocence »... Mr SARKOZY s’était empressé de nous rappeler ce terme concernant la mise en examen de Mr LAPORTE mais semble l’avoir déjà oublié.

                                                            A tant se précipiter pour lâcher les responsables de cette opération, on finit par croire que le gouvernement a tout intérêt à s’en désolidariser au plus vite, sauve qui peut... Et si l’opération avait été menée à bien ? Aurions-nous eu le droit à une association portée en triomphe par ce même gouvernement ?


                                                            • Francis, agnotologue JL 31 octobre 2007 09:14

                                                              La vilaine, Pour répondre à votre question, ce matin Rémy Braumann, ancien président de MDF si je ne m’abuse, s’exprimait au micro d’Ali Baddou sur FC. Il dénonçait explicitement BHL et B. Kouchner entre autres qui accréditent l’idée que le Darfour est LE problème humanitaire de la planète. On se demande bien pourquoi ! smiley


                                                            • Vilain petit canard Vilain petit canard 31 octobre 2007 09:32

                                                              Que ce soit une affaire crapuleuse, ou une maladresse, ou n’importe quoi d’autre, je sens que ça va se terminer par un emprisonnement « inhumain » et une bonne négociation bien médiatisée, comme pour les infirmières bulgares, « sans aucune contrepartie », naturellement. Idriss Deby veut une part de gâteau, et il saute sur l’occasion.

                                                              Rappelez Cécilia, vite, et on pourra fournir une centrale nucléaire au Tchad. Mais uniquement pour dessaler les p’tits nenfants.

                                                              Cette histoire pue depuis le début.


                                                              • Francis, agnotologue JL 31 octobre 2007 09:42

                                                                Le Furtif, j’approuve votre post, mais je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire par : «  »un ami me disait : ’Bien sûr, on savait bien que nous n’aurions jamais été accepté , ici en France, par l’association , si nous n’avions pas eu les moyens...mais là bas !!!«  ».


                                                              • Annie 31 octobre 2007 09:54

                                                                Un autre aspect de la situation au Tchad que je voudrai évoquer est celui de l’existence des camps de réfugiés depuis environ 4 ans. Comme dans toutes situations similaires, l’aide apportée aux réfugiés, personnes déplacées vivant dans les camps finit par excéder les ressources de la population locale. En particulier l’eau est une ressource extrêmement rare et extrêmement difficile à trouver. Approvisionner les camps en eau sans spolier les villes avoisinantes tient du prodige. Tout cela pour dire que les relations entre « étrangers/expatriés » et gouvernement local et national sont déjà particulièrement tendues. 4 travailleurs humanitaires dont un français, ont été passés à tabac il y a deux mois de cela. L’action de l’Arche de Zoé intervient dans un climat de méfiance entre les autorités et les ONG, et dans un contexte d’incursions régulières des rebelles en provenance du Darfour, etc. Ce n’est pas une explication, mais un élément supplémentaire avec lequel il faut compter si l’on veut déchiffrer cet imbroglio.


                                                                • faxtronic faxtronic 31 octobre 2007 10:20

                                                                  Une affaire, plusieurs points ( ps : je pense que l’arche de zoé sont des cons naifs, prise au piege et victimes d’enjeu qui les depasse, la mauvaise action au mauvais moment) :

                                                                  d’abord la limitation du droit d’ingerence :

                                                                  - doit-on secourir des enfants promis a la mort, meme si les etats disent non ? Est ce que la souvaireneté est superieure a l’humanité ? Est ce que l’illegalité, dans une dictature, est forcement un mal ?

                                                                  - Cette affaire se situe dans le cadre des negociations de paix au Darfour, qui vont etre retardé a cause de cette affaire. Sachant que selon cette meme association 75 enfants meurent par jours, combien d’enfants supplementaire a mourir suite a leur elan humanitaire ?

                                                                  Les democraties et leurs contradictions :

                                                                  - Si une democratie est encore pour le moment la meilleur des situations (cela risque de changer car on nous gave de valeurs anti-democratique et productiviste-collectiviste la chinoise), un pays reste un pays necessitant des matieres premieres. Et la c’est la « libre competition », c’est a dire on tue son concurrent, et la democratie est rester au pays, et cela est vrai pour tout le monde, et cela est encore plus vrai qu’une des pires dictatures, la Chine, est un geant economique, et donc un concurrent denué de toutes entraves democratiques.

                                                                  - Neanmoins les citoyens de ces democraties sont des democrates, portent en eux ses valeurs, veux les garder et les propager. Ce qui implique donc que l’etat, emanation du peuple, se doit moralement de propager ses valeurs. Or c’est en total contradiction avec le point precedent, et d’autant que si une democratie perd de sa puissance economique, et donc de sa puissance d’influence, elle perd forcement vis a vis des non-democraties, et donc les democraties s’affaiblissent automatiquement. C’est le meme principe que Kyoto : le moi-disant rafle tout, et ce sont les valeurs opposés au traité de qui gagnent. Donc pour etre simple : La democratie est un principe faible par rapport aux dictatures, elle peut s’exporter qui si aucune dictature n’a de l’influnce. Or ce n’est jamais le cas (URSS, Chine).

                                                                  - Les democraties sont forcement contrdictoires, car pour vivre elles sont obliger d’utiliser la force car elles sont intrinsequement faibles, et donc favorise les regimes dictatoriales. Et d’autre part ces citoyens voulant diffuser leurs valeurs (pour une raison ou un autre), elles se trouvent dans une demarche hypocrite. Ici c’est typiques, mais l’etat est plus fort que le citoyen.

                                                                  Les relations Democraties-non democraties :

                                                                  - C’est un scandale pour une democratie de traiter avec une non-democratie, car elle contamine forcement son organisation fragile. pas de relation avec les non*democratie, si ce n’est des relations de violence dans lesquels les democraties se doivent de sortir vainqueur, quelque soit les moyens.

                                                                  Les pays muets :

                                                                  - Je pense particulierement a l’allemagne et a l’angleterre, qui sont aussi des democraties influentes et importantes (contrairement a la suede par exemple, qui est beau pays democratiques, mais est un nain microscopique politiquement, et qui a part les bonnes paroles ne fait rien dans le monde, a part ramasser des contrats discretement). Or l’angleterre et l’allemagne refuse de participer a l’EUFOR, donc refuse de s’impliquer rellement dans le DARFOUR, car ils ne veulent pas se salir les mains. Et ainsi toujours innocents de quoi que se soit. Ces deux pays sont coupables de passeismes. Ils sont toujours innocent de quoique se soit, car ne font jamais rien que de bonnes paroles, mais obtienne aussi des contrats pour leurs economies respectives. Est ce qu’une democratie silencieuse, discrete et propre sur elle est meilleur qu’une democratie active, turbulente, avec forcement des taches ? Si oui, alors stoppons l’ONU et le reglement des conflits exterieurs, si non alors vive le droit d’ingerence et la guerre en irak !

                                                                  Negocier avec les terroristes/dictatures et consorts.

                                                                  - Sarkozy l’afait, en liberant les infirmieres bulgares et en se payant une bonne tranche de popularite a Sophia, en donnat de l’argent avec une dictature terroriste hegemonique (Lybie), et donc en cautionnat la prise d’otage institutionnelle. IL NE FAUT JAMAIS NEGOCIER AVEC CES PAYS, POUR LA LIBYE, IL AURAIT FALLUT LAISSER FAIRE LES CONDAMNATIONS A MORTS< ET NUCLEARISER TRIPOLI. Maintenant on paye notre faiblesse et notre compromission.


                                                                  • EricB 31 octobre 2007 10:29

                                                                    Une simple question que personne ne semble avoir posé : comment peut-on officiellement embarquer plus d’une centaine d’enfants africains vers la France, sans que ceux-ci n’aient un visa d’entrée sur le territoire. Soit ils avaient des visas en bonne et due forme, et le gouvernement ne peut pas dire qu’il n’était pas au courant ; soit ils n’en avaient pas, et cette affaire est une totale filouterie. Une réponse, quelqu’un ? Merci d’avance.


                                                                    • faxtronic faxtronic 31 octobre 2007 10:33

                                                                      He, c’est justement la raison pour laquelle ils etaient emmailloté de pansement et que l’ossociation a changer de nom en cours de route (« arche de zoé »->« children rescue »). C’etait pour obtenir le droit de rapatriement sanitaire, donc pas besoin de visas naturellement.


                                                                    • koanzench koanzench 1er novembre 2007 10:46

                                                                      Dans Libération du 01.10.07 :

                                                                      [Arche de Zoé. Des humanitaires dénoncent la responsabilité de l’ex-French doctor. Mais où est donc passé Bernard Kouchner ? Depuis le début de l’affaire de l’Arche de Zoé, le ministre des Affaires étrangères, en tournée en Asie, n’est sorti qu’à deux reprises de son silence pour la qualifier de « triste aventure » et pour expliquer que l’action humanitaire devait respecter des « règles ». Y a-t-il, dans ce silence peu habituel, une gêne, voire une volonté de faire oublier des déclarations passées, peu compatibles avec son statut actuel ?

                                                                      Activistes. C’est ce que lui reproche Rony Brauman, ex-directeur de MSF, qui a dénoncé hier et avant-hier la « responsabilité morale » de Kouchner, mais aussi de BHL et d’Urgence Darfour dans le scandale en cours. L’Arche de Zoé n’aurait, selon lui, fait que mettre en œuvre les incantations de Kouchner à l’action et à l’ingérence - étatique certes - pour mettre fin au « génocide » et à « l’horreur » au nom d’une morale universelle. Quelques jours avant de devenir ministre des Affaires étrangères, Kouchner soutenait la mouvance des activistes sur le Darfour, principalement regroupée dans trois ONG : Urgence Darfour, SOS Darfour et Sauver le Darfour. Sans être membre d’aucune d’entre elles, il a participé à des rassemblements, comme celui du 20 mars à la Mutualité : « 300 000 morts, 2 millions de déplacés... Oui c’est un génocide qui s’accomplit sous nos yeux. Un de plus. Un de trop [...] Nos frères du Darfour sont en train de mourir. N’acceptons plus cela. Soyons plus forts que les obstacles », déclarait-il à la tribune, reprenant la terminologie américaine outrancière sur le « génocide » au Darfour, très contestée par les humanitaires français, à commencer par MSF. Kouchner toujours, écrivait dans le Monde du 27 décembre 2006 : « Que fait la France ? Elle hésite [...] Triste tergiversation d’un pays considéré comme le défenseur des droits de l’homme, qui inventa l’ingérence humanitaire. » Dans ce même article, il livrait le chiffre de 10 000 civils tués par mois alors que l’ONU estime que l’on est tombé depuis la mi-2004 à 500, ou à 1 000 tout au plus.

                                                                      Au printemps donc, Kouchner militait aux côtés de Jacky Mamou, président d’Urgence Darfour et ex-dirigeant de Médecins du Monde, qui estimait que « se taire, c’est se rendre coupable de non-assistance à personnes massacrées » et qu’il n’était « plus temps de dénoncer mais d’agir ». Quant à Bernard-Henri Lévy, il préconisait « d’armer les rebelles », comme en Bosnie.

                                                                      Ingérence. Puis Kouchner est devenu ministre. Pendant ses premiers jours au Quai d’Orsay, il défend l’ingérence humanitaire, qu’il a théorisée avec Mario Bettati et testée en Irak en 1991 : il propose des « corridors humanitaires » destinés à sauver, depuis le Tchad, « les survivants des massacres » au Soudan. A sa grande colère, les humanitaires n’en veulent pas : ils sont déjà 13 000 au Darfour et craignent surtout le mélange des genres avec l’action militaire ainsi que les effets pervers d’une opération qui accélérerait paradoxalement le nettoyage ethnique souhaité par Khartoum.

                                                                      Réfugiés. Puis, c’est l’état-major qui enterre son projet de mettre en œuvre une no fly zone au-dessus du Darfour depuis le Tchad. Finalement, Kouchner, qui partage avec Sarkozy l’horreur de la passivité, réussi à arracher au président tchadien Idriss Déby le principe d’une force européenne destinée à sécuriser les réfugiés du Darfour en proie à des attaques transfrontalières dans l’est du Tchad. Mi-octobre, Kouchner soulignait devant ses partenaires européens « la mission humanitaire » de l’Eufor au Tchad, suscitant un communiqué désapprobateur de l’ONG Oxfam sur le mélange des genres.

                                                                      Mais pour préserver son principal acquis, Kouchner a dû modérer son langage. Il ne parle plus depuis son entrée en fonction de « génocide au Darfour ». Ces deux derniers jours, Jacky Mamou dans Libération et BHL dans le Parisien, lui ont emboîté le pas, désireux de se démarquer du fiasco de l’Arche de Zoé.

                                                                      Eric Breteau, le responsable de l’Arche de Zoé, ne se voit-il pas comme un héritier de Kouchner en 1994 au Rwanda, lorsque ce dernier tentait en vain d’arracher des orphelins tutsis aux génocidaires hutus ?

                                                                      Au Tchad et au Darfour aujourd’hui, on est loin de ce cas de figure. Il n’y a pas de génocide et on trouve sur place suffisamment de structures humanitaires.]

                                                                      http://www.liberation.fr/actualite/monde/288664.FR.php


                                                                      • tal 1er novembre 2007 16:12

                                                                        @koenzech

                                                                        Vous allez je pense à l’ésentiel en faisant référence aux propos tenus par Rony Brauman lorsqu’il pointe je vous cite : « la « responsabilité morale » de Kouchner, mais aussi de BHL et d’Urgence Darfour dans le scandale en cours. »

                                                                        C’est bien là la « racine du mal » si j’ose m’exprimer ainsi. Pour ma part, j’ai toujours été contre cette idée que d’aucuns dans notre pays touvèrent à l’époque « géniale ! ». Je peux vous assurer n’avoir jamais fait partie de ces 80 ou 90% de Français qui selon les sondages placent régulièrement Monsieur Bernard Kourchner en tête des sondages pour le classement des hommes prégférés des Français.

                                                                        Sa qualité de fondateur de MSF ne fait pas de lui ipso-facto un « grand homme politique », ni « un grand bienfaiteur de l’Humanité ».Ce n’est pas un Abbé Pierre bis. Pour faire court, disons que ça ne suffit pas...Bien avant l’initiative -louable au demeurant- de B.Kourchner de « créer » MSF, des Asso.caritatives comme la Croix rouge Française, l’ordre de Malte etc, le Croissant Rouge, ainsi que diverses officines protestantes,sans oublier les laïques comme le SPF, intervenaient pour porter secours aux sinistrés et victimes des diverses catastrophes humanitaires liées aux guerres ou aux éléments naturels.

                                                                        La seule originalité de MSF est d’avoir mis sur pied une organisation spécifique et structurée autour d’intervenants du corps médical, ce que les autres possédaient, mais à bien plus faible échelle. Je lui reconnais le mérite d’avoir su admirablement jouer des retombées pour « son » organisation et mettre à profit pour « son » image les interventions de MSF aux quatres coins du monde et tout particulièrement en Afrique noire lieu de prédilection -et pour longtemps encore-des pires catastrophes humanitaires liées à la folie des hommes -guerres-ou à des causes naturelles -pandémies-,sans oublier les périodes de sécheresse génératrices de famine, autant d’évennements qui déciment massivement les populations de ce continent à la dérive.

                                                                        Monsieur Kourchner est avant tout un homme politique . Aussi prestigieux qu’aient été,ou que sont les fonctions qui lui sont dévolues -gouverneur du Kossovo,Ministre des Affaires étrangères-,il n’en demeure pas moins pour moi un homme -politiquement parlant- dangereux ! Parfaite émanation d’une gauche caviar, n’ayant de socialiste que le nom, et je pense sincèrement prêt à toutes les arrangements, à toutes les compromissions.

                                                                        Laissons de coté sa célèbre démonstration « sac de riz sur l’épaule » faite il y a quelques années, et plus recemment sa surprenante déclaration sur le fait que nous devrions nous préparer à la guerre...Déclarations sur lesquelles il dut s’expliquer non seulement devant la classe politique de notre pays, mais devant le collège des diplomates des Nations-Unies .

                                                                        Je ne sais pas pour qui roule ce personnage, ni à quelle mouvance il appartient, mais tout ce que je sais, c’est qu’il fait partie de nos « grands politiciens de gauche » en vogue et qu’il faut aussi se méfier de certaines de ses idées.

                                                                        Très tôt, j’ai pris mes distances d’avec ce personnage. Le concept de droit d’ingérence humanitaire dont tous s’accorde a lui reconnaitre la paternité, n’a été dès le début -pour moi-qu’une forme déguisée sous un aspect « humanitaire », d’interventionnisme intempestif, dans ce pré carré de notre pays qu’est l’Afrique noire en particulier mais plus généralement toutes nos ex-colonies devenues « états souverains ».

                                                                        Ces idées de droit d’ingérence étaient nous le savons tous dans l’air depuis fort longtemps, pour tout dire depuis la fin officielle de la colonisation. Les accords de coopération incluant le volet défense si éssentiel à la préservation de nos intérêts dans ces ex-colonies mis en place au lendemain des indépendances devraient me direz-vous suffire ? En principe...Mais ils s’avèrent dans bien des cas comme une condition nécéssaire mais pas suffisante.

                                                                        Les « états » avec lesquels nous avons ce genre d’accord, peuvent très bien être en conflit avec un voisin avec lequel nous n’entretenons pas ce genre « d’accord » et à supposer que le bon droit ne soit pas du coté de notre protégé, nous ne pouvons pas le laiser tomber purement et simplement. Quelle plus belle occasion de manifester notre présence et de nous méler au différend, en nous servant du prétexte humanitaire inhérant à tout conflit ? Quel est l’intérêt ? A l’évidence multiple !...

                                                                        Il faut savoir que dans l’esprit de gens comme Kourchner -et d’autres-, s’agissant de l’Afrique, le champ d’application de ce fameux droit d’ingérence est vaste, et peut aussi inclure le simple fait d’intervenir dans un pays avec lequel nous n’avons pas « d’accords mutuels » de défense, sous le prétexte de porter secours à une poignée de ressortissants n’étant même pas dans le pays dans le cadre d’une coopération officielle.

                                                                        Tout d’abord, posons pour principe que ce « droit d’ingérence humanitaire », ne peut par définition s’appliquer que dans des pays non-occidentaux. On n’imagine pas l’Europe intervenir aux USA, en se prévalant du « droit d’ingérence humanitaire », sous le prétexte que les Américains seraient en train -dans le contexte d’ une guerre civile-, d’exterminer ou du moins de maltraiter gravement ses minorités noires, Amérindiennes ou Latinos.

                                                                        On n’imagine pas plus ces mêmes Européens intervenant au Canada afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sauver les 3% d’Inuït et autres amérindiens que compte ce pays et qui seraient suite a un conflit gravement menacés.

                                                                        Pas plus qu’on ne les imagine, drappés dans le « droit d’ingérence humanitaire », volant au secours des quelques 7000.000 de Québécois qui seraient pourchassés et en danger de mort devant une -hypothétique-agréssion d’une coalition des autres provinces Anglophones.

                                                                        Si les Québécois nourissent des espoirs dans ce sens, ils ont pour parler trivialement « du mouron à se faire » Le droit d’ingérence humanitaire doit être vu comme un sésame, destiné a nous permettre toues intervention où , quand, et comme nous les entendons. Entendu qu’il s’adresse à des populations réputées moins développées, moins « civilisées », mais SURTOUT, plus faibles que nous !

                                                                        Qui sur ce forum oserait affirmer qu’une quelconque intervention basée sur le principe du « droit d’ingérence humanitaire », aurait pu être envisagée une seule seconde en , ou en Birmanie,en Malaisie, au Brésil, au Viet-Nam, en ... Tchéchénie ou en Corée du Nord !

                                                                        Les difficultés pour mettre en place un force d’interposition et, porter secours aux populations sinistrées lors du conflit de l’ex-Yougoslavie, furent une parfaite illustration de ce que peut contenir cette notion Kourchenerienne de « droit d’ingérence humanitaire ».

                                                                        Tout gouverneur du Kossovo qu’il est pu être, force lui fut de reconnaitre -et admettre- le droit SOUVERAIN des Etats en matière d’interventions, humanitaires ou non. Ce « droit d’ingérence humaniaire » un temps tombé dans l’oubli, s’est vu médiatiquement réactualisé, à l’occasion du long et meurtrier conflit du Darfour.

                                                                        Point besoin d’y revenir car sur ce sujet tout a été dit. Notons simplement que l’intérêt de l’Occident s’est porté sur cette région, durant une période comprise entre la fin des hostilités en l’ex-yougoslavie et celle couvrant la durée des opérations actives de l’armée américaine en Irak, ainsi que les actions militaires de grande envergure de répréssion et de conquète de l’armée Isrélienne en Palestine et dans la bande de Gaza.

                                                                        Dans cette « prise de conscience » sur la dimension du drame se déroulant au Darfour, une volonté de diversion sur certains autres point chauds, n’est pas a exclure.Là encore tout a été mis en oeuvre par nos grands moyens de communication-presse, radio et télévision-pour « attirer l’attention » sur ce conflit. Nos intellectuels à la tête desquels se sont retrouvés BHL et Kourchner, ont chacun à leur manière partis en croisade pour que le « droit d’ingérence humanitaire ».entre dans les fait.

                                                                        Depuis que « nos amis Africains » nous ont apporté la preuve-grace au génocide Rwandais-, qu’ils savaient être aussi bon que nous ou les Khmers rouges, dans l’horreur et l’extermination de masse plus rien n’aurait du s’opposer a une intervention Française ou Européenne dans ce conflit du Darfour afin d’exercer notre « droit d’ingérence humanitaire ».

                                                                        Malheureusement,là encore, un problème de taille : Le Soudan avec le Nigéria et la RSA, figure parmi les trois SEULES exceptions- militairement parlant- que compte l’Afrique noire,et s’opposant à que soit délibérément -et unilatéralement- mis en pratique ce fameux concept du « droit d’ingérence humanitaire ».

                                                                        Avec le conflit du Darfour,la démonstration est largement faite -s’il en était besoin- de la nécéssité d’existence « d’Etats » faibles et vasseaux, pour que ce fameux « droit d’ingérence humanitaire », puisse entrer dans les faits.

                                                                        Ce qui en conclusion, signifie que ce concept de « droit d’ingérence humanitaire » si cher a son « inventeur » mais rejeté jusqu’a ce jour par la quasi totalité des nations qui se veulent souveraines, est dans l’esprit de beaucoup de nos responsables, qu’in moyen d’affirmer notre supériorité-militaire et technologique-à l’endroit des plus faibles. C’est un instrument visant a compléter la panoplie de domination. Rien de plus !


                                                                        • Anka 1er novembre 2007 17:35

                                                                          @ l’auteur

                                                                          Votre article est tout à fait passionnant et les questions que vous soulevez totalement pertinentes.

                                                                          Pour ma part, je réserve mon avis et attends de plus amples informations (et la suite des événements) notamment pour me faire une opinion sur la réaction de nos dirigeants, que j’ai dans un premier temps trouvée choquante, en regard de la réaction des dirigeants espagnols. Mais il faut souligner que la situation des ressortissants espagnols et des ressortissants français n’est pas la même, car leur implication est différente. Ceci explique peut-être ce décalage. Les négociations futures ne se feront pas sur les mêmes termes, car les chefs d’inculpations ne sont pas les mêmes. (j’apprécierais d’avoir votre avis sur la question)

                                                                          Sur un plan diplomatique, j’ose espérer que les déclarations de nos dirigeants sont motivées par le souci de conserver le dialogue et d’ouvrir à des négociations futures (cela paraît paradoxal, mais s’ils avaient semblé nier les faits, les conséquences n’auraient-elles pas été plus graves ?). Evidemment, cela ne fait que renforcer la position du Tchad (mais dans le cas inverse, cela n’eût-il pas été pire encore ?) de prime abord, et cela nous pousse à nous interroger sur les intérêts français dans ce pays. Je reste donc évidemment dans l’expectative, me sentant un peu dépassée par le manque d’informations fermes concernant les projets réels de l’arche de Zoé (ce manque d’informations solides me porte à penser que leurs actions manquaient cruellement de responsabilité concernant les personnes qu’ils prétendaient aider), et mon propre manque de culture sur les questions diplomatiques.

                                                                          Cordialement.


                                                                          • koanzench koanzench 1er novembre 2007 18:30

                                                                            Antoine Glaser, directeur de La Lettre du continent, spécialiste de l’Afrique, s’étonne de l’inaction des autorités françaises.

                                                                            France Soir. En tant que spécialiste du continent africain, que pensez-vous de cette affaire ?

                                                                            ANTOINE GLASER. Il faut déjà comprendre que l’Afrique n’est pas un continent où l’on peut faire n’importe quoi ! Au-delà de l’intervention « sauvage », illégale - et sûrement riche en « belles âmes » - de l’ONG Children Rescue le matin, transformée en Arche de Zoé l’après-midi, cette affaire relève également d’un dysfonctionnement manifeste franco-français. On peut en effet se demander si les agents secrets de l’Opération Epervier, présents sur le terrain, parlent parfois aux diplomates... Aujourd’hui, les « humanitaires » - dont les effectifs dépasseraient aujourd’hui les 15.000 entre le Tchad et le Soudan - sont majoritaires et travaillent sans filet. Parallèlement, on constate une perte significative des moyens de la diplomatie et de la coopération françaises. Elle entraîne une régression de l’influence de Paris en Afrique.

                                                                            Les membres de l’Arche de Zoé auraient-ils été manipulés ?

                                                                            A priori, j’écarte toute idée d’instrumentalisation. Je crois qu’un petit nombre d’associations pratique une certaine forme « d’ingérence humanitaire » prônée par quelques maîtres à penser. Fort de l’appui de la fameuse « société civile » sans visage et de la détresse de quelques familles en mal d’enfants, les membres de l’Arche de Zoé se sont auto-investis en chevaliers blancs. Mais on ne peut pas dire qu’ils avançaient vraiment à visage masqué ni en costume d’espion. Ils sont toujours emprisonnés avec leur chaude tenue de sapeurs pompiers volontaires... L’administration française aurait dû intervenir et a du mal aujourd’hui à avouer ses propres insuffisances.

                                                                            L’opération de stabilisation au Tchad, baptisée Eufor, est-elle menacée ?

                                                                            Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy ont démontré avec force qu’ils ne voulaient pas que cette affaire compromette l’opération. Pour eux, il ne pouvait pas arriver pire catastrophe ! Ils ont été obligés d’aligner leur position sur celle du président tchadien Idriss Déby, interlocuteur difficile et d’autant moins malléable aujourd’hui qu’il dispose d’un pactole pétrolier de plus d’un milliard de dollars cette année.

                                                                            Y a-t-il d’autres enjeux ?

                                                                            C’est une région géostratégique, une charnière entre monde arabe et africain, anglophones et francophones, où les enjeux pétroliers et la lutte contre le terrorisme sont également importants. La présence militaire de la France lui permet de conserver une influence au niveau international dans ce pays à la rivalité future manifeste entre les Etats-Unis et la Chine.

                                                                            La France devra-t-elle officieusement « payer » pour régler le sort des ressortissants ?

                                                                            La facture de cette affaire, s’il y a en a une, se paiera surtout en soutien encore plus politique et militaire au président Idriss Déby qui est lui-même le « parrain » du président centrafricain François Bozizé qu’il a aidé à prendre le pouvoir à Bangui, après un coup d’Etat.

                                                                            http://www.francesoir.fr/


                                                                            • Annie 1er novembre 2007 19:05

                                                                              Je suis d’accord avec le dernier commentaire. Mais pour en revenir au droit d’ingérence, je voulais poser une question : l’ONU a approuvé le principe du Droit de Protéger. Ma question est la suivante : Où finit le droit de protéger et où commence le droit d’ingérence ?


                                                                              • tal 2 novembre 2007 10:38

                                                                                @ Annie

                                                                                « l’ONU a approuvé le principe du Droit de Protéger. »

                                                                                Oui en effet, comme vous le dites si bien « ...a approuvé le principe... » Ce qui ne veut pas dire qu’elle autorise les Nations les plus fortes a aller sous couvert « ...du Droit de Protéger. »(ses ressortissants), a s’immiscer pour des raisons plus occultes, dans les affaires de nations plus faibles,en arguant du « Droit d’ingérence Humanitaire ».

                                                                                Seul le conseil de sécurité est à même de définir le caractère de catastrophe humanitaire et en conséquences réunir sous son commandement -comme en ex-yougoslavie, au Liban,en Palestine, en Afrique,en Haïti, etc.- , des forces multinationales d’interposition et d’aide aux populations civiles sinistrées.

                                                                                Unilatéralement aucun pays n’est autorisé a violer la souveraineté d’un autre, sous le prétexte du « Droit d’ingérence Humanitaire », ce serait trop facile. Lisez bien les textes sont clairs dans ce domaine.

                                                                                Ce Droit-là, n’existe pas. Les grandes puissances qui interviennent unilatéralement le font généralement en opérant une confusion volontaire dans l’esprit de leurs opinions publiques, entre le principe du « Droit de Protéger(leurs ressortissants) » et ce qu’il conviendrait d’appeler l’ingérence pure et simple.

                                                                                Ressortissants à « protéger » ou pas,ce genre de pratique leur est avec le temps -heureusement !- de plus en plus difficile.


                                                                                • Annie 2 novembre 2007 11:28

                                                                                  Désolée, mais ce droit de protéger ou ce devoir de protection ne s’applique pas seulement aux ressortissants des pays concernés : "Tous les gouvernements admettent clairement et sans ambiguïté le devoir collectif de la communauté internationale de protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité. Ils sont disposés à mener à cette fin, en temps voulu, une action collective résolue, par l’entremise du Conseil de sécurité, lorsque les moyens pacifiques se révèlent inadéquats et que les autorités nationales n’assurent manifestement pas cette protection".

                                                                                  Ce qui me gène est que ce devoir ou droit car l’un ne va pas sans l’autre, dépend davantage des intérêts géo-politiques des nations siègeant au Conseil de Sécurité que du caractère strictement humanitaire d’une situation. D’un autre côté, comme le montre la guerre en Irak, il n’est pas nécessaire d’obtenir l’aval du conseil de sécurité pour s’ingérer dans les affaires d’un autre pays. Dans cette optique, les Nations Unies ont épuisé leur utilité dans la mesure où elles dépendent de la bonne volonté de ses membres de se soumettre à ses obligations.


                                                                                  • tal 2 novembre 2007 18:42

                                                                                    « Désolée, mais ce droit de protéger ou ce devoir de protection ne s’applique pas seulement aux ressortissants des pays concernés : »

                                                                                    Très bien mais dans les faits ?! Avez-vous vu bouger quiconque pour ce qui se passait en Allemagne entre 1940 et 1943 ? ou pour ce qui se passait en URSS entre 1946 et 1956 ? ou au cambodge entre 1975 et 1979 ? Et pour finir au Rwanda entre 1994 et 1995 ?

                                                                                    .............. « Ce qui me gène est que ce devoir ou droit car l’un ne va pas sans l’autre, dépend davantage des intérêts géo-politiques des nations siègeant au Conseil de Sécurité que du caractère strictement humanitaire d’une situation. » ...............

                                                                                    C’est un voeux pieux que vous émettez-là ! puisse le ciel vous entendre un jour... smiley

                                                                                    Si on veut poursuivre ce débat, il faudrait commencer par définir ce qu’est cette fameuse « Communauté internationale » De plus en plus l’expréssion fait rigoler tout le monde dans de très nombreux pays . Il y a sur bien des grands pb du monde actuel des opinions radicalement différentes. Des pb qui se posent en ASIE (Birmanie), au MOYEN-ORIENT (Palestine, Gaza, Israël, Liban etc.en AFRIQUE,(Soudan, Darfour,Congo etc.) en AMERIQUE LATINE (Bolivie, Nicaragua, Haïti, Mexique )chacun des protagonistes de ces conflits fait pourtant bien partie de le Communauté Internationale.

                                                                                    Mais cette « Communauté internationale » dont vous entendez souvent parler et dont on nous rebat souvent les oreilles, n’est rien d’autres que le groupe de nations occidentales petites et grandes qui sur les grands problèmes de l’heure ont une vision à peu près identique. C’est leur présence au conseil de sécurité- parmi d’autres- et surtout leur poids économique et le fait qu’elles possèdent toutes l’arme de dissuasion, et à ce titre savent qu’elles peuvent exercer toutes sortes de préssions et de menaces -sanctions économiques, gel des avoirs, embargo, menaces d’intervention-, et ainsi contraindre les autres a se rallier in fine à leur vues. En clair chère Mme ou Mlle, il est de plus en plus convenu d’admettre la « communauté internationale », comme étant pour l’éssentiel représenté par Les USA et leurs alliés Européens,le Japon, une petite partie du M.O et une petite partie de l’Amérique Latine. Pour le reste, -une gosse moitié de l’Humanité- sur beaucoup des pb évoqués ne partage pas les vues de cette « communauté internationale »,et parfois les ressent comme profondément injustes,(Iran, Palestine, Corée du Nord), mais pour les raisons évoquées, cette autre communauté internationale-là, concede ou se plie.


                                                                                    • koanzench koanzench 4 novembre 2007 20:16

                                                                                      Ecrit par Alix Ducret

                                                                                      "Depuis des années, certains politiques -parmi lesquels l’actuel ministre des Affaires étrangères français- se sont faits les chantres du droit d’ingérence. Un « droit » qui, par nature, implique de se substituer à une autorité existante, dans un pays autre, afin de lui dicter quelques mesures de bonnes conduites. Toute la question est alors de savoir quels sont les critères de bonne conduite, les bonnes valeurs ? Qui définit le bon du mauvais ? L’affaire de l’Arche de Zoé met en exergue ce problème, au point que désormais nombre de politiques, journalistes ou faiseurs d’opinion se la posent ouvertement. Car même si, dans ce cas précis, les faits sont poussés à l’extrême, l’ensemble de cette affaire repose clairement la question de l’ingérence et surtout des critères justifiant cette ingérence. Des critères qui n’ont jamais été définis et qui, de fait, dépendent entièrement de l’interprétation que l’on fait du bien et du mal, du bon et du mauvais, du confort et de l’inconfort, de l’admissible et de ce qui ne l’est pas. Les déclarations du fondateur de l’Arche de Zoé sont, sur ce thème, un véritable cas d’école lorsqu’il justifie son action sur le « il n’y a qu’à voir comme ils vivent » ! On croit rêver. C’est exactement comme si un Américain débarquait dans une famille française et décidait d’enlever ses enfants aux parents sous prétexte que la maison n’est pas assez chauffée, les vêtements pas assez « mode » et les ados pas assez ronds. La question est alors de savoir si le monde entier doit vivre sur les mêmes bases matérielles, intellectuelles et spirituelles. Actuellement, ce n’est pas le cas, mais l’uniformisation du monde et du mode de vie sont-elle nécessaires ? Comme le rappelait fort justement l’historien Jacques Marseille dans une émission de radio du 3 novembre au matin, la colonisation a commencé avec de bons sentiments. Avec le désir d’imposer à d’autres pays, d’autres cultures celle des occidentaux, sous prétexte que ces derniers la considéraient comme le summum de l’aboutissement intellectuel. Avec le désir de faire partager le savoir, les découvertes, la spiritualité... Imposer, serait-ce la meilleure des valeurs, c’est nier aux autres tout système de pensée propre. C’est nier sa liberté d’être humain, exactement comme Robespierre et Saint-Just voulurent imposer leurs idéaux par la Terreur. Pourtant, ils ne rêvaient jamais que d’égalité..."

                                                                                      http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=685&Itemid=60


                                                                                    • koanzench koanzench 3 novembre 2007 16:01

                                                                                      Dans Le Monde

                                                                                      "L’importance prise par l’affaire de L’Arche de Zoé et l’extrême confusion qui l’entoure ne tiennent pas seulement aux errements de ses membres, amateurs armés de simplismes, fourvoyés dans une situation complexe. Elles sont également liées à une question de fond, celle du sens donné aux événements qui se déroulent dans le cadre de la guerre civile au Darfour, menée par le gouvernement et ses milices contre des groupes rebelles et la population.

                                                                                      En affirmant vouloir sauver des « orphelins du Darfour », bien que les enfants qu’elle s’apprêtait à embarquer à bord d’un avion fussent majoritairement dotés d’un parent et plutôt originaires du Tchad que du Soudan, L’Arche de Zoé a fait la démonstration qu’elle estimait pouvoir s’affranchir du respect de la vérité.

                                                                                      Cette liberté est à rattacher avec la perception de l’organisation, qui rejoint une mouvance de groupes d’activistes - en France, l’organisation Urgence Darfour, ou, aux Etats-Unis, la coalition Save Darfur, entre autres -, selon lesquels un génocide aurait lieu au Darfour, amenant à justifier toutes les actions pour en sauver les victimes. Ce qui conduit des sapeurs-pompiers bénévoles à se transformer en kidnappeurs d’enfants comme sans doute ici, dans cette atmosphère que dénonce Rony Brauman, cofondateur de Médecins sans frontières, lorsqu’il dénonce « la responsabilité morale » de personnalités comme Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy.

                                                                                      Y a-t-il un génocide en cours au Darfour, c’est-à-dire une élimination méthodique des ethnies décrites comme « africaines », afin de faire place à des groupes « arabes » ? L’assertion, soutenue par le président américain George Bush, et que des groupes d’experts, notamment de l’ONU, ont réfutée, constitue déjà une dérive.

                                                                                      L’extrême violence des attaques orchestrées par le gouvernement soudanais et ses milices, en quatre années de guerre civile, n’a été liée à aucune volonté identifiée d’organiser une « solution finale » pour les populations noires, dont certaines collaborent avec les forces gouvernementales. Cela n’empêche pas L’Arche de Zoé d’affirmer sur son site Web que « la réalité incontournable et accablante (...) laisse bien peu d’espoir de survie aux populations du Darfour ». Affirmant que, « dans quelques mois, des milliers d’enfants vont mourir », l’association promet d’arracher des enfants à « l’extermination ».

                                                                                      Les responsables de L’Arche de Zoé sont allés plus loin dans la prise de liberté avec les faits. L’association avait « emprunté » des cartes de l’ONU en travestissant leurs légendes. Elle a cité des chiffres de mortalité infantile présentés comme des informations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) - de loin l’organisation la plus efficace au Darfour - en leur faisant subir une « inflation » qui les rendait « grossièrement faux », selon une source du CICR. Ce dernier a obtenu que les manipulations au sujet de ses noms, de ses logos et de ses rapports disparaissent du site de L’Arche de Zoé. L’étendue de la crise au Darfour n’a pas besoin de ce type d’inflation. Outre que ces supercheries en série disqualifient une démarche fondée sur la morale, elles ont aussi pour effet d’instaurer une confusion dangereuse. Des dérapages de cette sorte ont déjà été sanctionnés par la justice. En août, des organisations regroupées autour de Save Darfur avaient lancé dans la presse, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, une campagne affirmant que le conflit dans l’ouest du Soudan avait fait 400 000 morts. Cette campagne a été condamnée, par les tribunaux britanniques, pour publicité mensongère.

                                                                                      L’estimation qui fait autorité émane du Center for Disease Control and Prevention, à Atlanta, aux Etats-Unis, selon lequel, entre septembre 2003 et juin 2005, on aurait compté 158 000 morts au Darfour, soit une augmentation de 131 000 personnes par rapport à la période d’avant-guerre civile. Fin 2007, ce chiffre s’établit à environ 200 000, dont 70 % sont dus à la dégradation dramatique des conditions de vie.

                                                                                      Entre 200 000 et 400 000 morts, il ne s’agit pas d’une querelle de chiffres. Une autre distorsion consiste à affirmer qu’au Darfour les pays étrangers se payent de mots, sans jamais « agir », récidivant dans la passivité coupable qui avait permis aux autorités du Rwanda d’accomplir le génocide des Tutsis en 1994. Les manieurs de machettes y ont effectivement tué près d’un million de personnes en cent jours sans en être empêchés. La France, pays ami du Rwanda d’avant le génocide, s’y est même compromise. Mais au Darfour, inversement, la réponse internationale a été d’une ampleur inédite.

                                                                                      La plus importante opération humanitaire au monde a été mise en place dans l’ouest du Soudan. Il y avait 200 travailleurs humanitaires au Darfour en 2004, il y en a aujourd’hui 10 000. Après les vagues d’attaques de 2003-2004 de l’armée soudanaise et de milices « janjawids » sur les villages d’ethnies « non arabes », la catastrophe semblait imminente, alors que les survivants de ces attaques risquaient de mourir de faim ou de maladies. Ils ont été sauvés par cette intervention humanitaire, à laquelle participent l’ONU et 80 ONG, financées en partie par des gouvernements. A lui seul, le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni 53 000 tonnes de nourriture au Darfour en septembre et permet à 120 000 enfants de bénéficier de programmes de nourriture à l’école. En contradiction avec les descriptions apocalyptiques de L’Arche de Zoé, le taux de scolarisation des enfants a augmenté de manière inédite dans l’ouest du Darfour depuis le début du conflit.

                                                                                      Le déploiement humanitaire est naturellement impuissant à résoudre la crise. Il a également d’inévitables effets pervers, en premier lieu celui d’avoir donné naissance à de gigantesques camps de déplacés aux abords des villes du Darfour. Pendant que les alliés du gouvernement soudanais menacent de voler les terres des absents, les camps se transforment en sanctuaires pour les rebelles, entraînant des explosions de violence entre factions.

                                                                                      C’est dans ce cadre que doit bientôt se déployer au Darfour la plus importante mission de maintien de la paix de la planète, une force commune des Nations unies et de l’Union africaine (UA) de 26 000 hommes, dont le principe a été arraché aux autorités de Khartoum au terme de pressions internationales soutenues. Cette force prendra le relais de la mission de l’Union africaine, paralysée sur le terrain. Et il est évidemment impossible d’affirmer à l’avance qu’elle sera inefficace à endiguer la crise du Darfour, compte tenu de l’intérêt international pour son déploiement."

                                                                                      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-974133,0.html

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