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Accueil du site > Actualités > Environnement > Saillans, territoire à haute valeur démocratique

Saillans, territoire à haute valeur démocratique

A Saillans ils ont osé. Une poignée de citoyens est partie dans une aventure raisonnable et utile dont pas mal ici et là en France avaient rêvé et rêvent encore. Le clivage élus/population est effacé, c'est tous ensemble que la partie se joue, ça change tout.

C’est du beau travail qui est en train de se réaliser à Saillans village de 1200 habitants, situé entre Die et Crest dans la Drôme. Depuis qu’on en parle, il y avait en moi cette incompressible envie de la regarder un moment dans les yeux l’expérience démocratique qui fait tant parler d’elle. Tristan Rechid membre du Conseil des sages me l’a dit, nous sommes déjà 250, journalistes, acteurs associatifs ou politiques… à avoir eu l’idée de venir voir ce qu’il se passe à Saillans ou de lancer une invitation pour qu’un des protagonistes de l’aventure drômoise se déplace et raconte.

Dans la méthodologie et pas dans l’idéologie

Tristan Rechid est impliqué dans le projet depuis son origine, maintenant il s’occupe entre autre de l’essaimage. Alors comme ça il va souvent sur la route s’arrête dans un village où un quartier où on l’a invité, y fait sa « conférence articulée », propose pour le lendemain un atelier de formation et le jour d’après une réunion participative. Parce qu’ici à Saillans on est dans la méthodologie et pas dans l’idéologie. D’ailleurs le maire Vincent Beillard et la première adjointe Annie Morin l’ont dit chacun à leur tour lors de la conférence de presse du 29 octobre consacrée au projet de rénovation du bâtiment de l’ancienne perception : « on n’a aucune étiquette politique ». La façon dont se sont construites les listes des candidats à l’élection et la liste du Conseil des sages le montre aussi, le clivage gauche/droite ne semble pas être l’opérateur essentiel ici. Si les valeurs, solidarité, écoute, acceptation des différences, convivialité, bienveillance… sont très présentes dans les propos des plus engagés et aussi dans la charte du Conseil des sages ici on se réclame de « l’humanisme » et ça va très bien comme ça. 

Éviter que les élus ne décident sans les habitants

Il faut dire que c’est comme ça que tout a commencé. Bon, il y a eu un électrochoc en 2011. L’ancien maire a eu la mauvaise idée de vouloir installer un supermarché sans trop s’occuper de l’avis de la population. Une opposition au projet s’est organisée, plusieurs centaines de personnes qui ont signées la pétition. Les élections municipales de 2014 arrivant quelque chose de fort était là chez de nombreux habitants – éviter que les élus ne décident sans les habitants -. Même si clairement le terrain était favorable, c’est de là que tout est parti. Ils sont alors une poignée, ils savent que s’ils ne bougent pas ça continuera de la même façon et certains ont envie d’expérimenter, envie de vivre autrement la démocratie. Mais ils n’ont pas envie de faire une liste entre eux, d’ailleurs ils n’ont pas de programme et il n’y a personne qui se pose là d’emblée comme tête de liste… il va falloir faire autrement.

Sept tables pour que tous discutent

C’est là qu’elle arrive la réunion participative. Pas de liste, pas de programme, pas de tête de liste… en fait ce n’est pas vu comme un problème mais comme un point de départ, quelque chose à faire tous ensemble. A quelques-uns ils se forment aux méthodes de participation active dont certains d’entre eux connaissaient déjà les grandes lignes et même un peu plus. Ho pas grand-chose dans la formation, les bases : séparation de la forme et du fond, postits, gommettes, juste quelque heures. Puis ça a été le grand bain. Tous les habitants sont invités, ils viennent à 120. Pas d’estrade pour ceux qui parlent mais sept tables sont disposées dans la salle pour que tous discutent. Une table par thématique : aménagement, éducation, environnement, santé, économie… 2 animateurs tout frais formés par table. Et ça marche. Les habitants sont invités à faire un diagnostic sur la thématique qu’ils ont choisi à l’aide des postits, ils disent quels sont à leurs yeux les trois problèmes et les trois atouts que connaît le village, c’est le constat. L’idée de fonctionner en binôme restera, aujourd’hui il y a toujours deux élus par thématique qui sont toujours au nombre de sept.

Liste co-construite

A la réunion suivante où il y a une centaine de participants, 66 projets émergent, en utilisant des gommettes 33 sont retenus, ils seront médiatisés sur le tract des élections municipales. Lors de ces réunions on demande aussi qui veut se présenter aux élections une feuille circule, 21 personnes s’inscrivent. Après discussion 15 seront sur la liste pour se présenter à l’élection et les 6 autres feront partie du Conseil des sages. Et un jour qu’il n’est pas là le groupe décide que Vincent serait bien comme tête de liste, il accepte. Il y a eu 80 % de votants et la liste co-construite a gagné les élections avec 57% des voix. Christine Seux élue à l’éducation me dira : « la liste des élus était constituée avec la moitié de gens que je ne connaissais pas ».

A l’école les coins nature fleurissent

Aujourd’hui que ça fonctionne depuis un an et demi, côté enfance ça bouge dans le bon sens. De 30 à 40 personnes se sont impliquées dans l’écriture du Projet Educatif Territorial (PEDT). L’an dernier plusieurs élus se sont investis dans les temps d’activité périscolaire (TAP) jusqu’à faire des animations avec les enfants. L’association Lysandra Education Environnement sise dans un village voisin a été contactée très tôt par la mairie après les élections et aujourd’hui des projets d’éducation à l’environnement se développent. Création d’une prairie mellifère, gîte à insectes, aménagements pour la faune sauvage… la cour de l’école va se transformer, les coins nature fleurissent. Des sorties de terrain avec les enfants vont s’organiser, un travail sur la rivière Drôme est enclenché, l’école s’ouvre. Côté cantine, les repas sont faits au village avec un peu de bio et pas mal de local.

La nuit à Saillans, il fait nuit !

Côté écologie un Groupe d’Action Projet (GAP) organisé autour de la question de l’éclairage public a déjà changé les choses. L’éclairage est pensé, réfléchi et savamment dosé. Etrangement la nuit à Saillans, il fait nuit. Après un an d’application on est à 40% d’économie ce n’est pas rien, sans compter le nouveau confort apporté aux chauves-souris, à toute la faune et certainement à certains habitants aussi qui en avaient marre du gâchis. Sur l’énergie un GAP travaille sur l’éventualité d’un changement de fournisseur. Certains veulent ici utiliser une électricité renouvelable. Des panneaux photovoltaïques seront bientôt posés à l’école et à la mairie. L’idée de la création d’un fond d’investissement citoyen pour la création d’énergie est en marche aussi.

L’émergence des projets, ce sont les habitants

Quand on rentre dans la mairie on y trouve du monde. Le 29 octobre de 20h à 22h il y a comité de pilotage, les élus sont autour d’une table, sur les bancs et les chaises autour 18 personnes dont trois étudiants, un de la Sorbonne et deux de Grenoble, ils font de l’expérience de Saillans leur sujet de mémoires Les lignes du budget d’investissement sont étudiées les unes après les autres, ça bosse sérieux, il y a de l’expertise et de la décontraction. On ne peut pas dire autrement les projets menés par la mairie viennent du terrain. « Le pouvoir est encore au conseil municipal, mais l’émergence des projets ce sont les habitants » dit Tristan qui propose une échelle à quatre degré dans la participation : information, concertation, co-construction et co-décision. Ici à Saillans on est dans la co-construction.

Deux pouvoirs séparés

Quand on pose la question de savoir : comment faire ensemble ? Gwenola Breton membre du Conseil des sages dit que la première chose c’est l’écoute. Pour garantir cette écoute lors des réunions la personne en charge de distribuer la parole et de veiller au temps n’intervient pas dans la discussion. On a une séparation nette entre les deux pouvoirs. Le pouvoir venant de la connaissance du fond d’un dossier qui peut en imposer aux autres et le pouvoir d’avoir en main l’animation de la réunion. Si l’on veut orienter la discussion, si l’on veut faire passer son idée, il va falloir argumenter efficacement le temps de parole est limité et en plus il va falloir écouter ceux qui expriment un avis différent, c’est garanti ils auront la possibilité de s’exprimer. Ce sont les conditions de la co-construction. Gwenola parle ensuite de la tolérance, de l’acceptation des différences de points de vue et ensuite elle dit pour « faire ensemble » il faut un objectif commun : « ce qui fait vivre l’humain c’est le désir pas la méthode, on a le sens du faire ensemble ».

Des personnes solidaires

Le respect de la méthode est bien l’élément clé de la réussite ici. Le mot « transparence » revient très souvent dans les conversations, des panneaux d’information ont été installés dans le village, le site internet de la mairie est plein de lettres d’information et de compte-rendu et de possibilités de s’impliquer dans un groupe ou un autre. Si on veut savoir ce qui se passe ici c’est facile, si on veut participer c’est facile. La création du Conseil des sages et son existence active est un autre point méthodologique clé. Le conseil des sages est là pour opérer une veille bienveillante sur le processus de décision et apporter une aide. A Saillans il y a en fait une quarantaine de personnes engagées concrètement qui se donnent la main. 12 au conseil municipal, 12 au Conseil des sages, plusieurs animateurs (ils donnent un coup de main à l’animation des GAP) 6 ou 7 correcteurs (ils veillent à la qualité des productions écrites qui sont nombreuses), il faut compter aussi les baby-sitters ! Je l’ai entendu il y a eu 70 réunions publiques organisées en un an et demi, il faut s’organiser.

La politique dans sa noblesse

J’ai demandé au maire s’ils avaient une source d’inspiration particulière. La réponse est négative, ils réinventent tout. Certes mais nous ne sommes pas n’importe où dans cette vallée de la Drome. De l’autre côté du tunnel c’est le Vercors, ici on peut s’opposer à l’autorité et aller très loin jusqu’à se battre comme pendant la résistance, il n’y a pas si longtemps. Un ancien édile disait : « les saillansons sont frondeurs ». Il faut évoquer aussi les savoirs faire de l’éducation populaire qui sont là. Le maire s’est formé dans sa jeunesse aux CEMEA et quand il était animateur il avait dans sa valise le premier ouvrage écrit par le Réseau Ecole et Nature  : La pédagogie de projet ,outil d’éducation à l’environnement. Tristan lui a démarré par des stages aux Francas. Emmanuel Cappelin qui a travaillé dans l’éducation à l’environnement aux Etats-Unis, membre du Conseil des sages, me dit qu’il y a ici 2/3 de néo ruraux qui ont fait le choix d’habiter ici pour y vivre vraiment et qu’il faut tenir compte du temps. Il y a ici des gens qui par choix prennent le temps et ont donc ainsi du temps disponible pour la discussion, le débat, la politique dans sa noblesse. Plusieurs se sont formés aussi à l’Université du nous qui se propose de réinventer l’agir ensemble.

20% de la population participe

En deux mots, ils ont fait quoi à Saillans ? Ils ont osé et ils partagent ! Ils ont dit ça ne peut pas continuer comme ça, il faut que ça se passe autrement, on a envie d’essayer des trucs et ensuite ce n’est qu’une succession de prise de risques toujours dans la collégialité. Ils ont fait avec les savoirs faire détenus par quelques habitants. Ils se sont formés dès le départ sur ce que ça implique de travailler en démocratie participative. Ils ont innové, ils ont fait une grande place à l’entraide et ça marche, c’est plus de 20% de la population qui participe au processus. On ne peut pas taire que l’expérience semble déranger dans le pays, les relations avec l’intercommunalité et le conseil départemental n’ont pas l’air simples, il y a comme une crispation. Espérons qu’à force d’explication, de dialogue et de sagesse, ça évolue dans le bon sens. En fait ça ne fait guère de doute.

Constamment dans l’inclusion

Saillans n’est pas un cas unique et les exemples de démocratie directe se multiplient. Il y a eu 300 participants à l’évènement « Curieuses démocraties  » en septembre, riche moment d’échanges et de réflexion, un certain JT en a parlé. Cette coupure qu’on voit trop souvent entre ceux qui ont le pouvoir et les habitants n’a plus guère de sens. Partout dans de nombreuses associations la coprésidence se pratique depuis plus de 15 ans, il faut mieux intelligemment faire ensemble, ça évite bien des dérives. Il y a ici une vraie volonté politique de vivre autrement la démocratie et « ils sont constamment dans l’inclusion » dit Loïc Blondiau, le groupe leader ne reste pas dans un entre soi confortable. En fait à Saillans ils appliquent le principe 10 de Rio, posé il y a 23 ans déjà : « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement c’est d’assurer la participation du public » la démocratie est un environnement. Oui Saillans est un territoire à haute valeur démocratique, maintenant ça va être la révision participative du PLU, le renouvellement du Conseil des sages… ça a bougé, ça bouge et ça va bouger à Saillans. Vivement la prochaine occasion d’y retourner et de voir, écouter, essayer de comprendre encore.

A suivre

RG

Codirecteur du Réseau Ecole et Nature

Article sur le sujet : http://www.reporterre.net/A-Saillans-les-habitants-reinventent-la-democratie

 


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26 réactions à cet article    


  • Clark Kent M de Sourcessure 12 novembre 2015 11:00

    Qui ne connait pas Oui-oui ? Le petit chauffeur de taxi, avec son bonnet bleu, ses chaussures vernies et surtout sa jolie voiture jaune et rouge !

     

    Oui-oui habite à Mini-ville, le pays des jouets, et adore rendre tout le monde heureux, surtout ses meilleurs amis Potiron et Mirou.

     

    Mais c’est sans compter les desseins maléfiques de Sournois et Finaud, les deux méchants lutins, toujours prêts à faire des mauvais coups.


    Oui Oui | Zouzous

    • izarn izarn 12 novembre 2015 18:47

      @oncle archibald
      On peut faire des referendum par internet...Mais ce n’est que consultatif.
      Les élus ont les pouvoirs autocratiques...
      Il faudrait mofifier la Constitution...
      Ne revez pas...Elle est sous controle de Sauron.


    • Ruut Ruut 13 novembre 2015 07:11

      @oncle archibald
      Pourquoi ne pas utiliser les smartphones dans la consultation populaire ?
      Une application « Projets de ma commune », une liste de projets, possibilité e vote de d’argumenter voir de changer son vote (après une discutions, les avis évoluent).

      Surtout pas d’anonymat, car ça permet des abus.

      L’interret c’est que meme dans une ville de 50 000 habitants chaque citoyen puisse participer quand il le peut (plus facile en ligne que via des réunion), surtout pour ceux qui travaillent en H24 7 J/7.


    • Nycolas 13 novembre 2015 16:23

      @oncle archibald

      Le soldat démocratie est mort. RIP.

      Et personne ne vient déposer de fleurs sur sa tombe.

      Un article de plus façon « gentils oiseaux » où l’on apprend que 20% de la population participe, donc implicitement, 80% sont hors du jeu « démocratique ». Si l’on considère que, selon l’auteur, c’est le meilleur de ce que la démocratie a à offrir en terme de bisous et de fleurs qui chantent, je crois qu’on peut juste passer à autre chose.

      Maintenant, pour tirer le positif de tout ça on peut toujours penser que « c’est un début », mais moi je crois plutôt que c’est la fin. La fin de la démocratie pousse les gens à en générer des ersatz et à s’en satisfaire avec le sourire. C’est bien plus triste que joyeux.

      Un idéal est mort, un despotisme malsain et invisible a pris sa place, et l’on doit s’enthousiasmer en dansant devant toute tentative d’acharnement thérapeutique à ranimer le zombie.

      En vérité, ce qui serait scandaleux serait que ces projets et ces initiatives n’existent pas, puisqu’il s’agit simplement et de rien d’autre que d’un dernier élan de survie.

      Il serait, pourtant, bien plus sain d’effectuer le deuil, de cesser avec ce déni, et donc de passer à autre chose, admettre qu’un projet de société a échoué au bénéfice d’une oligarchie prédatrice, d’en tirer les leçons et les conséquences, et d’agir en fonction. J’avoue que c’est plus difficile, notamment car cela implique que la conscience soit capable de faire face à une certaine idée de la violence sans laquelle la vie n’est pas possible.

      L’idéologie écolo-angéliste actuelle fait beaucoup de mal à cet égard. Les fleurs se nourrissent sur des cadavres décomposés, les oiseaux sont soit carnivores ou insectivores soit herbivores et tuent donc de la vie animale ou végétale (pourquoi ce schisme absolu dans la prise en compte de la vie, d’ailleurs ?), la vie d’une manière générale est cannibale et se nourrit d’elle-même (de la vie morte et/ou décomposée, j’entends). Quant aux enfants idéaux dont on nous rebat les oreilles comme des incarnations sacrées de la vie, on oublie que tout criminel, tout terroriste, tout politicien corrompu, tout sadique, tout pédocriminel, a un jour été un joyeux bambin insouciant. D’une manière générale, vivre c’est nuire, et plus précisément, nuire à une autre vie que la sienne. Notre monde n’accepte pas cela et relègue la production de nourriture dans des usines à l’abri des regards, où les animaux sont maltraités et les végétaux maintenus dans des conditions extrêmement étroites et contraignantes pour être standardisés. Dans tout ça le bio pallie à une certaine imagerie morbide refoulée, sans suffire à solutionner l’ensemble de ce problème. Là aussi, on aura beau jeu de mettre en avant les « 20% » pour mieux taire les « 80% », manière aisée de regarder ailleurs pour se donner une image plus reluisante de ce qu’est la nature, la vie, le monde.

      Tant qu’on n’a pas une vision équilibrée des choses, avec notre vision totalement déracinée de la nature, en tant que consommateurs de plus en plus urbains et sans connaissance de la terre et de la Terre, et qu’on ne regarde pas en face le côté violent de la vie/mort et de la nature/culture, on colporte ces idées borgnes sur le bonheur démocratique rurbain de vivre tous en « harmonie » et de donner sa chance à « chacun » sauf aux 80%. Non, je ne cautionne pas, ça manque beaucoup trop de vision et d’ambition.


    • César Castique César Castique 12 novembre 2015 11:38

      « …ici à Saillans on est dans la méthodologie et pas dans l’idéologie. »

      Si on veut, mais politiquement, c’est quand même atypique, comme village. Une réserve de peaux-rouges, comme qui dirait !

      Au premier tour de la présidentielle, la gauche y recueille près de 61 % des suffrages (43.75 % en moyenne nationale, 41.84 % en moyenne drômoise).

      La gauche de la gauche et les écolos, y obtiennent plus de voix que François Hollande (32.67 % contre 28.17 %).

      Seule, la gauche de la gauche atteint 25.21 %, contre 15.12 % sur le plan national, et 16.79 % sur le plan départemental.

      Et quand c’est comme ça en chiffres, le carcan idéologique n’est pas loin...


      • Aristide Aristide 12 novembre 2015 12:25

        @César Castique


        Sans parler de carcan, il est assez spécieux de se dire apolitique et sans idéologie ...



      • Aristide Aristide 12 novembre 2015 12:15

        Un petit détail, sur les chauves souris et l’éclairage ; l’éclairage nocturne est plutôt un avantage pour ces petits mammifères, insectivores elle savent très vite profiter de l’attirance des insectes à la lumière. Comme quoi, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Pour ma art j’éclaire volontairement ma terrasse le soir, c’est un vrai ballet de chauve souris, éliminant les insectes.


        Sur le reste, il s’agit d’une expérience assez limitée dans un village sans grand problème. Quand il s’agit de gérer un existant, il n’y a généralement pas de difficulté à mettre en œuvre ces solutions dites coopératives ou les gommettes remplacent les votes à main levée, mais dans les faits c’est la même chose. Les leaders, associatifs, politiques et autres, sont généralement suivis par ceux qui ont moins de facilité à s’exprimer. On remplace la responsabilité de l’élu par un simulacre de « participation ».

        Quand il s’agit de politique à long terme et d’investissements, là cela devient une foire d’empoigne, chacun y allant de SON interet privé. Car il est utopique de penser que l’intérêt collectif est la somme des intérêts particuliers. Je n’ose évoquer les choix imposés tels que l’augmentation des impôts locaux pour le financement de l’école, du centre social, ...

        Il faut aussi souligner le défaut de « représentativité », il est à parier que ces 20% de la population qui participent sont les plus « actifs », ceux qui ont du temps, associatifs souvent venus pour défendre leur hobie, l’écologie pour les générations futures et la planète qui etc..., le sport qui est un apprentissage de la vie, le commerce local qui doit survivre, le bruit dans ma rue qui m’empêche de dormir, le stationnement sur la place qui m’interdit de me garer cinq minutes pour acheter le pain, la hauteur des bancs qui sont trop bas pour mes jambes trop longues, la couleur des volets que je préfère le bleue lavande, ...

        Maintenant s’ils ont voté c’est leur problème. Les prochaines élections montreront si c’est aussi idyllique que cela. Il y a déjà eu quelques démissions au CM pour des décisions contestées. 



        • Aristide Aristide 12 novembre 2015 12:21

          @Aristide


          Ajout : la participation est une noble proposition, fasse que l’auteur s’applique à lui même ce qu’il préconise et participe à AgoraVox autrement que par la simple copie de ses articles diffusés surement ailleurs. Aucun message sur Agora depuis plus de 2 ans, par contre de nombreux articles, drôle de manière de vanter la démarche de participation.

        • Roland Gérard Roland Gérard 12 novembre 2015 12:50

          @Aristide
          j’ai été maltraité par des réponses très violentes et très désagréables par le passé sur Agoravox aussi maintenant je ne parle qu’a des personnes qui ont visage, prénom et nom, question d’égalité. Je crois qu’on ne construit rien d’intéressant dans l’anonymat, c’est même carrément impossible. Il faut assumer ce qu’on dit ou se taire, voilà ma position. Je n’ai plus envie d’être maltraité....merci si vous répondez d’y prêter attention.


        • Aristide Aristide 12 novembre 2015 16:21

          @Roland Gérard


          Il ne s’agit pas de construire, mais d’échanger, de se confronter, .... Il n’y a aucune nécessité à s’étaler sur internet quand on connait les « malades » qui traînent ici ou là. J’aurais un pseudo « réaliste » du type Aristide BLENIS une photo ou .... que cela ne rajouterait rien à la valeur de mon propos.

          J’ai essayé de répondre sur le fond, sans aucune agressivité. Maintenant, vous utilisiez un forum de discussion ou la quasi totalité des participants sont anonymes, ce n’est pas nouveau, ni exceptionnel. Refusez de répondre simplement sur ce seul fait est assez ... faible comme argument.

          Mais, bon vous avez le droit de poster, de ne pas poster, ... c’est votre affaire. Pour ma part, je ne poste que sur des sujets ou je ressens une nécessité à rétablir MA vérité, sur votre affaire il me semble que les arguments donnés sont recevables et méritent mieux que l’évitement que vous sollicitez à mon sens assez facilement. 


        • izarn izarn 12 novembre 2015 18:52

          @Aristide
          Ce genre d’experience est sous domination autocratique. On change de maire, et hop, terminator.
          Pas d’espoir, il faut attendre que le Système croule.
          Sinon, c’est du bricolage. Certes trés positif pour une société de l’aprés.
          De l’aprés coulage du Titanic.
          La seule chose à faire : Couler le Titanic d’abord pour etre viable.


        • jymb 12 novembre 2015 14:28

          Ravi d’apprendre que la cration d’un gîte à insectes a donné lieu de merveilleuses discussions entre citoyens.


          Bon, devenons plus sérieux

          -Dans nos villes, les réunions ne peuvent être fréquentés que par les retraités ou oisifs qui viennent réclamer de la tranquillité devant leur jardin ( et sont pouponnés de manière clientéliste) Haro par exemple sur les laborieux qui roulent en voiture pour aller travailler, à chasser comme des malpropres, à punir à coup de zone « 20 » ou de casses voitures : salauds de laborieux ! Quand à moi qui travaille et me déplace aussi la nuit, : plus de lumière, des chicanes et autres moyens haîneux de pourrir la vie : merci les « concitoyens ». Vous mérites bien peu que certains se décarcassent pour vous et assurent la continuité des activités.

          -Les grandes tirades du « discutons ensemble » se fracassent trés vite dés que l’on sort de son petit cercle de connivence. Je suppose que votre commune discutera fraternellement avec ses voisines lorsqu’il y aura autour d’elle une PS, une LR, une FN ? 

          La vraie participation c’est le référendum...et là on a de vraies surprises..mais quasi personne n’a les c...de le faire : trop dangereux de demander un avis réel ! 

          • jymb 12 novembre 2015 14:35

            ..vous mériteZ bien peu


            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 12 novembre 2015 15:10

              Bonjour monsieur Robert Ménard, je vous croyais maire de Béziers ?
              Bienvenue dans votre nouveau parti le FM, Front Municipal j’adhère !
              Saillans, situation géographique proche du Vercors fief de résistance...
              L’exemple d’Étienne Chouard vous a t il aidé à lancer votre mouvement ?


              • Le Dranob 12 novembre 2015 16:59

                Bonjour monsieur Roland Gérard 


                Merci pour cet exposé détaillé et exhaustif de la mise en place de la démocratie à Saillans .
                On sent au travers de votre narration , votre enthousiasme et votre passion pour cette « expérience ».
                Même si la condescendance de certaines réactions (au dessus) est affligeante,les pisse-froids qui répondent à votre information en la galvaudant,ne mesurent pas ce qui est en train de se créer dans ce petit village.
                Leurs critiques caustiques qui pourraient sembler un tantinet désespérantes révèle le fond des enjeux qui se jouent en réalité. 
                C’est ainsi : nous ne sommes pas un pays démocratique (seulement une république) , nous ne sommes pas un peuple démocratique, nous n’avons pas une constitution démocratique et chaque jour, Bruxelles et les europeistes bafouent toute tentative d’évoluer vers elle.
                La démocratie est dans le meilleur des cas, pour beaucoup, une velléité .
                Ainsi la tentative de faire vivre et participer le plus grand nombre de personnes aux prises de décisions se heurte à un atavisme régalien d’une rigidité cadavérique !
                Ce qui se passe à Saillans est symptomatique d’un mouvement de fond , plus général,qui pourrait s’apparenter aux cahiers de doléances, à la différence que , eux , à Saillans , ils mettent en oeuvre dès maintenant un vécu participatif démocratique , sans attendre le changement « d’en haut ».
                Pour eux , le changement c’est vraiment maintenant .

                Bernard Bonnardel

                • Roland Gérard Roland Gérard 12 novembre 2015 18:12

                  @Le Dranob
                  oui et nous sommes tous inquiets de voir le « haut » aussi incapable d’agir contre la crise climatique. La déclaration des américains aujourd’hui qui ne veulent pas d’un accord contraignant à la COP est un nouvel exemple. Recomposons à la base, que faire d’autre ?


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 novembre 2015 19:20

                  @Roland Gérard
                  Sortir de l’ UE, pour que la démocratie que vous expérimentez soit aussi étendue à tous les niveaux. Aujourd’hui, les électeurs peuvent bien voter X, Y, ou Z, le résultat est le même depuis 40 ans : « cause toujours, tu m’intéresses... »


                  Les médias ne nous proposent que des Partis politiques, à qui les Traités européens ont enlevé le droit de décider dans l’ intérêt général. 

                  Les décisions essentielles sont prises ailleurs qu’en France : à la BCE, au FMI, à l’ OTAN, à la Commission européenne, mais plus en France !


                • Le Dranob 12 novembre 2015 22:38

                  @Roland Gérard

                  Ce que fait Pierre Rabhi est l’une des réponses possibles ; la stratégie du colibri !
                  Le maillage des résistances et des expérimentations trouvera un moment opportun pour se concrétiser quand nécessité fera loi .
                  Donc , oui, « recomposons à la base » . 
                  Le programme du conseil national de la résistance était avant tout le refus de la défaite par un petit groupe d’hommes et de femmes avec l’ambition d’une reconstruction sociale solidaire . 
                  La lutte a commencée un peu partout , nous sommes dispersés mais nous saurons nous unir le moment venu. 

                •  C BARRATIER C BARRATIER 12 novembre 2015 17:34

                  Voilà qui me plait bien. Le grand probleme de la démocratie est la paresse du citoyen. Nos élus arrivés par des systemes de soutiens de partis et de communautés nous trahissent. Là le travail se fait sur projet dont la réalisation est suivie, controlée....C’est un état d’esprit, je ne crois pas que la taille importante d’une commune empêche cette approche. C’est un peu mon expérience, faut il dire que j’ai appris ces méthodes il y a plus de 50 ans, aux CEMEA, où se conjugaient Ecoute et Compétences. Assez des mandarins marionnettes, place aux citoyens coopératifs
                  En table des news :

                  Elus marionnettes, décideurs mondiaux pédagogues coalisés

                  http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=257


                  • Roland Gérard Roland Gérard 12 novembre 2015 18:21

                    @oncle archibald
                    l’éducation populaire a t-elle vraiment régressé dans notre pays ? Certains parlent maintenant d« éducation conventionnelle » en parlant de ce que fait l’éducation nationale, ça fait penser à l’agriculture chimique, pas mal ! La France à soif de débat, la démocratie meure d’un manque de parole. Je reviens sur « paresse » je ne partage pas cette vision, un des impliqués de Saillans ma expliqué l’importance du temps. Il faut du temps pour s’occuper des affaires de la cité. Aristote le disait déjà, il éliminait les laboureurs de la liste des citoyens parce qu’ils n’avaient pas le temps. Cet interlocuteur m’a expliqué que des habitants de Saillans avaient fait le choix de prendre le temps. Comme un style de vie en quelque sorte.


                  • alinea alinea 12 novembre 2015 23:33

                    @oncle archibald
                    Ce n’est peut-être pas un hasard si les gens n’ont plus le temps !
                    Étrange que les mineurs, les sidérurgistes, les prolétaires de tous acabits aient eu le temps de faire de la politique en leur temps !
                    Cette expérience, même si elle reste une école, sera ancrée définitivement dans ceux qui l’ont vécue ; un peu comme les paysans du Larzac !
                    Je ne boude pas mon plaisir de savoir que des gens pensent que le « commun » ( vie ou bien) mérite notre attention, notre temps, notre investissement, et je suis bien persuadée que ceux qui le vivent en sont comblés.
                    Vient souvent le moment de la déception, des querelles, mais c’est là où il faut apprendre à gérer, dans le temps aussi, quand cette manière devient routine, savoir lui redonner vie à chaque instant.
                    C’est un beau défi, que je souhaite réussi.


                  • alinea alinea 13 novembre 2015 21:33

                    @oncle archibald
                    Mais cette manière de faire n’est pas une fatalité !!
                    D’un autre côté, tout est éphémère et tout est toujours à recommencer ; c’est plutôt bien puisque ça empêche de s’encroûter, sauf quand c’est comme aujourd’hui devoir se battre sur tous les fronts, et jamais gagner !


                  • lloreen 14 novembre 2015 15:46

                    @C BARRATIER
                    « Nos élus arrivés par des systemes de soutiens de partis et de communautés nous trahissent. »

                    Ils ne trahissent pas ; ils font ce pour quoi ils sont payés par la république, c ’est à dire défendre l’ intérêt républicain et non pas l’ intérêt national, les deux étant deux notions fondamentalement différentes et en opposition.

                    La république française est une corporation privée enregistrée en tant que telle auprès de la SEC américaine (security & exchange commission), sous le contrôle des Rothschild et de leurs associés à la tête de la cité de Londres (la Couronne) et du système financier occidental .
                    La preuve en lien.

                    UPIK® Record - L LRegistered company nameREPUBLIQUE FRANCAISE PRESIDENCE
                    Non-registered name or business unit
                    LD-U-N-S© Number542472212 LRegistered address55 R DU FAUBOURG SAINT HONORE LPost code75008 LCityPARIS
                    CountryFrance WCountry code241
                    Post office box number

                    Post office box town

                    Telephone number

                    Fax number

                    Name primary executive
                    WActivity (SIC)9199
                    Le grand problème est qu’ il y a quiproquo dans l’ esprit des citoyens. Si vous observez attentivement toutes les décisions et les lois de al république française (et des républiques étrangères car c ’est exactement identique) vous remarquez que les politiciens de la république française défendent sans exception les intérêts privées de ceux dont ils dépendent financièrement, c ’est-à dire ceux qui sont à la tête des plus grosses fortunes mondiales.

                    Ce n’ est en fait qu’ un jeu subtil de cache-cache sous l’ oeil endormi des citoyens des républiques qui confondent les deux notions, passant pour racistes lorsqu’ ils prétendent défendre les intérêts nationaux et « éclairés » tant qu’ ils acceptent de se laisser spolier par ceux qui siphonnent toutes les institutions chargées de défendre le cadre et l’ intérêt national.


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 12 novembre 2015 18:19

                    C’est très intéressant, merci pour cet article.
                    Que les citoyens se mobilisent pour l’intérêt général est toujours une bonne chose.


                    Je crains pourtant que les sujets écologiques ne soient pas uniquement au centre des intérêts des citoyens. Ils s’inquiètent surtout du manque d’emplois, de la désertification des campagnes au détriment des grandes mégalopoles, des transports, les baisses de dotation aux collectivités locales, et de la disparition programmée des services publics.

                    Je ne vois guère comment des élus peuvent, au niveau communal, inverser une tendance européenne : la banane bleue. S’occuper du confort des chauves souris, c’est bien, mais c’est loin de répondre aux attentes des Français.

                    • colere48 colere48 12 novembre 2015 19:36

                      Belle utopie.... Malheureusement il est à craindre que notre monde s’apparente inéluctablement à l’univers Orwellien 

                      « Le pouvoir est d’infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux que l’on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l’on a choisies. Commencez vous à voir quelle sorte de monde nous créons ? C’est exactement l’opposé des stupides utopies hédonistes qu’avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d’écraseurs et d’écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu’il s’affinera, deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. L’ancienne civilisation prétendait être fondée sur l’amour et la justice, la nôtre est fondée sur la haine. . Dans notre monde, il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout. »

                       George Orwell


                      • lloreen 14 novembre 2015 13:11

                        Saillans est un début, une preuve de plus que la solution vient des citoyens qui se rassemblent.

                        Des citoyens se sont aussi rassemblées et ont crée le conseil national de transition le 18 juin 2015, qui est le seul organe légitime de la France et non pas de la république française qui est d’ ailleurs une corporation privée (forclose depuis le 25.12.2012) dirigée est contrôlée par les Rothschild et leurs associés qui sont à la tête de la City de Londres (Couronne).

                        http://www.conseilnational.fr/

                        La république est une corporation privée inscrite auprès de la SEC américaine (security & exchange commission).
                        La preuve en lien.

                        UPIK® Record - L LRegistered company nameREPUBLIQUE FRANCAISE PRESIDENCE
                        Non-registered name or business unit
                        LD-U-N-S© Number542472212 LRegistered address55 R DU FAUBOURG SAINT HONORE LPost code75008 LCityPARIS
                        CountryFrance WCountry code241
                        Post office box number

                        Post office box town

                        Telephone number

                        Fax number

                        Name primary executive
                        WActivity (SIC)9199
                        Tous ceux qui veulent se rassembler peuvent rejoindre la CNT pour infléchir le cours des événements peuvent le faire en contactant les citoyens qui en font déjà partie parce que les escrocs et les usurpateurs qui prétendent être légitimes à représenter les français dans le gouvernement actuel, qui n’ est qu’ une corporation privée usurpant les prérogatives d’ un gouvernement légitime choisi doivent déguerpir.

                        Le CNT ne fait que suivre l’ exemple islandais.

                        Rappel:la révolution pacifique islandaise.
                        http://www.wikistrike.com/article-revolution-loin-des-medias-l-islande-reecrit-entierement-sa-constitution-99142021.html

                        Depuis que le peuple islandais a repris son pouvoir légitime dans son pays, une partie des dettes hypothécaires des ménages islandais a été remise par deux fois.
                        http://www.legrandsoir.info/l-islande-annule-encore-une-fois-une-partie-des-emprunts-immobiliers-des-menages.html

                        http://www.express.be/business/fr/economy/lislande-annule-encore-une-fois-une-partie-des-emprunts-hypothecaires-des-menages/209361.htm

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