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Son Ôguste Insanité BADGURU Ier 20 février 2010 04:44
S.Ô.I Shri BaBâd Guru Lashpâ


Maintenant, je vous renvoie à ma sommaire présentation dans mon commentaire à M. Mourey, autour d’un proto-groupe X et des groupes A et B qui en sont issus. Dans cette présentation grossière, je mettais en évidence l’intérêt de la linguistique pour déterminer quelle pouvait être l’origine géographique de ces groupes, quelle faune ou flore ils pouvaient connaître.

 

Ensuite, j’évoquais l’étymologie la plus probable (que vous semblez refuser) du mot fer dans les langues celtiques, en la rattachant à une racine PIE et la notion sang. Vous comprendrez bien que cette racine PIE ne peut nous être d’aucune utilité pour localiser un proto-groupe X et la flore&faune environnante : seule une lecture symbolique nous permet d’entendre l’évolution du PIE sang vers le mot fer en protoceltique. (je vous laisse libre d’en décrypter le symbolisme).

 

Bref donc, cela ne peut en aucun cas nous aider à suggérer une origine probable des PIE : il faut donc nous intéresser à d’autres mots. Les groupes indo-européens puis nos fameux Celtes semblent avoir été accompagné depuis très longtemps par un animal qui vous est sans doute familier et qu’on peut difficilement tant il est associé aux groupes qui nous intéresse. Vous avez évoqué souvent ces tombes de ces cavaliers, enterrés avec des objets luxueux, des armes d’apparat, etc… donc intéressons-nous au mot cheval.     

 

Partons d’abord du rameau celtique  :

 

La racine proto-celtique est *ekwo- d’où sont issus :

 

epos en gaulois, ekua-laku en celtibère, ebol (*ek-lo-) en cornique, ebawl (*ek-lo-) en gallois, eb en breton, ech en vieil irlandais

 

maintenant recherchons la racine PIE du *ekwo- proto-celtique

 

la racine PIE est *ek’w- d’où sont issus :

 

aś(u)was, (aśuwai) en Hittite, yuk et yakwe (yäkwe) en tokharien A et B, áśva- et áśvā en sanskrit, aspa- , aspā en avestique, asa- , yaš, jäfs dans d’autres langues iraniennes (sogdien,ossète, etc..), ēš, išoy, esel’ en arménien, híppo-s  en grec (que l’on retrouve sous des formes archaïques et/ou dialectales telles que íkko-s , Íkko-s), ačw-ā̂ ,ačw-in-a- dans les langues baltiques, íxw-a-/i(g)w-á- dans les langues germaniques, et enfin equus, equī ; equa, … en latin.

 

Qu’en déduire ? que le mot cheval dans toutes les langues indo-européennes remonte à une même racine PIE *ek’w- , généralement évidente ou bien conservée, et que donc les divers groupes humains PIE se sont séparés après la formation de ce mot et donc qu’à une période X le proto-groupe PIE ayant donné naissance aux divers groupes proto-indo-européens évoluait dans un environnement où le cheval était présent et lui était familier.

 

Si je m’intéresse à d’autres mots du registre équestre/équin, je constaterai à nouveau la même ancienneté, et qui donc témoigne que non seulement ce proto-groupe PIE connaissait le cheval mais aussi qu’à cette période X il avait soit déjà domestiqué cet animal, soit était en voie de domestication.

 

Vous êtes sceptique (à votre habitude), j’imagine donc rapide exercice linguistique/étymologique sur le registre équestre (pas tout le lexique,non plus !)

 

Exemple : action de domestiquer, dresser…to tame en anglais

 

en vieil irlandais, damnaid, -damna = dresser (« casser un cheval », break a horse ), la racine proto-celtique étant *dam-na- , en hittite nous avons damaszi ’ (qui peut exprimer aussi appliquer une pression ou tirer), en sanskrit dƒmya´ti, et nul besoin de vous rappeler le latin domo (relevé en gras ci-dessus dans le verbe domestiquer)

 

avons-nous une racine commune PIE pour cette notion de domestiquer, dresser ? oui nous avons la racine *demh- ..

 

autre exemple dans le même registre avec d’autres langues IE  : l’action de monter à cheval et/ou conduire un chariot

 

en gaulois nous avons rŒda, en vieil irlandais ri´ad, en gallois gorwydd ’ (construit sur : wo-rŒdo-) , dans les autres langues du groupe celtique nous avons les formes reid-, reidā, rēda, rīadaim, issu de la racine proto-celtique *rŒdo- (chevaucher ou conduire un chariot)

 

dans le groupe germanique nous avons les formes rīd-a, rid-jan-, raid-ō, dans le groupe baltique raid-u-,raîd-ī̂-…une forme cimmérienne rhwyddau (qui elle associe à l’action de monter, les notions de prospèrer, transporter ou expédier…intéressant,non ?)

 

etc..etc…jusqu’à aujourdhui où nous avons par exemple le verbe anglais to ride, l’allemand reiter ou reisen, notre mot français raid…palefroi en français ou Pferd en allemand (issue de la forme latine uerŒdus >> paro-ueredus)…

 

à nouveau pouvons-nous remonter à une ancienne racine PIE ? oui nous trouvons la racine proto-indoeuropéenne  *reidh- : et vous constaterez à nouveau qu’il y a peu d’évolution au cours des millénaires. Je pourrai donner d’autres exemples nous renvoyant au domaine équestre/équin (troupeau, crinière, etc…ou bien encore partir de la forme caballus issue d’une racine PIE *kab-/*kam- et qui se retrouve dans les groupes celtique, germanique, italique, baltique, slave,etc…).

 

Bref.

 

Qu’en retirez-vous ? qu’en penser ? que ces groupes PIE vivaient dans un environnement où le cheval leur était un animal familier, que ces groupes (ou qu’un grand nombre d’entre eux) avaient soient déjà domestiqué le cheval ( monter, chariot, « raid ») soit étaient déjà très avancés dans sa domestication.

 

De quand date la domestication du cheval ? archéologiquement où en trouve-t-on les traces les plus anciennes ?



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