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averoes

Ni laudateur obséquieux, ni contempteur licencieux, mais un simple adepte de la chose vraie qui essaye de faire en sorte que la quête du sens ne lui fasse pas perdre le sens de la quête.

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  • Premier article le 22/12/2014
  • Modérateur depuis le 26/05/2015
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Derniers commentaires



  • averoes 3 avril 2013 19:21

    Bonjour P.Renier.

    Si vous lisez attentivement mes propos, vous remarquerez que j’attribue, certes, une grande responsabilité à l’oncle SAM, ainsi qu’à ses sbires des capitales européennes mais aussi les régimes complices et corrompus du Tiers monde, mais ne néglige guère la part de responsabilité qui incombe à l’intégriste musulman. À cet égard, je vous invite à relire ceci : « Il semble que la plupart des commentaires que j’ai pu lire çà et là se réfèrent, de manière sous-jacente, au paradigme d’un musulman caricatural, conforme au prototype du cliché véhiculé : celui que les médias de la bien-pensance se délectent à nous présenter pour des raisons que l’on devine aisément, celui d’un individu inculte, y compris dans le domaine de sa propre religion et culture, celui qui se caractérise par sa propension pavlovienne à verser dans le dogmatisme et l’intolérance .  », ou encore ceci :  « Évidemment, ce n’est pas le musulman éclairé et tolérant qui intéresserait les médias de la bien-pensance, encore moins celui qui n’a gardé de cet épithète qu’une pâle appartenance culturelle, puisqu’il les prive de matière à railleries et à stigmatisation. C’est plutôt le vulgum pecus ignare et obscurantiste, conforme au prototype du cliché véhiculé, qui se prête aisément à cet exercice. »

    Mais comment ne pas incriminer le gendarme du monde lorsqu’on sait son implication dans l’émergence du mouvement des Frères Musulmans en Egypte, ses relations diplomatiquement incestueuses avec des régimes obscurantistes, comme celui de l’Arabie Saoudite, les relations des services secrets américains avec Ben Laden, etc. ? Il va de soi que ce ne sont là que des faisceaux de présomptions et que les preuves intangibles dans ce domaine relèvent, comme vous pouvez l’imaginer, d’une gageure. Si vous tenez absolument à en réclamer, vous devriez avoir la même exigence à l’égard de ceux qui affirment avoir marché sur la lune, sachant qu’il est illusoire de se contenter des images ou des vidéo exposées à la place publique, car avant leur vulgarisation, les techniques de montage de photos et de séquences vidéo étaient bien connues des services spéciaux, ou encore à l’égard de ceux qui affirment que les attentats des tours jumelles étaient uniquement l’œuvre de Ben Laden…

    Cordialement.



  • averoes 3 avril 2013 16:21

    À l’intention de Zobi et de Kojiiro.

    À moi l’honneur de vous retourner la congratulation. Car, savoir que des personnes douées de bon sens et remplies d’humanisme et de tolérance comme vous continue à entretenir en moi l’espoir dans le genre humain. Cet humanisme qui, loin de verser systématiquement dans l’angélisme, éclaire l’homme raisonnable en lui servant le discernement nécessaire à la compréhension de son temps.

    À l’intention de Kojiiro.

    Ö combien une analyse profonde, rationnelle et apaisée, vous donne raison lorsque vous affirmez que « ce communautarisme ambiant est imputable à tout le monde (riches, pauvres, noirs, blancs, juifs, musulmans etc.) » et votre interrogation « mais est-il bénéfique pour nos sociétés ? » n’en demeure pas moins pertinente ; ce qui constitue un corollaire naturel à mon assertion consistant à dire que l’obscurantisme religieux, notamment dans le monde musulman, est également nourri par l’Occident, en catimini, pour des desseins évidemment non avoués, parmi lesquels il est aisé de trouver la légitimation de ses basses besognes de domination néo-néocoloniale.

    Par souci d’éviter des digressions qui nous éloigneraient nécessairement de notre principal sujet, je ne m’étalerai pas davantage sur l’attitude équivoque de certains pays occidentaux dans le cadre de leurs relations avec le monde musulman, même s’il est aisé de trouver des passerelles. Il m’est arrivé d’être suffisamment prolixe à ce sujet dans un billet que j’ai adressé à A.V., mais qui n’a malheureusement pas été publié pour des raisons que j’ignore, puisque les responsables du site n’ont pas daigné me les exposer.

    Du haut de mes 50 ans, je me souviens de mon enfance pendant les années 70 dans un pays musulman, où l’air de l’époque était empli d’ouverture culturelle, d’aspiration à la liberté et à la modernité, et où l’observance du jeune du ramadan et des obligations religieuses, en général, était le dernier souci de la jeunesse d’alors qui chantait plutôt la gloire de l’athéisme. Inutile de vous dire qu’à cette époque-là, la recherche d’un intégriste religieux équivalait à la quête d’un emploi de la part d’un chômeur de longue durée, quinquagénaire, qui plus est, dans un pays en crise. D’ailleurs, c’est cette aspiration à la modernité et à la laïcité qui constituait, entre autres, les idéologies des régimes nassérien et baasiste en Egypte, en Irak, en Syrie et même au sein des milieux intellectuels de presque tout le monde arabe. Mais que s’est-il passé dans ces sociétés ? D’où vient ce revirement, ce retour à des valeurs archaïques, cette renaissance, ou mieux, cette naissance de l’obscurantisme religieux ?

    À cet égard, il est difficile de ne pas entrevoir la responsabilité des puissants de ce monde, en la personne des puissances occidentales, avec à leur tête l’oncle SAM, mais également leurs sbires et complices que sont les régimes politiques des pays du tiers monde. Car, la stratégie de la prédation est bien rôdée et les événements favorisant son entrée en action agissent sempiternellement tel un éternel recommencement. On commence par provoquer la déstabilisation et le chaos, on agite le spectre de la Charia et, in fine, on favorise l’accaparement à bon compte des ressources locales par les représentants des industries du pétrole et de l’armement, pendant que les populations locales achèvent de crever. Et pour garantir la pérennité de ce statuquo, rien de tel que l’installation d’un régime complice et nécessairement faussement légitime. Il faut reconnaître au néocolonialisme une certaine ingéniosité. Ce que les prédateurs obtenaient, à savoir l’accaparement des richesses des populations sans défense, à des frais non négligeables, à l’époque de l’ère coloniale (entretiens des forces armées en place pour réprimer d’éventuels risques de soulèvement populaire ou d’opposition armée, installations d’infrastructures en vue de l’exploitation des richesses locales, etc.) peuvent l’obtenir aujourd’hui avec la stratégie du néocolonialisme à moindres frais, puisque les basses manœuvres d’étouffement et d’oppression de toutes velléités d’aspiration à la démocratie, à la liberté et à la justice sont assurées par les régimes corrompus et complices.

    Ne sont-ce pas là tous les ingrédients nécessaires à l’émergence de l’intégrisme religieux ? N’est-ce pas le seul refuge qui reste à des populations sous domination, gangrénées par la pauvreté, outrées par les innombrables injustices qui les frappent quotidiennement et essuyant des siècles d’humiliation ?

    Outre cette condition humaine des plus étouffantes, la manipulation des esprits bat son plein, dans tous les pays et dans tous les régimes politiques, où les faiseurs d’opinions, rompus à l’exercice de la propagande, s’évertuent à polluer l’oxygène que nous respirons en y distillant le virus de l’orientation de l’opinion publique, dans la direction voulue par les centres de pouvoir.

    Il est certes illusoire de croire que la prise de conscience de cet état de fait va changer le monde. Mais elle n’en demeure pas moins salutaire, ne serait-ce que sur un plan purement intellectuel, en raison de sa vertu à éclairer toute tentative de compréhension de notre monde, afin d’éviter de se tromper de cible dans une entreprise critique.

    Bien à vous.



  • averoes 2 avril 2013 21:50

    Bonsoir les amis de l’Agoravoxmania.

    Il semble que la plupart des commentaires que j’ai pu lire çà et là se réfèrent, de manière sous-jacente, au paradigme d’un musulman caricatural, conforme au prototype du cliché véhiculé : celui que les médias de la bien-pensance se délectent à nous présenter pour des raisons que l’on devine aisément, celui d’un individu inculte, y compris dans le domaine de sa propre religion et culture, celui qui se caractérise par sa propension pavlovienne à verser dans le dogmatisme et l’intolérance. Car, ce qui semble intéresser ces médias c’est moins la connaissance de la réalité historique complexe de cette culture, de par la diversité de ses paradigmes et de ses références philosophico-culturelles, que le stéréotype d’une image caractérisée par un individu et un discours éminemment obscurantiste, je vous l’accorde volontiers.

    À cet égard, si l’on daigne un tant soit peu aborder cette question avec un minimum de sérieux, sous la lumière de la seule raison plutôt que les réactions fanatiques qui caractérisent les détracteurs de cette culture– nonobstant leurs légitimes critiques- l’on ne peut s’empêcher de constater la diversité d’opinions et la multiplicité de paradigmes au sein de cet ensemble culturel, avec toutes ses composantes historiques, qu’est le monde musulman.

    À titre d’anecdote, mais qui en dit long sur la complexité des référents historiques de cette culture et sur la finesse des messages que son fondateur voulait transmettre à la postérité, lesquels n’ont été malheureusement saisis que par une minorité, le prophète Mahomet, dans le cadre de ses relations diplomatiques avec les entités politiques voisines, a un jour honoré une invitation à la cour byzantine. Quelle n’a pas été la surprise –agréable du reste- de ses hôtes de voir le prophète de cette nouvelle religion se présenter vêtu à la mode byzantine ! Que signifie cette attitude de Mahomet dans cette circonstance ? Quel message voulait-il distiller à travers ce que l’on pourrait qualifier à bien des égards de chef d’œuvre diplomatique ? Le profane –encore faut-il qu’il en soit informé- n’y verrait bien entendu pas grand-chose. Mais l’œil de l’initié ne tarde pas à y remarquer la subtilité d’un message que l’on pourrait traduire par ceci : « Eu égard au respect et la déférence que les règles de bienséance m’intime de manifester à votre endroit, c’est en arborant les indispensables de vos coutumes vestimentaires que j’ai l’honneur de me présenter à votre cours. » Comment ne pas déceler dans cette attitude de Mahomet un profond hiatus vis-à-vis du déplorable cliché du musulman renfermé, intolérant et, partant, obscurantiste ? Ce qui autorise l’extrapolation consistant à penser que si ce personnage vivait à notre époque, c’est vêtu d’un jean, pourquoi pas Lewis, ou d’un trois-pièces-cravate qu’il prodiguerait ses enseignements, au grand dam des adorateurs du voile et autres fichus.

    Évidemment, ce n’est pas le musulman éclairé et tolérant qui intéresserait les médias de la bien-pensance, encore moins celui qui n’a gardé de cet épithète qu’une pâle appartenance culturelle, puisqu’il les prive de matière à railleries et à stigmatisation. C’est plutôt le vulgum pecus ignare et obscurantiste, conforme au prototype du cliché véhiculé, qui se prête aisément à cet exercice.

    C’est ainsi qu’ il est déplorable de constater que les médias, en général, refusent de tendre l’oreille et ouvrir leurs portails à une intelligentsia de culture musulmane qui s’est affranchie du poids de l’archaïsme culturel, caractérisant sa société, et du poids du conformisme communautaire qu’elle ne cesse de dénoncer en même temps que tout obscurantisme religieux que l’Occident nourrit, en catimini, notamment dans le monde musulman, pour pouvoir légitimer ses basses besognes de domination néo-néocoloniale.



  • averoes 18 mars 2013 21:39

    Bonsoir.

    La passion est rarement bonne conseillère quand il s’agit d’aborder une question aussi complexe que le problème de la baisse des performances scolaires des élèves. Elle a en elle l’écueil d’empêcher toute clairvoyance et tout regard lucide nécessaire à une entreprise de sonder les tréfonds d’un problème en vue d’en cerner tous les tenants et aboutissants. C’est le principal grief que l’on pourrait opposer à l’auteur de ce billet, tant est si bien que son indignation, légitime à certains égards, est entachée de fausses vérités qu’il s’avère salutaire de corriger, avec sa permission…

    Je vous en conjure : n’y voyez aucune condescendance, car cela est simplement dû à ma propension intrinsèque de rendre à César ce qui lui appartient. Mon humble expérience de dix-huit ans dans l’enseignement, ainsi qu’un certain nombre de lectures personnelles, constituent le principal levier qui sous-tend cette volonté de correction.

    Lorsque l’auteur dit que « les élèves d’alors avaient appris à lire avec la méthode alphabétique et syllabique si simple, claire et progressive. Personne n’avait de difficulté à lire son texte de français ou ses problèmes de mathématiques, les tables de multiplication ayant été apprises par cœur et récitées bien plus tôt. », ces affirmations ne manquent pas de susciter ce qui suit.

    D’abord, l’auteur, en répétant une rengaine suffisamment vociférée par les médias pour jeter l’anathème sur les enseignants, semble ignorer que la méthode globale- même du temps où elle avait le vent en poupe- n’a jamais suscité l’adhésion des enseignants de CP. Je peux même vous certifier, étant témoin de cette réalité, que certains enseignants, pourtant chevronnés, méconnaissent concrètement cette méthode d’apprentissage de la lecture. La majorité écrasante de ceux que j’ai côtoyés recouraient et recourent encore à la méthode syllabique. Par conséquent, désigner la méthode globale comme responsable des insuffisances des élèves en matière de lecture relève, au mieux de l’ignorance, et, au pire de la malhonnêteté intellectuelle. Car dans le procès de la critique systématique des enseignants, il y a in fine matière à un non-lieu, l’objet du procès étant inexistant. Comment, en effet, reprocher à quelqu’un d’avoir fait ce qu’il n’a jamais fait ?

    Mais l’auteur de l’article n’en est pas à son premier raccourci navrant d’ignorance. Dans sa volonté de trouver un coupable à l’indigence culturelle de certains élèves et au mauvais classement de la France en matière d’éducation dans le concert des nations développées, elle veut faire feu de tout bois. Sauf à mettre ses assertions sur le compte de ses carences rédactionnelles, comment peut-on réduire les compétences en matière de résolution de problèmes aux seules capacités de lecture et de mémorisation des tables de multiplication ? D’ailleurs, comment peut-elle douter que les élèves d’aujourd’hui ne les maîtrisent pas ? Qu’en sait-elle ? Pour revenir à la résolution de problèmes, que fait l’auteur de cette compétence naturelle de l’individu qu’est le raisonnement : cette opération mentale qui consiste à user du syllogisme et ses principaux corollaires qui sont la déduction et l’induction. À défaut de cette compétence, les plus hautes aptitudes en matière de lecture et de connaissance des techniques opératoires seraient tout simplement vaines.

    Sans vouloir accabler l’auteur de son ignorance incommensurable, je me contenterai d’une simple évocation du concept du triangle didactique qui consiste à montrer que l’apprentissage repose sur une relation triangulaire entre un apprenant (l’élève), l’enseignant et le savoir. L’intérêt de cette évocation réside dans cette simple réalité : pour que l’apprentissage se réalise de manière efficace, il faut que chacun de ces trois vecteurs soit opérationnel. Alors, n’est-il pas réducteur, voire injuste, de jeter l’anathème sur l’enseignant en le considérant comme seul responsable de l’éventuel dysfonctionnement relatif à l’apprentissage ? Citons, à cet égard cette assertion de Yves Chevallard  :

    « Il y a une différence fondamentale entre un garagiste et un plombier d’une part, et d’autre part, un enseignant et par exemple, un général d’armée. Pour employer le langage de la théorie des jeux, je dirai que les premiers participent à un jeu à un seul joueur ; les seconds, eux, participent à un jeu à deux joueurs. L’enseignant doit compter avec les élèves, le militaire, avec l’ennemi. L’issue du jeu, alors, dans ce second cas ne dépend pas du comportement d’un seul des joueurs. Comme l’enseignant, l’élève a des penchants, des intentions, des stratégies. Et l’enseignant ne peut s’engager absolument sur aucun objectif déterminé. Tout au plus, peut-il s’engager à mettre en œuvre, de manière " correcte " certains moyens didactiques mis à sa disposition, et le faire avec plus ou moins de talent. »

    Sans aller plus loin, il convient de rappeler, eu égard à toutes ces considérations, que lorsqu’un profane s’érige en donneur de leçons dans un domaine où son indigence intellectuelle est omniprésente, il devient légitime pour un initié de dénoncer l’ineptie inhérente à l’avis d’un charcutier en matière de médecine chirurgicale.

    Cordialement.



  • averoes 17 mars 2013 16:59

    Bonjour.

    Ne serait-il pas salutaire d’envisager un peu d’ordre au sein de cette diversité de points de vue, mêlant de vrais arguments, des semblants d’argumentaires et digressions parfois inutiles à l’intelligibilité du sujet. D’ailleurs, au cas où on ne le savait pas, le redoublement dans le primaire n’a pas attendu cette loi pour être supprimé ; il n’existe pratiquement plus depuis longtemps puisque les parents ont, en dernier recours, la possibilité de s’opposer à la décision du maintien.

    De quoi s’agit-il au fond ?

    Quand on lit le dernier paragraphe de ce présent billet, l’auteur exprime clairement un légitime scepticisme quant au bien-fondé de la décision de supprimer le redoublement. Il semble, par-là, s’interroger sur la salubrité d’une telle décision et doute de son efficience quant à la réussite scolaire des élèves.

    Faut-il rappeler que la vérité n’est ni noire ni blanche, mais qu’elle est estampillée de toutes les couleurs et même de toutes leurs nuances. Pourquoi alors décréter, de manière péremptoire que le maintien dans un niveau de classe est systématiquement néfaste au devenir scolaire de tous les élèves ? Si le maintien ne convient pas à Jacques, au nom de quelle loi physique ou métaphysique ne conviendrait-il pas à Paul ? Qu’en sait-on de la singularité intrinsèque inhérente à l’individu-élève, consistant en ses aptitudes cognitives, au rythme de ses propres dispositions intellectuelles ? Quiconque connaît la réalité de l’hétérogénéité d’un groupe classe ne peut que s’offusquer de ces jugements à l’emporte-pièce ; car la pratique de ce métier ne cesse de lui révéler l’évidence, à savoir qu’il est illusoire de penser que tous les élèves peuvent apprendre au même rythme ou acquérir toutes les notions proposées par les programmes. Au passage, la différenciation pédagogique que les responsables recommandent à l’enseignant pour gérer le problème de l’hétérogénéité des élèves, n’est qu’une tarte à la crème. Car, s’il est recommandé de réduire les exigences scolaires pour l’élève en difficulté, pourquoi refuse-t-on de le mettre dans un niveau de classe inférieur, où les exigences scolaires sont adaptées à ses capacités cognitives ? De qui se moque-t-on quand on fait croire à un élève qu’il est en CM2, alors qu’on demande à l’enseignant de lui prodiguer un apprentissage relevant du niveau de CP ? Ne riez pas, c’est une réalité que je côtoie depuis maintenant dix-huit ans.

    Que voulons-nous ?

    Quel projet voulons-nous pour l’avenir de nos élèves et, partant, pour la société de demain ? Ne sont-ce pas là des interrogations légitimes auxquelles conduit nécessairement le doute exprimé par l’auteur de ce billet ?

    Qu’il faille agir en amont pour réduire les effets de l’échec scolaire, chiche ! C’est ce que le bon sens devrait intimer de faire aux responsables de cette maison Éducation Nationale ? Par une telle décision (suppression ministérielle du redoublement), le médecin-ministre s’attaque aux syndromes plutôt qu’aux causes, donnant ainsi l’illusion d’éradiquer le mal et faisant, par-là même, royalement fi des véritables causes du fléau, tant il sait de vive science -ce que les mollahs de la doctrine des réductions budgétaires ne veulent aucunement entendre- que les vraies solutions ne sauraient faire l’impasse sur des efforts financiers qui, loin de pouvoir tout résoudre, contribuent, néanmoins, énormément à la recherche d’une solution.

    Or, il est facile d’attribuer l’échec scolaire aux seuls enseignants. D’ailleurs, l’incompétence ou le manquement à ses obligations de la part d’un enseignant ne saurait être la cause d’un échec endémique de certains élèves, à moins de décréter de manière irresponsable que ces élèves n’ont rencontré, au cours de leurs cursus, que des professeurs incompétents. En revanche, quiconque doté d’un minimum de bon sens et mû par un souci de justice comprendrait que le problème de l’échec scolaire est le résultat d’une conjonction de plusieurs causes. Parmi celles-ci, on peut citer les effectifs surchargés des classes, des programmes lourds et inadaptés, comprenant parfois des notions très difficiles à l’acquisition, avec de nouvelles matières (comme l’enseignement de l’Anglais, de l’informatique, de l’histoire des arts… -où est donc le temps pour enseigner tout ce qui est exigé en mathématiques et en français ?-) qui assignent à l’enseignement en primaire une tâche presque kafkaïenne, des élèves davantage portés sur la culture de l’image imposée par la consommation frénétiques des jeux vidéo et donc difficiles à intéresser à une culture scolaire, certains parents qui ont parfois une attitude consumériste à l’égard de l’école, se déchargeant de leur responsabilité relative à l’éducation élémentaire de leurs enfants et laissant tout reposer sur le dos de l’école, à telle enseigne que dans certaines classes, l’obligation de faire respecter la discipline –condition nécessaire et préalable à tout acte d’enseignement- exige parfois un temps très long qui finit par l’emporter sur celui des apprentissages purement scolaires.

    Alors, de grâce, au lieu d’une vision étriquée des choses, n’est-il pas plus juste de considérer le problème dans sa globalité et d’avoir un minimum d’égards à la complexité qui lui est sous-jacente ? D’ailleurs, comment peut-on réformer efficacement l’école sans inscrire ce dessein dans un projet global de la réforme de la société ? Si l’on admet que l’école n’est qu’un secteur de la vie d’une société, et que sa bonne marche implique une coordination avec les autres composantes de la société, n’est-ce pas arroser le désert que de vouloir s’atteler à réformer un secteur de la société en laissant de côté ceux qui lui sont liés et qui déterminent à bien des égards son fonctionnement.

    Cordialement.

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