@microf
Le Cardinal SARAH dans une interview, aborde certains aspects de cet article.
Cardinal Robert Sarah : la crise de l’Occident et du monde tient dans leur rejet de Dieu :
Cette révolte est en son essence spirituelle, elle est
comme le refus de Lucifer, l’homme occidental refuse d’être sauvé par
miséricorde, par le don de la grâce. Les « valeurs occidentales »
promues par l’ONU reposent sur le refus de Dieu.
Le cardinal continue plus loin, disant que les chrétiens doivent être
missionnaires et ne pas garder pour eux le trésor de la foi, de la
vérité qui libère : Jésus-Christ. Nous ne devons pas rester tranquilles
quand un si grand nombre d’âmes ignore ce trésor. Le but de
l’évangélisation n’est pas cependant de dominer le monde, mais le
service de Dieu, car la victoire du Christ sur le monde c’est sa croix.
Toutefois, une société catholique est des plus souhaitables, et sa
construction revient aux fidèles laïcs :
Il y a urgence à annoncer le cœur de notre foi : seul Jésus nous
sauve du péché. Toutefois, il faut souligner que l’évangélisation n’est
complète que lorsqu’elle atteint les structures de la société. Une
société inspirée de l’Évangile protège les plus faibles contre les
conséquences du péché. Inversement une société coupée de Dieu devient
vite une structure de péché. Elle encourage au mal. C’est pourquoi on
peut dire qu’il ne saurait y avoir de société juste sans une place pour
Dieu dans le domaine public. Un État qui proclame l’athéisme est un État
injuste. Un État qui renvoie Dieu au domaine privé est un État qui se
coupe de la source réelle du droit et de la justice. Un État qui prétend
fonder le droit uniquement sur son bon vouloir, qui ne cherche pas à
fonder la loi sur un ordre objectif reçu du Créateur, risque de sombrer
dans le totalitarisme.
La liberté dont l’homme occidental se réclame, jusqu’à vouloir ne pas
vouloir connaître la vérité comme si celle-ci pouvait la mettre en
danger, est inséparable de la vérité :
L’homme moderne hypostasie sa liberté, il en fait un absolu au point
de la croire menacée quand il reçoit la vérité. Pourtant, recevoir la
vérité est le plus bel acte de liberté qu’il soit donné à l’homme
d’accomplir. Je crois que votre question révèle combien la crise de la
conscience occidentale est au fond une crise de la foi. L’homme
occidental a peur de perdre sa liberté en recevant le don de la foi
véritable. Il préfère s’enfermer dans une liberté vide de contenu.
L’acte de foi est la rencontre entre liberté et vérité. C’est pourquoi
j’ai tenu, dans le premier chapitre de mon livre, à insister sur la
crise de la foi.
Mgr Sarah évoque la crise du sacerdoce dans l’Église et prend la
défense du célibat des prêtres. Il rapproche entre autres la crise de
l’Église à la mondanité, qui est une des tentations qui assaillent les
ecclésiastiques, rappelant qu’un prêtre doit être un autre Christ, la
continuation de la présence du Christ parmi nous. Mgr Sarah a consacré
son livre aux prêtres du monde entier, car il connaît leur souffrance et
il sait leur faiblesse. Aussi, leur recommande-t-il de se tenir à la
croix :
La place d’un prêtre est sur la Croix. Quand il célèbre la messe, il
est à la source de toute sa vie, c’est-à-dire à la Croix. Le célibat est
un des moyens concrets qui nous permet de vivre ce mystère de la Croix
dans nos vies. Le célibat inscrit la Croix jusque dans notre chair.
C’est pour cela que le célibat est insupportable pour le monde moderne.
Le célibat est un scandale pour les modernes, parce que la Croix est un
scandale.
Mgr Sarah évoque également les problèmes d’homosexualité de certains
ecclésiastiques, rappelant que c’est un péché et non la définition d’une
personne, la manière dont il faut les considérer et les remèdes à y
apporter :
Pour ce qui regarde les comportements homosexuels, ne tombons pas
dans le piège des manipulateurs. Il n’y a pas dans l’Église un
« problème homosexuel ». Il y a un problème de péchés et d’infidélité.
Ne nous laissons pas imposer le vocabulaire de l’idéologie LGBT.
L’homosexualité ne définit pas l’identité des personnes. Elle qualifie
des actes déviants et peccamineux. Pour ces actes, comme pour les autres
péchés, les remèdes sont connus. Il s’agit de retourner au Christ, de
le laisser nous convertir. Quand la faute est publique, le droit pénal
de l’Église doit s’appliquer. Punir est une miséricorde. La peine répare
le bien commun blessé et permet au coupable de se racheter. La punition
fait partie du rôle paternel des évêques. Enfin, nous devons avoir le
courage d’appliquer avec clarté les normes concernant l’accueil des
séminaristes. On ne peut recevoir comme candidats au sacerdoce des
personnes ayant une psychologie ancrée durablement et profondément dans
l’homosexualité.