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Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.

sur Dérèglement climatique, au nom de quelles règles ?


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 avril 2023 10:40

Ce que je veux dire, c’est qu’on ne leur transmet dès lors plus la condition réelle dans laquelle ils auront à vivre. On leur laisse croire que tout leur sera possible et, en cela, paradoxalement, on les rend très fragiles, inaptes à la vie. Celle-ci sera toujours en effet une traversée au cours de laquelle nous aurons à rencontrer certes des joies et des plaisirs, mais aussi bien des difficultés, des incompréhensions, des frustrations, bref de l’adversité. Les individus devront toujours faire avec l’incertitude, jusqu’au cœur même de leur identité…

Une éducation qui n’apprendrait plus les limites rend-elle vraiment les enfants malheureux ? Le constatez-vous en tant que psychiatre ?

Oui, différents comportements sont apparus ces dernières décennies. Ils se présentent comme hétérogènes, mais un lien sous-jacent les unit. Je pense à l’obésité qui est devenue un véritable problème de santé publique, au fait que l’on observe chez de jeunes enfants des manifestations d’anxiété, des troubles de l’attention, du harcèlement, des phobies scolaires, des crises de colère récurrentes et irrépressibles chez des très jeunes… Tous ces phénomènes semblent avoir pour origine un sentiment d’angoisse diffus qui peut provenir de ce que l’enfant n’a pas été situé à sa place dans le groupe familial ou, qu’en revanche, il a pu occuper toutes les places, pour ne pas dire toute la place, ce qui pour lui est très anxiogène. Rappelons à cet égard que les parents sont aujourd’hui comme délégitimés dans leur tâche de mettre des limites à l’enfant qui se sent alors abandonné à lui-même.

D’un point de vue philosophique, pensez-vous que le refus de consentir aux limites – à celles de notre corps, aux exigences de la vie en collectivité… – nous rend malheureux ? Pour le dire autrement, apprendre à consentir à ce que l’on est est-il une voie de bonheur ?

Je ne sais pas si c’est une voie de bonheur. Je suis par contre certain de l’inverse : on n’atteint jamais le bonheur si l’on pense se débarrasser des conditions de la condition humaine. On entre alors dans une fuite en avant chimérique et délétère. Il suffit de voir combien ce refus des limites a abîmé gravement notre environnement.

Il y a d’incessants débats à propos de l’éducation. Quel grand principe, urgent à vos yeux, aimez-vous rappeler aux jeunes parents ?

Dire “Non” (Lui mettre la limite via un Non pacifié et pacifiant) à un enfant ne le détruit pas mais établit le socle sur lequel il pourra se construire !


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