@njama
Nous ne parlons pas du monde mais de l’extension des bases militaires de l’OTAN en Europe vers l’Est et il convient de comparer avec l’extension des bases militaires russe vers l’Ouest.
Voici la liste des bases militaires russes que je connais :
- Tartous : base
navale militaire russe en Syrie.
- Hmeimi :
base militaire
aérienne russe en Syrie.
- Sébastopol :
base navale militaire russe située en Ukraine-Crimée.
- Guioumri :
base russe en Arménie qui a ouvert deux « positions d’appui »
dans le sud du pays, à la frontière avec l’Azerbaïdjan.
- Bambora et
Gudauta : deux bases militaires aériennes russes placées sur le territoire
géorgien. En fait la Russie considère qu’il s’agit de l’Abkhazie qu’elle considère
être un territoire indépendant.
- Otchamtchira :
base militaire navale russe également sur le territoire de la Géorgie-Abkhazie.
Elle est donc au bord de la Mer Noire, en eaux peu profondes.
- La
Biélorussie (ou Bélarus), en principe, n’héberge pas de bases militaires russes
mais nous savons tous que Poutine y a massé des troupes en grand nombre quand
il a décidé d’envahir l’Ukraine.
Je maintiens qu’il n’y a eu qu’une seule extension vers l’Est des bases de l’OTAN depuis que Poutine ne file plus le grand amour avec les dirigeants américains. Il s’agit de l’extension de 2004. Poutine n’a d’ailleurs pas protesté en 2004. C’est seulement à partir de son discours du 10 février 2007 qu’il commence à parler des extensions de l’OTAN vers l’Est. Il dit :
« Eh bien, on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des « bases américaines légères avancées » de 5000 militaires chacune. »
C’est dans ce discours que pour la première fois il invente l’histoire des promesses non tenues. Il dit :
"Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux
après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On
l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes
présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des
paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de
l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mars 1990 : « Que nous soyons prêts à
ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la
RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité ».
Où sont aujourd’hui ces garanties ?«
Il ne s’agissait pas de promesses pour l’avenir mais d’un constat de la situation du moment. Je rappelle qu’en 1991 l’OTAN a refusé l’adhésion des pays d’Europe de l’Est qui en faisaient la demande.
Vous trouverez l’intégralité du discours du 10 février 2007 de Poutine ici.
Dans ce même discours, il est aussi question de l’extension des bases russes vers l’ouest. Voilà ce que dit Poutine :
»Les pays de l’OTAN ont ouvertement déclaré qu’ils ne ratifieraient pas
le Traité, dont les dispositions relatives aux limitations dans la zone
des « flancs » (déploiement sur les « flancs » d’un certain nombre de
forces armées) tant que la Russie ne procéderait pas au retrait de ses
bases de la Géorgie et de la Moldavie. Le retrait de nos troupes de la
Géorgie est en cours et ce, à un rythme accéléré. Tout le monde sait que
nous avons déjà réglé ces problèmes avec nos collègues géorgiens. Quant
à la Moldavie, on y trouve pour le moment une formation de 1 500
militaires chargés de maintenir la paix et de protéger les entrepôts de
munitions qui y subsistent«
A ma connaissance les bases russes en Géorgie et en Moldavie sont toujours en place. Voir notamment à ce sujet la Wikipédia qui dit :
»Actuellement, la fédération de Russie détient un nombre indéterminé de soldats en Transnistrie, un État séparatiste non reconnu dont le territoire est reconnu internationalement comme faisant partie de la Moldavie. Cette présence militaire russe remonte à 1992 (...) Aujourd’hui, le gouvernement moldave
considère la présence de troupes russes en Moldavie comme illégitime et
a appelé à leur retrait et à leur remplacement par des forces
internationales. La Russie s’y est toutefois opposée."