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Commentaire de tal

sur Arche de Zoé - Scandale humanitaire ou scandale politique ?


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tal 1er novembre 2007 16:12

@koenzech

Vous allez je pense à l’ésentiel en faisant référence aux propos tenus par Rony Brauman lorsqu’il pointe je vous cite : « la « responsabilité morale » de Kouchner, mais aussi de BHL et d’Urgence Darfour dans le scandale en cours. »

C’est bien là la « racine du mal » si j’ose m’exprimer ainsi. Pour ma part, j’ai toujours été contre cette idée que d’aucuns dans notre pays touvèrent à l’époque « géniale ! ». Je peux vous assurer n’avoir jamais fait partie de ces 80 ou 90% de Français qui selon les sondages placent régulièrement Monsieur Bernard Kourchner en tête des sondages pour le classement des hommes prégférés des Français.

Sa qualité de fondateur de MSF ne fait pas de lui ipso-facto un « grand homme politique », ni « un grand bienfaiteur de l’Humanité ».Ce n’est pas un Abbé Pierre bis. Pour faire court, disons que ça ne suffit pas...Bien avant l’initiative -louable au demeurant- de B.Kourchner de « créer » MSF, des Asso.caritatives comme la Croix rouge Française, l’ordre de Malte etc, le Croissant Rouge, ainsi que diverses officines protestantes,sans oublier les laïques comme le SPF, intervenaient pour porter secours aux sinistrés et victimes des diverses catastrophes humanitaires liées aux guerres ou aux éléments naturels.

La seule originalité de MSF est d’avoir mis sur pied une organisation spécifique et structurée autour d’intervenants du corps médical, ce que les autres possédaient, mais à bien plus faible échelle. Je lui reconnais le mérite d’avoir su admirablement jouer des retombées pour « son » organisation et mettre à profit pour « son » image les interventions de MSF aux quatres coins du monde et tout particulièrement en Afrique noire lieu de prédilection -et pour longtemps encore-des pires catastrophes humanitaires liées à la folie des hommes -guerres-ou à des causes naturelles -pandémies-,sans oublier les périodes de sécheresse génératrices de famine, autant d’évennements qui déciment massivement les populations de ce continent à la dérive.

Monsieur Kourchner est avant tout un homme politique . Aussi prestigieux qu’aient été,ou que sont les fonctions qui lui sont dévolues -gouverneur du Kossovo,Ministre des Affaires étrangères-,il n’en demeure pas moins pour moi un homme -politiquement parlant- dangereux ! Parfaite émanation d’une gauche caviar, n’ayant de socialiste que le nom, et je pense sincèrement prêt à toutes les arrangements, à toutes les compromissions.

Laissons de coté sa célèbre démonstration « sac de riz sur l’épaule » faite il y a quelques années, et plus recemment sa surprenante déclaration sur le fait que nous devrions nous préparer à la guerre...Déclarations sur lesquelles il dut s’expliquer non seulement devant la classe politique de notre pays, mais devant le collège des diplomates des Nations-Unies .

Je ne sais pas pour qui roule ce personnage, ni à quelle mouvance il appartient, mais tout ce que je sais, c’est qu’il fait partie de nos « grands politiciens de gauche » en vogue et qu’il faut aussi se méfier de certaines de ses idées.

Très tôt, j’ai pris mes distances d’avec ce personnage. Le concept de droit d’ingérence humanitaire dont tous s’accorde a lui reconnaitre la paternité, n’a été dès le début -pour moi-qu’une forme déguisée sous un aspect « humanitaire », d’interventionnisme intempestif, dans ce pré carré de notre pays qu’est l’Afrique noire en particulier mais plus généralement toutes nos ex-colonies devenues « états souverains ».

Ces idées de droit d’ingérence étaient nous le savons tous dans l’air depuis fort longtemps, pour tout dire depuis la fin officielle de la colonisation. Les accords de coopération incluant le volet défense si éssentiel à la préservation de nos intérêts dans ces ex-colonies mis en place au lendemain des indépendances devraient me direz-vous suffire ? En principe...Mais ils s’avèrent dans bien des cas comme une condition nécéssaire mais pas suffisante.

Les « états » avec lesquels nous avons ce genre d’accord, peuvent très bien être en conflit avec un voisin avec lequel nous n’entretenons pas ce genre « d’accord » et à supposer que le bon droit ne soit pas du coté de notre protégé, nous ne pouvons pas le laiser tomber purement et simplement. Quelle plus belle occasion de manifester notre présence et de nous méler au différend, en nous servant du prétexte humanitaire inhérant à tout conflit ? Quel est l’intérêt ? A l’évidence multiple !...

Il faut savoir que dans l’esprit de gens comme Kourchner -et d’autres-, s’agissant de l’Afrique, le champ d’application de ce fameux droit d’ingérence est vaste, et peut aussi inclure le simple fait d’intervenir dans un pays avec lequel nous n’avons pas « d’accords mutuels » de défense, sous le prétexte de porter secours à une poignée de ressortissants n’étant même pas dans le pays dans le cadre d’une coopération officielle.

Tout d’abord, posons pour principe que ce « droit d’ingérence humanitaire », ne peut par définition s’appliquer que dans des pays non-occidentaux. On n’imagine pas l’Europe intervenir aux USA, en se prévalant du « droit d’ingérence humanitaire », sous le prétexte que les Américains seraient en train -dans le contexte d’ une guerre civile-, d’exterminer ou du moins de maltraiter gravement ses minorités noires, Amérindiennes ou Latinos.

On n’imagine pas plus ces mêmes Européens intervenant au Canada afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sauver les 3% d’Inuït et autres amérindiens que compte ce pays et qui seraient suite a un conflit gravement menacés.

Pas plus qu’on ne les imagine, drappés dans le « droit d’ingérence humanitaire », volant au secours des quelques 7000.000 de Québécois qui seraient pourchassés et en danger de mort devant une -hypothétique-agréssion d’une coalition des autres provinces Anglophones.

Si les Québécois nourissent des espoirs dans ce sens, ils ont pour parler trivialement « du mouron à se faire » Le droit d’ingérence humanitaire doit être vu comme un sésame, destiné a nous permettre toues intervention où , quand, et comme nous les entendons. Entendu qu’il s’adresse à des populations réputées moins développées, moins « civilisées », mais SURTOUT, plus faibles que nous !

Qui sur ce forum oserait affirmer qu’une quelconque intervention basée sur le principe du « droit d’ingérence humanitaire », aurait pu être envisagée une seule seconde en , ou en Birmanie,en Malaisie, au Brésil, au Viet-Nam, en ... Tchéchénie ou en Corée du Nord !

Les difficultés pour mettre en place un force d’interposition et, porter secours aux populations sinistrées lors du conflit de l’ex-Yougoslavie, furent une parfaite illustration de ce que peut contenir cette notion Kourchenerienne de « droit d’ingérence humanitaire ».

Tout gouverneur du Kossovo qu’il est pu être, force lui fut de reconnaitre -et admettre- le droit SOUVERAIN des Etats en matière d’interventions, humanitaires ou non. Ce « droit d’ingérence humaniaire » un temps tombé dans l’oubli, s’est vu médiatiquement réactualisé, à l’occasion du long et meurtrier conflit du Darfour.

Point besoin d’y revenir car sur ce sujet tout a été dit. Notons simplement que l’intérêt de l’Occident s’est porté sur cette région, durant une période comprise entre la fin des hostilités en l’ex-yougoslavie et celle couvrant la durée des opérations actives de l’armée américaine en Irak, ainsi que les actions militaires de grande envergure de répréssion et de conquète de l’armée Isrélienne en Palestine et dans la bande de Gaza.

Dans cette « prise de conscience » sur la dimension du drame se déroulant au Darfour, une volonté de diversion sur certains autres point chauds, n’est pas a exclure.Là encore tout a été mis en oeuvre par nos grands moyens de communication-presse, radio et télévision-pour « attirer l’attention » sur ce conflit. Nos intellectuels à la tête desquels se sont retrouvés BHL et Kourchner, ont chacun à leur manière partis en croisade pour que le « droit d’ingérence humanitaire ».entre dans les fait.

Depuis que « nos amis Africains » nous ont apporté la preuve-grace au génocide Rwandais-, qu’ils savaient être aussi bon que nous ou les Khmers rouges, dans l’horreur et l’extermination de masse plus rien n’aurait du s’opposer a une intervention Française ou Européenne dans ce conflit du Darfour afin d’exercer notre « droit d’ingérence humanitaire ».

Malheureusement,là encore, un problème de taille : Le Soudan avec le Nigéria et la RSA, figure parmi les trois SEULES exceptions- militairement parlant- que compte l’Afrique noire,et s’opposant à que soit délibérément -et unilatéralement- mis en pratique ce fameux concept du « droit d’ingérence humanitaire ».

Avec le conflit du Darfour,la démonstration est largement faite -s’il en était besoin- de la nécéssité d’existence « d’Etats » faibles et vasseaux, pour que ce fameux « droit d’ingérence humanitaire », puisse entrer dans les faits.

Ce qui en conclusion, signifie que ce concept de « droit d’ingérence humanitaire » si cher a son « inventeur » mais rejeté jusqu’a ce jour par la quasi totalité des nations qui se veulent souveraines, est dans l’esprit de beaucoup de nos responsables, qu’in moyen d’affirmer notre supériorité-militaire et technologique-à l’endroit des plus faibles. C’est un instrument visant a compléter la panoplie de domination. Rien de plus !


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