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Commentaire de Michel CARRIERE

sur Vote par note et vote par approbation


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Michel CARRIERE Michel CARRIERE 14 juillet 2007 04:20

Merci pour votre précision. Mes propos n’ont pas été suffisamment précis. J’ai , en effet bien compris que le vote par note pouvait s’inscrire dans un scrutin uninominal à un tour, dont la vertu est de conduire à la bipolarisation, avec une majorité nette, et le défaut de donner une image peu représentative des différences de sensibilité et de courant, tout comme il est compatible avec le système proportionnel , dont la vertu est donner une image plus exacte de la diversité des opinions et le défaut de ne pas faciliter la création de majorité stable (avec toutes les nuances existant entre ces extrêmes). Mon interrogation porte sur la notion de « consensus ». Je suis partisan, entre autre, de la bipolarisation parce que je crois qu’il est sain, utile,normal qu’il y ait débat et « dissensus » en démocratie. Ce n’est pas le conflit entre idée différentes qui est à proscrire, c’est la manière de résoudre, de répondre à ce conflit. Je perçois comme menace de dictature les visions unanimistes. En revanche, je crois et je prône la liberté du débat et le respect des idées et des programmes entre parti opposés, une fois qu’ont été précisé leur point commun et leurs différences. C’est même, selon moi, ce qui permet le libre choix des électrices et électeurs. Pour être plus précis, je pense, par exemple, qu’il est utile qu’un modèle économique soit basé sur un hypothèse de relance économique par la consommation privée et la diminution des dépenses publiques et qu’un autre repose sur le développement de l’emploi public et la prise en charge par l’état d’une partie de la dépense sociale ainsi que de l’élaboration, si nécessaire, de plan et de conventions pluri annuelles tant en matière économique que sociale, .... Je suis, en revanche, peu favorable à une solution qui serait un mélange entre les deux sans ligne directrice précise. Pour être plus précis, en politique Française je soutiens fortement la démarche de Ségolène ROYAL et de Nicolas SARKOZY et ne partage pas du tout l’approche de François BAYROU.

En un mot je soutiens une démarche qui montre les différences et/ou les oppositions qui existent entre deux projet de société différents ainsi que les points communs qui les constituent.

La démarche consensuelle est alors possible sur les points communs entre majorité et opposition, dès lors que sont respectées les différences constitutives de chacune des positions ou là est proposée une démarche alternative.

L’avantage du système par note me paraît être la possibilité offerte à chaque citoyenne et à chaque citoyen de s’exprimer aussi sur les propositions de la majorité que de l’opposition selon sa conception de l’intérêt national.

Le danger du système par note me paraît être justement de ne privilégier que la partie consensuelle, pour effacer la partie dissensuelle. et fait promouvoir en tout la « moyenne », prête à être acceptée par la majorité d’une communauté.

Or cette moyenne ne fournit les meilleures conditions d’expression des idées novatrices, "qui permettent une rupture avec un mode de pensée, une culture dominante. Des lois comme la loi sur l’avortement, sur la suppression de la peine de mort hier et demain, le droit de vote aux étrangers, pour les élections municipales au début, et plus peut-être après ne risquent-elles pas de faire attribuer une notation très négative à leurs défenseurs et, dès lors, les conduire à ne pas s’exprimer à contre opinion ?

Certes, il ne faut avoir raison trop tôt, mais encore faut-il savoir prendre des risques, et déplaire quand la conviction de la défense des intérêts de la république le commande.

C’est en cela que je crains que la capacité d’action et d’innovation de la représentation nationale soit amoindrie.

Je ne voudrais pas que la politique se résume à l’art de gérer le minimum commun entre les citoyens. Je souhaiterai que ce soit l’art d’évoquer des idéaux, des ambitions communes pour construire un monde plus juste, une société plus fraternelle et une humanité meilleure et plus éclairée, même si, pour cela, il faut aller à l’encontre des idées reçues et des opinions dominantes. Je souhaiterai que toute femme, toute homme politique puisse encore dire « faisons un rêve » sans avoir peur de déplaire et d’être mal noté.

N’ayant pas encore étudié toute la documentation mise à disposition sur le site « vote de valeur » il se peut que mon analyse soit partielle, voire erronée, et que mes craintes soient infondées.

Cette contributionse veutune manifestation de mon intérêt pour la proposition qui est faite dans cette nouvelle approche du vote, et ma contribution au débat à avoir sur ce thème.

Avec mes remerciements.


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