@Marc Dugois
Vous m’imputez de faire dans l’idéologie, mais
vous répétez vous-même votre crédo, « pour moi la monnaie, c’est de l’énergie
humaine », quasiment ad nauseam sur la seule base que c’est précisément
votre croyance et que vous restez dans l’incapacité de la démontrer, notamment
en ce qui concerne l’expansion du capital fixe, comme j’ai pris la peine de
vous l’expliquer.
Vous parlez de « réalité », mais vous
affirmez : « la monnaie n’est qu’un prélèvement étatique de la
richesse nationale », au mépris le plus complet de l’évidence actuelle que
précisément l’Etat national français, comme la plupart des autres Etats occidentaux
aujourd’hui, n’a absolument plus la moindre maîtrise de la monnaie, dévolue
depuis longtemps aux Banques Centrales, et qui n’ont même plus, dans le cas des
pays européens, aucune base nationale réelle, sauf l’antenne locale BDF avec un
gauleiter délégué par la BCE.
Vous prétendez vous abstraire d’idéologie en
déclarant : « La guéguerre entre le capital et le travail n’a pour
moi aucun sens », sous entendant par là, du moins on peut logiquement le
supposer, que c’est donc un préjugé que vous me prêtez, alors que précisément
je n’ai nulle part fait allusion à une quelconque « guéguerre entre le
capital et le travail » dans aucun de mes posts, ni ailleurs non plus du
reste, depuis que j’ai commencé à analyser et à comprendre vraiment la mutation banco-centraliste actuelle, ce qui prouve que vous n’avez pas fait de recherche sérieuse sur ce que
j’écris par ailleurs, alors que personnellement j’ai pris le temps d’étudier
les principaux axes de vos « analyses » sur votre blog personnel en
lien, http://www.surlasociete.com/
C’est donc bien vous qui faites dans l’idéologie
en supposant, vu que je me réfère à une lecture des Grundrisse de Marx, ce qui
vous fait éventuellement « voir rouge » à plus d’un titre, que vous
devez donc répéter les stéréotypes pseudo-« marxistes » sur la guerre
capital/travail… Alors que la période actuelle est précisément celle de la fin
de la prépondérance du capital productif, en train de perdre inexorablement sa
domination face à celle du banco-centralisme :
Richard Werner, « père spirituel » du Quantitative Easing et
« apprenti sorcier » du banco-centralisme
http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895
Dans ce nouveau contexte, essentiellement
depuis la crise de 2007-2008, la lutte « capital/travail » a
évidemment perdu l’essentiel de sa signification, et pour cause…
Comme l’explique également Richard Werner, c’est
désormais le banco-centralisme qui est en train d’imposer son hégémonie, y
compris sur ce qui survit encore du capital productif.
Est-ce qu’une lutte, « de classe »
ou autrement, est possible contre cette nouvelle hégémonie, franchement, je n’en sais
rien, tant elle semble s’étendre partout sans résistance suffisamment
conséquente et caractérisée dans ses objectifs.
Mais c’est le monde (vous et moi sommes
exactement de la même génération, semble-t-il) dans lequel vivent mes enfants
et maintenant mes petits-enfants, et cela ne me réjouit pas.
Enfin, simplement constater que dans une
société où la production et la consommation sont en correspondance il parait
logique que :
"la quantité de monnaie en
circulation soit au moins suffisante pour que la majorité des citoyens, et en
principe même, absolument tous, aient de quoi se payer les biens essentiels à
une vie sociale décente dans le contexte moderne"
C’est encore simplement de la
logique élémentaire et absolument en rien une « ruse » !
Evidemment, cela implique des
choix, et éventuellement, même, des choix « drastiques », en fonction
des priorités, des possibilités et des nécessités, mais de tels choix ne sont
possibles que dans le cas et dans le cadre d’un Etat national qui contrôle la valeur
monétaire circulant sur son territoire, ce qui commence donc nécessairement par
le contrôle du crédit, et pourquoi pas, de façon démocratique, tant qu’à faire !
Luniterre