https://reseauinternational.net/lexpert-universitaire-le-journaliste-et-la-guerre/
par Erno Renoncourt
Une halte dans la cacophonie merdiatisée du monde.
De mon shithole étant, j’ai regardé, sur une chaine française, un
expert, d’un de ces innombrables instituts de recherche scientifique
dont l’Occident se vante comme preuve de sa grandeur culturelle et
académique, expliquer, à un de ces nombreux journalistes et spécialistes
de la liberté d’expression que revendique l’Occident, que si la
Chine devait livrer des armes à la Russie, cela ferait d’elle une
cobelligérante du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Et, à
mon grand étonnement, ni le journaliste n’a questionné pour savoir, ni
l’expert n’est allé au bout de son raisonnement pour préciser que ce
disant, l’OTAN, l’Europe, les EU et ceux qui envoient des armes à
l’Ukraine sont de fait cobelligérants de cette guerre qui ne fait que le
bonheur de l’empire.
Et là, j’ai compris pourquoi ceux qui, dans mon shithole, sont
revenus avec des titres universitaires ronflants, délivrés par
l’Occident sont si insignifiants et ont conduit Haïti à cette impasse
abyssale de déshumanisation. La pensée humaine s’est effondrée sur les
supports septiques qui produisent de la merde en abondance. Et dégoûté,
je me suis replongé dans la lecture du texte de Diego Gambetta, « La valeur de l’incompétence dans la mafia universitaire et la mafia tout court. Une approche idéologique ». Et j’en suis sorti soulagé en retrouvant les bases de la pensée critique. Dans
le monde de la criminalité, comme dans le monde académique, pour
progresser, il ne faut pas effrayer ses chefs : il faut sans cesse
donner des gages de son incompétence, de son obéissance et de faire
preuve d’allégeance en étant redevables envers ses parrains. C’est ainsi
que l’on gagne les prix, les titres, les subventions et la gloire
Incompétence, obéissance, allégeance et redevance sont les mots d’honneur en vogue dans le monde des médiocres. Monde peuplé de truands et de doctorés.
Pour un truand, homme de main ou homme à tout faire, la réussite ne
vient qu’en se montrant stupide (Couillon Assumé) afin de ne pas
effrayer son chef. Le truand donne gage de son incompétence et montre sa
loyauté en se contentant de suivre à la lettre les termes de sa
spécialité : bien viser, tirer, tuer. Il ne prend pas d’initiative.
Pour un doctoré, lettré ou cultivé, la réussite s’obtient sur les
mêmes bases de la crapulerie accréditée : s’en tenir au narratif
dominant, faire preuve d’impensé en reprenant les injonctions
médiatisées.
Ainsi va le monde ! Faut-il en rire ou en pleurer ? Moi, je pleure de
rire, car j’ai toujours su que ce monde était dangereux pour un être
digne.