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Abou Antoun Abou Antoun 26 janvier 2016 13:34

Il est temps de conclure.

Je remercie tout d’abord les nombreux intervenants dont les apports ont enrichi la discussion.

Nous avons parfois dévié du sujet en comparant les mérites respectifs des systèmes propriétaires et des systèmes libres, ce qui n’était pas complètement le sujet mais avait quand même un rapport avec le sujet.

J’ai écrit cet article de manière impulsive à la lecture du communiqué ambigu que j’ai cité en tête d’article. A priori j’avais compris que nos députés voulaient la création d’un OS national créé ex-nihilo. Cela m’a paru, comme à la plupart d’entre vous, qui savent de quoi il retourne, une idée stupide.

J’ai également été choqué de l’expression d’une volonté d’indépendance dans un domaine finalement très marginal alors que le pays abandonne son indépendance dans des domaines cruciaux. Il y bien un côté ridicule, que je maintiens, même si cela déplaît à certains de militer pour un OS ’souverain’ quand on a abandonné sa souveraineté dans à peu près tous les domaines.

Par la suite, un lecteur attire mon attention sur une intervention de Madame Delphine Batho, parlementaire, qui parle plutôt, d’un OS basé sur le noyau linux, ce qu’on appelle dans le jargon une ’distro’.

La question devient alors « Cela a-t-il un sens de concevoir une nouvelle distro linux qualifiée de ’standard français’ ? ». Là j’avoue qu’on peut avoir des avis partagés. Tout d’abord on me fait remarquer que la chose existe déjà avec CLIP. Je doute fort que Madame Batho ait entendu parler de CLIP et sache exactement ce qu’est un noyau Linux. Madame Batho bien que relativement jeune pour une parlementaire me semble complètement inculte en matière d’informatique, d’ailleurs elle ne doit sa promotion qu’à son militantisme pas à ses diplômes puisqu’elle est juste bachelière, ce qui de nos jours ne lui permettrait pas de trouver un emploi de caissière dans un supermarché. En tout cas Madame Batho mélange tout laissant à penser que l’introduction d’un OS souverain pourrait contribuer à réglementer le web. Réglementer le web c’est contrôler tous les accès, ce qui n’est pas extraordinairement compliqué dans la mesure où 95 % des utilisateurs passent par un FAI, le restant, comme les universités, utilisant une connexion directe.

Je cite l’exemple de la gendarmerie française et je salue cet exemple, je l’approuve sans réserve. Que fait la gendarmerie ? Elle choisit une distribution populaire, Ubuntu, et la personnalise pour ses besoins. En quoi consiste cette personnalisation ? Et bien à mon avis tout simplement en installant des applications spécifiques dont les gendarmes ont besoin, que ce soit des outils standards ou des outils spécifiques conçus par des fonctionnaires bénévoles ou des programmeurs payés par le corps des gendarmes. Maintenant GendBuntu n’est pas à proprement parler un fork d’Ubuntu, elle sera actualisée à chaque nouvelle version LTS d’Ubuntu. Et de fait cette actualisation, si les choses sont bien faites sera faite de manière plus ou moins automatique les applis et les données étant conservées. Les gendarmes ne sont pas, en tant que tels, des beta-testeurs des nouvelles versions.

Le profit pour la gendarmerie est avant tout de faire de substantielles économies, mais pas seulement, ils garantissent leur investissements ans la mesure où, autant que j’ai pu en juger il y a toujours compatibilité ascendante, chose qui n’est pas le cas chez MS. J’ai écrit des applications pour XP qui ne passent plus sous W7 et suivants.

On peut regretter que l’E.N. n’ait pas suivi le même chemin avec, par exemple Edubuntu ou bien une EnBuntu typiquement française. Enfin quand je prends l’exemple d’Ubuntu je ne fais pas de pub particulière, c’est juste un exemple de distribution populaire, gratuite pouvant être facilement personnalisée. Il serait intéressant de voir quelle rente font à MS les écoles, les collèges les lycées et les universités. Cet argent ne serait-il pas mieux employé à recruter des enseignants ou à acheter du matériel ?

Bon, alors maintenant la question qui se pose est la suivante :

Un OS national (souverain), disons FrenchBuntu, FrenchMint, pour caricaturer ou alors des versions personnalisées GendMint, EduMint etc. ?

Je pense que la première solution est mauvaise, autrement dit que les députés ont tort dans tous les cas de figure, et voici mon argumentation.

Soit le FrenchBuntu est un fork dans ce cas il devra évoluer séparément et prendre en compte la diversité des matériels, l’évolution technologique, les innovations en matière d’interface graphique, etc.. etc.. Nous entrons là en plein dans la problématique de la maintenance d’un O.S. l’économie ayant seulement été réalisée au départ. Un lecteur qui connaît bien la question dit que ce n’est pas réaliste et je l’approuve.

Si ce n’est pas un fork, c’est une simple personnalisation de ce qu’on voudra Debian, Ubuntu, Mint, ou pourquoi pas Suse qui a aussi ses qualités, encore une fois nous ne sommes pas là pour faire de la publicité ni pour faire un comparatif. Donc cette personnalisation devra suivre l’évolution technologique et faire des mises à jour suivant le développement du modèle choisi au départ, c’est par exemple ce que fait Mint à partir d’Ubuntu en toute clarté.

Mais maintenant, qu’on veuille bien considérer que les besoins des gendarmes,ne sont pas ceux de l’Eucation, ni ceux du personnel de santé. Donc le FrenchBuntu devra encore être personnalisé en FrenchEdBuntu, etc.

Donc en somme à quoi sert le FrenchBuntu. A rien !!!

Il suffit en fait que l’État conseille aux administrations d’utiliser un système open-source, ce conseil pouvant aller jusqu’à une recommandation, dans la mesure où ces produits sont gratuits cela laisse peu de place à la corruption.

Un autre aspect des choses est mon opposition à la création d’un corps de fonctionnaires responsable de l’OS souverain. Et là, c’est mon expérience professionnelle qui parle. De toute évidence certains intervenants ont eu des vécus similaires. L’introduction de la technologie dans le cadre de la fonction publique (audiovisuel, micro-info) etc. est une vraie catastrophe. C’est la porte ouverte au copinage à la cooptation, et au final c’est une gabegie, un désastre. Et puis comme le souligne un lecteur bien informé. Est-ce le rôle de l’État de promouvoir un matériel ou un produit logiciel ? Non, l’État doit se cantonner dans ses fonctions régaliennes.

Si la France a des désirs d’indépendance qu’elle commence par les affirmer dans les domaines essentiels que sont la défense, la diplomatie, l’économie. Je le répète c’est ridicule de pérorer avec un ’OS souverain’ quand on a vassalisé le pays totalement. C’est de l’enfumage.




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