Vous avez parfaitement le droit de penser ce que vous venez d’écrire.
Néanmoins :
la Russie n’est pas coupable d’avoir
déclenché la guerre actuelle qui sévit dans le Donbass parce que la politique étrangère
américaine, poursuivie depuis au moins une trentaine d’années, ne pouvait conduire
qu’à l’affrontement actuel.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire le livre de Zbigniew Brzezinski
(Le grand échiquier) qui expliquait, dès les années 90, "noir sur
blanc" et non sans cynisme, que le but des USA était d’empêcher la constitution
de tout bloc de pays susceptible de les concurrencer sur le continent eurasiatique,
de saper la Russie, de la morceler, et que l’Ukraine était le tendon d’Achille de
la Russie.
L’ennui, pour les Américains,
est que l’opération « affaiblissement-démantèlement de la Russie » ne se
déroule comme prévu pour au moins trois raisons :
1) Les Russes lurent aussi le livre de Brzezinski (si on peut dire avec humour) et comprirent, au
moins depuis une trentaine d’années, que le but des États-Unis resterait inchangé,
c.-à-d., leur destruction malgré les changements politiques survenus chez eux
et l’effondrement du régime communiste. Ils se réarmèrent massivement et finalement
appliquèrent en Ukraine le vieil adage : l’attaque est la meilleure des
défenses.
2) La guerre (classique, non nucléaire) que les États-Unis mènent contre
la Russie par procuration dans le Donbass ne se déroule pas comme prévu puisque,
malgré les centaines de milliards d’armements donnés, l’armée de Kiev recule.
C’est la conséquence de leur déclin militaire, lui-même conséquence de leur déclin
industriel.
3) Les Russes ne sont pas isolés, mais soutenus militairement et
économiquement pas les pays des BRICS si bien qu’ils résistent à la guerre
économique que l’Occident a voulu leur imposer.
Il me semble que les déclarations guerrières
d’Emmanuel Macron, laissant entrevoir l’envoi possible de troupes françaises en
Ukraine pour affronter l’armée russe (en cas d’effondrement de l’armée de Kiev),
sont à usage franco-français. Macron n’enverra pas de troupes pour au moins les
deux raisons suivantes :
1) Nos soldats seront massacrés sur
place par les bombes planantes russes de plusieurs tonnes qui détruisirent la
forteresse d’Avdiïvka. Pour éviter notre destruction, Macron devrait
s’engager dans un conflit avec attaque directe de la Russie pour nous assurer
la supériorité aérienne, ce qui déclencherait la guerre générale en Europe.
2) Il serait seul à s’engager dans la
confrontation avec la Russie parce que les autres dirigeants européens pensent
que sauver le régime de Kiev ne vaut pas de risquer la destruction générale de
l’Europe.
Macron est conscient de cela, mais il continue ses postures
guerrières, ses rodomontades qui sont, en réalité, à usage intérieur ! Il a
besoin de capturer l’attention des Français, de rester le maître du jeu (cirque)
politique, de rester le centre du monde virtuel que fabriquent les médias de
propagande qu’il contrôle, et ce, d’autant plus que la situation politique de
la macronie est très dégradée. Tous les sondages montrent que Renaissance, son
parti de godillots, risque de subir une lourde défaite aux élections
européennes de juin qui seront l’occasion saisie par beaucoup de le sanctionner.
Eh oui : trop de mensonges, trop de promesses non tenues, pendant trop
d’années.
Tolzan @Aristide Merci, Aristide, de nous avoir éclairés parce que personne n’avait rien remarqué : Fergus est antisémite ! Heureusement que vous êtes là pour sauver l’honneur des commentaires. D’ailleurs, ne suis-je pas moi-même limite en écrivant celui-ci ?
Comme
leypanou, je me suis rapidement arrêté de lire cet article pour me replonger
dans "Le Grand Échiquier :
l’Amérique et le reste du monde" écrit par Zbigniew Brzenzinski qui fut l’un
des responsables américains qui définirent dans les années 90 la stratégie suivie
par les États-Unis pour maintenir leur domination sur Europe.
On comprend mieux ensuite les causes profondes de la guerre en Ukraine et
les responsabilités écrasantes de l’Amérique dans ce conflit.