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Commentaire de Octave Lebel

sur La banalité du mal et du mensonge


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Octave Lebel Octave Lebel 25 avril 11:22

Semer pas à pas les graines d’un fascisme aux couleurs du XXI°.

(déjà posté mais malheureusement d’une actualité permanente).

Ne verra pas qui ne veut pas voir. Ne dira pas qui espère en douce un petit ou grand bénéfice pour sa maison. Un fascisme aux couleurs du XXI° de moins en moins décomplexé en préparation qui n’est pas tout à fait celui que l’on croit.

Il ne faut pas craindre le fascisme brandi comme un épouvantail au second tour d’une présidentielle pour gagner par deux fois par défaut quand l’adversaire ainsi stipendié a été de toute façon lui-même battu par l’abstention massive par deux fois aussi (le nombre d’abstentions au second tour ayant été largement supérieur à celui de son score où il a juste récupéré ce que perdait Macron). Il ne faut pas craindre le fascisme ainsi brandi qui accompagne ce genre de comédie en cherchant à dévoyer et instrumentaliser nos réflexes civiques.

 

Il faut plutôt craindre les méthodes qui nous habituent à des pratiques et références mises au goût du jour qui nous y préparent et y conduisent pas à pas lorsque ces dénonciateurs de circonstances électorales les mettent résolument, méthodiquement et avec persévérance à leur service quand ils craignent l’expression et le débat démocratique et s’appliquent à tenter de faire taire opposants et adversaires. Chacun a pu voir l’escalade commencée depuis Sarkozy contre les syndicats jusqu’à un Macron qui à peine élu lançait 17 perquisitions à l’encontre d’un adversaire reconnu finalement innocent puis déployait ses prouesses vis-à-vis des mouvements sociaux pour nous emmener ensuite dans un niveau de propagande médiatique fondée sur l’intimidation et la disqualification de toute parole non conforme encore jamais vue en dehors des guerres affectant notre territoire. Et cela continue de plus belle avec chacun des événements internationaux en cachant ou disqualifiant tout une partie des éléments de compréhension.

Il faut plutôt craindre un fascisme rampant , aux apparences soft, en costumes et tailleurs de marque, à la diction châtiée. Un philosophe, éphémère ministre de l’Éducation Nationale a recommandé que l’on tire au fusil sur les gilets jaunes, un autre de plateaux médiatiques, Enthoven dont l’épouse dirige France Inter a dit qu’entre LFI et le RN, il fallait choisir le RN. Un fascisme en préparation dans lequel l’extrême-droite sert simplement d’adjuvant, un fascisme à la dangerosité trompeuse et pernicieuse. En raison des moyens modernes de surveillance et des effets de meute des réseaux sociaux manipulables à l’envie. En raison de la sophistication des techniques et matériels mis à la disposition de la violence dite légitime et ce n’est pas fini. Faut-il rappeler le contrôle des médias et instituts d’opinion par des oligarques et le service public en soumission au pouvoir ? Une démocratie exigeante et renforcée est plus que jamais d’actualité. Notre vigilance et lucidité et implication aussi. La force de ces gens, c’est notre ignorance, notre attentisme et le retard de nos prises de conscience et bien sûr le contrôle qu’ils ont sur les médias et les instituts d’opinion dont les contenus nous sont imposés sans échappatoire.

 

Chaque semaine de cette campagne électorale aurons-nous droit dans la dernière ligne droite à de nouvelles tentatives ? Avec des effets de dramatisation ? Le secrétaire général de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, vient d’être condamné ce 18/04 à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » en raison… d’un tract de l’UD CGT appelant à la paix à Gaza. Un préfet vient de décréter un arrêté d’interdiction de la conférence de Mélenchon et Rima Hassan ce 17 puis 18 avril. Deux censures en deux jours et une manif statique finalement arrachée par ceux qui ne plient pas facilement. Les motifs indiqués sont d’un délire sans précédent en ce qu’ils reprennent les arguments de l’extrême droite. Où va la démocratie quand le refus d’un génocide est considéré comme apologie du terrorisme ou motif de censure ? Tous ceux qui protestent sont jugés coupables. Déjà le 10 avril à 15 heures, la présidence de l’Université de Rennes 2 avait annoncé l’interdiction de la conférence prévue avec Emma Fourreau, co-animatrice des jeunes Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie, prévue à 18 heures. Et maintenant la responsable du groupe parlementaire LFI convoquée par la police dans la continuité de ces manœuvres...

 

 


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