La
Fille Ligère
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
A
sa naissance on lui fit
Un
berceau de gerbes de joncs
Elle
aurait grandi au Puy
Avant
de rejoindre des garçons
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
Ils
étaient tous de bons marins
Cœurs
gros et mœurs légères
Ils
suivirent son chemin
Qui
mène à sa tribu Liger
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
En
été elle se prélasse
Alanguie,
elle prend son temps
C’est
sans fin qu’elle rêvasse
S’endormant
le long de ses bancs
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
Et
en automne, elle forcit
Elle
redevient fréquentable
Mais
si elle reste dans son lit
C’est
pour se faire plus aimable
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
En
hiver elle s’emporte
En
roulant ses fortes colères
Tout
en se faisant plus accorte
À
tous les marins en galère
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
C’est
au printemps elle se lâche
Débordant
de toutes parts
C’est
alors qu’elle se fâche
Et
nous refuse le départ
C’est
une fille sauvage
Qui
vous conduit dans son lit
C’est
une femme rivage
Qui
s’écoule à l’infini
Elle
n’est jamais aussi belle
Qu’en
notre soleil levant
Lorsque
la brume l’éveille
À
ses petits matins naissants.
C’est
une Loire volage
Qui
roucoule dans son lit
C’est
un fleuve visage
Qui
coule sans soucis.
Ligèrement
vôtre