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Commentaire de njama

sur Arménie, mon amour !


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njama njama 26 avril 2023 14:21

L’@uteur Daniel Salvatore Schiffer visiblement ne sait pas où il a mis ses pieds ! et sans vouloir l’offenser, il ne sait rien de ce que où il a mis les pieds !

Maxime Gauin, Chercheur au Centre d’études eurasiennes (AVIM, Ankara), titulaire d’un master d’histoire contemporaine (Paris-I-Sorbonne)... propose cette synthèse dans son article « 1915 : le communautarisme contre l’Histoire »

Comment en est-on arrivé à 1915 ?
La première révolte organisée par des nationalistes arméniens a lieu à Zeytun (aujourd’hui Süleymaniye, une des très rares bourgades essentiellement peuplées d’Arméniens en Anatolie, à l’époque) en 1862, après plusieurs années de propagande politique venue de Russie (ndlr : voir Le Tsarisme en Asie-Mineure, les origines du problème arménien – Edgar Granville – La Revue politique internationale – v.7 (janvier – juin 1917). L’action des meneurs est d’ailleurs coordonnée avec des Arméniens russes 2. D’autres révoltes avaient déjà eu lieu dans cette commune depuis 1780, mais il s’agissait de révoltes fiscales. Zeytun se soulève de nouveau en 1878, dans le contexte de la guerre russo-ottomane de 1877-1878 3. À partir de 1880, quand le turcophile Benjamin Disraeli perd les élections législatives britanniques au profit du turcophobe William Gladstone, les premiers nationalistes arméniens commencent à regarder du côté des fondamentalistes du monde anglo-saxon 4.

Ils se structurent en partis : l’Armenakan en 1885, le Hintchak en 1887 et la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA ou FRA-Dachnak) en 1890. La stratégie suivie par le Hintchak à partir de 1890, puis par la FRA à partir de 1896, consiste à organiser des attentats, soulèvements, etc., visant les civils musulmans et notamment kurdes, pour provoquer des représailles sanguinaires sur les Arméniens ordinaires, et ainsi obtenir une intervention militaire — russe ou britannique 5. La technique n’est pas nouvelle : c’est celle employée par les nationalistes bulgares en 1876, pour obtenir (avec succès) une intervention russe, nécessaire puisque les musulmans (Turcs et Pomaks) représentaient entre 45 et 49 % de la population de la Bulgarie, en sus des catholiques et des Juifs 6, aussi hostiles que les musulmans à la sécession du pays 7. Des représailles ont effectivement eu lieu dans certaines provinces, surtout en 1895 et 1896, mais aucune intervention militaire ne se produit.

Les nationalistes arméniens sont ensuite affaiblis par la répression plus efficace menée par la police ottomane de 1905 à 1908 8, et par le conflit entre la FRA et la Russie tsariste, à partir de 1904-1905 9. Après la révolution dite jeune-turque (juillet 1908), la FRA collabore avec le Comité union et progrès (le CUP, qui prend progressivement le pouvoir dans l’Empire ottoman) contre la Russie, jusqu’aux premières semaines de 1912. Mais outre que certains nationalistes arméniens ne sont pas d’accord avec cette ligne (d’où les affrontements sanglants à Adana en 1909) 10, la FRA rompt avec le CUP en 1912, et en décembre de cette année-là, assassine le maire de Van, Bedros Kapamaciyan, un Arménien loyaliste très favorable au CUP 11.

https://fatsr.org/wp-content/uploads/2019/04/1915-le-communautarisme-contre-l%E2%80%99Histoire-publi%C3%A9-par-Maxime-Gauin-le-24-avril-2019.pdf


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