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Octave Lebel 19 octobre 2020 13:07
Octave Lebel

« Non seulement l’opinion publique n’a pas suivi, mais elle s’est très largement désolidarisée de Mélenchon. »

Bonjour Fergus, une question, c’est quoi au juste l’opinion publique ? Ne finassons pas, je crois que vous n’êtes pas plus dupe que moi, c’est une construction médiatique.Sondages commandés par ceux qui ont les moyens et qui décident de les rendre publics selon leur bon vouloir ou leurs objectifs et qui en gardent secrets pour les mêmes raisons. Entre huit et neuf sur dix, paraît-il. Les commentaires de sondage qui selon le commentateur révèlent des « vérités » différentes.9 milliardaires qui contrôlent 90% des médias, un service public en liberté surveillée, les réseaux sociaux qui le plus souvent débattent dans le cadre et avec les éléments de langage des médias. Une vidéo de 40 mn transformées en 10 mn choc à charge diffusées en cumulé durant des dizaines d’heures (qui seront réutilisées selon besoin bien sûr, n’en doutons pas) pour une opération judicaire qui aurait du concerner en priorité d’autres forces politiques et qui n’a pas encore fait l’objet d’instruction. Comme c’est bizarre. La honte ce jour-là fut du côté de l’absence de réactions des républicains. Nos compatriotes allaient ensuite apprendre dans la rue ce que signifiait la baisse des défenses républicaines. C’est vrai, ce jour-là, nous pouvions attendre un Mélenchon plus dans la maîtrise ? Assurément. Regardez quand même les 40 mn et les échanges pour apprécier les attitudes des uns et des autres. Cela peut toujours servir.

Une manifestation en réaction à l’attaque de la mosquée de Bayonne a eu lieu. Bien sûr les meilleurs morceaux de propagande et provocation islamiste ont été soigneusement sélectionnés et massivement diffusés (au-delà des espoirs de ces escrocs) au détriment de la plus grande partie des manifestants venus pour dénoncer l’amalgame islam et islam radical qui sert ce dernier dans un jeu malsain avec les droites et la fausse gauche. Ces manifestants ne furent pas très malins à cette occasion. Piètre excuse, c’est incontestable. Faut-il aussi excuser les médias qui agirent selon leur nature comme d’habitude ? LFI était divisée sur cette participation, chacun a fait son choix ce jour-là. Que ceux qui n’ont jamais fait d’erreurs se signalent. Bien avant, il y avait eu une manifestation contre l’antisémitisme où certains avaient tenté d’écarter LFI. Comme on voit, de la dentelle décidément.

Quoi d’autre. Faut-il retomber une fois de plus dans la personnalisation pour épargner la fatigue de nos concitoyens à se pencher sur les bilans des uns et les propositions et analyses des autres. C’est un peu paradoxal vis-à-vis de JLM, car c’est quand même lui qui le premier lucidement a dénoncé les jeux pervers des primaires et des égos et recentré sur l’importance d’un accord sur projet. Dans une certaine gauche, cet affront si révélateur ne sera jamais pardonné par d’anciens qui voudraient bien encore en croquer en effaçant leurs traces ni par de nouveaux ambitieux qui redoutent ces « mauvaises » manières.

« un mouvement où les divergences de stratégie sont si flagrantes. »

Là, j’avoue, j’aurais besoin de lumières.

Un dernier point. Gagner ensemble ou perdre chacun de son côté. Il y a une méthode arithmétique imparable pour que le dernier avatar disponible et compatible au perfectionnement du toboggan néolibéral gagne, c’est d’affaiblir LFI sans lequel une coalition de gauche authentique ne pourra faire la bascule. Il sera toujours temps de regretter comme pour Maastricht, ceux qui se croient à l’abri ne seront pas les moins déçus, quand un pouvoir autoritaire finira par réconcilier tout le monde.



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