@Eric F 19 mars 13h41
Je trouve que vous illustrez assez bien à nouveau mes
remarques.
→ « Il faut se garder des
anachronismes, le positionnement de ce mouvement n’est plus celui de l’OAS ou
des nostalgiques de Vichy »
A propos de l’anachronisme, vous enfoncez une porte
ouverte. Il me semble que je me suis attaché à montrer l’actualisation en cours
de l’image du RN. Même si des personnages comme Zemmour et d’autres au RN ne renoncent pas à
jouer sur l’ambiguïté et la connivence pour les raisons électoralistes entre autres
que j’ai évoquées. JMLP l’avait lui-même
théorisé, ne pas négliger la conservation de la mémoire de l’extrême-droite et
sa diversité, toujours pour des raisons électoralistes.
→
« mais plutôt proche de ce qu’était le RPR des années 80. »
Vous
conviendrez que cela mérite d’être un peu explicité pour être pris au sérieux. Autrement
on pourrait penser que c’est juste l’habileté habituelle qui consiste à créer un faux débat où chacun est tenté de
réagir et d’apporter des approximations qui ont la vertu d’installer le débat
dans les termes biaisés du piège initial.
→
« Il recueille aussi une part des suffrages que ce que pouvait être le
souverainisme social de Chevènement, voire du Mélenchon d’il y a dix ans. »
Là
vous avez oublié Seguin, Pasqua qui d’habitude sont sortis de la mallette à
propagande qu’on retrouve un peu partout sur les sites de l’extrême droite. Quelquefois
Marchais est mobilisé aussi. On en a vu pas mal ici y aller de « le programme
économique de MLP est compatible à 80% avec celui de LFI ! » lors de la
dernière présidentielle. Avouez que c’est beaucoup à faire avaler. Surtout si
on a pris maintenant (eh oui, le doute s’installe) l’habitude de suivre de près
ce que disent, font et votent les cadres du RN. Mais vous pouvez développer si vous
voulez.
C’est
le paradoxe de la respectabilité du RN. Se créer une image honorable et
respectable qui repose sur des mensonges, qui plus est en cours de dévoilement
accéléré, tout en visant une « clientèle » réputée plus attentive.
Je
ne doute pas cependant de la persévérance de la propagande de l’extrême-droite.
Avec l’aubaine du bonus inespéré des 50 mandats, je ne doute pas non plus de l’appétit
politicien de quelques aventuriers qui n’en reviennent pas encore.