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La gifle du grand Turc

 « Pour le français que je suis, humilié par des décennies de gouvernements français vassalisés aux intérêts de la finance apatride, la Turquie, patriote et musulmane, impose le respect. » C'est ce que j'osais écrire dans mon essai : « 500 millions de Néo-Ottomans. » J'aurais pu écrire les mêmes lignes à propos de la Russie, de la Chine, de la Serbie, de l'Inde ou de plein d'autres nations qui se réveillent aujourd'hui quand nous sombrons. La Turquie fascine aujourd'hui l'Occident par son histoire, riche et complexe, par sa culture unique et sa position de leader musulman. C'est également par son déploiement de puissance militaire que le pays renaît. L'ambition de la Turquie de recouvrer son statut de nation dominante au sein d'un empire néo-ottoman est soutenue par une armée moderne et bien équipée. Mais ce qui attire le plus nos fiertés émoussées est la persévérante détermination d'Ankara, depuis l'époque d'Atatürk, de recouvrir son statut de nation dominante.

La Turquie d'Erdogan bouscule nos diplomates européens serviles et corrompus. La Turquie parle haut et fort, en son nom. Les Turcs n'hésitent pas à menacer, bousculer, nous faisant revivre des comportements que nous pensions révolus, depuis l'époque des invasions barbares. Il n'y a plus, de nos jours, que l'Oncle Sam à pouvoir agir avec autant de brutalité. Mais ce n'est pas pareil, Washington combat, paraît-il, « l'axe du Mal »...

La position géographique stratégique de la Turquie, entre l'Europe et le Moyen-Orient et sa forte identité musulmane ont contribué à susciter l'intérêt ou l'effroi des Occidentaux. L'ambition de la Turquie, n'en déplaise, est de retrouver son statut de nation dominante au sein d'un empire néo-ottoman. Nous, endoctrinés par « la Fin de l'histoire et le dernier Homme », l'essai du politologue américain Francis Fukuyama, qui prétendait que la démocratie libérale à l'américaine s'était imposée au monde, sommes désarçonnés et secrètement envieux de ces peuples résilients. Mais, peut-être, l'attitude menaçante de la Turquie sert-elle les âmes encore éveillées de l'occident...

 

L'histoire, la culture et l'islam : des influences variées

 

La Turquie a une histoire riche et complexe, qui remonte à l'Antiquité. Des influences culturelles variées ont contribué à la formation de la Turquie telle que nous la connaissons aujourd'hui, notamment les civilisations antiques, l'Empire byzantin et l'Empire ottoman. Ce dernier a laissé une forte empreinte sur la Turquie moderne, comme en témoigne la mosquée bleue d'Istanbul, un joyau emblématique de l'architecture ottomane. La culture turque combine des influences asiatiques et européennes. La cuisine turque s'inspire autant des saveurs de la Méditerranée orientale, du Moyen-Orient que de celles de l'Asie centrale.

C'est L'islam, toutefois, qui a eu le dernier mot sur la Turquie, en particulier sous l'Empire ottoman. Là encore, les dirigeants ottomans ont promu une lecture ottomane de l'islam. Après Sheikh ul-Islam, qui a, au 14e siècle, unifié l'Empire ottoman sous l'islam sunnite, l'un des plus grands théologiens de l'Empire ottoman a été Bediüzzaman Said Nursi. Nursi a mis l'accent sur la participation des musulmans à la vie civique et politique de la société. Sa vision d'un islam compatible avec les valeurs de la laïcité, nourrit encore les dirigeants de la République turque moderne.

 

La Turquie, une nation forte et résiliente

 

Malgré les défis économiques, politiques et sociaux auxquels la Turquie a dû faire face, notamment une inflation élevée et une forte dépendance aux investissements étrangers, exacerbés par la pandémie de COVID-19 obligeamment déclenchée par l'hyper classe mondialiste pour servir son plan apocalyptique, le pays a connu des périodes de croissance économique rapide depuis la fondation de la République turque en 1923. Au cours des 20 dernières années, la Turquie a connu une croissance économique moyenne de 4,7 % par an, ce qui en fait l'une des économies à la croissance la plus rapide au monde. En 2020 encore, malgré la pandémie, la Turquie enregistrait une croissance économique positive de 1,8 %.

Le PIB de la Turquie a augmenté de plus de 700 % depuis 1980, passant de 75 milliards de dollars à plus de 750 milliards de dollars en 2020. Le PIB par habitant de la Turquie a également augmenté considérablement, passant de moins de 3 000 dollars en 2001 à près de 10 000 dollars en 2020. La Turquie est devenue le 13e exportateur de biens au monde et le 7e exportateur de biens vers l'Union européenne.

La Turquie, deuxième puissance de l'OTAN en termes d'effectifs militaires, avec plus de 400 000 soldats actifs et de réservistes, a les moyens de jouer un rôle de plus en plus important dans les affaires régionales. Ankara a, mené, en 2019, une opération militaire d'envergure contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Nous découvrons que la Turquie est une importante productrice d'armements, avec des industries de défense développées telles Turkish Aerospace Industries (TAI) ou Aselsan. Le pays a également une stratégie militaire innovante, comme l'ont démontré l'emploi malheureusement déterminant par l'armée azérie, lors du conflit avec l'Arménie dans le Haut-Karabakh, du Bayraktar TB2, le drone de combat turc fabriqué par Baykar Makina. Capables de tirer des missiles de précision, les drones Bayraktar TB2 ont été utilisés par les forces armées azéries pour cibler les positions ennemies. Il y a eu, également, L'Anka, un drone de surveillance développé par Turkish Aerospace Industries. L'Anka a été largement utilisé pour collecter des informations sur les positions arméniennes. Le système de lance-roquettes multiples du T-300 Kasirga a également servi à attaquer les positions de l'armée de Yerevan. Enfin, le missile de précision MAM-L, développé par Roketsan, a pu atteindre des cibles à une distance de 8 km. La Turquie n'a pas seulement fourni du matériel performant, elle a également envoyé de précieux conseillers militaires. Notons, au passage, que ni l'OTAN américaine, ni la Communauté européenne, ni la Russie, n'ont assisté, eux, l'Arménie que l'on a laissé se faire massacrer dans ce combat civilisationnel...

L'ambition d'Atatürk


Ce qui attire donc le plus l'attention de nos esprits occidentaux amollis, est l'affirmation décomplexée de la Turquie de retrouver son statut dominant au sein d'un empire néo-ottoman. Cette vision ambitieuse n'est pas, comme on se plaît à le dire, irréaliste, si l'on s'accorde quelques années de plus de déclin occidental. Comme le souligne l'expert en politique étrangère Cengiz Candar, "la Turquie est une puissance émergente avec une histoire et une géographie stratégique importantes". Cette ambition de devenir une nation dominante n'est pas nouvelle. Elle remonte à l'époque de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur charismatique de la République turque. Pour atteindre cet objectif, Atatürk avait aboli le califat déclinant, créé un alphabet latin et promu l'éducation de son peuple. Ces réformes ont posé les fondations de la Turquie moderne. Atatürk était déterminé à faire de la Turquie une nation forte et moderne, capable de rivaliser avec les grandes puissances occidentales. Comme il l'avait déclaré dans un discours en 1927, "la Turquie doit devenir une nation avancée, une nation qui a sa place parmi les grandes nations du monde".
Cette ambition continue d'être portée par le président actuel Recep Tayyip Erdogan qui bouscule le consensus de nos chancelleries occidentales inutiles et soumises. La Turquie a le potentiel de retrouver son statut de nation dominante au sein d'un empire néo-ottoman, et elle le fait savoir. Elle est soutenue par une armée moderne et un peuple soudé. Ce n'est malheureusement plus notre cas.



L'ambition en héritage de Recep Tayyip Erdogan


De nos jours, la Turquie continue de chercher à s'affirmer parmi les nations, sous la direction du président Recep Tayyip Erdogan. Il a déclaré en 2016, " Nous sommes une grande nation. Nous avons une histoire de 1000 ans, et nous avons une présence géographique et une capacité économique qui nous permettent d'être présents sur la scène mondiale".
Ce ne sont pas des paroles en l'air. Erdogan a effectivement mené une politique étrangère plus assertive quand la nôtre est asservie. Il a investi dans les infrastructures du pays et a modernisé les forces armées. La Turquie a lancé une campagne militaire contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie en 2019, qui a clairement imposé sa présence dans la région.
Le président Erdogan a renforcé la position de la Turquie en signant un accord pour acheter des missiles russes S-400 en 2017, malgré l'opposition des États-Unis. Il a affirmé, ainsi, une indépendance qui nous fait fantasmer. Enfin, la Turquie est devenue un partenaire important de l'initiative chinoise "Belt and Road". Elle s'ouvre ainsi des marchés et réduit sa dépendance vis-à-vis de l'Occident.



La Turquie nous fascine et nous effraie donc par son ambition de retrouver son statut de nation dominante. Clairement, ce pays se donne les moyens de sa puissance et va bouleverser la paix de la région en imposant, bientôt, sa volonté impériale. C'est un drame pour l'Europe et pour de nombreux pays voisins de la Turquie, comme l'infortunée Arménie qui est la première victime. Mais, si les conséquences sont terribles pour nous, elles seront probablement l'occasion de dessiller nos yeux. Notre seule opportunité de nous secouer pour pouvoir fuir un modèle de civilisation suicidaire est, comme dans notre passé chrétien, la gifle que nous donnera le grand Turc.

 

Pour aller plus loin : 500 millions de Néo-Ottomans : Le monde turc au 21e siècle

https://www.amazon.fr/gp/product/B0C2NQBT7Y/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i7

 


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22 réactions à cet article    


  • Brutus Grincheux 5 mai 2023 09:30

    La finance « apatride » a quand même une tendance lourde à se situer du côté de la City et de Wall Street, avec des vitrines en Suisse et à Singapour.


    • Brutus Grincheux 5 mai 2023 09:31

      @Grincheux

      Et il parait que la Turquie est membre de l’OTAN.


    • Montdragon Montdragon 5 mai 2023 10:03

      "C’est L’islam, toutefois, qui a eu le dernier mot sur la Turquie, en particulier sous l’Empire ottoman.

      "

      Comme si ce n’était pas la même et unique chose !


      • Brutus Grincheux 5 mai 2023 11:05

        @Montdragon

        oui, comme c’est le christianisme qui a eu le dernier mot sur la France, en particulier sous l’Empire carolingien et l’Empire austro-hongrois.


      • V_Parlier V_Parlier 6 mai 2023 18:00

        @Grincheux
        Euh... à l’époque oui.


      • Buzzcocks 5 mai 2023 11:35

        On pleure ici avec nos 10% d’inflation... les turcs semblent donc heureux à la lecture de cet article avec 5x plus et une économie en miette. On est vraiment des pleureuses en France, le turc est super fier d’être ottoman et de se passer de soda, de chips, il se contente d’un bout de pain acheté avec une demie paie.


        • Darks67 Darks67 6 mai 2023 07:14

          @Buzzcocks
          On disais la même chose des chinois il y a 15 ans, et aujourd’hui ? l’important est de regarder les courbes, on descend, ils montent.


        • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 mai 2023 11:42

          C’est inquiétant pour les Grecs déjà historiquement expulsés d’Asie Mineure et à qui ce qu’il reste d’îles « sous les moustaches du sultan » qui plus est, va représenter une tentation d’autant plus irrésistible qu’elle donnerait aux Turcs une zone économique maritime appréciable sur l’Égée et la Méditerranée... 


          • pipiou 5 mai 2023 12:36

            « la pandémie de COVID-19 obligeamment déclenchée par l’hyper classe mondialiste pour servir son plan apocalyptique ».  smiley  smiley

            Y a vraiment des « morceaux de bravoure » dans cet article surréaliste.

            En Turquie pas de problème de servilité ni de liberté de la Presse, on est bien d’accord.  smiley


            • SysATI 5 mai 2023 14:24

              Dieu sait que je déteste le bonhomme, qui est un mégalo menteur et voleur de 1ere classe. Mais comme le dit l’article il a eu des effets positifs sur le pays et fait ce qu’aucun président avant lui n’avait eu le courage de faire.

              Le contexte historique du pays était une armée totalement à la solde des américains, avec les officiers formés aux US. Le parti au pouvoir (CHP), démocrate, de gauche, etc, bien que successeur en directe ligne d’Atatürk a, pendant des décénnnies, (au mieux) ignoré les minorités kurdes, grecques, juives, etc autant que religieuses : chiites, chrétiennes etc tout en promouvant un islam modéré et vaguement laïc. Vaguement par ce qu’ils ont été les premiers à favoriser l’émergence des « confréries » musulmanes sunnites qui ont en définitive ouvert la voie à l’élection d’Erdogan.

              S’ils avaient oeuvré pour toute la population sans considérer les kurdes et les alévis comme sous-hommes pendant plus d’un demi siècle, peut-être que le pays n’en serait pas la aujourd’hui...

              Intérieurement ils ont divisé la nation, extérieurement, ils ont été le chien-chien des américains. Erdogan a eu comme mérite d’appeler un chat un chat. Il a utilisé la religion comme un tremplin pour prendre le pouvoir et a eu des effets extraordinairement positif pendant plusieurs années avec une politique vraiment axées vers les sans grades du pays. A l’extérieur il a effectivement eu une politique néo-ottomane mégalomane tout à fait en accord avec son personnage, mais il a dit merde aux américains et tendu la main à la Russie. Chose que personne n’avait jamais osé faire depuis Atatürk. 

              La Turquie est aujourd’hui à la croisée des chemins et j’espère qu’elle fera le bon choix la semaine prochaine. Mais malheureusement ce sera entre la peste autocratique proclamée et le choléra d’une opposition nullissime et dont l’histoire montre une incapacité à gouverner autre chose qu’une colonie américaine...

              Idéalement il faudrait un Erdogan président en charge des relations étrangères et un CHP au gouvernement chargé de l’économie/société intérieure. Malheureusement le droit n’a plus trop droit ce cité en Turquie, une telle division des tâches ne sera donc pas possible et le tout se terminera sans doute dans la rue :(


              • SysATI 5 mai 2023 14:56

                Un dernier mot plus en rapport avec l’article...

                « Clairement, ce pays se donne les moyens de sa puissance et va bouleverser la paix de la région en imposant, bientôt, sa volonté impériale. »

                C’est gravement méconnaitre le pays qu’écrire ce genre de choses...
                « Le pays » est dans une M... noire à cause de la gestion inepte d’Erdogan depuis plus de 20 ans. Economiquement il est ruiné, géopolitiquement, il est détesté de tous ses voisins. Quant à la « population jeune » qui doit reconstruire le pays, elle n’a qu’une seule envie (70% selon les sondages) foutre le camp à l’étranger pour sauver sa peau.

                Et si miraculeusement le pays se débarassait d’Erdogan, il serait dirigé par une coalition disparate constituée d’un grand parti social-démocrate (qui n’a jamais été foutu de diriger proprement le pays par le passé) avec comme acolytes : un parti d’extrême droite panturquiste, un parti islamiste et deux « particules » islamo-libéraux,le tout soutenu par un parti anarcho-gauchiste kurde (mais lui-même détesté par l’extrême droite qui le lui rend bien). Le tout n’ayant comme seule stratégie pour le pays que de « se débarasser d’Erdogan ». Pour faire quoi et aller ou, ça personne n’en a aucune idée, à commencer par eux...

                Vous-y croyez vous à l’avenir de ce pays dont le système éducatif a scrupuleusement été détruit pierre par pierre au profit des « medrese » religieuses et autres inepties musulmanes ?

                Croyez-moi, en tant qu’européens, vous n’avez vraiment pas à craindre une quelconque « gifle Turque » ;)

                PS : pour la plupart d’entre vous qui ne connaissent sans doute par cette subtilité. La gifle turque est un genre de gifle à la Grossbaf d’Astérix. Un aller-retour d’une main où l’on frappe d’abord avec l’intérieur de la main, puis le retour où c’est l’extérieur qui est utilisé sur l’autre joue. Cet article n’a pas grand sens sans savoir cela...


                • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine BOLLORé... Président ! 5 mai 2023 18:46

                  Désolé de démolir l’image d’Epinal à propos de Mustafa Kémal, la préservation d’un État turc était inscrite dans le projet Anglo-Français du Traité de Versailles après la défaite Germano-Turque.

                  A telle enseigne qu’en 1921, après la récupération du Plateau anatolien par les 140,000 de Vénizélos, les Etats-Majors Anglais et Français se sont mis au service du Turc pour provoquer la débâcle des Grecs jusqu’à l’incendie de Smyrne de 1922. On peut dire que Kémal a eu chaud aux fesses, il a d’ailleurs fait remercier le Colonel Mougin pasha et Franklin-Bouillon ( Franc-maçon comme Aristide Briand le Président ).

                  Aujourd’hui, officiellement, le Grand Turc peut bien jouer les fiers à bras et insulter Mouµoute à sa guise, « cibler » une unité de la marine française... mais, il sait parfaitement jusqu’où il peut aller très loin !!!

                  Il est évident que l’Occident redoute une coalition de pays Orthodoxes ( Serbie, Russie, Byzance reconstituée, Ukraine... ).. l’éternelle obsession de la maitrise de la route de la Soie...

                  Quand les économistes se plaisent à annoncer le déplacement des échanges commerciaux de l’Europe vers l’Asie Pacifique.. certains manitous doivent se demander pourquoi ils se sont donnés tant de mal


                  • yakafokon 5 mai 2023 19:38

                    La Turquie a un gros problème : c’est un état laïc à dominante islamique, et Recep Tayyip Erdogan se trouve le cul entre plusieurs chaises !

                    La chaise russe, qui lui permet de s’approvisionner en gaz par le gazoduc Türkish Stream, à un prix d’ami, et de prélever un droit de péage sur les livraisons à destination des pays européens ( chut, faut pas le dire ! ).

                    La chaise de l’ O.T.A.N. : dans son rêve de puissance hégémonique, il s’est allié avec le Diable, et a accepté sur le sol de son pays de jolies bases américaines avec leurs panoplie d’ogives nucléaires !

                    La chaise de la Convention de Montreux de 1936, qui régit la circulation maritime des bâtiments de guerre dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore ( en territoire turc ), quand ils n’appartiennent pas à des pays riverains de la Mer de Marmara, de la Mer Noire, et de la Mer d’Azov. Aux termes de cette Convention, la Turquie a l’autorisation d’interdire la navigation dans ses détroits, en cas de tensions ( ce qui est le cas en ce moment ). Or la Turquie est aussi membre de l’ O.T.A.N., ce qui représente un conflit d’intérêts qui nuit à sa neutralité !

                    Enfin la chaise de l’islamisme, et qui tente Recep Tayyip Erdogan ( qui se prend pour Soleiman le Magnifique, et veut restaurer l’Empire Ottoman dans toute sa splendeur ), alors que les islamistes des campagnes le soutiennent, mais que les Etats-Unis ont failli le renverser, pour mettre Fethullah Gülen à sa place ( plus maniable, aux yeux de l’oncle Sam ).

                    Comme il ne pourra jamais intégrer l’Union Européenne ( personne ne le veut ), il ne lui reste qu’une solution pour plaire à tout-le-monde : sortir de l’ O.T.A.N. et renvoyer toute la quincaillerie américaine d’où elle vient !


                    • SysATI 5 mai 2023 22:17

                      @yakafokon

                      RTE n’est pas « tenté par l’islamisme » et ne se prend pas pour Soliman le magnifique. C’est un mec qui a grandi dans la rue et qui est un fin politique. Il a utilisé l’islam pour se porter au pouvoir mais son islamisme n’est que de façade et politique.

                      C’est un type rusé dont le _seul_ intérêt est le pouvoir. Il fera tout pour le garder mais le jour ou il tombe, le pays se reveillera beaucoup moins musulman qu’on le pense. Surtout suite aux 100aines de procès qui ne manqueront pas de tomber sur toutes les associations et autres confréries et sectes qui se sont enrichies grace au regain de l’islam turc.

                      Pour se convaincre de cet état de fait, il suffit de regarder la liste des ses proches. Tous « très modérément religieux », mais bien connectés à la mafia turque et le suivant pour de basses raisons matérielles. S’il était vraiment le héro des musulmans en Turquie, il n’y aurait pas d’autre partis islamistes dont certains même dans l’oposition et ayant juré de le détrôner...

                      Quant à la sortie de l’OTAN... I whish...
                      Mais c’est une carte qu’on ne peut jouer qu’une seule fois et la Turquie n’a aucun intérêt à se départir de celle-ci... Tant qu’elle peut l’utiliser face à la Russie pour obtenir de l’énergie pas chère... De même qu’elle soutient mordicus les Tatares de Crimée, fournit des drônes militaires aux Ukrainiens mais ne comdamne pas l’invasion Russe....
                      Il faut quand même le faire :))) 


                    • titi titi 5 mai 2023 23:16

                      @L’auteur

                      « secrètement envieux de ces peuples résilients. »

                      Sérieux ?


                      • L'apostilleur L’apostilleur 6 mai 2023 00:07

                        « ... Nursi a mis l’accent sur la participation des musulmans à la vie civique et politique de la société. Sa vision d’un islam compatible avec les valeurs de la laïcité... »

                        La laïcité devait être l’outil de son opposition aux kémalistes laïcs, Nursi se rendait présentable. A-t-il protégé les chrétiens arméniens génocidés ?

                        Une laïcité islamique est un contresens. 

                        Les réformistes musulmans ne font pas le poids face aux riches fondamentalistes wahhabites, salafistes et autres frères musulmans qui inondent les mosquées 



                        • L'apostilleur L’apostilleur 6 mai 2023 00:15

                          « ...la Turquie de recouvrer son statut de nation dominante au sein d’un empire néo-ottoman... »

                          Avec quelle frontières ?

                          Une chimère qui trouvera des opposants avec ceux qui regrettent que Constantinople n’ait pas été rendue aux grecs en 1918 comme envisagé alors.


                          • Darks67 Darks67 6 mai 2023 07:26

                            Les USA ont raté leur coup d’état pour le descendre, ils l’attendent au virage des votes pour le descendre par les votes et reprendre le contrôle total de l’état comme ce fut le cas avant Erdogan, lui qui fut posé sur le trône par les US mais qui a eu l’affront de ne pas suivre à la lettre les ordres. Le personnage est abjecte, corrompu , mais a des couilles pour défendre ses intérêts personnels qui parfois vont dans le même sens que celui du pays.


                            • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine BOLLORé... Président ! 6 mai 2023 09:48

                              @Darks67

                              Le personnage est abject, corrompu , mais a des couilles pour défendre ses intérêts personnels qui parfois vont dans le même sens que celui du pays.

                              Définition générale qui habille beaucoup de chefs d’État ou de Gouvernement actuels ou en devenir... inutile d’aller chercher jusqu’aux royaumes des 1000 et une nuit
                               smiley


                            • genrehumain 8 mai 2023 11:19
                              Soliman le Magnifique et François Ier : pourquoi étaient-ils alliés ?

                              https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-soliman-magnifique-francois-ier-etaient-ils-allies-13471/

                              L’alliance franco-ottomane, ou alliance franco-turque, est une alliance établie en 1536 entre le roi de France François Ier et le souverain turc de l’Empire ottomanSoliman le Magnifique. Elle a été mentionnée comme la « première alliance diplomatique non idéologique de ce genre entre un empire chrétien et un empire non chrétien »

                              Cette alliance stratégique et parfois tactique est alors l’une des plus importantes alliances de la France, et dure plus de deux siècles et demi. jusqu’à la campagne d’Égypte, qui voit les troupes napoléoniennes envahir un territoire ottoman en 1798-1801,

                              https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_franco-ottomane


                              • yakafokon 16 mai 2023 10:48

                                Le problème est très simple pour la Turquie ( en tous cas beaucoup plus simple que pour l’Union Européenne ) !

                                Quels avantages a obtenu la Turquie, qui voulait intégrer l’Europe ? Aucun !

                                Quels avantages a-t-elle obtenu de l’O.T.A.N., à part le fait de servir de dépotoir aux missiles nucléaires de l’aviation américaine ? Aucun !

                                En outre , Recep Tayyip Erdogan a failli être renversé par un coup d’état fomenté par « ses amis qui lui veulent du bien » à savoir les Etats-Unis, qui voulaient mettre à sa place quelqu’un de beaucoup plus malléable : Fethullah Gülen, ce turc exilé qui vit en Pennsylvanie. Le coup d’état ayant lamentablement échoué, il y a eu une purge sévère au sein des armées, et le président turc a enfin compris qu’il valait mieux se rapprocher d’un pays qui respecte toujours ses engagements : la Fédération de Russie !

                                D’où les commandes d’armements russes, notamment les missiles de défense S-400 Triumph.

                                Le gazoduc Türkish Stream permet à la Turquie une fourniture de gaz par des contrats à long terme avec Gazprom, à des prix raisonnables, et l’excédent est vendu aux pays européens, mais au prix des marchés boursiers.

                                Les touristes russes, qui avaient déserté le pays, reviennent en masse, ce qui bénéficie à l’économie du pays.

                                Enfin, la Convention de Montreux de 1936, qui régit la circulation des bâtiments de guerre non riverains de la Mer de Marmara, de la Mer Noire et de la Mer d’Azov dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore ( en territoire turc ), autorise la Turquie à interdire cette circulation par tous moyens, en cas de tensions dans ces régions !

                                Or actuellement la Turquie est membre de l’O.T.A.N., ce qui représente un conflit d’intérêt, vis-à-vis de la Convention de Montreux ! ( elle est juge et partie ).

                                Il lui faut donc quitter l’ O.T.A.N. pour être neutre.

                                Or si la Turquie quitte l ’O.T.A.N., les américains devront quitter la Turquie, et une révolution ( vert-de-gris ? ) sera plus difficile à organiser pour ces semeurs de merde professionnels que sont les Etats-Unis !

                                En conclusion, RecepTayyip a manœuvré comme un chef !

                                J’espère qu’il va gagner au 2ème tour, sinon, ça va être un bordel monstre !


                                • yakafokon 29 mai 2023 20:20

                                  Les chiffes molles de l’Union Européenne, esclaves des anglo-saxons depuis 1945, ont oublié depuis longtemps ce qu’était l’honneur, le sens de la « parole donnée », la résistance au nazisme et à l’envahisseur, et surtout la protection à tout prix de leur indépendance et de leurs intérêts stratégiques !

                                  A part les dirigeants de la Hongrie, de la Serbie, de la Moldavie, de la Géorgie, et de la Roumanie, je ne vois pas beaucoup d’européens s’insurger contre la main-mise des anglo-saxons sur le vieux continent !

                                  M’enfin ! C’est bien les Etats-Unis qui nous ont libéré, et gna gna gna, puisque Michel Sardou l’a dit !

                                  Lors de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ( qui sont arrivés après la bagarre ) n’ont perdu que 292.000 hommes sur le théâtre européen ( détruisant nos villes de Normandie et de Bretagne, en faisant 75.000 morts ).

                                  Les Russes ( nos ennemis ) ont écrasé et anéanti le 3ème Reich, lors de leur contre-offensive de Moscou à Berlin, au prix de la mort de 27.000.000 de russes, dont 14.000.000 de soldats.

                                  Au vu de la réaction des pays de l’Union Européenne en Ukraine, il semble que ce soit précisément ce qu’on reproche à la Russie : elle a massacré nos copains !

                                  Ich hatte viele SS-freunde, aber sie sind alle tot ! Rache !!! RACHE !!!

                                  Il faut que ce soit la Turquie de Recep Tayyip Erdogani qui relève le niveau de résistance à l’envahisseur, et je ne donne pas cher de l’ O.T.A.N. en Turquie, car il n’a pas la mémoire courte, et se souvient du coup d’état manqué pour mettre Fethullah Gülen à sa place , et des sanctions qui ont suivi pour ruiner le pays.

                                  Il s’est donc tourné naturellement vers la Russie, qui n’attendait que ça,et les échanges commerciaux ont repris comme auparavant ( avant que les Etats-Unis ne foutent la merde ).

                                  Le gazoduc Türkish Stream, qui passe en mer baltique et relie la Russie à la Turquie, permet à celle-ci de bénéficier des tarifs préférentiels que nous avions avant de nous fâcher avec ce grand pays, sur ordre de Washington !

                                  La Turquie, après avoir utilisé le gaz nécessaire à son économie, revend l’excédent aux pays européens, mais au prix du marché boursier, et empoche la différence !

                                  Le tourisme russe revient en Turquie, ce qui fait du bien à l"économie, et je pense que dans pas longtemps, Erdogan va demander aux Etats-Unis de retirer tout leur quincaillerie guerrière du territoire turc !

                                  Quel intérêt pour la Turquie, de faire partie de l’ O.T.A.N. ?

                                  Absolument aucun !

                                  Que des emmerdements !

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