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Raoul-Henri 17 janvier 2017 19:27
Raoul-Henri

@Sophie,

merci pour cet article qui décrit, Ô combien justement ce que j’ai vécu indirectement par mon entourage proche et jusqu’à la déconnexion complète dans un burn-out du diable. Encore que le simple emploi d’un enseignant-chercheur qui s’en tient à ces deux fonctions ne me paraisse pas démesuré si tant est que l’individu ne cumule pas, comme vous l’évoquez, d’autres fonctions tels que l’encadrement, la production de méthode d’enseignement, la participation aux différents conseils, la mise en place de réseaux, colloques, voyages à l’étranger et bien entendu de la charge administrative de plus en plus lourde depuis l’avènement de l’autogestion des (ou de certaines ?) universités ; ce qui reporte certaines tâches d’administration sur un personnel non qualifié (liste non exhaustive). Vous pourriez même y ajouter pour le cas que je connais la direction d’un département en même temps que la mise au point de la réforme LMD, et cela, sans aucune décharge de cours. L’exploitation des « ressources humaines » a pris récemment un aspect encore inconnu.

Je n’interviens pas pour raconter ma vie mais il m’a paru nécessaire de fixer ce cadre d’émission pour accepter au mieux ce qui va suivre. J’ai eu l’occasion de réfléchir sémantiquement sur cette association de mots qui défini ce statut ’un peu’ bancal.

Il est très difficile d’établir une frontière opérationnelle entre les deux termes d’enseignant et de chercheur. L’enseignement est la passation du signe et aussi une recherche du meilleur des signes à transmettre afin de trouver la com-préhension ; « apprendre » est d’ailleurs un mot bivalent et tout élève consentant est un chercheur en soi.
Quant à elle la recherche peut s’entendre comme la mise à jour des signes jusque là inconnus ; soit par la découverte d’une réalité qui émet les signes reçus et non encore acceptés ; soit par le partage du savoir déjà accepté par d’autres ; ce qui nous renvoi à l’enseignement.
Vous voyez ici apparaître l’imbroglio sémiologique : la recherche est s’enseigner soi-même et l’enseignement est rechercher la meilleure façon de passer les signes.

Par exemple en ce moment je pense des signes à transmettre et, tout en écrivant, cherche les mots correspondants à ces signes. Juste après l’écriture, la mise en formes, je reçois les signes que ces mots ont formés par une réflexion. Ces signes réfléchis me renseignent sur la valeur du discours, son adéquation à la transmission, sur l’enseignement qu’il apporte tant sur les plans de la grammaire, de la représentation, du sens émis, de la cohérence de l’ensemble.

Pour conclure il me semble que cette séparation terminologique m’apparaît très insuffisante pour déclarer l’unité de la fonction du ’sage’.

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