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Accueil du site > Actualités > Société > Après les promesses, quoi ?

Après les promesses, quoi ?

On a trouvé sans doute le moyen de retarder encore davantage l'examen disciplinaire du dossier de notre collègue Burgaud à la suite d'un couac tellement énorme qu'on a le droit de se demander s'il n'a pas été fabriqué opportunément.

Patrick Devedjian s'est laissé aller à traiter, dans un entretien destiné à demeurer privé, Anne-Marie Comparini de "salope". Il s'est excusé mais comme il est de règle dans un monde structurellement grossier, on a des indignations de chaisière pour un dérapage qui ne bouleverse tout de même pas la face du monde. Il est vrai que j'ai toujours eu un faible pour cet homme politique qui n'a jamais usé de la langue de bois- d'où le risque d'un débordement comme celui de jeudi dernier- et qui aurait du devenir garde des Sceaux. Mais il fallait surprendre, étonner, désorienter, faire un contre-politique comme il y a, en sport, des contre-pieds. J'ajoute que Patrick Devedjian, en bon avocat qu'il a été, pourrait plaider une forme de contagion car si l'action est reine en ce début de quinquennat, on ne peut pas dire qu'il règne, depuis le 6 mai, un indiscutable parfum d'élégance, en dépit d'un gouvernement qu'on n'a jamais connu à ce point adepte d'un tel garde -à- vous intellectuel et politique. Il y a un mélange de caporalisme et de débridé qui suscite la curiosité de l'observateur et laisse pour l'instant le citoyen bouche bée.

Rachida Dati, la ministre de la justice, va faire voter sans coup férir les peines planchers et la réforme de la justice des mineurs. Elle s'est attelée à ce serpent de justice qu'est la carte judiciaire et ses nécessaires aménagements, avec une technique qui est passée de la marche forcée et de la bride abattue à une concertation qui sera longue, difficile puisque dans la simplicité du projet va venir se glisser de plus en plus la complexité du réel.

Après, quoi ?

On a d'autant plus le droit de se poser la question qu'en dépit des espérances, la campagne présidentielle n'a pas abordé, dans sa globalité, la réforme de la justice. Comme un bon petit soldat, la garde des sceaux a mis en oeuvre un programme- réalisation des seules promesses- qui est loin de représenter tout ce dont l'institution judiciaire et le citoyen-puisque je ne sépare pas l'une de l'autre- ont besoin pour retrouver efficience, confiance et légitimité.

Il va de soi que l'augmentation du budget et l'accroissement des moyens humains et matériels, avec le contrôle de leur exploitation, constituent le terreau structurel à partir duquel une évolution positive sera possible même si la modestie quantitative n'explique pas à elle seule la médiocrité qualitative.

Dans le domaine pénal, deux problèmes cruciaux vont devoir être abordés de front.

Celui de " l'inexécution " des peines qui, d'une part, rend absurde le dispositif de répression puisque celui-ci est battu en brèche quand il devient le plus nécessaire et, d'autre part, explique le recours obsessionnel à la prison, faute d'effectivité suffisante des autres sanctions. Pour répondre à ce double handicap, il me semble qu'il conviendrait de généraliser l'heureuse initiative, couronnée de réussite, de Pascal Clément pour les bureaux d'exécution des peines. Ce guichet unique et immédiat est sans doute la solution pour pallier les vices d'un processus qui fait perdre à la justice pénale sa crédibilité.

Celui de la misère pénitentiaire. Pour ma part, il ne s'agit pas, selon l'attitude confortable dominante, d'obliger l'Etat à sacrifier sa mission de sauvegarde publique au prétexte que l'enfermement n'offrirait pas aujourd'hui les garanties de décence et d'humanité souhaitées par tous. En réalité, le gouvernement ne peut que connaître les effets prévisibles des peines planchers- réforme qui a plus que jamais mon assentiment-, il a évidemment conscience de l'état pénitentiaire et du fait que la surpopulation pénale conjuguée avec l'indignité de beaucoup de lieux sont grosses de révoltes et de ressentiments que l'opinion, aussi conservatrice qu'elle soit sur ce plan, pourrait comprendre. Aussi, le ministère de la justice n'a pas d'atre choix que de mener de concert une politique cohérente- avec la répression qui s'ensuivra- et une amélioration drastique des conditions de détention, sans omettre la construction à marche forcée de nouveaux établissements. Puisque le président de la République, à juste titre, arrache à la gauche une substance politique et humaniste qui, de fait, ne lui revenait pas d'essence, le chantier principal, pour cette vision rénovée, se situe derrière ces murs où la malfaisance est incarcérée. Mettre " le paquet " sur ce plan- la création d'un contrôleur indépendant est déjà une avancée fondamentale- constitue l'impérieuse obligation d'un Etat qui ne souhaite pas voir son action ruinée par les conséquences dommageables qu'aujourd'hui, elle ne manquerait pas d'avoir.

Pour les autres justices civile, sociale et commerciale qui, cachées par l'omniprésence pénale, ne peuvent pas montrer leurs plaies au grand jour de la démocratie, ne pourrait-on concevoir un audit infiniment détaillé, cour d'appel par cour d'appel, tribunaux par tribunaux, où les retards scandaleux seraient pointés, les dysfonctionnements choquants dénoncés, l'administration de la justice réellement évaluée et où, en conséquence, des modalités d'intervention urgentes et réparatrices seraient mises en oeuvre ? Cette action qui répondrait à la priorité des besoins aurait un double mérite. Le constat ne serait pas négligeable pour le débat sur la carte judiciaire. Le citoyen verrait enfin l'institution, ici ou là, s'attaquer à son mal fondamental : celui d'offrir un service public de très mauvaise qualité. Si on laisse les choses encore se dégrader, un jour les usagers mécontents descendront dans la rue pour protester. Parfois, je me demande si une telle manifestation- qui nous changerait de celles corporatistes des magistrats- n'ouvrirait pas la voie à un véritable changement. Il me semble aussi que pourrait être utilement creusée une idée qui proposerait un corps de "magistrats volants", pompiers de la crise judiciaire et qui dans l'urgence, avec beaucoup de latitude, viendraient apporter leur soutien partout où la justice brûle.

Cet inventaire qui donnerait au ministère une appréciation fine des ombres et des lumières nationales pourrait utilement s'accompagner de l'instauration d'un véritable contrôle professionnel qui, appliqué à l'ensemble de la magistrature, permettrait enfin de savoir ce que chacun vaut réellement, sans fard ni complaisance ni démagogie, du plus haut des hiérarques jusqu'au soutier de base. Avant toute prise de fonction une estimation de l'existant, à son issue une évaluation. Certes, le quantitatif n'est pas tout mais il donnerait une perception à peu près exacte du travail de chaque magistrat. On verrait des gloires usurpées remises à leur piètre place et des anonymes remarquables gagner leur place au soleil. Il me semble qu'un tel quadrillage des compétences serait en harmonie avec l'opportune création d'un directeur des ressources humaines à la Chancellerie.

Apparemment, en dehors d'une minorité dont je fais partie, le corps judiciaire s'accroche à son unité, en refusant que le siège et le parquet constituent deux entités distinctes, structurellement indépendantes l'une de l'autre, ce qui à mon sens, pourtant, serait de nature à restituer à la procédure pénale son authenticité, sa contradiction et sa pluralité. Si cette division est abandonnée comme je le crains, restera à affronter tout de même le problème de la composition du conseil supérieur de la magistrature( CSM). Il est essentiel que soit continuée la démarche qui vise à rendre cet organe moins corporatiste, moins replié sur lui-même, moins préoccupé des luttes de pouvoir et des rapports de force et plus soucieux de favoriser les compétences et les personnalités. Pour le moins, il faut réduire sensiblement le nombre de magistrats au sein de cette instance pour que, en ce qui concerne l'ensemble de ses attributions, elle sorte de son autarcie pour s'ouvrir, se libérer et se faire respecter par tous. On en a assez des clans. On aspire à ce que les meilleurs soient distingués et promus.

La vie judiciaire appelle, dans sa richesse et ses lacunes, tant de réformes possibles qu'il n'est pas concevable de les évoquer toutes. Rien ne se fera, à l'évidence, si l'Ecole nationale de la magistrature ne bénéficie pas d'une attention toute particulière. Le directeur de cabinet du garde des Sceaux, Michel Dobkine, n'y sera pas hostile, j'en suis sûr. Le choix des enseignants, les modalités de la formation, ses finalités, l'apprentissage de la maîtrise du pouvoir, la politesse et la culture, la pluralité des intervenants, autant de pistes qui ne sauraient être négligées sans risquer de ne rendre cette école prestigieuse que nominalement. La procédure pénale, dont on soutient depuis le désastre d'Outreau qu'elle devrait être revisitée de fond en comble, sera déjà largement enrichie par les mesures que j'ai évoquées plus haut. Tout ce qui instaurera des délais infiniment stricts pour la durée des procédures et le temps de détention sera le bienvenu, de même que, autant que faire se peut, l'élargissement des espaces de publicité, partout où il sera compatible avec le peu de secret qu'exige une justice véritable. Puisqu'on a abandonné le projet de supprimer la fonction de juge d'instruction- quel dommage !-, il sera bon de pousser les feux de l'accusatoire autant qu'on pourra pour mettre de la contradiction, de l'avocat, des armes équitables, de la preuve, de l'audience et de la transparence dans un monde qui en manque.

J'ai gardé le meilleur, le plus difficile pour la fin. Je maintiens que, sans paradoxe, ce qui restaurera le lien de confiance et d'estime entre les citoyens et notre institution viendra d'une responsabilité accrue des magistrats. Non pas que je sois masochiste en souhaitant pour mes collègues comme pour moi, d'implacables fourches caudines mais, aujourd'hui, aucune liberté, aucune puissance ne peuvent se dispenser de rendre des comptes. Il n'existe plus de métier d'ordre, de pratique d'autorité qui puissent se soustraire à cette belle exigence de responsabilité. Ce n'est pas parce que nous sommes forts que nous sommes contestés mais parce que, naturellement faillibles, nous ne sommes jamais mis en cause pour les désastres que, seul ou de concert, nous pouvons causer et qui sont détachables, par leur gravité, de l'accomplissement normal de notre mission juridictionnelle. Plus de responsabilité nous rendra plus proches du citoyen. Loin de nous faire perdre notre importance, elle la légitimera en cessant de faire peser sur le corps tout entier les fautes d'un seul. L'honneur d'être magistrat, c'est aussi, devant le citoyen, d'offrir nos grandeurs et d'avouer nos faiblesses. La pire des choses serait de prétendre demeurer à l'abri de la rumeur soupçonneuse de la République en nous cachant derrière un statut qui nous protège moins qu'il nous dessert.

Après, quoi ? La ministre de la justice a l'embarras du choix. Les magistrats craignent ou espérent. Le citoyen attend.


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28 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 29 juin 2007 15:22

    bonjour,

    Puisque je ne saurais commenter sur le fond votre article trop technique pour moi, permettez que je reproduise ici la lettre que j’avais adressée à madame Lebranchu le 15/2/06, suite à cette affaire d’Outreau, à titre de réaction d’un citoyen lambda.

    << «  »François Régis Hutin écrivait dans l’éditorial d’Ouest France daté du 11 février 2006 : « … si l’appel en cours d’assise n’avait pas été instauré, les acquittés d’Outreau seraient toujours en prison … » !

    En cas de crime pour association de malfaiteurs, ceux-ci disposent après condamnation, en détention normale donc, de temps et de moyens pour tout repenser ensemble par visiteurs interposés ; Ils disposent de l’opportunité d’une troisième manche, une belle au nez et à la barbe du juge en quelque sorte puisqu’il leur est maintenant possible de faire appel des jugements d’assises. Est-ce que ce n’est pas précisément ce qu’a voulu éviter le législateur qui avait exclu cette possibilité ?

    Ma question est la suivante : Est-ce que ce n’est pas vider de son sens l’institution du verdict populaire, des cours d’assises que d’en permettre la révision ? Si réforme il y a, et si un retour en arrière est inenvisageable, est-ce qu’il ne faudrait pas se résoudre à supprimer purement et simplement les cours d’assises, aujourd’hui bafouées par cette possibilité d’appel ? Si un jour je suis convoqué comme juré, je refuserai pour cette raison.«  »>>

    Sans entamer de profondes réformes opportunistes, est-ce qu’il ne serait pas possible de seulement introduire un peu de bon sens dans cette machine ? Pas d’appel pour les jugements d’assises ou pas d’assises du tout ; pas de recherche forcenée d’aveux, pas d’interrogatoires musclés. Résultat : moins de catastrophes judiciaires et peut-être n’y aura-t-il pas plus de coupables en liberté si l’on ne libère plus les criminels avérés pour des questions de forme (cf. Le chinois).

    J’ajoute que l’autre jour, il y avait à la télé, sur la 3 une reconstitution de l’affaire Didier Gentil, Richard Roman. J’ai pour ma part noté que Richard Roman a fait une révélation à un psy qui prouvait selon moi sa culpabilité. Le tribunal n’en a pas tenu compte. La partie civile, les parents de la petite victime, évoquaient un procès orienté vers un objectif de réforme de la justice.

    Quand cessera-t-on de se servir des justiciables pour promouvoir des idéologies juriques ?


    • Francis, agnotologue JL 29 juin 2007 15:26

      ps. ma lettre à madame Lebranchu n’est pas ’passée’, la voici :

      «  »«  »François Régis Hutin écrivait dans l’éditorial d’Ouest France daté du 11 février 2006 : « … si l’appel en cours d’assise n’avait pas été instauré, les acquittés d’Outreau seraient toujours en prison … » !

      En cas de crime pour association de malfaiteurs, ceux-ci disposent après condamnation, en détention normale donc, de temps et de moyens pour tout repenser ensemble par visiteurs interposés ; Ils disposent de l’opportunité d’une troisième manche, une belle au nez et à la barbe du juge en quelque sorte puisqu’il leur est maintenant possible de faire appel des jugements d’assises. Est-ce que ce n’est pas précisément ce qu’a voulu éviter le législateur qui avait exclu cette possibilité ?

      Ma question est la suivante : Est-ce que ce n’est pas vider de son sens l’institution du verdict populaire, des cours d’assises que d’en permettre la révision ? Si réforme il y a, et si un retour en arrière est inenvisageable, est-ce qu’il ne faudrait pas se résoudre à supprimer purement et simplement les cours d’assises, aujourd’hui bafouées par cette possibilité d’appel ? peut-on refuser d’être juré, cette raison ?«  »


    • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 16:50

      Sur le premier point : Patrick Devedjian. Il est hereux que cet homme ne soit pas devenu garde des sceaux car il faut de la dignitié pour exercer cette fonction. Son injure a été exprimée devant les caméras de télévision et non pas en privé. Ce n’est pas que le monde soit grossier, c’est qu’une certaine droite est décomplexée. Une droite dont je ne veux pas.

      Il est étonnant de constater aussi les agressions verbales répétées envers les représentants du MODEM : Corinne Le Page et Bayrou pris violemment à parti sur le plateau de France 2 le soir du second tour des Législatives. (sans parler du célèbre « je vais te péter la gueule sale connard » de Sarkozy candidat) Et maintenant cette injure salissante pour la bouche qui la prononce chez un homme qui aspirait à de hautes fonctions.

      Si je peux comprendre la grande crainte -fondée- de l’UMP à l’égard du MODEM qui représente une force citoyenne montante et prometteuse d’avenir, je ne peux admettre que cette crainte se traduise en injures et autres agressions verbales inacceptables.


      • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 16:57

        Vos circonlocutions (et votre inquiétante suggestion de trier les « bons » juges des « mauvais »...) ne sauraient faire oublier l’essentiel : que la justice manque de moyens. La proposition de François Bayrou (et de Ségolène Royal) de doubler le budget de la justice (chez un homme pourtant porté aux économies) était parfaitement justifiée et reste plus actuelle que jamais.

        Une vraie justice pour une citoyennnté à part entière ! Sinon, vous ne récolterez que la révolution...


      • Francis, agnotologue JL 29 juin 2007 18:50

        Chanteclerc, la réponse à votre question est peut-être un peu dans la question que je pose dans mon 1er post.


      • Philippe Bilger Philippe Bilger 29 juin 2007 19:37

        Vous avez totalement raison.J’aurais souhaité comme vous une responsabilité collective.Je ne suis pas « maître ».


      • Atlantis Atlantis 29 juin 2007 22:11

        Que plusieurs têtes tombent quand une seule peut suffire à la furie de la populace ?

        C’était bien prévisible ce qu’il s’est passé. De même que je ne crois pas à un réveil des juges. Plus risqué pour eux de bouger que de ne rien faire et décharger le surplus de pression via un bouc émissaire qui va faire soupape contre son grès.

        Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée. Et comme on est de plus en plus nombreux, chacun en a de moins en moins en moins ...


      • lyago2003 lyago2003 29 juin 2007 22:12

        Point besoin de bla-bla, que l’on en vienne à s’occuper des victimes à la place des bourreaux et on aura déjà fait un grand pas.


        • Philippe Bilger Philippe Bilger 30 juin 2007 01:28

          On ne peut pas dire que vous enrichissez le débat.


        • lyago2003 lyago2003 29 juin 2007 22:35

          Je ne peux pas être politiquement correct, j’ai un malaise profond avec la société. Il y a une telle surdité dans ce pays qu’il faut hausser la voix pour se faire entendre avec les mots crus et sans concession, sans racolage, juste les mots nécessaires sans un de moins, sans un de trop. Ils rendent un sujet aujourd’hui encore plus dérangeant et choquant qu’il ne l’est d’ordinaire, poignant certes, mais traité aussi d’une plume vive dans la cruauté lorsque le narrateur s’en prend à son milieu avec une haine viscérale envers les autres. Quand je dis Les autres, c’est aux responsables politiques et judiciaires que je m’adresse. C’est un cri d’impuissance, de révolte et de rage d’un père désespéré. C’est l’expression naturelle de la révolte des victimes exclues. L’agressivité en est éloquente. Il révèle l’existence de centaines de milliers de gens en marge de la société, c’est dans pareille carence que la justice à deux vitesses s’affirme. C’est une machine à tuer l’espoir, exactement le contraire de ce qu’elle devrait être. Ce système judiciaire est bon pour la casse. Je vous invite vivement, à visiter le site : http://www.chez.com/terrorisme de la route . Vous allez découvrir que « la justice » est atteinte d’une maladie mortelle .Elle est dévorée par la folie des jeux sinistres qui se pratiquent dans des Palais d’Injustice de la République ! La seule solution à mettre en œuvre afin de faire cesser cette folle hécatombe et de réviser la justice en matière de délinquance routière est que les responsables et les décideurs subissent les mêmes épreuves et fassent face un jour à ce genre de drame dans leur famille en tant que victimes et non auteurs !! Quand ils trouveront leurs enfants inanimés dans un sac plastique, peut-être essaieront-ils de changer le cours de cette lamentable mortalité avec plus de détermination ! Et mettre fin à ce piège mortel de la société :La rapidité !

          Pas facile d’annoncer à des parents que ses enfants ne sont plus ! Comment voulez- vous que nos responsables politiques sachent ? Ce ne sont pas des citoyens, ce sont des politiciens !

          Je porte l’entière responsabilité des mots que j’appose et je les Revendique Haut et Fort.


          • Philippe MEONI Philippe MEONI 30 juin 2007 17:39

            @ lyago2003 : Avant de se déclarer responsable et signer des propos, encore eût il fallu avoir le courage de les tenir hors du couvert de l’anonymat... rigolo ! Cordialement


          • moebius 29 juin 2007 22:40

            Nous attentons tous beaucoup de la nomination de ce controleur indépendant. Allez y mettons « le paquet »


            • moebius 30 juin 2007 01:30

              Aprés les promesses quoi ? dans les premiers jours, la grace des nominations, ensuite ? d’autres promesses...


              • moebius 30 juin 2007 01:33

                votre article est exellent, trés informatif, au plaisir de vous lire


              • calach calach 30 juin 2007 11:14

                Monsieur Bilger écrit : « Pour ma part, il ne s’agit pas, selon l’attitude confortable dominante, d’obliger l’Etat à sacrifier sa mission de sauvegarde publique au prétexte que l’enfermement n’offrirait pas aujourd’hui les garanties de décence et d’humanité souhaitées par tous. » A-t-on déjà vu un procureur proposer une autre sanction que la prison ? Peu importe pour le procureur ( au sens général), les conditions désastreuses des prisons françaises ! Ce n’est pas son problème et Monsieur Bilger l’exprime clairement en se lavant les mains sur les garanties de « décence et d’humanité ». Il est vrai que le procureur n’est pas responsable du budget des prisons et de la justice. Par contre, il est de sa responsabilité et de celle des juges de constater que la France est le champion européen de la détention provisoire... Il est de sa responsabilité d’admettre que pour la seule année 2003, l’Etat a dû indemniser 583 années de détention injustifiées à la suite de non-lieu ou de relaxes (Affirmation du député Fenek lors de la commission d’Outreau). Le procureur doit reconnaître, par ailleurs, qu’il peut utiliser la notion de trouble à l’ordre public, comme bon lui semble même après la loi du 5 mars 2007,pour demander le placement de quiconque, y compris les innocents, en détention provisoire. S’il y a surpopulation carcérale par excés de « mission de sauvegarde publique », ce n’est pas l’Etat qui est responsable mais les représentants de l’Institution judiciaire. On ne peut que se réjouir de lire qu’un représentant de la justice plaide « la responsabilité accrue des magistrats ». Si cette responsabilité était effective et si l’indemnisation de la détention abusive était revalorisée à la hauteur des préjudices matériels et moraux subis par les victimes de cette forme de violence ordinaire et arbitraire, imposée par une justice prétendue « infaillible », alors il y aurait peut-être moins de surpopulation carcérale, alors il y aurait peut-être plus de confiance dans la justice (N’oublions pas que près de 70 % des justiciables n’ont pas confiance dans le systéme judiciaire !)


                • Francis, agnotologue JL 30 juin 2007 11:37

                  Vous faites bien calach de rappeler ces chiffres : «  »pour la seule année 2003, l’Etat a dû indemniser 583 années de détention «  ».

                  Avec votre permission je collerai ici un extrait de votre article "Les leçons oubliées d’Outreau :

                  «  »Le 24 mai, M. et Mme Keller s’apprêtent à aller chercher à la crèche et à l’école maternelle leurs deux filles, âgées de 3 et 5 ans. Mais à 16 heures la mère reçoit sur son lieu de travail un appel téléphonique du centre médico-social de Castelnaudary, qui lui apprend qu’ils ne pourront pas « récupérer [leurs] enfants à la fin de la classe parce qu’ils ont été placés par le procureur de la République dans deux familles d’accueil séparées ». Stéphane Keller, le père, raconte : « Ma femme a demandé des explications. On lui a répondu : « On ne peut rien vous dire. On ne sait pas où sont placés vos enfants. » (…)[Ainsi] 2 fillettes de 3 et 5 ans ont été particulièrement maltraitées : Kidnappées par des inconnus à la sortie de la classe, séparées, placées dans des familles inconnues, sans nouvelles des parents donc en situation d’abandon psychologique pendant plusieurs jours... Qui est responsable de cette maltraitance ? ? Certainement pas les parents«  ».

                  Ce traumatisme infligé aux fillettes par ces personnels n’émeut pas l’administration judiciaire, probablement guidée par ce principe totalitaire qui veut que la fin justifie les moyens.

                  Lien : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=26237


                • William7 30 juin 2007 19:19

                  Lire le très droitier Bilger, ça me donne une seule envie...relire Deleuze, Foucault, Bourdieu et consort !


                  • Philippe Bilger Philippe Bilger 30 juin 2007 22:33

                    Croyez-vous que je sois assez stupide pour prétendre me situer dans cette géniale catégorie philosophique ?Droitier n’a rien à voir avec cela.Est-ce que je vous compare avec Proust pour vous accabler !


                  • Forest Ent Forest Ent 30 juin 2007 21:19

                    Moi qui ne suis d’habitude pas trop d’accord avec l’auteur, j’apprécie plutôt cet article qui, même si l’on n’est pas d’accord avec ses propositions, remue le couteau là où il le faut.

                    Et puis c’est une bonne question : au-delà de ses promesses électorales désordonnées et démagogiques, qu’est-ce que ce gouvernement est capable de faire de sérieux ? Nous pourrons en faire le bilan dans un an ou deux, mais il me semble fort probable que ses électeurs soient surpris et déçus. L’UMP mettra-t-elle par exemple vraiment la sécurité des détenus au rang de priorité ?

                    Il faut vraiment que j’essaie de faire preuve de bonne volonté, parce que critiquer Pinocchio risque d’être beaucoup trop facile. smiley


                    • lyago2003 lyago2003 30 juin 2007 21:52

                      @ P MEONI, A rigolo,rigolo et demi, je suis sur ce forum comme vous tenu à avoir un pseudo et comme je l’ai écrit sur mon post et sur tous les posts qui sont publiés d’ailleurs j’assume mes écrits si vous le voulez je vous mets mon nom et mon prénom et celà changera quoi ? Essayer de réfléchir un peu avant de vous lancer dans l’invective rigolo !


                      • tchoo 1er juillet 2007 14:30

                        je ne donnerais pas d’avis sur votre article, manquant de compétences. Mais je ne peux que m’étonner de votre réaction de « mâles » sévèrement b...., pour passer rapidement sur le comportement de P. Devedjian, vis à vis d’une femme. Comme si pour les males c’était quasiment normal de traiter une femme de salope, quand bien même ce serait en privé. Je dois dire, que là, vous me décevez énormément, moi qui pour vous avoir lu entendu à plusieurs reprises, vous pensais plutôt réfléchi et censé. Désolé, mais je ne peux vous suivre, et je n’aime vraiment l’image que vous semblez donner de notre communauté masculine vis à vis de l’autre moitié de l’humanité.


                        • Philippe Bilger Philippe Bilger 1er juillet 2007 14:35

                          Vous me prêtez une malfaisance sexiste que je n’ai pas exprimée, même pas allusivement.


                        • claude claude 2 juillet 2007 01:11

                          bonsoir,

                          si j’ai bien compris, il serait urgent de renforcer le corps des magistrats pour faire face à la délinquance.

                          en lisant le post de zen, une idée m’est venue : il y beaucoup de personnes de 50-60 ans qui ont une longue vie d’expérience professionnelle en tant que cadres, ou artisans et qui se retrouvent sur le carreau parce que « trop vieux » pour une économie façonnée pour les jeunes loups. ne pensez-vous pas que ces personnes , avec une formation ad hoc, pourraient relayer le corps des magistrats ?

                          la nouvelle ministre de la justice a un gros chantier en prévision avec l’adaptation des peines plancher dans l’arsenal judiciaire.

                          mais une chose reste en suspend : comment tous ces délinquants vont retrouver la société ? est-il prévu de les encadrer, de les éduquer ? de leur apprendre un métier ? pour que lors de leur sortie, ce ne soient pas des fauves qui sortent, mais des hommes et des femmes capables de se réinsérer dans la société et de de construire une meilleure vie pour eux et leur famille, une fois leur dette payée.

                          que compte faire le ministère de la justice et des prisons ?


                          • jako jako 2 juillet 2007 18:49

                            superbe idée déja evoquée mais sans résultat hélas


                          • Don Diego Don Diego 2 juillet 2007 09:18

                            Propos tenus en prive.... sur une place publique en presence des cameras de Lyon metropole ! L’ivresse du pouvoir donne des ailes.... Et cela ne fait que commencer.


                            • claude claude 2 juillet 2007 19:34

                              ça va ?

                              pas besoin d’oxygène ? vous avez repris votre souffle ??? smiley


                            • Philippe Bilger Philippe Bilger 3 juillet 2007 11:38

                              Je trouve votre réaction étrange.Vous affirmez, vous insultez. Pour quel motif ?


                            • Francis, agnotologue JL 3 juillet 2007 13:37

                              à Le Panda, c’est à nous que vous devez une explication. La balle est maintenant dans votre camp me semble-t-il.

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