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Commentaire de bakerstreet

sur L'illettrisme ! un ennemi à combattre !


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bakerstreet bakerstreet 26 juin 2014 01:11

Igsa, vous mélangez tout avec un tel plaisir, que l’on hésite à faire un galette avec ces drôles d’ingrédients.

La simplicité, du lait ribot et une galette de sarrasin , c’est aussi bien !

« Ne oar lenn ha skivan nemet war un tamn bara hag eur grampouezhenn »
Disait on dans le temps. 

Ce qui voulait dire en bon français :
« Il ne sait lire et écrire que sur un bout de pain et une crêpe ! »

Un peu d’humour, mais qui discréditait la personne bien plus qu’un zéro pointé. 
Cela me rappelle aussi d’ailleurs certains passages de « guerre et paix », de Tolstoï : Le français est à l’époque si usité à la cour impériale, qu’un type ne maîtrisant pas parfaitement la langue de Molière se fait moquer par les autres.

Car c’est la gloire qu’on accorde à une langue et son prestige, qui sont les meilleurs instituteurs. Voilà une des raisons pour laquelle de pauvres petits domestiques se faisaient gloire d’apprendre les temps du subjonctif autrefois, et apprenaient même le français parfois tout seuls dans un livre religieux, en gardant les vaches. 

Voilà pourquoi maintenant un instituteur pour 100 gamins, parvient à faire des miracles, même étant seul dans une classe de cent élèves, même s’il n’y a ni chaises ni tables. 

Bien sûr, cela se passe en Asie, au Vietnam, aux Indes, des pays qui parviennent au fait des statistiques, au niveau international. 
Les profs là bas, qui n’ont pas de master, ne se préoccupent pas c’’est vrai de considération, ( une euphémisme pour exiger la revalo du cheminot....) mais l’ont d’emblée, par le prestige de leur fonction. 

Je suis collectionneur de cartes postales, que je préfère anciennes. Souvent elles ont bien plus de cent ans. Si j’aime l’image, j’aime aussi beaucoup le texte qui se trouve derrière. 
On écrivait beaucoup à l’époque. La seule forme d’échange, qui évidemment développait l’art épistolaire, et le sens de l’observation autant que celui de l’analyse. 

Si l’on trouve évidemment des fautes d’orthographe, on est troublé en tout cas par la manière et le soin que des gens très simples, et visiblement possédant peu d’instruction s’applique à mettre dans leurs missives. 
Une sorte de transcendance, qui les fait faire effort peut être pas vers une ambition littéraire, mais la volonté de bien écrire, afin d’être bien jugé. 

En dehors des chiffres, et des froides statistiques, avec pourtant des évidences liés à un socle scolaire bien plus à priori modeste, ces hommes du passé, courageux, curieux, sont utiles à étudier, pour nous questionner aujourd’hui, sur nos aptitudes, et nos ambitions. 

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