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Commentaire de Et hop !

sur De l'avantage fondamental de la Tradition juive sur celle chrétienne - (perspective anthropologique dans le monde occidental)


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Et hop ! Et hop ! 12 mai 2022 20:25

@JPCiron

Tous les scientifiques qui croient à l’unicité et à la permanence des lois de l’univers, croient en Dieu. C’est l’hypothèse première de la science occidentale : le monde est régi par des lois, il est créé par des lois physiques, chimiques, astronomiques, ces lois apparaissent avant l’origine du monde et continuent de régir tout ce qui se passe ou ne se passe pas jusqu’à la fin des temps. L’homme qui est écrasé par un autobus est tué par les lois de la physique, donc par Dieu, elles ne sont ni méchantes ni bonnes, elles sont efficientes, elles peuvent faire le mal ou le bien, sans qu’il n’y ait de méchanceté. En ce sens, il est faux de dire que puisque c’est Dieu qui voulu tout ce qui arrive, il est la cause de tous les malheurs, donc il n’est pas infiniment bon. Si faute il y a, c’est l’inattention du piéton ou du conducteur du bus.

La loi de Darwin entre dans ce cadre, sauf qu’elle renverse l’orde morale puisqu’elle pose que c’est le mal, la guerre, l’égoïsme qui produisent l’amélioration. (Elle reprend d’ailleurs pour commencer le présupposé de l’époque moderne selon lequel il y a un progrès en tout, tout ce qui est nouveau est meilleur que ce qui est ancien. Avant les Temps modernes, on considérait dans l’Antiquité et au Moyen-äge que l’histoire était une longue décadence, les lois, les monuments, les poésies, les textes, les héros avaient atteint une perfection et une beauté inégalable, l’Âge d’or était suivi par l’Âge de Bronze, puis l’Âge du plomb, il n’y avait pas progrès mais corruption des oeuvres des anciens, pour parler comme maintenant, il y avait une sorte de loi de l’anthropie culturelle.)

Evidemment c’est faux : on le voit bien avec le Darwinisme social, ce n’est pas l’égoïsme, la cupidité, la paresse, la violence qui améliorent les sociétés, ils améliorent le pouvoir des personnes immorales, et c’est au contraire le dévouement, le sacrifice de l’intérêt individuel au bien commun, voir au souverain bien, qui améliore les sociétés, ce sont tous les héros qui ont sacrifié leur vie à accomplir leur devoir avec générosité, qui a fait les grands inventeurs, les grands artistes, les grands sages, les grands poètes, les grands juristes, les grands ingénieurs, c’est leur sens de Dieu qui a rendu leurs oeuvres fécondes, c’est leur divinité qui les a rendues sublimes et universelles. 

Une autre question est de savoir si ce concept en question, je veux dire celui de Dieu comme principe unique de création de l’univers, communique avec les hommes, si il y a une révélation, si les hommes sont le but de la création, ou du moins ce qu’il y a de plus perfectionné dans la création. Là beaucoup de scientifiques ne sont pas d’accord, ils considèrent que les lois ne sont pas révélées, données, mais conquises, arrachées à l’apparence du monde.

Il y a dans la Bible un indice qui définit Dieu : au commencement était le Verbe, et le Verbe s’est fait chaire, qui permet de définir le principe essentiel de la divinité : la parole, le langage, la loi, et les concepts contemporains de communication, d’information. Il y a un second indice qui définit le rapport spécial entre Dieu et l’homme, il le crée à son image, donc il lui donne en plus des autres créatures, ce qui lui est spécifique. Qu’est-ce qui distingue l’homme des autres animaux : la parole, le langage articulé, la capacité de représenter le monde par des concepts, de les mémoriser, de les transmettre. Toute sa supériorité sur les autres animaux vient de là.

Dès lors, on peut penser que Dieu a créé l’homme quand il a donné à une espèce animale qui existait déjà, ce qui le définit lui-même, le Logos. L’homme ne serait pas né par une évolution et un perfectionnement graduel, mais par un saut qualitatif, l’acquisition du langage articulé qu’aucun autre animal ne possède. Donc l’homme, ou plutôt l’humanité d’une certaine race de singes aurait bien été créé d’un coup.

 Le langage existe de façon indépendante des individus, chacun l’apprend, mais il ne le créé pas, il le trouve déjà entièrement constitué, il n’a aucune influence sur lui, ou alors très minime en l’actualisant, en pensant et en parlant avec ; il existait avant notre naissance, il existe en-dehors de nous, il continue d’exister après, il existe sans nous, il est beaucoup plus vaste que ce que nous arrivons à en maîtriser, son fonctionnemment et son efficience sont un mystère insondable. Le langage n’est pas seulement le voccabulaire et la grammaire d’un langue, ce n’est pas seulement la manière de dire, c’est tout ce qui s’est dit dans cette langue et tout ce qui s’est sû, et tout ce qui a été ressenti avec cette langue, c’est tout le savoir. Chaque individu n’en possède et n’en habitre qu’une toute petite partie. Le langage n’est pas seulement vebal, il est aussi figuratif, musical, gestuel, culinaire, décoratif,... Il comprend tous les arts et tous les folklore d’une civilisation donnée, toutes ses représentations, toutes ses recettes techniques, toute son efficience.


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