@Nick Corey
De mon côté, à part Leroi-Gourhan et votre article, j’ai beaucoup moins lu que vous.
L’imagination a quartier libre chez l’anthropologue pour relier entre eux des vestiges très éloignés les uns des autres, et je trouve Leroi-Gourhan à la fois fécond et honnête dans cet exercice. Il a fait des livres brefs et très accessibles.
La sacralisation de la pensée m’ayant toujours agacé, quel plaisir de suivre son enquête sur la migration dans le cerveau humaine des fonctions de contrôle de la main et du visage. Pour reposer vos yeux de la lecture, vous pouvez l’écouter là.
S’intéresser à ce genre de travaux n’implique pas d’être déterministe. Les fossiles nous offrent des questions plutôt que des réponses. Je n’ai pas retrouvé le passage particulier de votre texte qui m’a rappelé « le geste et la parole ». S’il y a bien des zones cérébrales distinctes dans lesquelles s’élaborent les gestes (l’économique) et la parole (le culturel), ces zones sont voisines et historiquement liées.
E.Todd se livre pas mal sous le processus d’intellectualisation de surface. Il y a sûrement chez lui le souci constant de comprendre ses origines, qui peut lui faire écrire l’histoire dans un sens favorable à sa lignée. Je le fréquente trop peu pour l’avoir vu aborder de front la question de la religion. La relation entre l’église et le pouvoir est tellement différente en France et en Angleterre ...
Je me demande si la Russie marxiste n’était pas destinée à tomber dans les mains d’un ex-séminariste : la pratique de l’auto-critique utilisée comme instrument de domination, comme un prêtre pervers userait de la confession pour s’allier au pouvoir.
La religion 2.0 pourrait émerger si on mettait l’ordinateur à sa place, celle de serviteur. C’est un autre débat ...
Imaginez par exemple que les lanceurs d’alerte puissent nous dire directement ce qu’ils savent sur l’épidémie en cours, son origine, son traitement, au lieu d’être contraints pas les pouvoirs en place, qui n’ont rien du bon berger, de policer leur discours.