@Nowhere Man
« D’après Todd les flics,les CRS et leurs ennemis intimes gendarmes ont voté à 50% pour Lepen en 2017. »
Les études sont moins accessibles que celle pour les profs. Le lien internet pour l’étude CEVIPOF qui est la plus citée par les spécialistes (probablement la source de Todd) est une page « oops ». Il y a, sinon, le vote des miloufes :
https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/07/Focus-199-Pour-qui-vote-les-casernes.pdf
Et une « radioscopie du vote RN » :
https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/03/3734-1-study_file.pdf
Si quelqu’un retrouve une étude, qu’il n’hésite pas à mettre le lien sur cette page !
Le problème du sondage sur les bidasses, c’est que la grille de lecture principale est la caserne, sans tenir compte des différences de grade, et de niveau de vie. Bon, chez les militaires, y a des excuses, vu leurs conditions au quotidien.
Néanmoins, je pense que la stat de 50,1% pour le vote flic-RN, est à peu près conforme. Jusqu’à la chute du PC, les CRS étaient noyautés par le parti et obtenait des scores un peu conséquents. Je n’ai pas les données, mais ça devait tourner un peu au-dessous de 10%. Il y avait des résidus de maurassiens, une tendance nette à droite, mais probablement un quart de flics de gauche (PC compris).
Il est vrai que l’électorat de Lepen est avant tout « prolo ». Or les flics, en France (ce n’est pas le cas dans la plupart des autres pays) se perçoivent comme des prolos, ce qui se comprend. Dans le basculement du vote prolo du PC au FN, ils ont suivi.
Ce qui est le plus important, c’est ce qu’en dit Todd.
Dans la mesure où Macron a un très grand besoin de la Police pour déformer les pays, il est contraint de faire une alliance implicite avec l’idéologie du FN, d’autant que les flics ont été très remontés contre lui à un moment.
Il est notable que Lepen n’insiste pas trop ni sur les violence policières, ni sur la réforme des retraites. Depuis deux ans, elle essaie de se rapprocher des grands patrons, sans lesquels elle ne pourra avoir le pouvoir. C’est aussi pour ça qu’elle a abandonné son discours anti-euro.
Elle s’en tient au minimum syndical, s’excite un peu pendant les élections, mais elle est bien plus calme que sous Hollandia. McRon, pour sa part, tape sur elle, mais il sait que c’est en parlant du diable qu’on le fait exister.
C’est ce que Todd appelle le Macro-Lepenisme.
Depuis Mitrand, c’est le sport tradi des politiques, mais avec McRon, ça prend une tournure particulière, notamment pour ce rapport particulier avec la gouvernance policière.
Mais il ne faut pas oublier, non plus, que Le Père Pen était le premier défenseur des idées de Friedrich Hayek en France (pour une Europe ultra-libérale, pour une quasi-disparition de l’impôt sur le revenu et des impôts sur les sociétés) qu’il mêlait à un fond maurassien bien moins incompatible qu’on ne pourrait le croire (autoritarisme, xénophobie, racisme, eugénisme, etc). Or McRon est hayekien.
Si on s’accorde sur l’idée que les propositions de la mère Pen qui font gauche ne sont pas sincères, on s’aperçoit qu’il y a une pont idéologique solide entre les deux.
@Albert123
« qui toute leur vie sont restés à l’école »
Quand on en vient aux attaques ad hominem, c’est que l’on panique et qu’on ne sait plus quoi dire.
Essayez de parler du texte plutôt que de vous énerver comme ça. C’est pas sain. Et puis vous vous trompez sur mon compte, c’est consternant.
Bon après si vous êtes un troll, ok j’dis rien... Vous avez réussi votre coup... Bien joué
@Séraphin Lampion
« Le problème Todd, c’est qu’il n’est pas le commanditaire de l’étude en question, car dans ces « analyses », on ne rend publics que les chiffres qui arrangent le commanditaire et justifient ses choix. »
Oui, m’enfin, il ne faut pas utiliser des chiffres faux, et encore moins les répéter partout à la télé... Surtout quand on est un spécialiste des chiffres. Il a su parfaitement critiquer d’autres statistiques, je trouve incompréhensible qu’il ne l’ait pas fait sur ce coup.
J’aime beaucoup Todd — je suis fan, en un sens, mais je pense que là, il fait erreur. Il a une tendance à se précipiter souvent... Et il a un très gros problème avec la variable économique, problème lié certainement à son parcours.
@JL
Je me doute.
Mais j’avoue avoir moins voulu vous répondre que de signaler à ceux qui lisent les commentaires avant les articles qu’il ne fallait pas prendre en compte votre remarque.
@JL
La définition est donnée, sourcée, et débattue dans le reste du texte
Lisez l’article avant de commenter SVP.
@CinéPhil
Aux orientations de votre propos, il me semble que êtes libertarien — et, au ton vif, avec emphase et onomatopée, encore jeune — et si vous avez apprécié le début, c’est que, peut-on croire, vous êtes globalement d’accord sur ma définition générale. C’est le plus important pour moi.
Sur les libertariens de gauche :
Le sens de mon propos introductif n’est pas de juger s’ils ont raison de s’appeler ainsi. Étant donné qu’ils utilisent la sémantique, et une partie de l’idéologie libertarienne courante, il paraît honnête de faire une phrase sur eux. Mais il est vrai que la contradiction est particulièrement insoutenable. J’en dis un mot dans l’article sur le travail.
Sur le reste, d’un point de vue général :
Il semble que vous n’ayez pas compris le sens de l’article. Mon but est de traiter de l’idéologie libertarienne, non des résultats précis des gouvernements. Le chiffre que vous citez — d’ailleurs c’est 56,4%, et vous avez arrondi au chiffre supérieur... — montre surtout qu’il est plus difficile d’appliquer Madsen Pirie en France que dans les pays de culture protestante. C’est une question d’anthropologie, pas d’un chiffre qui englobe tout et nawak.
Les mesures trop libérales provoquent des mécontentements suffisants pour rendre le pouvoir complètement instable, qui se retrouve bloqué, et, incapable de baisser les impôts sur les sociétés, est même obligé de taxer encore plus pour tenir le remboursement de sa dette (le carburant tout récemment). Mais alors, personne n’investit en France, et il faut bien maintenir le niveau de vie des gens si on veut pas que ça vire à l’émeute. Alors l’État paye à la place des gens (y a pas loin d’un tiers de la dépense publique qui sert directement à la consommation).
Il est très probable, par ailleurs, que si le pays n’était pas obligé de se conformer à la règle d’or sur la dette, ou s’il était maître de sa monnaie (et dévaluait), il pourrait entreprendre des réformes beaucoup plus radicalement libérales. Notamment des baisses d’impôts conséquentes.
Après, il faut le dire, les chefs d’État en France sont de plus en plus incompétents — voire pire.
Sur le chef de l’État actuel :
McRon vante l’individualisme, le désir d’être milliardaire, la liberté économique, la diminution du rôle de l’État (je vous invite à voir ce que le site de l’Ifrap dit sur McRon). Candidat, il promettait de baisser les impôts, etc. Tous ses discours sont Hayekiens, il y a des emprunts à Thatcher (les cars Macron, c’est un plagiat des cars Thatcher...). Il est copain avec De Villiers (qui est un Tocquevillien-Hayekien, tout ce qu’il y a de plus minarchiste). Ses stratégies politiques sont complètement pompées sur la Micropolitique de Madsen Pirie. McRon est un minarchiste — j’ai envie de dire : à l’ancienne. Je lui soupçonne une sympathie secrète pour Pinochet.
Sur les socialistes :
La fondation St-Simon, le tournant de la rigueur en 1986, la conversion à l’économie de marché... À la fin de Jospin, y a eu toute une série de coming-out libéraux au PS, pour faire comme en Amérique, où les démocrates se disaient libéraux. Mais quand on a expliqué un peu mieux au public français ce que ça voulait dire, le mot est redevenu taboo à gauche. Simplement, l’idéologie n’a pas changé. C’est pour quoi les programmes et les politiques des socialistes sont toujours complètement incohérents.
Mais la médiocrité politique n’empêche pas une adhésion sincère. Le capitalisme de connivence, comme l’appelle Rand, est une maladie plus qu’un vrai choix idéologique...
Sur la sociale-démocratie :
Ce n’est pas une idéologie, c’est une pratique libérale à fort taux de charité (en adéquation avec l’origine protestante du libéralisme). L’expression désigne avant tout les socialistes allemands dans le style Schröder, qui se disait d’ailleurs, comme Hollandia, social-libéral.
Sur l’économie collectiviste.
Je vous renverrai bien la balle de l’éclat de rire. Tant qu’une élite décide de tout, il n’y a pas d’économie, ni de politique collectiviste, puisque le collectivisme sous-entend des formes de démocratie directe, et non simplement représentatives, y compris dans les entreprises.
Aussi, dans les domaines législatif et juridique, le droit de la propriété privée est favorisé sur la plupart des droits dits de charité (logement, accès aux infrastructures, à l’éducation, à la santé), que ce soit par les jurisprudences, ou les directives européennes. Ce qui n’était pas le cas dans les années 90.
L’article de votre lien fait partie des deux occurrences explicites que j’avais trouvées.
@Hervé Hum
Votre point est intéressant et met en lumière un grosse sottise libertarienne.
@Hervé Hum
Déjà, pardonnez-moi, je n’avais pas compris que vous repreniez les termes du commentaire précédent (j’avoue être une bouse en ce qui concerne les infrastructures d’internet, et m’y prendre souvent comme un empoté). L’écrit, aussi, ne donne pas le ton des remarques.
@Hervé Hum
1-Précisez les postulats que vous trouvez faux et j’étaierai mon argumentation avec grand plaisir.
@Armelle
@Zolko
La discussion n’est impossible que parce que vous n’avez lu que très partiellement mon texte et que vous abusez de rhétorique. Notamment ce truc de radicaliser le propos de l’interlocuteur pour le rendre absurde, et mieux dissimuler la radicalité du vôtre (« ils se détestent donc ils ont pas pu penser pareil » Cette inférence est totalement arbitraire).
A moins que vous n’ayez tout simplement pas compris mon propos... Ou d’être un troll.
On n’a jamais vu un économiste sérieux opposer Rothbard et Friedman de la sorte. Cela est même risible.
@Zolko
La figure de proue de l’école autrichienne est plus Ludwig von Mises, dont Rothbard est la version cowboy, si je puis dire.
Au dehors de ça, que Rothbard et Friedman se détestent prouvent qu’ils sont proches, comme Freud et Jung, Marx et Engels, Bill Gates et Steve Jobs, Bruno Maigret et JM Lepen, Pepsi et Coca, Proudhon et Bakhounine, les fans du Seigneurs des anneaux et ceux de Star Wars, Luther et Calvin, Mélenchon et Hamon,.. Querelles de chapelle. Patri Friedman, le petit fils de Milton, et le fils de David est aujourd’hui complètement Rothbardien.
Du point de vue politique, le parti libertarien américain se disait davantage issu de l’école de Chicago, en tout cas, jusque dans les années 2000. Le vrai ordre de radicalité selon moi est à cheval entre les deux écoles : c’est Hayek (le plus pour l’État), Milton Friedman (du coup Chicago), Rothbard (Vienne version Las Vegas, plus nanar), et, les plus radicaux, les bourrins d’aujourd’hui qui veulent que les gays défendent le pied de weed avec mon fusil sur leurs propriétés.
Ensuite - Ce n’est pas que les libéraux ont une « idéologie économique ». Une idéologie est un système de pensée, c’est-à-dire qu’elle inclut, en elle-même une philosophie. Le problème d’aujourd’hui, et celui des libéraux, est de croire qu’on peut penser l’économie sans penser l’homme, l’être, et toutes les questions traditionnellement attribuée à la philosophie, ce qui est absurde. Je ne peux pas dire ce qui est bon économiquement pour l’homme sans définir l’homme.
Si les libéraux croient être pragmatiques, c’est parce qu’ils ont intégré la philosophie libertarienne, comme une doxa, une religion, sans même la questionner. Ce sont des hommes politiques, bien souvent peu philosophes eux-mêmes, et donc bien plus enclins à accepter bêtement tout savoir un peu abstrait qui les dépasse.
Il est vrai qu’en comparaison des libertariens, les libéraux ne veulent traiter que d’économie. Mais les libéraux vont aux affaires, pas les libertariens, qui se cantonnent à la théorie, et ne vont aux élections que pour la forme. S’ils devaient s’y confronter sérieusement, ils seraient obligés de mettre de côté le langage plus théorique et ils se feraient libéraux.
@Zolko
"Par exemple, polluer une rivière en amont empêche les habitants en aval
d’utiliser la rivière, et donc la liberté de polluer la rivière en amont
empiète sur la liberté des hommes en aval«
Ce n’est pas tant »polluer« qui est une liberté que »se débarrasser de ses déchets« ... ^^
»il faut un organisme qui
régule cela"
Rothbard dira que les individus doivent se concerter et trouver un arrangement. Cela peut constituer un organisme, mais celui-ci ne peut être juste que s’il ne contient d’agent extérieur, sauf s’il est accepté par l’ensemble des partis. La notion d’arbitre n’est pas rejetée, mais elle ne peut se prétendre neutre au nom du public. Elle ne peut l’être qu’au nom de ses intérêts privés : la neutralité comme gage de qualité attire les clients.
La position anarchiste n’est pas claire, tout simplement parce que les écrits anarchistes ont bien fait attention de ne pas se confronter à ce type de problèmes, ni qu’on puisse savoir, à partir de ce qu’ils disent, comment ils le feraient. Néanmoins, on peut supposer que cela se déroulerait de la même façon que pour les libertariens, toute l’opposition publique/privée en moins.
Au-delà de cela, la mouvance anarchiste a toujours été sensible à la question écologique, et aurait donc plutôt tendance à demander au pollueur de trouver un autre moyen de produire...
@Cateaufoncel
En tous cas, merci beaucoup pour vos efforts de réponses. Voilà quelque chose de stimulant. Sommes-nous en concurrence ? Pas vraiment en fait.
Nous ne sommes pas en front opposé, je ne cherche pas à vous écraser, vous de même pour moi, ni à « gagner ». Si nous ne sommes pas d’accord sur tout, et que nous avons le désir de convaincre l’autre, nous cherchons surtout un peu de vérité, et une certaine bienveillance dans votre propos me laisse croire que vous le faîtes moins pour la gloire que pour le réel bénéfice commun que nous pouvons en tirer (Z’avez vu comme on est bien civilisé...).
Mais un libertarien dirait que c’est la concurrence qui stimule. Et alors qu’on lui reproche d’avoir une vision un peu violente, et pessimiste des rapports sociaux, il répond « réaliste » et explique qu’accepter cette violence à la racine permet, au contraire, de prévenir les mauvaises formes de cette concurrence, et établir des règles d’usages justes.
Pour ma part (pour une fois je dis mon opinion), c’est comme l’assertion terriblement trop acceptée par tous que ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui, je reste certain que c’est une vision trop négative de l’homme. Ma liberté ne se développe vraiment qu’avec autrui, en m’associant à lui, et les oppositions que nous avons parfois ne justifient pas qu’on définisse nos libertés qu’à partir de là.
De même, on ne devrait évoquer la concurrence que lorsqu’un enjeu précis est déterminé. Si, dans nos évolutions, nos progrès, les modèles dont nous nous inspirons sont vus comme des concurrents, on cherche à faire des vaincus et des vainqueurs là où il n’y a pas besoin. Voilà, selon moi, un point pertinent pour ancrer une critique de la pensée libertarienne.
Enfin, sur la question de l’homme raisonnable.
Toute idéologie considère surtout que l’homme est perfectible de façon durable, que l’on peut instaurer un système qui, non seulement régule les problèmes, s’il faut par la force, mais aussi améliore les hommes à plus long terme. C’est, normalement, le but de toute politique.
Pour les régimes soviets et associés, on peut dire que la sortie de la phase transitoire n’a même jamais été envisagée. Ce n’était pas des dictatures du prolétariat, mais des tyrannies d’une certaine partie de la bourgeoisie, dite intellectuelle, en réalité délirante, et finalement peu respectueuse des travailleurs.
@Zolko
(désolé pour le manque de clarté dans l’attribution de mes réponses, je débute juste sur ce site, et je commence à peine à en comprendre les usages : citer précisément à quoi on répond, sinon, on ne s’y retrouve plus)
« vous utilisez les termes libertarien et libéral comme s’ils éraient synonymes, alors que pour moi il s’agit de 2 écoles fondamentalement différentes, et souvent opposées. »
En fait, c’est justement le sens du texte. Il n’y a rien qui distingue l’idéologie libérale de l’idéologie libertarienne. Les partis, ou représentants, ou même les sympathisants diffèrent surtout dans leur rapport au pouvoir.
Les libertariens ne cherchent pas le pouvoir. Ils sont les producteurs de l’idéologie, ils restent fermes sur leur positions, ils ne font pas de compromis, puisqu’ils cherchent moins à gouverner (voire pas du tout) qu’à diffuser leurs idées.
Les libéraux, au contraire, ont inclus dans leur stratégie le passage aux affaires, et sont soumis aux compromis avec les autres partis concurrents, et avec l’électorat. Leurs mesures sont alors soit inspirées d’auteurs libertariens (Reagan/Thatcher - Friedman/Hayek), soit keynésiens. Il n’y a pas d’auteur libéral qui ne descende pas de l’école de Vienne (comme vous l’avez citée), ou, plus encore, de Chicago (qui elle a su mieux se diffuser que celle de Vienne).
Un des points principaux du texte était de montrer que les libéraux ne sont juste que des libertariens aveugles sur leurs origines théoriques.
Pour ne donner qu’un seul exemple, les textes de M Jean Tirole, dont le jury en mémoire d’A. Nobel s’est ridiculisé à récompenser il y a quelques années, ressemblent à des « Que sais-je ? » mal fait de Friedman père.
@Zolko
Vos références sont celles de Wiki, au dehors de la note attribuée au professeur Xavier Méra qui est prof de management à l’Université d’horticulture à Angers, et dont le texte n’est pas disponible.
Beaucoup de pages de WIkibéral sont contradictoires. Ce site est très décevant. Il ne faut pas en tenir compte et bien plus s’intéresser aux travaux complets des gens sérieux.
Globalement, il reste possible que des libertariens défendent des lois anti-trust. Comme je le dis dans le texte : il existe une foule de petits courants différents chez les libertariens. Mon problème était de faire une synthèse générale de son idéologie.
Les mesures anti-trusts, comme les politiques monétaristes, la question de l’étalon-or, toutes ces choses sont des petits détails, et concernent surtout l’économie, pas trop le système de pensée. Si les mesures anti-trusts avaient été spécifiques de la pensée libertarienne, je les aurai ajoutées à la définition puisque, effectivement, ça crée, ou du moins ça veut créer, un équilibre.
Mais elles ne suscitent qu’un enthousiasme très modéré chez les libertariens en général. Ron Paul s’intéresse surtout au monopole du dollar, donc dans le cadre d’une politique monétariste, ce qui est très différent du monopole d’une matière première.
Par conséquent une mesure anti-trust dans un programme libertarien n’est pas libertarienne elle-même, mais keynésienne, d’une inspiration extérieure à sa propre philosophie. C’est un souci de cohérence avec l’histoire.
@Cateaufoncel
Je ne suis pas sûr de bien saisir si vous faîtes une objection au texte. Il s’agit d’une définition de la pensée libertarienne, pas de la mienne...
Néanmoins, pour ajuster le propos, je voulais faire des remarques. Je suis plutôt d’accord avec vos critiques, et elles font d’ailleurs partie de celles que l’on fait traditionnellement aux libertariens.
Mais il y a quelques points où ils répondraient tout de même deux trois petites choses.
"on se demande ce qu’il en sera du fonctionnement de tous les
équipements collectifs dans le non-Etat libertarien, hôpitaux donc, réseaux
routier et ferroviaire, production et distribution d’électricité, distribution du gaz, poste…«
Aux US, une large partie de la population va dans les hôpitaux privés. En France même, une partie du service public est pris en charge par le privé. Les réseaux routiers sont aujourd’hui en voie d’acquisition par Vinci et Bouygues - et c’est pire que jamais... Aux US, les voies ferrées ont toujours plus ou moins été faites par des compagnies privées. L’électricité, le gaz, la poste est en partie privatisée en France, et aux US, ça a toujours plus ou moins été le cas.
Pour tout ce qui est de la répression, j’ai expliqué ça dans une autre réponse
Sur la question de la liberté des moeurs favorisant la créativité, il faut le voir au sens large. Comme dit dans le texte : »Dans une société où les formes de jouissances sont multiples et sans
tabous, les individus sont moins frustrés, donc plus motivés, plus
efficaces et plus créatifs. Ils créent plus de richesses, et font
progresser l’humanité."
Pour ce qui est de la drogue, plutôt que de citer les Doors, comme tout le monde, j’aime bien rappeler que Freud était cocaïnomane, et que si ’’génie’’ est un grand mot, il a quand même produit un travail non négligeable. Au dehors de cela, la drogue lui a fait faire des trucs très graves aussi... Bon surtout il n’y a qu’une infime proportion de toxicomane géniaux pour un grand nombre d’overdose, ou même tout un tas de gros cons.
Mais la question n’est pas là. Tant qu’ils ne font de mal à personne, on n’a pas de raison de les emmerder.
Enfin, les pédophiles... Aaaah les pédophiles. En général ils sont agressifs, donc. Il y a des débats chez les libertariens sur la question du consentement, m’enfin, en général, les libertariens sont les premiers à demander le droit de se venger eux-mêmes des pédophiles.
Les libertariens sont accusés souvent de croire l’homme raisonnable. Non pas trop sur la question sécuritaire, qui est réglée, on l’a vu, soit par un État régalien, soit par des sociétés de sécurité et de justice privées. Plutôt sur le fait qu’ils disent que l’homme est rationnel dans ses choix, notamment de consommation. La question se pose.
Sinon, les communistes ne pensaient non plus l’homme raisonnable. D’où la révolution, la dictature du prolétariat, les goulags, et tout le caractère démoniaque associé aux tentatives d’organisation collective de la production.
@Cateaufoncel
La société libertarienne, qu’elle soit minarchiste ou « anarcap’ », prévoit une police. C’est justement une des grandes différences avec l’anarchie traditionnelle.
Pour les minarchistes, elle émane de l’État. C’est un des derniers trucs qui lui restent à faire, d’ailleurs, c’est de s’occuper de la police, de la justice, et de l’armée.
Les anarcap’, pour leurs parts, considèrent qu’il est possible de transférer la maintien de l’ordre à des sociétés privées, système judiciaire compris, comme cela s’est fait aux US dans le courant du dix-neuvième siècle (à l’époque du Far West...)
D’une façon générale, la plupart des libertariens revendiquent le droit de se faire justice soi-même.
@Zolko
Beaucoup d’émotions dans votre réponse. Outre les attaques ad hominem, vos objections semblent ne pas en être, ou alors des nuances qui ne remettent pas en cause les idées générales.
Sur l’économie de marché – Pour la plupart des théoriciens libertariens, Rothbard, Friedman père, fils, et petit-fils, Hayek, ou même Ayn Rand, le concept fondamental reste la liberté. Soyons honnête, c’est dans le titre. À moins qu’on ne la comprenne comme Mario Monti, qui ne peut pas faire autorité en sémantique, l’expression « économie de marché » est trop générale pour désigner la politique libérale : le système de l’Incanto de Venise au treizième siècle est une économie de marché, et c’est complètement anachronique de parler de libéralisme à l’époque.
« comme le libre-échange crée automatiquement des monopoles ». Ceci est un blasphème aux yeux de tous les libéraux. Pour un libéral, ce n’est pas le libre-échange qui crée les monopoles, mais la connivence des États, ou les régulations qu’il instaure (Rothbard, l’Ethique de la liberté, ch.11). L’État régalien dont vous parlez ne doit d’ailleurs pas s’occuper d’empêcher les monopoles, puisque cela reviendrait à dire qu’il intervient dans la vie économique.
Je n’ai jamais vu de texte libertarien sérieux qui condamne la position de monopole, mais si vous pouvez me donner une référence, j’y suis tout à fait ouvert. Nul besoin de se chamailler.
Sur l’intérêt général – Rand rejette explicitement la notion d’intérêt général. Les plus radicaux, disons, soutiennent cette idée. Je faisais ici allusion à la querelle historique entre intérêts particuliers et intérêt général : le second est-il la somme des premiers ? etc…
D’une façon générale, votre remarque ne contredit pas mon propos. Les libertariens pensent que les biens et services partagés par tous sont mieux défendus par les individus que par des organismes collectifs de type étatique : il faut donc les privatiser. Je ne dis rien autre.
Sur l’État – J’ai tenu à préciser justement « pour fixer les règles des échanges », pour ne pas trop faire anarcho-capitaliste, et seulement le suggérer avec le début de la phrase. Aurai-je dû ajouter « économiques » ? Cela me paraissait évident.
La version que vous évoquez est minarchiste et n’enveloppe pas tout le mouvement libertarien. Par ailleurs, l’État régalien ne fixe pas les échanges, justement.
Pour votre second contre exemple, nous revenons à ce que dit plus haut. Il est d’usage de classer critique du monopole comme keynésienne plutôt que libérale, même si certains libéraux y adhèrent pour faire bien. Pour un libertarien, le principe de non agression suffit à prévenir les monopoles, puisqu’un monopole ne se constitue finalement que si la contrainte vient l’aider. Le laisser-faire, cher aux libéraux, considère justement qu’il faut faire confiance aux individus, et qu’ils empêcheront eux-mêmes les monopoles, en consommant ailleurs avant que celui-ci ne se constitue.
Par ailleurs j’imagine mal un libertarien demander à l’État de démanteler Google… C’est tout sauf libéral.
Vos remarques sur le principe de non-agression, et votre premier contre-exemple ne font que confirmer ce que je dis.
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