Mikhaïl Tal s’écrit sans h, pardon. Personnage extraordinaire, séduction immédiate, que j’ai eu la chance de croiser à Paris lors d’un tournoi dans un grand hôtel sous la Tour Eiffel. Il donnait un cours d’échecs à un enfant. Il avait une malformation d’une main qui semblait le predestiner au jeu d’échecs. Une anecdote que je tiens d’un autre Grand-Maître. Membre de la délégation soviétique lors d’un tournoi à Cuba, Tal était sorti « en boîte » la veille du tournoi. Grand amateur de la bouteille (ça lui a coûté la vie à 56 ans), il était parti dans une danse effrénée avec une splendide cubaine. Mal lui en a pris, ça s’est terminé à l’hôpital pour lui, avec la tête bandée suite à un cassage de gueule. Il a raté son tournoi. Cette anecdote véridique ne figure dans aucun livre d’histoire.
Le peuple russe est conditionné depuis des années à cette
haine des autres peuples : les Baltes, les Caucasiens, et c’est devenu une
ukrainophobie virulente, la haine de l’Occident
Inversion
accusatoire : la propagande Rosemar.
Les
Baltes détestent la Russie du fait de la période soviétique. Avant 39, Baltes
et Russes cohabitaient sans problème à Reval (Tallin) et ailleurs (j’en ai la
preuve familiale).
Les
Baltes, meilleurs auxiliaires des SS nazis, ont laissé de mauvais souvenirs
dans ces régions mais il n’y a pas de détestation systématique des Baltes par
les Russes. Les Baltes ont donné quantité de célébrités au monde soviétique,
aux échecs (Thal, Keres), musique (Kremer). Il est vrai que la politique des
gouvernements baltes violemment antirusse pour des raisons identitaires est bien
sûr très mal reçue en Russie, mais c’est de la politique.
Parler d’une
seule Ukraine, c’est déjà de la propagande. Il est évident que l’Ukraine de l’Est
qui a vécu 8 ans dans des caves et que Poroshenko vouait aux enfers n’est pas l’Ukraine
de l’Ouest du Dniepr. L’Ouest est « russophobe » (la guerre), l’Est
est « ukronaziphobe » suite à ces 8 années d’enfer. Ces deux entités
ne feront plus jamais nation.
Quant aux
Caucasiens, c’est un peu comme chez nous. Les Russes les appellent les « noirs »
(Tchiornéié). Il y a de la crainte et du racisme, avec l’islamisme tchétchenne,
et des relations commerciales normales sur les marchés.
Grosse lacune de la propagande Rosemar :
la Pologne. Une haine historique réciproque, mais un peu oubliée côté russe (c’était
il y a très longtemps, quand les Polonais à Moscou voulaient convertir la
Russie au catholicisme), encore virulente côté polonais (pacte
germano-soviétique).
Quant à la haine de l’Occident, c’est
vrai et faux à la fois. En 2000, Poutine a cherché à devenir membre de l’Occident,
qui a toujours fasciné les Russes (Pierre 1er). Refus des USA. Depuis
lors, les USA conduisent une politique volontariste d’isolement militaire de la
Russie, dont l’armement de l’Ukraine depuis 8 ans est l’épisode le plus récent.
La Russie a donc été en quelque sorte congédiée de l’Occident, ce qui suscite
bien entendu des réactions de rejet en retour.
Il reste vrai que la dérive woke-LGBT
n’est pas du goût des Russes, conservateurs traditionnalistes. Il me semble qu’une
bonne moitié des Français partage ce sentiment, sans pourtant être qualifiée de
« haine de l’Occident ».
Propagande raciste contre propagande raciste, qui, de
Rosemar et des médias russes l’emporte ?
Au lieu de rigoler tel un benet, dites-nous ce que vous supposez connaître des objectifs de guerre de la Russie.
Il n’est pas certain d’ailleurs qu’ils sachent eux-mêmes jusqu’où ils veulent aller (trop loin). Tout dépendra du couple USA-Chine (ils en ont sans doute parlé en Indonésie, et peut-être même ont-ils décidé quelque chose).
dire que cette
armée n’était pas au niveau et en retard d’un demi-siècle malgé la propagande
du Kremlin
Seriez-vous un clone du
Général Yakovleff 
Quand on refuse d’écouter les
propagandes et que l’on essaye de réfléchir avec sa tête, voici ce qui vient à
l’esprit.
Le constat est le suivant :
une armée d’invasion s’est emparée d’une part significative du territoire d’un
pays voisin, et ce en infériorité numérique à l’offensive (soldats).
C’est un bon résultat au strict
plan militaire sachant que le pays envahi est soutenu matériellement par une
alliance militaire dix fois plus puissante que l’envahisseur, et que détruire
les défenses enterrées du pays envahi suppose en principe une forte supériorité
numérique.
Les avancées et les reculs (importants) de
l’envahisseur, que l’on constate actuellement, ne permettent pas de préjuger de
la suite.
On connaît l’objectif de
guerre du pays envahi, retrouver ses frontières d’avant 2014, mais on ne
connaît pas l’objectif de guerre de l’envahisseur (sauf dans nos médias
occidentaux sur le mode « les chars russes demain à Paris, bah non
finalement ils sont vraiment trop nuls : ils reculent »).
L’envahisseur veut-il aller
plus loin que les régions qu’il a déclarées faisant désormais partie de son
pays ? Personne n’en sait rien pour le moment.
Cela dépendra, à mon avis, d’une
question qui n’est pas abordée dans nos médias, sinon en prenant ses désirs
pour des réalités (les Anglosaxes disent ça en 2 mots, pas 6 : wishful thinking)
: « une petite minorité d’Ukrainiens voulait rejoindre la Russie, mais
depuis le 24 février, tous les Ukrainiens se sont révélés patriotes et veulent
chasser les Russes. » On peut croire, ou ne pas croire à ce sondage
virtuel de la population ukrainienne. Je n’y crois pas trop.
C’est l’envahisseur qui est le
mieux placé pour juger de l’intérêt d’annexer certaines régions, et pas d’autres,
des régions où une majorité ne souhaite plus faire partie de l’Ukraine, en
devenant soit indépendante soit russe. Et
c’est cela qui, à mon sens, décidera des objectifs de guerre de l’envahisseur.
Je crois qu’il n’ira pas plus loin que les nouvelles frontières qu’il a tracées
pour son pays, donc pas à Odessa, et peut-être abandonnera-t-il définitivement la
rive droite du Dniepr, c.à.d. Kherson.
L’auteur a raison, la pression
va monter pour des négociations en 2023.
L’Europe n’a pas intérêt à
cette guerre, c’est devenu plus qu’évident.
Les USA ont obtenu ce qu’ils
visaient : un affaiblissement de l’Allemagne et de son commerce chinois,
ainsi que la démonstration que leurs armements sont d’une efficacité telle qu’ils
ont ruiné et défait les plans (supposés ?) d’une grande puissance
(supposée). Cela devrait rattraper l’Afghanistan aux yeux des acheteurs de l’armement
américain. Et l’OTAN brille à nouveau, avec Macron et tous les autres éblouis
après une phase dépressive.
Que peut-il sortir de
négociations entre les belligérants et sous pression américaine et chinoise ?
Peut-être tout simplement l’application des accords de Minsk un peu aménagés,
les régions annexées par la Russie gagnant une quasi indépendance, sauf la
Crimée qui resterait russe (pour le moment, ce « moment » pouvant
durer « assez longtemps »).
Si telle est l’issue de cette
guerre, quelques dizaines de milliers de jeunes hommes seraient morts pour pas grand-chose en somme :
l’application des accords de Minsk pouvait être « forcée » par les
puissances occidentales avant la guerre. Mais ce n’est pas nouveau : des
historiens prétendent que la guerre de 14 aurait pu être évitée (et partant la
suivante). Les grandes puissances occidentales ne reculent pas devant les sacrifices
humains, tout comme les Mayas.
Voici un
propos qui nous change du ronron habituel.
Par ronron
habituel j’entends la politique de Hollande et Macron : aucun projet
collectif, aucune perspective, aucune créativité, un principe de précaution
étouffant, une soumission volontaire à l’UE et aux USA.
Un projet franco-africain
grandiose, voilà qui aurait de la gueule et qui serait dans la ligne de l’histoire
française, qui n’a pas pour vocation d’élever de futurs petits boutiquiers et autres guides
pour touristes chinois.
Mais il faut en assumer les conséquences. Suppression des frontières ente la métropole et
plusieurs pays africains, grand mélange de populations. La question du grand
remplacement ne se poserait pas, il serait le cœur du projet, les populations
remplaçantes étant culturellement francisées, tout comme les Vietnamiens que j’ai connus au cours de mes études et de ma vie active : des Français de classe supérieure.