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Les commentaires de Antenor



  • Antenor Antenor 22 décembre 2023 21:37

    @ Emile

    Au IIème siècle avant J.C., Polybe évoque les Gaulois Ardyens au Nord de la Vallée du Rhône. Les Ardyens seraient donc devenus les Eduens vers la fin de ce siècle. Peut-être que Cabillo s’appelait auparavant Caballo. Les auteurs ultérieurs parlent parfois des Eduens pour les époques plus anciennes mais c’est un anachronisme. Un peu comme si on parlait des Français au lieu des Francs à l’époque mérovingienne.



  • Antenor Antenor 16 décembre 2023 18:32

    @Rinbeau

    Le texte de César qui nous est parvenu est une copie de copie. Le récit de La Guerre des Gaules devrait donc systématiquement se plier aux interprétations que font les archéologues des vestiges découverts qui eux sont des témoignages directs ?

    Certains détails du récit de l’Exode pointent vers -1500 mais le texte est une copie de copie. Sur la base d’éléments discutables (le nom de Pi-Ramses et l’absence des Egyptiens dans le Livre des Juges), on cherche des traces archéologiques vers -1200 et on ne trouve rien. Qu’en conclure ?

    @ Emile

    Quand Héliopolis s’est réconciliée avec les Thébains, les Hébreux sont repassés sous le parapluie égyptien.

    Les « conquêtes » de Josué ne s’expliquent que dans le cadre plus large de celles de Thoutmosis I. Je me demande même si en envoyant les rescapés des Hyksos à la conquête de Canaan, Héliopolis n’a pas été tenté de se servir des lépreux comme « arme bactériologique anti-cananéenne ».

    Au sujet des Eduens : non seulement aedui c’est iudea à l’envers mais en plus cabillo est l’anagramme phonétique de iacob. Le problème est l’absence de textes quant à l’implantation judaïque en Gaule. C’est à se demander si ce ne sont pas des mercenaires gaulois revenus d’Orient qui ont développé d’eux-mêmes en Gaule une sorte de judaïsme « païen ». Un peu comme le mithraïsme à Rome.



  • Antenor Antenor 16 décembre 2023 13:56

    @ Emile

    Si on reste focalisé sur Autun, on peut effectivement penser que le texte s’adresse à Constance Chlore. Cependant le nom de Constantin apparaît bien (VIII.) et le fait que Bibracte soit mentionnée et non Augustodunum indique que le texte concerne toute la cité éduenne et pas seulement Autun. Bibracte prend le nom de Flavie parce que Constantin a élargi son soutien financier à l’ensemble de la cité éduenne et non uniquement à la colonie d’Autun.

    Cette monnaie de Postumus et son temple d’Hercules m’intriguent beaucoup. Le triple cercle sur le fronton rappelle les blasons de Chalon-sur-Saône et de Mâcon. Peut-être était-ce l’emblème des Eduens ? Le thème principal des chapiteaux de Mont-Saint-Vincent est l’homme-lion, c’est à dire Hercules. On peut donc se demander si le temple de Bibracte n’a pas été construit par Postumus.

    https://www.cgb.fr/postume-antoninien-ttb-,brm_332750,a.html

    Une autre monnaie de Postumus représente un temple plus élaboré dédié à la Fortune qu’il faudrait sans doute identifier à la plus ancienne partie de la cathédrale de Trèves.

    https://www.cgb.fr/postume-antoninien-sup,v38_0996,a.html

    Arrive ensuite le temple sur la monnaie de Constantin. Je vous rejoins pour l’identifier à la cathédrale de Chalon sur Saône. La version de l’atelier monétaire d’Aquilée est particulièrement intéressante. Le personnage ressemble à un berger et le symbole lunaire rappelle un chapiteau de Chalon.

    https://odysseus-numismatique.com/en/article/constantin-ier-follis-12/

    A ces trois temples, il faut ajouter celui de Tournus bâti par Constantin ou son successeur en souvenir de la vision du Labarum que la tradition locale situe à La Barre (Sainte-Croix-en-Bresse). Tournus est un mélange entre l’architecture de Mont-Saint-Vincent et celle de la basilique de Maxence et Constantin. Signe de l’alliance entre Rome et les Eduens.



  • Antenor Antenor 10 décembre 2023 11:11

    @ Rinbeau et Emile

    Le travail de Shlomo Sand n’est pas dénué d’intérêt mais évoque surtout l’Antiquité tardive et le Moyen-âge. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce qu’il pense du cas des Aedui de Cabillo. La plus ancienne version connue de la Bible est la Septante grecque initiée au 3ème siècle avant J-C. Elle ne présente pas tellement de différences avec les version hébraïques ultérieures. Ce sont plutôt les conditions de transmission durant les périodes antérieures qui posent question.

    En cherchant à la bonne période, les archéologues ont trouvé des traces de l’Iliade et pourtant le texte homérique a été transmis à l’oral pendant des siècles. Ce qui signifie que même si une bonne partie du récit biblique a également été conservé à l’oral durant une longue période, cela n’empêche pas que les évènements qu’il narre soient relativement exacts. Le texte de l’Exode fait écho à deux évènements historiques majeurs : la fin des Hyksos et l’explosion du Santorin.

    Tentons une synthèse en croisant les sources :

    La dix-septième dynastie égyptienne, originaire de Thèbes, entre en conflit avec les Hyksos venus du Levant et qui dominent une bonne partie de la Basse-Egypte. Il s’agit du premier pharaon de l’Exode qui n’a pas connu Joseph. Moïse nait à cette période. D’après Manéthon (Contre-Apion), il était prêtre à Héliopolis et s’appelait Osarseph. Les causes diffèrent selon Manéthon et l’Exode mais Moïse est exilé.

    Durant cette longue période, un nouveau pharaon apparaît. La vie devient de plus en plus dure pour les Hébreux. Il s’agit d’Ahmosis, premier roi de la dix-huitième dynastie. Chute d’Avaris, siège de Sharuen. C’en est fini de la puissance hyksos. Mais « Dieu » entend la souffrance d’Israel. Il fait monter Moïse à l’Horeb et lui montre un buisson ardent. Beaucoup pensent que ce buisson ardent est le panache du Santorin entré en éruption.

    Or, un texte appelé « Stèle de la Tempête » et daté précisément du règne d’Ahmosis évoque un phénomène météorologique hors du commun. Les fameuses plaies d’Egypte trouveraient également leur explication dans cette éruption d’une intensité exceptionnelle. Moïse retourne en Egypte et menace le Pharaon.

    Un autre témoignage majeur de l’époque est le tombeau du soldat Ahmes, fils d’Abana à El Kab où est résumé l’essentiel de sa carrière. Le dernier évènement militaire du règne d’Ahmosis est la révolte d’un certain Tetian. Chez Chaeramon (Contre-Apion) Moïse s’appelle Tisithen. Evidemment à El Kab Pharaon est vainqueur, sauf qu’il n’apparait plus dès le paragraphe suivant.



  • Antenor Antenor 10 décembre 2023 10:12

    @ Emile

    Dans le Discours d’actions de grâces à Constantin Auguste au nom des habitants de Flavie, l’auteur ne mentionne pas la nom d’Augustodunum parmi ceux qu’a portés Bibracte. J’en déduis qu’il y a d’un côté la citadelle de Bibracte à Mont-Saint-Vincent, capitale politique des Eduens avant la conquête romaine qui a été renommée successivement en fonction des dynasties impériales et de l’autre Augustodunum à Autun, colonie romaine, devenue capitale politique des Eduens après la conquête pour mieux les contrôler. Constance Chlore (et même déjà Aurélien ?) rénove évidemment Autun en priorité. L’auteur souhaite que Bibracte le soit également en rappelant que pour les Eduens, elle est la véritable Flavie (sous-entendu, ce n’est pas Augustodunum).

    La vignette à deux tours d’Augustodunum est très fréquente sur la Table de Peutinger et désigne un chef-lieu de cité. Les vignettes de temple comme celles de Reims et Chalon-sur-Saône sont extrêmement rares et doivent désigner des édifices particulièrement remarquables. Reims est utilisée comme base d’opération au milieu du IVème siècle par Julien et Valentinien. Un de leurs principaux généraux, Flavius Jovin étant rémois. Cette période paraît la plus indiquée pour y placer la construction du temple. Il faut le chercher dans la basilique Saint-Rémi. Ce qui signifie que la grande cathédrale Saint-Lazare-d’Autun n’est pas antérieure à cette époque.

    Cela remet en question mon interprétation de la ville-haute d’Autun dans le Discours pour la réparation des écoles. Si l’un des temples est bien l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire, l’autre serait plutôt l’ancienne église Notre-Dame où je situais les écoles. Les deux édifices étant adjacents, il faudrait alors placer les écoles juste en contre-bas pour qu’elles soient contigues aux deux édifices. C’est à dire à l’emplacement actuel des bâtiments de l’évêché. On reste « sur le passage des princes » le long de la rue centrale qui monte de la porte des Bancs à la citadelle.



  • Antenor Antenor 6 décembre 2023 19:57

    @ Emile

    La cathédrale d’Autun pose problème car contrairement à Chalon et Reims, la Table de Peutinger n’y indique pas de temple particulier.

    Dans le Discours pour la réparation des écoles, il n’est question que d’Augustodunum (XIV) qui est déjà en cours de rénovation bien avancée à l’époque de Constance Chlore.

    Dans le Panégyrique à Constance, l’auteur fait référence à une anonyme ville des Eduens (XXI) qui se relève de ses ruines après avoir reçu des ouvriers bretons. Pourquoi cette ville n’est-elle pas clairement nommée ? Cet élément troublant ajouté au fait qu’Autun/Augustodunum avait déjà reçu des moyens conséquents mentionnés dans le texte précédent fait penser qu’il s’agit d’une autre ville mais laquelle ?

    La réponse se trouve peut-être dans le Panégyrique à Constantin Auguste. Le port de Cabillonum (XVIII) a fidèlement joué son rôle dans la guerre contre Maximien et on devine que s’y trouve ce que l’auteur considère comme « le plus beau temple de l’univers » (XXI). Le panégyriste veut sans doute montrer que les Eduens savent se être reconnaissants envers leurs bienfaiteurs. Chalon rénovée par Constance Chlore a été un soutien actif à Constantin. Il invite donc ce dernier à une véritable visite du territoire éduen.

    Cette visite est mentionnée dans le Discours d’actions de grâces à Constantin Auguste au nom des habitants de Flavie. Au début du texte (II), l’auteur se sert d’Autun/Augustodunum sans la nommer en rappelant sa fidélité à l’époque de Claude II. On quitte Autun à partir du paragraphe VII et nous arrivons à Bibracte/Mont-Saint-Vincent qui nous accueille les bras ouverts. Bibracte alias Julia, Pola, Florentia et Flavia. Il est plus facile de renommer fréquemment une forteresse qu’une ville. Au pied du Crest/Gergovie se trouve également un lieu-dit Julhat écrit Julia sur la carte de Cassini. Flavie désigne la cité des Eduens au sens large et leur citadelle de Bibracte au sens strict.



  • Antenor Antenor 6 décembre 2023 19:10

    L’Exode remonte sans doute à un peu plus loin en arrière que Thoumosis III. La grande bataille de Megiddo qui a eu lieu sous son règne n’apparaît dans la Bible qu’au chapitre 5 du Livre des Juges. L’explosion du Santorin et la disparition des Hyksos en Egypte coïncident à la fin du règne d’Ahmosis. La bataille de Rephidim est probablement à placer sous le règne de son successeur Amenhotep I qui ne semble pas être intervenu en Canaan. Les textes bibliques doivent être analysés avec le même recul que ceux de la « mythologie » grecque. Ils ne sont ni à prendre au pied de la lettre ni à jeter aux oubliettes. Quant à la mystérieuse manne fournie nuitamment aux Hébreux, les pharaons thébains n’avaient sans doute pas que des amis en Basse-Egypte.



  • Antenor Antenor 30 novembre 2023 14:16

    @ Emile

    Dans son Discours pour la réparation des Ecoles, Eumène écrit d’abord au paragraphe IX que les deux temples d’Augustodunum entourant les écoles en ruines, respectivement dédiés à Minerve et à Apollon sont les deux plus beaux de la ville (ou de la cité ?) et il insiste ensuite au paragraphe X en affirmant qu’ils sont les deux plus remarquables du pays.

    Cela correspond mieux à la ville-haute d’Autun qu’à Mont-Saint-Vincent. A Bibracte, on ne trouve que l’actuelle « église » Saint-Vincent. Il n’y a pas de trace écrite ou archéologique d’un autre édifice du même type. Et si à l’époque d’Eumène, la cathédrale Saint-Vincent de Chalon existait déjà et était « le plus beau temple de l’univers » alors les deux temples d’Augustodunum devaient être a minima d’une catégorie équivalente.

    Je ne vois que la cathédrale Saint-Lazare et l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire dans la ville-haute d’Autun qui puissent répondre à ces critères. Saint-Nazaire était tournée vers le Nord-Est en direction de la ville et du théâtre auquel elle a dû succéder. Voici le Capitole / Temple de Minerve. Saint-Lazare est tournée vers les hauteurs boisées de Montjeu, équivalent du Mouseion d’Athènes. Voilà le temple d’Apollon.

    Entre les deux, se dressait l’église Notre-Dame sous l’actuelle Place-Saint-Louis. C’est donc dans les vestiges de Notre-Dame qu’il faut chercher les écoles méoniennes. Des fouilles récentes y ont d’ailleurs découvert le « tombeau du Chancelier Rolin ». Peut-être connaissait-il l’histoire du lieu ?

    Voyez la figure 14 du lien ci-dessous, la ville d’Autun par Pierre Tranchant vers 1660. Ne dirait-on pas la description d’Eumène ? A droite, Saint-Lazare et sa flèche tournée vers les hauteurs. A gauche, Saint-Nazaire tournée vers la ville. Au milieu, au front de la cité, Notre-Dame encadrée par les yeux/oculus de ces deux grandes voisines. Elle se trouve devant la Porte des Bancs, sur le passage des princes montant à la citadelle.

    https://una-editions.fr/presentation-du-site-et-des-etudes-historiques-et-archeologiques/

    https://cathedrale.autun-art-et-histoire.fr/la-ville-haute/architectures/les-cathedrales.html

    https://books.openedition.org/artehis/8271?lang=fr

    Le temple de Salomon que Julien n’a pu faire édifier à Jérusalem, il l’a peut-être fait construire à Bibracte.



  • Antenor Antenor 10 novembre 2023 20:04

    @ Emile

    A la réflexion, la présence de la déesse de l’intelligence dans cette scène est étonnante. Pourquoi elle et non la déesse de la chasse ? Intelligence (Minerve / Chouette) et lion, on se croirait à Mont-Saint-Vincent. Il y a sans doute plusieurs niveaux de lecture. Replacée dans le contexte de l’époque, l’officier romain debout à gauche peut être Merobaud, l’enfant Valentinien II et Minerve l’impératrice Justine. Et c’est peut-être Gratien qu’on voit de profil derrière les rabatteurs gaulois. Ce tombeau pourrait donc être celui de Merobaud et non celui de Jovien.

    Si les deux profils qui entourent Merobaud sont Mithra et Jésus, ce lion pourrait symboliser la discorde religieuse menaçant Bibracte et l’Empire tout entier. Comme beaucoup d’édifices du premier art roman, l’église de Mont-Saint-Vincent ne semble dédiée à aucune divinité en particulier. On pourrait tout aussi bien l’attribuer à Minerve, Cybèle, Mithra ou aux divers courants du Judaïsme et du Christianisme. Et c’est peut-être voulu.

    Si, comme je le pense, ces édifices datent de la fin de l’Empire Romain, on comprend qu’il valait mieux rendre l’aspect de ces temples le plus œcuménique possible sous peine de gros problèmes interconfessionnels. A Mont-Saint-Vincent, l’étude détaillée des chapiteaux me fait de plus en plus penser aux textes de Plotin, le deuxième grand théoricien de la « divinité » après Platon. Si c’est bien le cas alors deux candidats à sa construction sortent du lot : Gallien et Julien.

    Gallien était le fervent mécène de Plotin mais s’intéressait peu à la Gaule et en a été dépossédée par Postumus. Le cas de Julien est par contre plus intéressant. Qui mieux que l’Empereur philosophe hissé sur le pavois par les Gaulois aurait pu construire un temple dédié à la pensée néo-platonicienne dans la capitale militaire éduenne ? Merobaud aurait d’ailleurs ramené d’Orient le corps de Julien.



  • Antenor Antenor 1er novembre 2023 08:58

    370 Reims : la fin du judéo-druidisme sur le tombeau de Flavius Jovin.

    https://musees-reims.fr/oeuvre/tombeau-de-jovin

    A droite, menés par un officier romain, les Gaulois nouvellement christianisés encerclent le lion judaïque qui n’arrive plus à s’accrocher au bouclier / oppidum de Bibracte à Mont-Saint-Vincent. Au centre, Minerve alias la classe intellectuelle gauloise assiste à la scène l’air inquiète. A ses pieds repose déjà la dépouille du druidisme symbolisé par le sanglier. A gauche, le pouvoir romain risque le torticolis à prêter l’oreille à la fois à Mithra et Jésus.

    Si l’histoire chrétienne et juive a oublié ce judaïsme gaulois, c’est probablement parcequ’il s’agit d’un judaïsme alexandrin qu’on appellerait aujourd’hui gnostique. Rejeté à la fois par les Juifs et les Chrétiens, il hante toujours nos églises dites romanes. A Reims, patrie de Flavius Jovin se trouve également la basilique Saint-Rémi du premier âge roman. Qui sait de quand elle date réellement. Ne serait-ce pas elle qui est représentée sur la table de Peutinger ? Le génie de l’art roman est que les murs tiennent debout malgré la chute du plafond.

    https://journals.openedition.org/insitu/10974



  • Antenor Antenor 16 septembre 2023 14:49

    Lyon a disparu mais Genève est bien là. Pas compliqué de deviner à quelle église appartenait l’auteur. Faire résonner le souvenir des cités gauloises était aussi un moyen de remettre en question le centralisme royal et catholique. L’auteur a même représenté le lieu de rassemblement des Druides chez les Carnutes. Un appel voilé à se détacher religieusement de Rome à la manière des Anglais ?



  • Antenor Antenor 15 septembre 2023 18:21

    Les historiens antiques situaient le fleuve et le(s) lac(s) Triton en Afrique du Nord mais les descriptions qu’ils en donnent ne correspondent à rien de connu. Le récit de Ptolémée interpelle car il fait beaucoup penser à l’Allier. Les trois lacs se succédant du Sud au Nord correspondraient aux limagnes de Brioude, Issoire et Clermont. Le nom du Mont Vassalus rappelle celui du temple arverne de Vasso Galate évoqué par Grégoire de Tours.

    Cette hypothèse est bien sûr appuyée par la localisation de Gergovie au Crest sur la Montagne de la Serre dans laquelle il est facile d’imaginer un triton géant. Et c’est bien un triton qu’on trouve sur la céramique de Persée décapitant Méduse confirmant ainsi le lien avec Gergovie.

    Dans cette perspective, le Triton de la céramique du combat avec Heraklès peut difficilement représenter la Saône qui coule vers le Sud et et se situe hors de portée de Gergovie. Cette céramique représente plutôt la prise de contrôle de la Loire par les Eduens au détriment des Arvernes. Triton et Héraklès sont tellement entremêlés qu’ils ont presque l’air siamois. Héraklès coiffé de la tête de lion évoque Bibracte au Mont-Saint-Vincent prenant le dessus sur la tête de Triton alias Gergovie au Crest. Le long corps de Triton représente la Loire et ses boucles traversant la Gaule jusqu’à la queue/estuaire.

    Si l’axe Saône-Rhône est figuré, c’est plutôt dans le pied et le tibias d’Héraklès en bas à droite. La tour / carquois est posée sur la tête de Triton comme l’ancien clocher de l’église sur la hauteur du Crest. Il était encore debout à l’époque de Guillaume Revel. Ce « clocher » disproportionné par rapport à la taille de l’église est peut-être le plus ancien bâtiment construit au mortier de chaux en Gaule. La tour de Taisey est de facture plus récente.

    Par contre, la ressemblance entre le nom de Nessos et celui de Nemessos me semble être une coïncidence. Nessos est toujours là au bord de l’Evenos. Voyez la dernière montagne à la végétation rase au débouché du fleuve dans la plaine (Kryoneri-Naupactie). Ne dirait-on pas un gigantesque animal abattu dont on aurait découpé la peau ? La légende de la tunique de Nessos vient sans doute de là.



  • Antenor Antenor 23 août 2023 20:39

    @ Emile

    Le livre de Tobie est une enigme à lui seul. Je crois que c’est le seul de l’Ancien Testament chrétien à ne pas être reconnu comme canonique par le Judaïsme. Certains détails intriguent. Le démon Asmodée qui n’apparaît que dans ce livre pourrait-il désigner les Asmonéens ? Les sept maris de la future femme de Tobie font penser à un passage des Evangile. Le rôle du poisson préfigure également les Evangiles. Le prénom de la mère de Tobie est Anne.

    L’impression globale qui se dégage des Evangiles est que des Galiléens sont allés chercher Jean-Baptiste pour forcer la main à Simon-Pierre et l’obliger à reconnaître Jésus de Nazareth comme messie en échange de la grande prêtrise. Ce récit de l’enfance serait donc un texte écrit par ces Galiléens (Joseph ? Jacque le Juste ? Philippe de Bethsaïd ?) validé par Jean-Baptiste et diffusé principalement par Jean et André aux débuts des opérations.



  • Antenor Antenor 21 août 2023 20:31

    Le prénom Joseph peut faire penser au fils de Jacob mais cela détonne avec ceux de Jean et Simon qui font référence à une époque beaucoup plus récente. Pour les Juifs de l’époque de Jésus, Joseph pouvait évoquer Joseph Ben Tobiah qui avait également des liens avec l’Egypte et semble symboliser ce qu’on appellerait aujourd’hui une diaspora libérale. En reconnaissant comme messie un Jésus élevé par les Tobiades/Joseph, le but des Asmonéens/Jean-Baptiste aurait été de réconcilier cette faction avec celle des Oniades/Simon à qui serait rendue la grande prêtrise.

    S’il y a bien à Lyon un bâtiment qui doit nous faire réfléchir sur les origines de l’Art Roman et plus particulièrement l’apparition de la voûte appareillée, c’est bien l’étonnante basilique Saint-Martin d’Ainay. Si ses quatre énormes colonnes proviennent bien du sanctuaire d’Auguste, comment croire qu’elle ne date que du 12ème siècle ? Pourquoi utiliser de telles colonnes dans un bâtiment aux dimensions plutôt modestes ? N’est-il pas plus logique d’attribuer cette édifice à des rois burgondes en quête de légitimité politique et religieuse ?

    Quant à Bibracte et Gergovie, qu’ajouter de plus ? Les textes et les vestiges coïncident pour situer la citadelle arverne au Crest. Pour Bibracte à Mont-Saint-Vincent, les preuves sont plus indirectes en l’absence de bataille mais bien réelles à commencer par Strabon qui la qualifie d’Arx. L’organisation militaire d’un territoire peut être comparée à celle une toile d’araignée avec la citadelle principale au centre. La forme générale est parfois un peu biscornue en fonction du relief.



  • Antenor Antenor 1er août 2023 15:50

    @ Emile

    Je pense avoir compris le pourquoi de l’implantation juive en Gaule :

    Elie dont le retour devait annoncer le début de l’ère messianique était originaire du Galaad. Le nom du Galaad apparaît dans la Septante traduite au début du 3ème siècle av. J.C. Il ne vient donc pas des Galates qui arriveront en Orient un peu plus tard.

    Avec l’Empire Romain, l’horizon des Juifs s’est considérablement élargi à l’Ouest et le Messie tardant à venir ; ils ont dû commencer à s’interroger sur certaines de leurs interprétations. Il est probable que certains ont pensé que le Galaad de leur époque était la Gaule et qu’il fallait guetter là-bas le retour d’Elie.

    « Monte en Galaad, prends du Baume
    Vierge, fille de l’Egypte
    En vain tu multiplies les remèdes
    Il n’y a point de guérison pour toi »
    Jérémie 46.11

    Le Livre de Tobie offre aussi des perspectives intéressantes. Sa tribu est Nephtali, donc en Galilée. La fiente d’oiseau qui rend sont père aveugle pourrait bien être celle de Sepphoris. L’Ecbatane où il doit récupérer l’argent d’une dette est-elle vraiment celle de Mèdie ou plutôt celle de Batanée ? Sepphoris = Nazareth, Ecbatane = Bethanie au-delà du Jourdain, nous sommes en terrain connu. C’est peut-être auprès des Tobiades que les Asmonéens/Jean ont opéré leur tournant religieux. Restait à convaincre les Oniades/Simon.

    Le point de départ de la datation des églises romanes doit être la partie dite « romane » de la cathédrale de Chalon. Nous avons là la plupart des éléments bien conservés du « plus beau temple de l’univers ». Je pense que Mont-Saint-Vincent la précède de peu. Lions de Juda, chouette symbolisant la Sagesse : nous sommes dans un milieu « judéo-hellénico-romano-gaulois ». Les deux sont sans doute l’oeuvre des Empereurs Gaulois mais Chalon a dû être achevée plus tardivement, peut-être justement sous Constantin.



  • Antenor Antenor 31 juillet 2023 19:16

    @ Rinbeau et Emile

    Fantastique cette Alexia à l’emplacement de Chalon-Sur-Rhône. Et regardez bien la forme particulière du X qui rappelle une croix chrétienne : on ne la retrouve qu’à Alexandria d’Egypte. Uxellodunum ou Troas Alexandria sont écrits avec un X classique. Comme si l’auteur de la carte voulait signifier que ces deux villes étaient liées par quelque chose ayant un rapport avec le Christianisme.

    Plutôt que chez les Esséniens, je me demande si la diaspora juive en Gaule ne tirait pas son origine des clans « libéraux » mal vus à Jérusalem et dont les Tobiades étaient l’archétype. Lassés de la surenchère religieuse entre Sadducéens, Pharisiens et Esséniens, ils se sont d’abord marginalisés en Egypte et en Jordanie. Les Tobiades disparaissent ensuite complètement de l’histoire lorsque les Oniades deviennent puissants en Egypte.



  • Antenor Antenor 29 juillet 2023 14:23

    Après le prise de Gorgobina, les Eduens ont forcément voulu en changer le nom. Le nom du Beuvray pouvait être dérivé de celui de Bibracte comme Gorgobina l’était de Gergovie ou venir de celui des Ambivaretes qui semblent habiter dans ce secteur.

    On sort peut-être du domaine de la philologie mais AEDUI à l’envers ça donne IUDEA. Cela pourrait prêter à sourire si on ne connaissait pas l’exemple de la conversion de l’Adiabene ( = Ben Yahad ?) dont l’armée intervint lors du siège de Jérusalem par Titus.



  • Antenor Antenor 20 juillet 2023 18:02

    Six siècles plus tôt, Diodore (B.H. III XLIV) mentionne « un temple vénéré de tous les Arabes » à proximité d’une baie rocheuse. Cela rappelle tout de même beaucoup La Mecque et Djeddah. Aujourd’hui l’agglomération de La Mecque est très étendue. Les archéologues n’ont pas cherché au bon endroit ou se sont trompés dans leur datation. En Méditerranée Occidentale, ce sont toutes les villes gauloises et puniques qui ont mystérieusement « disparu ».



  • Antenor Antenor 19 juillet 2023 18:27

    @Pascal L

    Si les premières mosquées n’étaient pas tournées vers La Mecque, c’est probablement parce qu’il s’agissait d’églises, temples et synagogues reconvertis. L’importance de la Mecque à l’époque de Mahomet n’était peut-être pas économique et démographique mais symbolique et religieuse. S’il s’agissait d’une sorte de grand sanctuaire confédéral des clans Arabes ; celui qui tenait La Mecque était considéré comme désigné par les cieux. Les successeurs de Mahomet ont pu vouloir faire oublier le passé païen de La Mecque au point qu’ils ont fini par en faire le centre de l’Islam au détriment de Jérusalem.



  • Antenor Antenor 25 juin 2023 20:45

    On peut interpréter la représentation de Triton de deux manières. Au niveau local, il représente la Montagne de la Serre à l’extrémité de laquelle est perchée Gergovie au Crest qui est symbolisée par la tête du personnage. Le vase grec célèbrerait ainsi une domination des Eduens sur les Arvernes. Il est à replacer dans le contexte de la fondation de Marseille. La tour / carquois semble bien implantée sur la tête de Triton et sa forme évoque plutôt celle du Crest. Il s’agit peut-être d’une tour-fanum semblable à celle dite du « Temple de Janus » à Autun. Ses vestiges doivent toujours se trouver autour des fondations de l’actuel petit clocher du Crest.

    Mais Triton est effectivement aussi un fleuve et sa forme fait ici penser non pas à la Saône mais à la Loire que se disputaient Arvernes et Eduens. La queue symbolise l’estuaire qui s’élargit à Saint-Nazaire. Le fleuve descend ensuite légèrement avant de monter vers le Bassin Parisien. Il redescend à nouveau et surprise il remonte encore ! Pourquoi ? Parce qu’il s’agit ici de la Bourbince qui « grimpe » jusqu’au pied de Bibracte à Mont-Saint-Vincent représentée par la tête de lion, assurant la liaison avec la Saône via la Dheune.