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Commentaire de antenor

sur Mais où diable la bataille des Helvètes a-t-elle eu lieu ? IIème partie


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Antenor antenor 3 janvier 2010 00:45

Il y a une contradiction flagrante entre ce que nous disent les textes antiques sur la Gaule du 1er siècle avant Jésus-Christ et l’interprétation en vigueur de certains vestiges de cette époque. Dans les textes, la Gaule est en plein déclin, en proie à des dissensions internes et objet de convoitise des Romains et des Germains. Le premier acte de la tragédie débute avec la défaite des Arvernes contre Rome en -125 et la perte de ce qui deviendra la Province de la Narbonnaise. Dans la fouléee débarquent les Teutons et Cimbres, venus on ne sait d’où et qui finiront par être vaincus par Marius après plusieurs années de « vadrouille ». Il s’ensuit une guerre entre Arvernes et Eduens puis débarque Arioviste. Les Helvètes se mettent à leur tour en mouvement quand survient César. Pour reprendre l’expresion : un vrai foutoir.

On est donc pour le moins étonné que les archéologues nous apprennent que la Gaule du 1er siècle avant Jésus-Christ était en plein essor avec l’apparition de plusieurs agglomérations relativement importantes. On est encore plus étonné quand on voit la localisation de ces sites.
Que ce soit à Entremont, au Mont-Beuvray ou à Hérisson, on a que des sites « pourris ». On a vraiment l’impression que les Gaulois font exprès d’installer leurs villes dans des endroits pas possibles. Et ô miracle, dès après la conquête romaine la plupart de ces sites se vident. Les Gaulois romanisés vont s’installer dans des sites toujours occupés aujourd’hui. Alors ils étaient fous ces Gaulois ?

Question : ces oppidums du premier siècle avant Jésus-Christ construits en rase campagne étaient-ils réellement des villes ? Ne serait-on pas en présence d’importants camps militaires dont le nombre a dû logiquement se multiplier à cette époque très troublée. Les camps permanents romains construits plus tard sur les Limes de l’Empire n’avaient-ils pas eux aussi l’allure de villes ?

Si ces camps militaire ont été construits dans des lieux qui paraissent improbables, n’est-ce pas tout simplement parce que les meilleurs emplacements étaient déjà occupés par les vraies villes gauloises et que les citadelles qui se cachent probablement sous les ruines de nombreux chateaux-forts n’étaient pas assez grandes pour accueillir des effectifs aussi importants de manière permanente ?

On en a probablement de très bons exemples à Hérisson dans l’Allier et à Montaigu/Saint-Thomas dans l’Aisne.

Hypothèse sur la bataille de Bibrax :

Les Suessiones venus de Laon se dirigent vers Reims par la route la plus sûre et se heurtent à la citadelle de Bibrax-Montaigu. Pour la défendre, le « baron » local a fait appel à ses vassaux des environs et aux troupes du camp de Saint-Thomas qui ne stationnaient sûrement pas là par hasard. César depuis son camp sur l’Aisne, dépêchent en renfort de l’infanterie légère à Bibrax dont les frondeurs baléares. Ceux-ci arrivent dans la zone de combat, installent leur base de repli dans le camp de Saint-Thomas où on retrouvera une de leur monnaie et vont attaquer à revers les Suessiones qui assiègent Montaigu. Les Suessiones lèvent le siège et se dirigent vers l’Aisne mais traînent en route . L’infanterie légère de César en profite pour se replier sur le camp de César et on la retrouvera quelques jours plus tard dans le sillage du Consul lors de sa sortie destinée à briser l’encerclement du camp.

On voit bien dans cette bataille que la grande crainte de César est d’être débordé et enveloppé par un ennemi supérieur en nombre. C’est pour cela que les grands plateaux où l’on veut souvent voir des capitales gauloises sont de très mauvais emplacements défensifs car ils obligent le défenseur à étirer ses lignes de bataille et donc à les amincir au risque qu’elles craquent rapidement. Tandis que si vous vous retranchez sur un point étroit, l’attaquant ne pourra pas déployer ses lignes comme il le souhaite. Une citadelle efficace doit annuler au maximum l’avantage numérique ou technique de l’assaillant.

Les pentes du Crest sont un peu moins raides que celles de Merdogne mais laissent la possibilité au défenseur de se retrancher toujours plus haut. Alors qu’à Merdogne, vous êtes obligés de déployer vos troupes sur tout le rebord du plateau et si un point cède, c’est fini pour vous.


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