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Onecinikiou 20 mai 2013 14:04

« je vais tenter de vous démontrer que je ne pratique pas le syllogisme, contrairement à vous. »

Et moi tenter de déconstruire votre argumentation. Ce ne devrait pas être trop compliqué.

« d’abord vous appartenez à un parti qui depuis son irruption sur la scène électorale divisent les classes populaires en désignant des boucs émissaires, chômeurs, immigrés, syndicats, musulmans et j’en passe. »

Jean-Marie Le Pen a pourtant depuis le tout début des années 80 mentionné explicitement que les vrais et seuls responsables des politiques qui étaient alors conduites en dépit du bon sens et nous ont menés où nous en sommes, étaient les dirigeants et responsables politiques français, ne vous en déplaise.

« Votre gourou a vous a soutenu la matrice intellectuelle inspirant les traités que vous dénoncez, à savoir le reagano-thatchérisme »

Déjà je n’ai pas de gourou. A contrario du véritable culte de la personnalité qui est porté à l’endroit du leader minimo du FdG et qui crève les yeux sur ce site même, et ce à l’instar de ses illustres prédécesseurs idéologiques que furent les Pol pot, Mao, Staline et j’en passe. On perçoit d’ailleurs toute la tartufferie qui n’a cessé d’entourer depuis leur création des mouvements qui, dans le discours, prétendent jouer la carte du collectivisme, du dépassement du cadre de l’autorité centrale, de l’instauration de la démocratie la plus parfaite, alors qu’ils n’ont fait que la démonstration empirique d’une réalité exactement inverse. Mais passons. 

Sur le fond il va être très aisé de balayer cette fausse objection selon laquelle le Front national eut été reagono-tatchérien (alors que jean-Marie Le Pen s’inscrivait à l’époque dans une lutte essentiellement Est-Ouest du temps d’une guerre froide qui a disparu avec le modèle communiste, mais peut-être l’ignorez-vous après avoir été plongé dans du formol) qui témoigne en réalité de votre incompréhension au mieux, au pire de votre ignorance profonde des théories et mécanismes macro-économiques qui régissent les lois de la mondialisation néolibérale depuis le tournant de la fin des années 70. Je ne vous en veux pas, cela réclame de s’être instruit un minimum et de s’être dépouillé de ses vieux reflexes pavloviens, ce qui cadre très mal avec la capacité d’endoctrinement de nos gauchistes de carnaval, éternels idiots utiles de l’oligarchie.

Ainsi,

Si l’on considère que le vecteur - les vecteurs - du néolibéralisme les plus puissants (et les plus délétères) ont été, et sont toujours, l’adhésion ni contrainte ni forcée mais bel et bien délibérée à l’Union européenne et ses corollaires : désarmement face à la mondialisation, ouverture forcenée des frontières économiques, flux migratoires obstinément encouragées, démantèlement des législations sociales, recul concomitant des droits sociaux, casse méthodiques des entreprises et monopoles de services publics, etc..., et partant de là des effets induits sur le quotidien des salariés et simples citoyens ; alors soutenir que le programme du Front national depuis toujours serait ultra-libéral se révèle en fait une pure escroquerie intellectuelle.

Tant il est vrai qu’on ne peut définitivement taxer de néolibéralisme le programme politique d’un parti quel qu’il soit - en l’occurrence le Front national - qui dans le même temps récuse autant des paramètres et des vecteur qui sont tout à la fois les piliers de ce corpus idéologique ! C’est tout simplement aberrant. Et déjà parce que le programme du Front s’inscrit dans un projet essentiellement national, comme vous le faites remarquer sans en tirer manifestement les leçons qu’il convient. Ce qui, de fait, lui permet de rompre dans le même temps avec les chimères idéologiques et discursives des uns et des autres : et celles des affairistes néolibéraux, et celles des marxistes internationalistes, dont vous êtes manifestement. Là est une réalité incontournable.

Par exemple, l’idée ô combien polémique de préférence nationale, introduite soit-dit en passant par un gouvernement de gauche radical-socialiste en 1932, et dont il ne viendrait à personne l’idée d’affirmer qu’il fut le masque du fascisme, ce qui confirme là encore la tartuferie intrinsèque éhontée de la bien-pensance, et bien cette idée de préférence nationale, qui est au coeur du programme politique du Front national DEPUIS sa création, s’oppose radicalement avec celle d’un néolibéralisme bien compris. Tant il est vrai une fois encore que le néolibéralisme promeut une indistinction de fait entre les travailleurs, et récuse même jusqu’à l’idée d’une citoyenneté qui se voudrait un tant soi peu nationale. Que répondez-vous à cela ?

Mais je comprend bien, sans doute, que de taxer le programme du Front de néolibéral permet d’autant mieux, après ce qui vient d’être mis en évidence sur l’Europe-cheval de Troie de la mondialisation pour le coup elle réellement néolibérale, de dédouaner des formations politiques qui - elles - se sont totalement fourvoyées sur ce sujet, comme Mélenchon le pro-maastrichien. La tentative de défausse politique n’est pas seulement pathétique, au regard de l’histoire et des actes posés elle sera surtout dérisoire.

Vous avez donc compris, je l’espère, que je m’inscris totalement en faux sur la question du libéralisme prétendument « génétique » du Front national puisque un certain nombres des mesures que le FN préconise (encore une fois depuis toujours), foulent au pied les préceptes libéraux les plus dogmatiques et les plus inscrits dans l’idéologie dominante actuellement à l’oeuvre, notamment au sein des institutions européennes qui, pour le coup, sont majoritairement soumises à cette doctrine.

Je donnerai encore quelques exemples fameux et déterminants pour motiver cette assertion :

1/ Le fait de vouloir réinstaurer des taxes douanières aux frontières et entraver ainsi le libre-échange mondial entre sphères économiques absolument hétérogènes (production, social, environnement, redistribution etc...), rentre dans le cadre d’une remise en cause radicale de cette idéologie. C’est sans doute, avec la question de l’Euro, le point plus important de son programme, le point cardinal de par sa cohérence interne, et celui qui le légitime le plus aux yeux de nombreuses personnes. Rappelons à cet égard que le mot « protectionnisme » n’apparait nul part dans le programme du FdG. Ce qui me fait dire que l’utralibéral n’est pas celui qu’on croit.

2/ La réappropriation de l’outil régalien de création monétaire (en revenant sur la Loi scélérate Pompidou-Giscard de 1973), ce qui n’implique pas nécessairement de devoir remettre en cause le principe d’indépendance de la Banque de France, est là encore le signe indéniable d’une volonté de sortir de l’idéologie libérale promeut par l’école monétariste.

3/ La sortie de l’Euro qui est incontestablement envisagée dans le programme présidentiel du Front national - a contrario là encore de celui d’un FdG totalement inepte sur cette question - participe également de cette remise en cause dans la mesure où la monnaie unique est l’un des instruments de domination de l’idéologie libérale qui infuse toute les strates de l’Union Européenne et de ses institutions (Commission, parlement, CEDH, etc...). C’est bien la raison pour laquelle les oligarchies bancaires et financières au sein des différents Etats-membres de l’eurozone feront tout ce qui est en leur pouvoir pour sauver leur merveille, puisqu’elle leur assure de confortables revenus et subsides (notamment à travers le financement odieux des dettes publiques), tout comme elle garantit que l’outil monétaire ne soit jamais plus sous contrôle souverain du peuple.

4/ La sortie de l’espace Schengen quant à elle symbolise la réappropriation non pas seulement des frontières, mais de l’idée même de frontière, abandonnée par tous les gouvernements successifs de la France depuis l’éviction du Général. Il est incontestable que la volonté marquée des dirigeants du Front national depuis les années 80 et l’apparition d’un chômage endémique, de limiter drastiquement les flux migratoires va de pair avec cette réappropriation, et transgresse là encore de manière irréfutable l’idéologie néolibérale qui, partagée il est vrai à gauche par Mélencon et consorts, soit l’ « internationalisme des imbéciles » (Sapir), théorise une totale liberté d’établissement des individus. 

Qui est pris qui croyait prendre, je le crains, « Citoyen ».


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