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Commentaire de Nycolas

sur Saillans, territoire à haute valeur démocratique


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Nycolas 13 novembre 2015 16:23

@oncle archibald

Le soldat démocratie est mort. RIP.

Et personne ne vient déposer de fleurs sur sa tombe.

Un article de plus façon « gentils oiseaux » où l’on apprend que 20% de la population participe, donc implicitement, 80% sont hors du jeu « démocratique ». Si l’on considère que, selon l’auteur, c’est le meilleur de ce que la démocratie a à offrir en terme de bisous et de fleurs qui chantent, je crois qu’on peut juste passer à autre chose.

Maintenant, pour tirer le positif de tout ça on peut toujours penser que « c’est un début », mais moi je crois plutôt que c’est la fin. La fin de la démocratie pousse les gens à en générer des ersatz et à s’en satisfaire avec le sourire. C’est bien plus triste que joyeux.

Un idéal est mort, un despotisme malsain et invisible a pris sa place, et l’on doit s’enthousiasmer en dansant devant toute tentative d’acharnement thérapeutique à ranimer le zombie.

En vérité, ce qui serait scandaleux serait que ces projets et ces initiatives n’existent pas, puisqu’il s’agit simplement et de rien d’autre que d’un dernier élan de survie.

Il serait, pourtant, bien plus sain d’effectuer le deuil, de cesser avec ce déni, et donc de passer à autre chose, admettre qu’un projet de société a échoué au bénéfice d’une oligarchie prédatrice, d’en tirer les leçons et les conséquences, et d’agir en fonction. J’avoue que c’est plus difficile, notamment car cela implique que la conscience soit capable de faire face à une certaine idée de la violence sans laquelle la vie n’est pas possible.

L’idéologie écolo-angéliste actuelle fait beaucoup de mal à cet égard. Les fleurs se nourrissent sur des cadavres décomposés, les oiseaux sont soit carnivores ou insectivores soit herbivores et tuent donc de la vie animale ou végétale (pourquoi ce schisme absolu dans la prise en compte de la vie, d’ailleurs ?), la vie d’une manière générale est cannibale et se nourrit d’elle-même (de la vie morte et/ou décomposée, j’entends). Quant aux enfants idéaux dont on nous rebat les oreilles comme des incarnations sacrées de la vie, on oublie que tout criminel, tout terroriste, tout politicien corrompu, tout sadique, tout pédocriminel, a un jour été un joyeux bambin insouciant. D’une manière générale, vivre c’est nuire, et plus précisément, nuire à une autre vie que la sienne. Notre monde n’accepte pas cela et relègue la production de nourriture dans des usines à l’abri des regards, où les animaux sont maltraités et les végétaux maintenus dans des conditions extrêmement étroites et contraignantes pour être standardisés. Dans tout ça le bio pallie à une certaine imagerie morbide refoulée, sans suffire à solutionner l’ensemble de ce problème. Là aussi, on aura beau jeu de mettre en avant les « 20% » pour mieux taire les « 80% », manière aisée de regarder ailleurs pour se donner une image plus reluisante de ce qu’est la nature, la vie, le monde.

Tant qu’on n’a pas une vision équilibrée des choses, avec notre vision totalement déracinée de la nature, en tant que consommateurs de plus en plus urbains et sans connaissance de la terre et de la Terre, et qu’on ne regarde pas en face le côté violent de la vie/mort et de la nature/culture, on colporte ces idées borgnes sur le bonheur démocratique rurbain de vivre tous en « harmonie » et de donner sa chance à « chacun » sauf aux 80%. Non, je ne cautionne pas, ça manque beaucoup trop de vision et d’ambition.


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