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ticotico

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Je vis en Amérique Latine depuis 2015, d'abord parce que je m'y sens bien, entouré de gens excessifs et chaleureux, mais aussi parce que la France m'a lassé. Ce pays normalisé, pasteurisé, aspetisé, sécurisé, radarisé... ou la machine médiatico-industrielle décide chaque jour davantage de ce que nous devons penser, acheter, accepter... n'a plus grand chose à voir avec ce qui fût la patrie des idées nouvelles.
Le nihilisme néo-libéral est à l'oeuvre partout, mais la décadence du libre arbitre est plus atterrante en France qu'ailleurs. J'avais le choix entre rester et râler ou partir et respirer, d'accord, je râle encore un peu, mais au moins, je respire.

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  • Premier article le 03/08/2018
  • Modérateur depuis le 21/04/2020
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Derniers commentaires



  • ticotico ticotico 18 août 2015 08:40

    @CN46400
    Oui, bien sûr, la Revolucion est la façade derrière laquelle s’abritent les militaires qui contrôlent l’essentiel des activités rentables du pays. Les inégalités à Cuba sont aussi grandes que dans les pays capitalistes. 

    La conformité idéologique est devenue le passeport pour accéder à des miettes de pouvoir et s’assurer un revenu à peu près décent. C’est pour cela que les incompétents « conformes » constituent une grande partie des responsables d’entreprises ou d’administrations. 
    Il faut reconnaître que certains d’entre eux font preuve d’une remarquable virtuosité dans le maniement de la langue de bois... http://www.cubainformacion.tv/#
    Que les valeurs « révolutionnaires » de 1789 soient devenues une façade marketing pour vendre une démocratie factice, cela ne fait pas de doute non plus, mais les errements des uns ne peuvent justifier les erreurs des autres. 


  • ticotico ticotico 14 août 2015 15:34

    @oscar fortin
    Mon cher Oscar, non seulement je passe beaucoup de temps à Cuba, mais cela fait longtemps que je fréquente cette île. 

    Je suis allé a Cuba sans a priori, c’est la vie quotidienne qui m’a permis de comprendre le degré d’ineptie que subissent les cubains. La délation permanente ne me semble pas un acquis social indispensable, mais pourtant elle pèse sur la vie de chaque cubain qui à un moment où à un autre est forcément coupable, de délits aussi extravagants que d’héberger un cousin de province, d’acheter des pommes de terre ou d’essayer de maintenir sa maison à l’abri de la pluie.
    Il y a bien sûr la solution qui consiste à attendre que les matériaux soient disponibles autrement qu’au marché noir, mais beaucoup ont tenté l’expérience et se sont retrouvés avec un tas de ruines pour logement.

    Tout n’est pas dramatique à Cuba, d’ailleurs, en ces temps de mondialisation mondiale, un pays qui a su garder sa culture, cela mérite le respect. La capacité de ce pays à former des médecins de qualité le mérite aussi, mais ceux qui partent en mission ne le font pas dans le seul but d’exporter les valeurs de cette révolution. Ils le font avant tout pour améliorer leurs conditions matérielles d’existence... quitte à ne pas revenir au pays.

    La « Revolucion » est depuis plus longtemps une façade, dans mon quartier les réunions de ses supporters sont de plus en plus épisodiques et la moyenne d’âge des participants laisse supposer qu’ils avaient 20 ans en 1959. Raul n’essaie même plus d’organiser de grandes mobilisations populaires, comme son frère y parvenait encore il y a 10 ans. 

    Je connais là bas des gens de milieux assez différents (oui, il y a des classes sociales) et ceux qui sont le plus haut placés dans le système « préparent l’avenir » depuis longtemps, le plus souvent en ayant investi dans de petits commerces à vocation touristique (restos, casas...).

    C’est un spectacle navrant de voir un peuple qui consacre l’essentiel de son temps et de son intelligence à détourner les ressources auxquelles ils ont accès dans leur travail pour apporter des conditions d’existence décentes à leur famille. Aujourd’hui, aucun cubain ne peut manger, s’habiller et se loger s’il se contente de ses revenus officiels. 
    Il n’y a pas que cela, bien sûr, il y a aussi l’argent envoyé par les exilés. Cette façon d’envisager la survie économique est en phase avec celle du gouvernement qui échappe à la faillite grâce à l’aide du Venezuela. 
    Le rapprochement actuel avec le diable américain est une preuve du pragmatisme de Raul, la manne vénézuélienne étant menacée, les chinois n’étant pas des philanthropes... il ne reste que l’option américaine pour éviter au pays de sombrer...
    Pourquoi mon regard serait différent du vôtre ? Cela me semble un grand mystère qu’on puisse aller à Cuba sans comprendre que la réalité y est bien différente de celle présentée dans les médias d’état.
     


  • ticotico ticotico 14 août 2015 13:46

    D’accord, il m’est arrivé d’écouter certains de ses discours, ceux qu’il soignait le plus, c’est à dire ceux prononcés sur les tribunes internationales, et de trouver qu’il était un excellent analyste des rapports de force dans le monde.... MAIS... le brillant analyste est apparemment un Fidel bien différent de celui qui a fait du Cuba d’aujourd’hui un capharnaüm dont la plupart des habitants sont convaincus qu’une vie meilleure passe par l’exil. 

    Son « omniscience » jamais contredite par un entourage de larbins a généré un monde absurde, où la corruption est généralisée, où l’incompétence des dirigeants est la norme... je sais de quoi je parle, j’habite à Cuba une bonne partie de l’année. 
    Il a inventé beaucoup de choses dont la dictature discrète, pas de répression sanglante, mais un étouffement constant, très bien décrit dans « le retour à Ithaque », film récent basé sur un scénario de Leonardo Padura. Il est certain qu’à sa mort presque tous les cubains vont le pleurer sincèrement, mais les mêmes vont aussi se réjouir de la fin d’une ère. J’espère que malgré l’accumulation d’erreurs du barbu, le peuple cubain ne se jettera pas dans les bras du diable américain, mais j’en doute, ils sont très nombreux à penser que rien ne saurait être pire que ce qu’ils ont vécu depuis 55 ans.


  • ticotico ticotico 7 mars 2015 22:43

    ça fait plaisir de lire un truc qui raconte ce pays vu avec des lunettes sans filtre idéologique... Ni miracle éclairant le monde, ni désastre absolu... Pour y avoir passé plusieurs années (et de plus j’ai l’intention d’y retourner pour longtemps) je sais qu’à Cuba les problèmes graves ne sont pas faciles à voir, de plus les cubains n’aiment pas trop en parler.

    La culture, c’est clair, fait partie des rares réussites du pays, la médecine ne fonctionne pas trop mal, mais quand on va voir un médecin à l’hôpital à la fin d’une matinée de consultation, son bureau déborde de tous les « cadeaux » faits par les patients qui savent que sans ces petits dons le résultat n’est pas aussi efficace.... l’éducation est sur la mauvaise pente depuis une quinzaine d’années, tous les parents cubains que je connais font suivre des cours du soir (au black, bien sûr) à leurs enfants.

    Mais le problème de fond est que la corruption a totalement envahi le pays... obtenir un poste de direction à Cuba, c’est comme gagner le droit de détourner... rares sont ceux qui y résistent, vu qu’un salaire moyen (même de directeur) paye à peine la moitié de ce qu’il faut pour vivre. L’un des cas les plus remarqués était un directeur d’hôpital de la Havane qui avait détourné un million de dollars... il s’est fait arrêter devant tout le personnel... A côté de ça, il y a tous ces travailleurs qui ne s’en sortent pas avec leur salaire et vivent en permanence tiraillés entre la nécessité de ramener à manger à la maison et la crainte de passer quelques années en prison. 

    L’appartenance à une petite élite ou aux chiens de garde du régime aide quand même à vivre, les militaires voient leur fidélité achetée à coup de voitures chinoises toutes neuves pendant que les cubains de base (« cubano de a pie » dit-on... comme quoi l’accès à un mode de transport est un signe) voient leur maison s’écrouler progressivement et que le seul intérêt que leur témoigne le gouvernement est d’envoyer des cohortes d’inspecteurs qui se contentent de suivre la dégradation des bâtiments jusqu’au jour où ils déclarent la maison inhabitable et envoient ses habitants dans de tristes « albergues », sortes de refuges provisoires surpeuplés. 

    Tout ça, on a du mal à le voir quand on reste quelques semaines... Ce n’est pas parce que le capitalisme financier détruit tout ce qu’il touche que l’état cubain devrait être exonéré pour l’incompétence qui règne à peu près partout où il a le contrôle. Depuis des années, la grande majorité de ce qu’on trouve dans les magasin de la Havane vient d’ailleurs, Cuba ne produit à peu près plus rien. Même les poulets viennent du Brésil (mais aussi massivement des USA) l’huile est argentine, même le riz, production qui devrait être nationale est importé à 50 %... http://www.rutadearroz.com/noticias/val/2417/val_s/95/cuba-acepta-importar-300000-toneladas-de-arroz-vietnamita-en-2015.html
    Les récoltes de sucre catastrophiques de ce début de siècle (on est revenu au niveau de 1905 !) sont en large part causées par la désorganisation et l’incompétence, genre on se rend compte qu’il faut réviser les machines la veille du jour où elles devraient être en service...

    Il est donc d’autant plus remarquable que ce pays reste un endroit où les gens restent joyeux et ont envie de rire de tout. Je me rappelle en décembre 2012, alors qu’une rumeur de fin du monde liée au calendrier Maya agitait les esprits trop captivés par internet, une jeune cubaine vivant à l’étranger, de retour au pays demande à sa famille si cette crainte existait dans le pays, une vieille tante avait répondu « Oh, tu sais, ici, ça ne nous inquiète pas, la fin du monde a déjà eu lieu... »


  • ticotico ticotico 23 février 2014 18:53

    Comment peut-on être Salim Lamrani ?

    Ah, que j’aimerai, une heure, une heure seulement, entrer dans l’esprit de ce brillant zélateur du régime cubain.

    Si j’organise un championnat du monde de mauvaise foi, je ne l’invite pas, il faut laisser une chance aux autres. Ici, il répond à une question que personne ne se pose, à savoir « la femme est-elle traitée différemment de l’homme à Cuba ? »

    Je suis entièrement d’accord avec lui, il n’y a pas de différence de traitement. 

    Après, là ou lui voit le bonheur de vivre dans un paradis socialiste, n’importe qui non muni d’oeillères verra une accumulation de dysfonctionnements qui ferait rire si cela n’était pas si tragique.

    D’ailleurs, les cubains eux-mêmes en rient quand même, voici un exemple qui vient de Cuba http://www.youtube.com/watch?v=Lek1wCbBIrg
    Ce monologue souligne que le vrai apartheid à Cuba n’est pas entre hommes et femmes, mais entre cubains et étrangers, même s’il a été adouci, il n’est pas supprimé. Essayez par exemple d’aller à Cayo Levisa avec un ressortissant cubain...

    Les exemples que donne Mr Lamrani montrent, d’une part que le népotisme ambiant à Cuba accorde des places aussi bien aux fils qu’aux filles de dirigeants mais aussi que les « avantages » qu’il liste sont parfois de graves inconvénients.
    Je connais une jeune mère de famille à Cuba, son congé maternité longue durée avec maintien du salaire est une mascarade. Comment peut-on gagner de l’argent à Cuba si l’on ne peut plus accéder à son lieu de travail ?




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