• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Antenor

Antenor

Terrien français né au milieu des années quatre-vingt. Passionné par l'histoire ancienne et la géographie humaine.

Tableau de bord

Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 0 2280 0
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0

Derniers commentaires



  • Antenor Antenor 16 décembre 2023 13:56

    @ Emile

    Si on reste focalisé sur Autun, on peut effectivement penser que le texte s’adresse à Constance Chlore. Cependant le nom de Constantin apparaît bien (VIII.) et le fait que Bibracte soit mentionnée et non Augustodunum indique que le texte concerne toute la cité éduenne et pas seulement Autun. Bibracte prend le nom de Flavie parce que Constantin a élargi son soutien financier à l’ensemble de la cité éduenne et non uniquement à la colonie d’Autun.

    Cette monnaie de Postumus et son temple d’Hercules m’intriguent beaucoup. Le triple cercle sur le fronton rappelle les blasons de Chalon-sur-Saône et de Mâcon. Peut-être était-ce l’emblème des Eduens ? Le thème principal des chapiteaux de Mont-Saint-Vincent est l’homme-lion, c’est à dire Hercules. On peut donc se demander si le temple de Bibracte n’a pas été construit par Postumus.

    https://www.cgb.fr/postume-antoninien-ttb-,brm_332750,a.html

    Une autre monnaie de Postumus représente un temple plus élaboré dédié à la Fortune qu’il faudrait sans doute identifier à la plus ancienne partie de la cathédrale de Trèves.

    https://www.cgb.fr/postume-antoninien-sup,v38_0996,a.html

    Arrive ensuite le temple sur la monnaie de Constantin. Je vous rejoins pour l’identifier à la cathédrale de Chalon sur Saône. La version de l’atelier monétaire d’Aquilée est particulièrement intéressante. Le personnage ressemble à un berger et le symbole lunaire rappelle un chapiteau de Chalon.

    https://odysseus-numismatique.com/en/article/constantin-ier-follis-12/

    A ces trois temples, il faut ajouter celui de Tournus bâti par Constantin ou son successeur en souvenir de la vision du Labarum que la tradition locale situe à La Barre (Sainte-Croix-en-Bresse). Tournus est un mélange entre l’architecture de Mont-Saint-Vincent et celle de la basilique de Maxence et Constantin. Signe de l’alliance entre Rome et les Eduens.



  • Antenor Antenor 10 décembre 2023 11:11

    @ Rinbeau et Emile

    Le travail de Shlomo Sand n’est pas dénué d’intérêt mais évoque surtout l’Antiquité tardive et le Moyen-âge. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce qu’il pense du cas des Aedui de Cabillo. La plus ancienne version connue de la Bible est la Septante grecque initiée au 3ème siècle avant J-C. Elle ne présente pas tellement de différences avec les version hébraïques ultérieures. Ce sont plutôt les conditions de transmission durant les périodes antérieures qui posent question.

    En cherchant à la bonne période, les archéologues ont trouvé des traces de l’Iliade et pourtant le texte homérique a été transmis à l’oral pendant des siècles. Ce qui signifie que même si une bonne partie du récit biblique a également été conservé à l’oral durant une longue période, cela n’empêche pas que les évènements qu’il narre soient relativement exacts. Le texte de l’Exode fait écho à deux évènements historiques majeurs : la fin des Hyksos et l’explosion du Santorin.

    Tentons une synthèse en croisant les sources :

    La dix-septième dynastie égyptienne, originaire de Thèbes, entre en conflit avec les Hyksos venus du Levant et qui dominent une bonne partie de la Basse-Egypte. Il s’agit du premier pharaon de l’Exode qui n’a pas connu Joseph. Moïse nait à cette période. D’après Manéthon (Contre-Apion), il était prêtre à Héliopolis et s’appelait Osarseph. Les causes diffèrent selon Manéthon et l’Exode mais Moïse est exilé.

    Durant cette longue période, un nouveau pharaon apparaît. La vie devient de plus en plus dure pour les Hébreux. Il s’agit d’Ahmosis, premier roi de la dix-huitième dynastie. Chute d’Avaris, siège de Sharuen. C’en est fini de la puissance hyksos. Mais « Dieu » entend la souffrance d’Israel. Il fait monter Moïse à l’Horeb et lui montre un buisson ardent. Beaucoup pensent que ce buisson ardent est le panache du Santorin entré en éruption.

    Or, un texte appelé « Stèle de la Tempête » et daté précisément du règne d’Ahmosis évoque un phénomène météorologique hors du commun. Les fameuses plaies d’Egypte trouveraient également leur explication dans cette éruption d’une intensité exceptionnelle. Moïse retourne en Egypte et menace le Pharaon.

    Un autre témoignage majeur de l’époque est le tombeau du soldat Ahmes, fils d’Abana à El Kab où est résumé l’essentiel de sa carrière. Le dernier évènement militaire du règne d’Ahmosis est la révolte d’un certain Tetian. Chez Chaeramon (Contre-Apion) Moïse s’appelle Tisithen. Evidemment à El Kab Pharaon est vainqueur, sauf qu’il n’apparait plus dès le paragraphe suivant.



  • Antenor Antenor 10 décembre 2023 10:12

    @ Emile

    Dans le Discours d’actions de grâces à Constantin Auguste au nom des habitants de Flavie, l’auteur ne mentionne pas la nom d’Augustodunum parmi ceux qu’a portés Bibracte. J’en déduis qu’il y a d’un côté la citadelle de Bibracte à Mont-Saint-Vincent, capitale politique des Eduens avant la conquête romaine qui a été renommée successivement en fonction des dynasties impériales et de l’autre Augustodunum à Autun, colonie romaine, devenue capitale politique des Eduens après la conquête pour mieux les contrôler. Constance Chlore (et même déjà Aurélien ?) rénove évidemment Autun en priorité. L’auteur souhaite que Bibracte le soit également en rappelant que pour les Eduens, elle est la véritable Flavie (sous-entendu, ce n’est pas Augustodunum).

    La vignette à deux tours d’Augustodunum est très fréquente sur la Table de Peutinger et désigne un chef-lieu de cité. Les vignettes de temple comme celles de Reims et Chalon-sur-Saône sont extrêmement rares et doivent désigner des édifices particulièrement remarquables. Reims est utilisée comme base d’opération au milieu du IVème siècle par Julien et Valentinien. Un de leurs principaux généraux, Flavius Jovin étant rémois. Cette période paraît la plus indiquée pour y placer la construction du temple. Il faut le chercher dans la basilique Saint-Rémi. Ce qui signifie que la grande cathédrale Saint-Lazare-d’Autun n’est pas antérieure à cette époque.

    Cela remet en question mon interprétation de la ville-haute d’Autun dans le Discours pour la réparation des écoles. Si l’un des temples est bien l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire, l’autre serait plutôt l’ancienne église Notre-Dame où je situais les écoles. Les deux édifices étant adjacents, il faudrait alors placer les écoles juste en contre-bas pour qu’elles soient contigues aux deux édifices. C’est à dire à l’emplacement actuel des bâtiments de l’évêché. On reste « sur le passage des princes » le long de la rue centrale qui monte de la porte des Bancs à la citadelle.



  • Antenor Antenor 6 décembre 2023 19:57

    @ Emile

    La cathédrale d’Autun pose problème car contrairement à Chalon et Reims, la Table de Peutinger n’y indique pas de temple particulier.

    Dans le Discours pour la réparation des écoles, il n’est question que d’Augustodunum (XIV) qui est déjà en cours de rénovation bien avancée à l’époque de Constance Chlore.

    Dans le Panégyrique à Constance, l’auteur fait référence à une anonyme ville des Eduens (XXI) qui se relève de ses ruines après avoir reçu des ouvriers bretons. Pourquoi cette ville n’est-elle pas clairement nommée ? Cet élément troublant ajouté au fait qu’Autun/Augustodunum avait déjà reçu des moyens conséquents mentionnés dans le texte précédent fait penser qu’il s’agit d’une autre ville mais laquelle ?

    La réponse se trouve peut-être dans le Panégyrique à Constantin Auguste. Le port de Cabillonum (XVIII) a fidèlement joué son rôle dans la guerre contre Maximien et on devine que s’y trouve ce que l’auteur considère comme « le plus beau temple de l’univers » (XXI). Le panégyriste veut sans doute montrer que les Eduens savent se être reconnaissants envers leurs bienfaiteurs. Chalon rénovée par Constance Chlore a été un soutien actif à Constantin. Il invite donc ce dernier à une véritable visite du territoire éduen.

    Cette visite est mentionnée dans le Discours d’actions de grâces à Constantin Auguste au nom des habitants de Flavie. Au début du texte (II), l’auteur se sert d’Autun/Augustodunum sans la nommer en rappelant sa fidélité à l’époque de Claude II. On quitte Autun à partir du paragraphe VII et nous arrivons à Bibracte/Mont-Saint-Vincent qui nous accueille les bras ouverts. Bibracte alias Julia, Pola, Florentia et Flavia. Il est plus facile de renommer fréquemment une forteresse qu’une ville. Au pied du Crest/Gergovie se trouve également un lieu-dit Julhat écrit Julia sur la carte de Cassini. Flavie désigne la cité des Eduens au sens large et leur citadelle de Bibracte au sens strict.



  • Antenor Antenor 6 décembre 2023 19:10

    L’Exode remonte sans doute à un peu plus loin en arrière que Thoumosis III. La grande bataille de Megiddo qui a eu lieu sous son règne n’apparaît dans la Bible qu’au chapitre 5 du Livre des Juges. L’explosion du Santorin et la disparition des Hyksos en Egypte coïncident à la fin du règne d’Ahmosis. La bataille de Rephidim est probablement à placer sous le règne de son successeur Amenhotep I qui ne semble pas être intervenu en Canaan. Les textes bibliques doivent être analysés avec le même recul que ceux de la « mythologie » grecque. Ils ne sont ni à prendre au pied de la lettre ni à jeter aux oubliettes. Quant à la mystérieuse manne fournie nuitamment aux Hébreux, les pharaons thébains n’avaient sans doute pas que des amis en Basse-Egypte.

Voir tous ses commentaires (20 par page)


Publicité


Publicité



Palmarès

Publicité


Agoravox.tv