@Jean Dugenêt
Bonjour,
Tout d’abord, je suis surpris de votre
intervention ici, vu que vous aviez affirmé, quelques années en arrière, ne
plus vouloir échanger avec moi, après m’avoir rangé dans la catégorie honnie
des « staliniens » !
Mais je lis néanmoins votre post, où
je relève cette phrase :
« Le peuple Ukrainien a été agressé par cette armée étrangère.
Ce peuple est composée de quelques gros capitalistes (oligarques) qui ont
rassemblé récemment d’immenses fortunes par des méthodes mafieuses.
Quelques-uns de ces oligarques ont mis en place le président Zélensky. »
Phrase
peu claire, s’il en est… Un peuple « composé d’oligarques » est déjà
un concept assez original, mais vous dites plus loin qu’ils ont « un
niveau de vie bien inférieur à celui des français ».
Un peuple
d’ « oligarques pauvres » en quelque sorte !!! Encore plus
étrange…
Quoi
qu’il en soit, ils ont vraiment élu Zelensky presque
« démocratiquement », si l’on fait « abstraction » du fait
que la population du Donbass ne s’est pas exprimée dans cette élection, même
avant l’intervention russe, donc, du fait de son « séparatisme ». Et
les ukrainiens ont donc malgré tout élu Zelensky en vue d’une solution de paix,
qui passait donc par l’application des accords de Minsk.
Or ce
n’est pas du tout ce programme qu’il a appliqué, mais bien un processus de
nouvelle escalade dans ce conflit du Donbass.
Il est
donc clair que Zelensky ne représente pas l’intérêt du peuple ukrainien, mais bien
plutôt celui de ses commanditaires occidentaux, même s’il arrive encore à
manipuler l’opinion de son pays, en partie par la contrainte et la peur, d’ailleurs.
Vous
parlez de « colonisation » mais l’Ukraine actuelle n’existe
précisément que comme colonie des puissances occidentales, et non pas comme
nation indépendante. Et cela depuis le Maidan, en 2013, même si les manipulations
occidentales avaient déjà commencé bien avant.
De son
côté la Russie a sans doute bien des défauts, en partie soulignés et critiqués, plutôt constructivement, par Prigogine, mais présente cette caractéristique
exceptionnelle, voire même, carrément unique, pour une grande nation, d’être
indépendante, et surtout économiquement, autant qu’il est possible de l’être
dans le monde actuel.
Dès 2014
le conflit en Ukraine, après la reprise de la Crimée par la Russie, a été un
moyen pour l’Occident de tenter de briser l’économie, et donc l’indépendance de
la Russie.
Dès l’entrevue
Biden-Poutine à Genève, en Juin 2021, il apparaissait déjà assez évident que l’Occident, sous
la houlette de Biden, ne donnerait pas à la Russie les garanties de sécurité
raisonnables qu’elle demandait, et qu’elle se proposait malgré tout de négocier,
ce qui incluait donc la question ukrainienne, tant pour le Donbass que pour le
statut de la Crimée.
C’est à
ce stade que le conflit aurait pu réellement être évité. Néanmoins, la Russie a
encore tenté de négocier, notamment l’application des accords de Minsk.
Partant d’un
conflit en apparence local, c’est donc bien d’une confrontation géopolitique à
l’échelle continentale et même mondiale, vu l’implication US essentielle, qu’il
s’agit.
Mais,
comme le titre l’indique, ce n’est donc pas le sujet de cet article, qui a
simplement pour but de faire le point sur l’évolution du rapport de forces sur
le terrain, en tenant compte, évidemment, des implications politiques les plus
immédiates.
Luniterre