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Commentaire de DEALBATA

sur Esprit des Lumières


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DEALBATA (---.---.166.140) 27 octobre 2006 09:31

@l’auteur

« je comprends ce que vous dites si bien, la raison raisonnante cache l’être. Mais vous évoquez là l’une des « dérives » citées dans l’article : le rationalisme (la raison-seule) ou le scientisme (seule la méthode expérimentale permettra de tout percevoir du monde). Aucune de ces 2 dérives ne représente le mouvement entier des Lumières ; elles sont issues de l’orgueil, pas de l’ouverture à la vérité (que je définirais comme « ce que peut percevoir l’homme »). Vous rejoignez d’ailleurs l’une de mes notes sur le bouddhisme tibétain »

Oui, mais si vous enlevez ces deux dérives, le monde moderne disparaît ! C’est un peu comme la doctrine Marxiste et son application par le communisme. Je crois que vous intervertisser l’ordre dans lequel les choses se sont passées : C’est l’orgueil qui a donné les lumières pas le contraire et c’est toujours ce même orgueil qui vous fait croire à l’ouverture à la Vérité mais c’est en réalité l’autre vérité, celle qui se trouve dans le miroir et celle-la n’est qu’un mirage, qu’une image sur un écran qui justement est ce que peut percevoir l’être quand il se regarde.

@stravos

« Vous avez dû lire René Guénon ou Julius Evola pour sortir de pareils ressuçés de Platon. Moi je dis simplement : on en sait rien du grand pourquoi des choses. Si la question vous taraude tant, faites une retraite monastique. Qu’avez-vous besoin de critiquer la raison et ses réalisations ? Nul ne vous oblige à être raisonnable, du moins tant que vous n’assassinez personne. Quant à vos postulats « mystiques », ils ne tiendraient que si vous faisiez vous-même l’expérience de l’extase. Et dans ce cas-là, on se soucie comme d’une guigne de la société et de ceux qui la composent. Le Boudha a dit un truc dans le genre à ses disciples (désolé je n’ai pas la citation exacte sous la main). »

Bien sûr qu’on ne sait rien, la véritable connaissance contrairement à ce que pense les lumières et la science moderne n’est pas un sujet d’apprentissage par observation, c’est un état d’être et comme disait justement René Guénon : « connaître c’est être ». La retraite monastique est une voie, parmi tant d’autres, et ma critique de la raison permet, je l’espère, à ceux qui en sont capables, de remettre en question les fondements de ce principe érigé en unique dogme de la modernité. Mais au fait, pourquoi ne pourrait-on pas critiquer la raison ? Votre question n’est-elle pas une image des postures de l’inquisition que critiquent si facilement les tenants de ces lumières aux néants ? Quant à l’expérience de l’extase, je vous retourne la question : Qu’en savez vous ? Mon propos, encore une fois, n’est pas d’exprimer mon expérience personnelle qui en vérité ne sert qu’à moi-même (quoique, l’être qui se libère, libère en partie les autres puisque celui-ci est en réalité le même d’où le principe Universel) mais plutôt de déclencher une prise de conscience chez nos contemporains en mal de repère qui sentent confusément que ces lumières et leurs conséquences ne sont peut-être qu’une illusion, c’est aussi de dénoncer l’abaissement du monde que les conséquences idéologiques des lumières ont réduites à cette folle activité économique qui réduit l’homme à ce qu’il y a en lui de plus misérable et méprisable alors qu’il devrait avoir la tête tournée vers les étoiles pour s’échapper de ce carcan matérialiste qui l’empêche d’être lui-même. C’est donc par altruisme et non par orgueil que je me permet de critiquer les sacro-saintes lumières, ces vaches sacrées de la modernité dont on nous rabâche à longueur de temps qu’elles sont intouchables et il me faut plus de courage que d’abnégation pour combattre contre les ténèbres modernes tant leurs adorateurs sont profonDément dupés par la beauté du Diable. Mais le voile se déchirera ...

« Votre tort - si je puis me permettre - est que vous vous souciez beaucoup trop du monde comme il va. Vous vous comportez en idéologue de la Foi. Une foi qui, précisément, ne veut rien savoir des idéologies - et c’est là sa grandeur. Vous êtes en grand péril... PS : lisez Chestov (« Athènes et Jéruslem », par exemple) car c’est un anti-moderne intelligent, lui. Si vous l’avez déja fait, éh bien ni moi ni le pape ne pourront quelque chose pour vous... »

Je ne me soucie pas du monde comme il va puisque je sais qu’à la fin de celui-ci tout rentrera dans l’ordre, je cherche juste à donner aux autres, en tout cas à ceux qui le peuvent, des éléments de réflexion pour non pas leur ouvrir l’esprit, ce qui serait encore un leurre, mais leur ouvrir leur coeur avec mes humbles moyens intellectuels (ça va vous faire plaisir !). Si la foi, il est vrai n’est pas une idéologie mais une expérience, il n’en demeure pas moins que sa manifestation idéologique est la doctrine métaphysique, c’est à dire l’explication, Ô combien périlleuse, de son expression « rationnelle » ou mieux encore par le Verbe. Donc pas de péril en la demeure car je fais les choses tout en sachant qu’elles sont déjà faites. Je ne connais pas Chestov, j’en prends note, mais un auteur qu’on lit et qu’on apprécie n’est que le reflet se soi-même exprimé sous une forme différente.

« Désolé : mais il y a trop d’intellectualité dans votre mysticisme... On ne hait bien que ce à quoi on reste secrètement attaché. Un peu d’humilité serait le remède... Mais vous et moi, nous tous, sommes des bêtes à orgueil... Pourquoi, à votre avis, les Pères du désert se sont-ils retirés de la Cité ? »

Ce n’est pas véritablement de la haine puisque cette dégénérescence de l’Intellectualité dont les lumières ont été une grande étape est ce qui devait arrivé. On est toujours dans le symbolisme de la chute, et cette plongée irréversible vers cet obscurantisme (encore une inversion des lumières) de l’être sortira par la grande porte. Mon propos n’est pas haineux mais je ne cherche pas non plus à prendre des gants avec l’état d’esprit moderne qui nous a fait perdre provisoirement notre raison d’être. L’orthodoxie métaphysique n’a pas à se perdre dans des contorsions pseudo-idéologique, elle doit être donnée telle quelle pour ceux qui sont qualifiés intellectuellement pour la recevoir (je vais encore choquer !). Si l’humilité cache souvent une connaissance expérimenté, elle peut être aussi le reflet d’un orgueil masqué dont la subtilité peut échapper à beaucoup d’entre nous. Quant aux bêtes orgueilleuses, il est vrai que le malin a plus d’un tour dans sont sac et que pour lui tous les coups sont permis et les pères du désert ont suivi leur chemin comme chacun d’entre nous. Ne cherchons pas à copier et soyons nous même, alors que cette voie soit intérieure ou extérieure, peu importe, la réalité n’est de toutes manières ni l’une ni l’autre.


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