Comme on dit, chacun voit l’heure à sa pendule.
Nous ne sommes pas de la pâte à scrutin électoraux à pétrir
par les politiques, les médias et tous les commentateurs qui marchent sur les
mêmes sentiers tout tracés.
Dans une authentique démocratie nous sommes les premiers
acteurs de la vie politique et devrions être traités comme tels. Ce n’est pas
si compliqué et cela se construit et s’organise avec des règles et des lois
toujours améliorables évidemment. Nous ne sommes pas la clientèle des états major politiques
ni la matière première de la construction de l’opinion publique qui est
l’espace de jeux des sondeurs, des journalistes et des propagandistes (je
reconnais que les rôles sont quelquefois singulièrement hybridés).Nous vivons
dans un champ de rapports de forces politiques autour d’enjeux déterminants et
ne pas en parler, c’est faire le jeu de ceux qui ont la main.
Dans cette
campagne une bonne partie du travail a déjà été fait par ceux, éternels
opposants de réserve dont vous parlez et il y a eu ce qu’il faut de temps perdu
pour éviter trop de mise en lumière et tension sur des sujets de fond qui
pourraient être redoutables. Il n’y a bien entendu pas de complot prémédité,
juste le jeu attendu des acteurs, de leurs intérêts et de leurs savoir-faire.
Dans votre
paysage, il n’y a pas la gauche authentique ni la gauche d’état major qui est
incapable de dire les yeux dans les yeux à nos concitoyens que sa référence
profonde c’est le social-libéralisme. Une gauche authentique qui est la seule à
avoir construit de longue date un programme quand les autres pratiquent le
tournoi des champions et la surprise du catalogue de dernière minute.
On dirait
que vous avez oublié le pays dans lequel vous vivez comme ceux qui arrivent avec
des scores électoraux dérisoires à se faire légitimer par des institutions
dépassées qui me font penser à la centrale de Tchernobyl maintenue en activité
grâce à la fébrilité d’une myriade de petites mains.
Ce n’est pas
de mélancolie dont nous avons besoin mais d’un bon souffle démocratique, d’un
rassemblement dès le 1er tour pour qu’une union populaire puisse s’exprimer au
second et se faire entendre aux législatives et bien au-delà.