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Commentaire de Jean Dugenêt

sur La vie en Russie vers 1927/1930


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 22 novembre 2022 15:28

@DeRussie
Vous cherchez à excuser Staline en accusant le soleil... « des conditions climatiques défavorables ».

Vous expliquez qu’en supprimant les riches (les koulaks) cela fait mourir les pauvres... Vous feriez un excellent idéologue pour la défense du capitalisme.

La « dékoulakisation » a surtout existé dans les discours. Ce fut en fait une attaque contre toute la paysannerie surtout quand elle faisait preuve de trop de virulence pour se défendre.

La migration des habitants des villages a plutôt été des déplacements forcés pour amener de la main d’œuvre dans les villes afin de réaliser des projets d’industrialisation plus ou moins débiles. Aucun plan d’urbanisation pour donner des habitations à ces paysans arrivant dans les villes. Ils se sont entassés dans des gares, des wagons, des entrepôts... dans des conditions abominables d’hygiène et bientôt sans nourriture. Ce sont ces paysans arrivés dans les villes qui ont été les premières victimes de la famine.

Les paysans obligés d’abandonner leurs petites exploitations soit pour aller dans les villes, soit pour rejoindre les kolkhozes ont abattus leurs animaux : volailles, bœufs, moutons et chevaux. Ces derniers étaient les principaux « moteurs » de l’agriculture car il n’y avait aucun tracteur.

Les paysans étaient complètement démotivés pour travailler dans les kolkhozes. La collectivisation forcée a été un pitoyable échec. Chacun était surtout préoccupé d’assurer sa propre survie et celle de sa famille au jour le jour sans attendre un hypothétique salaire.

J’ai expliqué tout cela en détail dans l’article « De la dékoulakisation à la famine ». Je n’ai d’ailleurs fait que reprendre les explications données par Trotsky dans « La révolution trahie » et ce qu’explique Jean Jacques Marie dans son livre « Staline » ou ce que dit Pierre Broué dans « Le parti bolchévique ».

Tout cela a préparé la phase suivante de la politique stalinienne : les procès de Moscou et la grande terreur : Pendant 500 jours entre 1937 et 1938, il fait fusiller en moyenne 1500 personnes par jour et il en déporte 1600.

Pendant la phase de la famine la politique stalinienne a fini de briser toute velléité de résistance tout en créant un énorme appareil bureaucratique de petits et de grand chefs avec tout un appareil policier de répression. Il fallait devenir tueur, délateur ou mouchard pour survivre... sans oublier de lécher les bottes à ceux qui étaient déjà en place pour mâter le peuple, briser les résistances...


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