@sylvain
@Francis,
agnotologue
La question que vous
semblez soulever, l’un et l’autre, est bien celle de la nature systémique ou
non de la dette, et de la capacité politique à la maîtriser ou non.
Dans les économies
capitalistes occidentales, et japonaise également, il y a un lien manifeste
entre le cycle de la productivité et celui de la dette : il sont presque
le reflet inversé l’un de l’autre précisément sur la période 1950-2015.
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Le pic de la productivité correspond au « creux »
de la dette. Pour autant, les profits financiers n’ont pas cessé de croitre,
comme on peut le voir tous les jours à la bourse, et avec le graphe en tête de
cet article.
Arrivés à un certain stade de l’évolution
systémique, il faut donc bien considérer également que les profits financiers
sont essentiellement et également le reflet « inversé » de la dette, c’est-à-dire
une partie « détournée » de manière systémique de la productivité
déclinante.
Autrement dit, le capitalisme financier, s’il
a permis de financer l’expansion économique des « 30 glorieuses », tout
en prenant déjà une large part des bénéfices, bien réels à cette époque, n’est
plus aujourd’hui qu’un parasite entretenu par le biais de la dette
banco-centralisée. C’est ce qui distingue, fondamentalement, le
banco-centralisme du capitalisme « classique ».
Dans ce nouveau cycle, la corruption des
politiciens est donc effectivement un relai nécessaire entre les monopoles et
les Banques Centrales, mais ce sont donc bien ces dernières qui ont la main,
par le contrôle de la dette et des crédits, sans lesquels les monopoles
eux-mêmes cesseraient d’être opérationnels.
La dépendance des monopoles à leur propre
dette ne tient qu’à la capacité de création monétaire des Banques Centrales,
qui alimente, à la base, les marchés financiers, et donc les capitaux propres
des monopoles, garanties formelles de leurs dettes, leur évitant ainsi de
sombrer dans le gouffre qui s’est ouvert en 2008.
2008 marque donc bien le renversement du
rapport de forces entre les Banques Centrales et les monopoles, du moins, en
occident et au Japon. Egalement en Chine, à partir de la crise de 2015 là bas.
La Russie, parmi les nations à vocation
continentale, constitue donc une exception remarquable par sa capacité à
résister à ce système banco-centraliste mondialisé. En Russie la Banque
Centrale applique la politique économique et monétaire décidée par le Président
et le gouvernement, indépendamment du banco-centralisme mondialisé dominant
ailleurs…
Il n’y a donc pas de fatalisme systémique,
mais développer ce point dépasse de beaucoup la longueur d’un post…
Luniterre