Je pense que limiter ou définir
le système actuel à la fois Global et tendant au Total par des termes tels que
capitalisme, libéralisme ou matérialisme : ne fait que le renforcer en
fait : me vient cette pensée (dont je ne retrouve plus la source) mais où
lorsque Dieu demande à Adam de nommer les choses et les créatures du Monde, il
lui permet dans le même temps d’acquérir un pouvoir sur ces choses et créatures :
sur le Monde : être capable de nommer quelque chose c’est acquérir une forme de
pouvoir sur elle. Or il semble que nous vivions une période où il devienne de plus en plus difficile de nommer quoique ce soit : sans doute l’Instantanné et l’Immédiat ne permette plus la réflexion : qui ne se conçoit que dans le Temps.
Or le système actuel me semble
autant bâtard qu’hybride : capitaliste parfois mais bien loin du capitalisme
rhénan avec ses murs de brique, ses machines, etc…tend nous ne faisons que
tendre de plus en plus vers le Virtuel nous séparant autant du Réel que du
Matériel, de la même manière usons-nous du terme libéralisme mais dans le même
temps le système actuel ne fait qu’accroître le Contrôle sur l’individu,
réduisant à néant les concepts même de démocratie ou liberté individuelle tant
les individus sont soumis de plus en plus à un Conditionnement via cette
anti-culture de contrôle se développant sans cesse ; de fait l’individu ne
peut être conçu libre que si c’est sa singularité qui le conduit et motive et
non pas des particularités issues d’un conditionnement constant et débutant dés
son plus jeune âge ; enfin Matérialisme : oui en quelque sorte mais
Désirisme me semble être plus juste : tend les comportements actuels ne
semblent avoir aucune finalité et simplement issus de réflexes pavloviens
conformes au conditionnement constant et massif : quelque part le Matérialisme
accepte la notion de finalité : le consumérisme, le désirisme me semblent
n’avoir ni but ni fin : une quête perpétuelle aussi absurde que les supplices
des enfers grecs.
Un fait encore plus étrange est à
noter et qui me semble typique et propre à ce système global et total et
somme toute différent des sociétés capitalistes traditionnels est que plus la
richesse mondiale augmente, moins nombreux sont ceux qui se la partagent :
alors donc paradoxe ou processus normal ?
Il est en effet intéressant de
noter que les possédants sont de moins en moins nombreux alors que de
plus en plus de travailleurs eux de plus en plus pauvres produisent de plus en
plus de richesse(s).
Une question : peut-on dire
pour justifier la situation actuelle que toute société, toute époque a connu ce
type de pyramide sociale où riches et/ou possédants sont toujours une minorité
face à une majorité de pauvres ? de fait, la réponse est non : notre
époque n’a rien de commun avec le Passé : cette répartition aberrante des
richesses produites tout comme la pauvreté massive et exponentielle qu’elle
produit ne relève aucunement d’une mécanique naturelle : ce n’est pas la
rareté qui en est la cause mais bel et bien une mécanique imposée par les
élites économiques à l’ensemble du Monde : cette aberration socioéconomique ne résulte ni de la rareté, ni de
la nécessité mais bel et bien de la volonté des castes supérieures, de leurs intérêts, de leurs priorités imposés à
l’ensemble du marché global : notre Monde et du principe moteur de ce système
global et total : à savoir une mécanique d’exclusion/fragmentation autant
à l’échelle locale qu’à l’échelle globale.
L’Humanité se compose dés lors
d’une infime minorité de tout-puissants ubiquistes,
disposant et jouissant d’une puissance
financière supérieure à celle de la majorité des pays du monde, spéculant sur
tout et rien à la manière de démiurges capricieux ; alors que plus bas sur Terre, des millions
d’hommes et de femmes, d’enfants grossissent jour après jour des flots de
migrants déracinés par les guerres, les famines, les épidémies, errant sans
trouver une terre où s’installer et vivre décemment...dans ce monde qu’une
minorité de l’Humanité redessine pour l’ensemble des hommes.
La seule image qui vienne est d’ordre
biblique : genèse bis ou terra-forming.
Si nous sommes à même de décrire
avec suffisamment de critères reconnaissables les périodes historiques qui nous
ont précédés en évoquant Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age, Renaissance,etc...
quel portrait dresser de notre
époque ? Nos sociétés sont-elles post-modernes, post-industrielles quand
bien même la majorité de l’Humanité vit dans des pays sous-développés,
pré-industriels,etc...vivons-nous la Fin de l’Histoire ? Alors que la plus
grande partie de l’Humanité écrit encore son Histoire ? Pouvons-nous
résumer notre période avec pour seule perspective les sociétés
occidentales ? Il semblerait que non tant notre monde est éclaté,
fragmenté, hétérogène, tant la mondialisation ne fait qu’accélérer cette
mécanique d’éclatement, de fragmentation : l’Histoire continue, quand bien
même nos sociétés semblent figées dans la « démocratie libérale » et
l’économie de marché.
On ne peut que un : constater
la double révolution technologique et informatique toujours en marche, et de
deux la consécration de la suprématie des pouvoirs économiques et financiers
qui ont renvoyé Politique et pouvoir politique dans la catégorie Mythes&Folklorr :
de ce constat découle la disparition progressive et programmée des
Etats-Nations, soit par absorption dans des entités fédérales ou
transnationales, soit par dissolution économique et/ou politique. Les
conséquences logiques sont l’accroissement des conflits, la montée des
nationalismes et intégrismes, replis identitaires et/ou communautaires,
désintégration des territoires et des cultures.
En allant plus loin, le
Marché-Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent, redessine les sociétés,
redéfinit les rapports sociaux, et consacre la concentration/captation/contrôle
de la richesse ou des richesses entre les mains d’une infime minorité de
l’Humanité : conséquence directe : tensions et clivages sociaux
croissants, insécurité sociale suivant une courbe exponentielle, chômage,
précarité et pauvreté massifs à l’échelle locale. A l’échelle mondiale,
dépeuplement, exodes et exils de millions de personnes, hémorragie humaine
achevant tout espoir de relève économique dans des pays « sinistrés »
sous tout point de vue.
Donc, pour résumer la
mondialisation prétendument économique influe sur touts les domaines, toutes
les composantes sociales, culturelles, économiques et politiques, procédant en
une mécanique de désintégration/déstructuration, déculturation/destruction,
dépeuplement/migration, et enfin réaménagement/reconstruction économique,
politique, sociale, culturelle... la seule question est : y’a-t-il une
logique ? il semble qu’à chaque crise le Contrôle se renforce et que plus
le Désordre s’accroît plus le système se renforce : à l’évidence c’est là
la nature même de ce système se constituant peu à peu en un totalitarisme
opérant à la manière d’un système religieux sous ces trois dimensions principales :
Croyance, Contrôle, Conditionnement.