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Commentaire de microf

sur Vive l'auto-suicide !


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microf 13 février 14:51

@microf

Suite 3 á @Zoe

La Guinée n’est pas seulement cette entité géographique que les hasards de l’Histoire ont délimitée suivant les données de sa colonisation par la France, c’est aussi une part vive de l’Afrique, un morceau de ce continent qui palpite, sent, agit et pense à la mesure de son destin singulier. Mais aussi vaste que soit notre ère d’investigation, aussi étendu que soit notre champ d’action, cela est insuffisant en regard de nos propres exgences d’évolution. Pour y répondre, nous devrons engager non seulement l’ensemble de nos potentialités propres, mais encore tout ce qui constitue les biens et les connaissances universels, lesquels chaque jour se développent et s’accroissent de manière inappréciable.

A travers le désordre moral dû au fait colonial et à travers les contradictions profondes qui divisent le monde, nous devons taire les pensées idéales afin de serrer au plus près les possibilités réelles, les moyens efficaces et imrnédiatement utilisables ; nous devons nous préoccuper des conditions exactes de nos populations afin de leur apporter les éléments d’une indispensable évolution, sans laquelle le mieux-être qu’elles prétendent légitimement obtenir ne pourrait être créé. Si nous ne nous employions pas à cette tâche, nous n’aurions aucune raison de vouloir remplir les fonctions dont nous avons la charge, aucun droit à la confiance de nos populations. C’est parce que nous nous interdisons de confisquer à notre profit la souveraineté des populations guinéennes, que nous devons vous dire sans détour, Monsieur le Président du Conseil, les exigences de ces populations pour qu’avec elles, soient recherchées les voies les meilleures de leur Emancipation totale.

Le privilège d’un peuple pauvre est que le risque que courent ses entreprises est mince, et les dangers qu’il encourt sont moindres. Le pauvre ne peut prétendre qu’à s’enrichir et rien n’est plus naturel que de vouloir effacer toutes les inégalités et toutes les injustices.

Ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous, que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. L’analyse logique et une connaissance de plus en plus grande de nos valeurs particulières, de nos moyens potentiels, de nos possibilités réelles nous laissent cependant exempts de tout complexe et de toute crainte : nous sommes uniquement préoccupés de notre avenir et soucieux du bonheur de notre peuple. Ce bonheur peut revêtir des aspects multiples et des caractéristiques diverses selon la nature de nos aspirations, de nos désirs, selon notre état propre ; il peut être aussi bien une chose unique qu’un faisceau de mille choses, toutes également indispensables à sa réalisaton.

Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre Dignité. Or, il n’y a pas de Dignité sans Liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur.


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