• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de François-Ferdinand De la Friche en Souche

sur Comment peut-on être capitaliste ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Je pense que limiter ou définir le système actuel à la fois Global et tendant au Total par des termes tels que capitalisme, libéralisme ou matérialisme : ne fait que le renforcer en fait : me vient cette pensée (dont je ne retrouve plus la source) mais où lorsque Dieu demande à Adam de nommer les choses et les créatures du Monde, il lui permet dans le même temps d’acquérir un pouvoir sur ces choses et créatures : sur le Monde : être capable de nommer  quelque chose c’est acquérir une forme de pouvoir sur elle. Or il semble que nous vivions une période où il devienne de plus en plus difficile de nommer quoique ce soit : sans doute l’Instantanné et l’Immédiat ne permette plus la réflexion : qui ne se conçoit que dans le Temps.

Or le système actuel me semble autant bâtard qu’hybride : capitaliste parfois mais bien loin du capitalisme rhénan avec ses murs de brique, ses machines, etc…tend nous ne faisons que tendre de plus en plus vers le Virtuel nous séparant autant du Réel que du Matériel, de la même manière usons-nous du terme libéralisme mais dans le même temps le système actuel ne fait qu’accroître le Contrôle sur l’individu, réduisant à néant les concepts même de démocratie ou liberté individuelle tant les individus sont soumis de plus en plus à un Conditionnement via cette anti-culture de contrôle se développant sans cesse ; de fait l’individu ne peut être conçu libre que si c’est sa singularité qui le conduit et motive et non pas des particularités issues d’un conditionnement constant et débutant dés son plus jeune âge ; enfin Matérialisme : oui en quelque sorte mais Désirisme me semble être plus juste : tend les comportements actuels ne semblent avoir aucune finalité et simplement issus de réflexes pavloviens conformes au conditionnement constant et massif : quelque part le Matérialisme accepte la notion de finalité : le consumérisme, le désirisme me semblent n’avoir ni but ni fin : une quête perpétuelle aussi absurde que les supplices des enfers grecs.

Un fait encore plus étrange est à noter et qui me semble typique et propre à ce système global et total et somme toute différent des sociétés capitalistes traditionnels est que plus la richesse mondiale augmente, moins nombreux sont ceux qui se la partagent : alors donc paradoxe ou processus normal ?

Il est en effet intéressant de noter que les possédants sont de moins en moins nombreux alors que de plus en plus de travailleurs eux de plus en plus pauvres produisent de plus en plus de richesse(s).

Une question : peut-on dire pour justifier la situation actuelle que toute société, toute époque a connu ce type de pyramide sociale où riches et/ou possédants sont toujours une minorité face à une majorité de pauvres ? de fait, la réponse est non : notre époque n’a rien de commun avec le Passé : cette répartition aberrante des richesses produites tout comme la pauvreté massive et exponentielle qu’elle produit ne relève aucunement d’une mécanique naturelle : ce n’est pas la rareté qui en est la cause mais bel et bien une mécanique imposée par les élites économiques à l’ensemble du Monde : cette aberration socioéconomique ne résulte ni de la rareté, ni de la nécessité mais bel et bien de la volonté des castes supérieures, de leurs intérêts, de leurs priorités imposés à l’ensemble du marché global : notre Monde et du principe moteur de ce système global et total : à savoir une mécanique d’exclusion/fragmentation autant à l’échelle locale qu’à l’échelle globale.

L’Humanité se compose dés lors d’une infime minorité de tout-puissants ubiquistes,  disposant et jouissant d’une puissance financière supérieure à celle de la majorité des pays du monde, spéculant sur tout et rien à la manière de démiurges capricieux ; alors que plus bas sur Terre, des millions d’hommes et de femmes, d’enfants grossissent jour après jour des flots de migrants déracinés par les guerres, les famines, les épidémies, errant sans trouver une terre où s’installer et vivre décemment...dans ce monde qu’une minorité de l’Humanité redessine pour l’ensemble des hommes.

La seule image qui vienne est d’ordre biblique : genèse bis ou terra-forming. 

Si nous sommes à même de décrire avec suffisamment de critères reconnaissables les périodes historiques qui nous ont précédés en évoquant Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age, Renaissance,etc...

quel portrait dresser de notre époque ? Nos sociétés sont-elles post-modernes, post-industrielles quand bien même la majorité de l’Humanité vit dans des pays sous-développés, pré-industriels,etc...vivons-nous la Fin de l’Histoire ? Alors que la plus grande partie de l’Humanité écrit encore son Histoire ? Pouvons-nous résumer notre période avec pour seule perspective les sociétés occidentales ? Il semblerait que non tant notre monde est éclaté, fragmenté, hétérogène, tant la mondialisation ne fait qu’accélérer cette mécanique d’éclatement, de fragmentation : l’Histoire continue, quand bien même nos sociétés semblent figées dans la « démocratie libérale » et l’économie de marché.

On ne peut que un : constater la double révolution technologique et informatique toujours en marche, et de deux la consécration de la suprématie des pouvoirs économiques et financiers qui ont renvoyé Politique et pouvoir politique dans la catégorie Mythes&Folklorr : de ce constat découle la disparition progressive et programmée des Etats-Nations, soit par absorption dans des entités fédérales ou transnationales, soit par dissolution économique et/ou politique. Les conséquences logiques sont l’accroissement des conflits, la montée des nationalismes et intégrismes, replis identitaires et/ou communautaires, désintégration des territoires et des cultures.

En allant plus loin, le Marché-Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent, redessine les sociétés, redéfinit les rapports sociaux, et consacre la concentration/captation/contrôle de la richesse ou des richesses entre les mains d’une infime minorité de l’Humanité : conséquence directe : tensions et clivages sociaux croissants, insécurité sociale suivant une courbe exponentielle, chômage, précarité et pauvreté massifs à l’échelle locale. A l’échelle mondiale, dépeuplement, exodes et exils de millions de personnes, hémorragie humaine achevant tout espoir de relève économique dans des pays « sinistrés » sous tout point de vue.

Donc, pour résumer la mondialisation prétendument économique influe sur touts les domaines, toutes les composantes sociales, culturelles, économiques et politiques, procédant en une mécanique de désintégration/déstructuration, déculturation/destruction, dépeuplement/migration, et enfin réaménagement/reconstruction économique, politique, sociale, culturelle... la seule question est : y’a-t-il une logique ? il semble qu’à chaque crise le Contrôle se renforce et que plus le Désordre s’accroît plus le système se renforce : à l’évidence c’est là la nature même de ce système se constituant peu à peu en un totalitarisme opérant à la manière d’un système religieux sous ces trois dimensions principales : Croyance, Contrôle, Conditionnement.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès