Les Bradonneurs - Collectif Citoyen

@suispersonne

Auraient-ils voulu rendre leur cause impopulaire, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Lorsqu’un multimillionnaire vous admoneste à la télévision, vous simple citoyen, en vous qualifiant de soutien du terrorisme si vous n’êtes pas en tous points aligné sur sa position, eh bien, même si vous étiez neutre, voire favorable, jusque là, vous aurez automatiquement tendance à devenir hostile — et à la personne et à la cause qu’elle tente de vous imposer.

L’orgueil est le point faible du Système. Les figures politiques, économiques et médiatiques dominantes pensent avoir un tel pouvoir sur le peuple qu’elles ne prennent même plus la peine d’enfiler un gant de velours pour cacher leur main de fer. C’est précisément quand le pouvoir atteint ce niveau d’orgueil (au point d’en venir à négliger les précautions de forme qui rendaient sa domination tolérable) que la coupe commence à déborder chez le peuple. Marx disait que le capitalisme était son propre fossoyeur. On pourrait en dire de même sur le « NWO » qui se rend exécrable par une arrogance qui confine à la fatuité.

Si une révolte des peuples a lieu dans le futur, ce sera moins grâce aux efforts des lanceurs d’alerte et des dissidents que par le « mérite » des élites elles-mêmes.

Bonjour @ZenZoe

Lorsque nous parlons d’« échec », c’est bien sûr du point de vue des organisateurs — l’Etat. D’un point de vue dissident, c’est évidemment un succès puisque cela montre que le peuple adhère de moins en moins aux narratifs dominants.

Cela dit, il ne faut pas surestimer le poids de cette absence en y voyant les prémices d’une révolte (on en est loin). L’argument économique peut aussi expliquer certains aspects : les Français sont plus préoccupés par leur (sombre) avenir financier que par une cause qui ne les concerne pas directement. Et beaucoup de Parisiens ont préféré passer leur dimanche en famille plutôt que de manifester aux côtés de M. Larcher...

Il y a cependant des signes encourageants qui montrent qu’il ne s’agit pas seulement de passivité ou de résignation et qu’il y a une amorce d’éveil. Par exemple, l’émission TPMP a enregistré une chute d’audiences de 600 000 personnes depuis le début du conflit, la cause première est bien sûr la partialité unanimiste des animateurs, qui a légitimement déplu aux téléspectateurs.

Bonjour @leypanou

Nous avons choisi une approche sous un angle différent (celui du contrôle social et de l’auto-légitimation des élites face à la remise en cause de leur pouvoir), mais votre analyse est très pertinente.

Alors que le monde assiste à un véritable génocide, cette manifestation du gotha fréquentable avait en effet quelque chose d’indécent. Les propos haineux sont évidemment répréhensibles, surtout quand ils visent des citoyens français en raison de leur religion. Cependant, si virulents qu’ils soient, les mots de quelques individus restent toujours en-deçà des actes officiels d’un Etat. Un chant haineux scandé par quelques braillards, si abject qu’il soit, est sans commune mesure avec le bombardement d’un hôpital et la meurtre d’enfants innocents au mépris de toutes les lois internationales. Je ne dis nullement qu’il faille dédouaner les premiers, non, ils doivent être punis — avec sévérité. Mais les seconds doivent l’être doublement.

Le pouvoir aurait pu faire une vraie marche pour la paix et dénoncer toutes les violences (cela aurait eu plus de sens et s’inscrirait dans l’héritage des Droits de l’Homme dont ils se réclament). Il a préféré cliver au lieu de rassembler. Un élu d’opposition a parlé d’un « rendez-vous manqué avec le peuple ». Nous aurions plutôt tendance à penser — et vous semblez aborder dans le même sens — que c’était conscient.

@Fergus

C’est juste. Même des pays non-alignés comme la Russie et l’Iran ont pris des mesures de quarantaine (moins sévères que chez nous, soit dit en passant). Si j’ai pris cet exemple, c’est surtout pour illustrer l’emballement qui peut résulter d’une crise (parfois créée de toutes pièces) pour faire basculer la société d’une situation normale vers un régime d’exception, le tout dans un laps de temps très court et avec l’encouragement de l’opinion publique.

C’est entre les lignes des discours officiels qu’il faut lire. Il va de soi que nos élites ne vont pas dire ouvertement qu’elles veulent réduire nos libertés pour asseoir leur propre puissance, et que celui qui n’est pas jouasse, c’est un aller-simple direction le gnouf. Les élites occidentales sont assez rusées pour ne pas recourir à de tels expédients dignes du tiers-monde, qui n’auraient pour effet que de provoquer une révolte générale. Leur méthode va plutôt consister à user du narratif du « Bien commun » pour rendre la réduction des libertés acceptable au plus grand nombre, le tout en douceur. Sécurité, santé, climat... Il y aura toujours une urgence, une crise, une bonne raison pour légitimer l’asservissement volontaire du peuple.

Par exemple, pour en revenir au sujet des violences, imaginons qu’une personne dérangée attente à la vie d’un élu ou à un haut fonctionnaire. Et qu’au cours de l’enquête on détermine que l’auteur des faits avait de la sympathie pour tel parti ou qu’il consultait tel site internet. La culpabilité par association va faire que ces organismes seront à tout le moins accusées de complicité morale et donc dissous par l’Etat, qui en profitera au passage pour adopter un nouvel arsenal de lois sécuritaires (sous les vivats d’une opinion publique électrisée par les médias) pour réduire encore plus les libertés individuelles et publiques.

Vous avez bien résumé la situation, @zygzornifle. Dans un pays normal, on ne devrait même pas avoir à écrire un tel article. Se « protéger de la police » ? Mais c’est la police qui est censée nous protéger ! Sauf que dans notre belle République, la police (pas plus que la justice) n’est plus au service du peuple, mais à celui des élites. Il y a bien sûr beaucoup de policiers honnêtes, de même qu’il y a des magistrats indépendants. C’est dans leur ensemble que ces institutions sont grippées. La racaille (celle d’en bas comme celle d’en haut) est impunie, tandis que les honnêtes citoyens sont pris pour cible. Il est dès lors logique que la confiance dans les institutions s’effrite. Si cela continue ainsi, on devra peut-être appeler des voleurs à l’aide quand des flics viennent chez nous :).

Quant à la Corée du Nord, c’est certes une dictature (nul ne peut le nier), mais le pouvoir en place a au moins le mérite d’agir de sorte que le pays soit une puissance souveraine, et qu’elle soit assez intimidante pour prévenir toute attaque étrangère. Chez nous, on s’inspire uniquement de leur politique répressive. Pour la souveraineté, on repassera. Il suffit de voir l’attitude de la France dans le conflit russo-ukrainien où nous agissons contre nos propres intérêts pour ne pas fâcher l’Oncle Sam.