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Commentaire de Fred59

sur Penser le « wokisme » (2) : Le postmodernisme dans l'Histoire. 60 – 70 Naissance


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Fred59 22 octobre 2022 22:28

@Nick Corey

J’essaie de prendre chaque auteur avec ses points forts et son contexte, sans oublier leurs limites : d’accord sur le libéralisme de Manent ou Bloom, mais cela n’entame pas l’intérêt de leurs témoignages Et la démarche des 100 ouvrages que propose Bloom vise à former des individus aptes à ne pas se laisser happer dans une idéologie facilement, libéralisme inclus.

Adorno et Horkheimer représentent une charnière entre deux ères : les premiers, ils constatent avec effarement que le modernisme est mort, et que la Raison n’est pas la flèche de l’histoire. D’un côté ils ont fait oeuvre de lucidité, de l’autre ils ont ouvert la voie à la dérive postmoderne car il ’fallait bien’ remplacer la raison afin de ’sauver le progrès’. Et cela aura lieu très vite, puisque le cycle de conférences Macy est en place dès 1946, et redéfinira progressivement toutes les sciences en sciences de l’information c’est l’algorithme et la donnée qui remplaceront la Raison. Wiener est à la fois un des principaux acteurs de ce processus, et l’un des premiers à avertir de certaines limites.

Nos protocoles ne sont plus modernes, mais postmodernes, à mesure qu’ils ne sont plus sous le libre arbitre de l’individu mais cadrés dans des algorithmes. Nos contrats, nos lois, systèmes économiques, de soins, les échanges boursiers, le management, le développement personnel sont concernés. Je trouve qu’il y a bien assez de théorie post-moderne, et de post-modernité en oeuvre dans nos vies, pour considérer que le stade d’une transition est nettement dépassé ; peut-être est-ce affaire de sensibilité et de jugement personnel.

Pour l’instant nous pouvons et devons critiquer la post-modernité un peu comme A et H ont critiqué la modernité, mais il manque encore ce qui pourrait prendre la relève. L’être humain n’a pas encore trouvé de ligne directrice offrant à l’individu comme à l’espèce à la fois la pérennité et l’espoir. Si cela existait, c’est cela que j’appellerais contre-culture.

merci pour votre réponse attentive et réfléchie, et tous mes encouragements pour la suite !


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