Drones US pour Taïwan : « Une situation similaire à ce qui a été fait en Ukraine envers la Russie » (partie 2)
Il
est conçu pour voler pendant plus de 30 heures, permettant ainsi aux
forces interarmées d’informer en temps réel n’importe où dans le domaine
maritime - de jour comme de nuit.
En plus de cela, ces appareils
opéreraient aux côtés de la flotte japonaise d’avions anti-sous-marins
et de surveillance maritime Lockheed P-3C Orion qui auraient été
utilisés pour des missions de surveillance dans la mer de Chine
méridionale, contestée depuis au moins 2015, suggère le journal The
Diplomate.
De ce fait, il semble que les États-Unis construisent
une sorte de réseau de drones dans la région, selon M.Rasmussen. Il a
évoqué le fait que fin avril, Washington a déployé pour la première fois
des drones meurtriers aux Philippines pour des exercices conjoints. Une
paire de MQ-9 Reapers a participé à des missions de renseignement, de
reconnaissance et de surveillance lors des manœuvres annuelles
Balikatan.
"Alors
maintenant, pensez à toute la géographie du Japon, de la Corée [du
Sud], en passant par Taïwan, jusqu’aux Philippines", a indiqué le
vétéran de l’armée américaine.
"Fondamentalement, ils essaient de
mettre en place une présence ou une capacité de surveillance. Et nous
naviguons déjà avec nos flottes, de manière assez discutable, grâce à la
liberté de mouvement maritime. Il est par ailleurs à rappeler que [les
États-Unis ne font] pas partie de l’accord de l’Onu, mais [ils]
utilisent cela pour justifier l’envoi de navires [américains] vers la
mer de Chine méridionale. Et maintenant, nous avons la mer de Chine
orientale qui, j’en suis sûr, sera impliquée".
Dissuasion de la Chine
Selon
Rasmussen, le renforcement militaire en cours des États-Unis dans la
région Asie-Pacifique constitue une provocation claire contre la Chine,
d’autant plus que Pékin considère Taïwan comme une partie inaliénable de
la République populaire. Pendant ce temps, le projet de l’Otan
d’établir un bureau de liaison au Japon est susceptible d’ajouter de
l’huile sur le feu.
Il faut garder à l’esprit que la Chine n’a
jamais menacé d’envahir Taïwan, ni le Japon, ni aucun autre pays de la
région, a souligné l’expert militaire, mentionnant que le renforcement
américain dans la région n’a rien à voir avec la "défense
Ces
démarches semblent s’inscrire dans un plan global de dissuasion
renforcée contre la Chine exprimé par l’amiral John C. Aquilino,
commandant pour l’Indo-pacifique, en avril 2023.
Celui-ci a noté
que ce département militaire prévoyait d’intensifier l’interopérabilité
avec la force AUKUS, le partenariat diplomatique Quad et l’organisation
de renseignement anglophone Five Eyes pour renforcer leurs positions en
Asie-Pacifique.
Dans
ce grand dessein, les États-Unis "créent fondamentalement une situation
similaire à ce qui a été fait en Ukraine envers la Russie", a fait
remarquer le lieutenant-colonel à la retraite.
« Les États-Unis utilisent cela pour provoquer la Chine dans une situation très, très dangereuse ».
Toute
cette politique exercée par Washington et ses alliés facilitera
évidemment un rapprochement plus poussé entre la Chine et la Russie,
selon Rasmussen.
"Je
pense que cela pousse les Chinois plus loin vers les Russes, renforce
les liens russes et chinois parce qu’ils voient la même chose leur
arriver que ce qui est arrivé à la Russie par le biais de la partie
ukrainienne", a-t-il avancé.
t.me/russiejournal