Apparemment vous n’avez pas compris ce qui s’est joué la semaine dernière. La Russie est vaincue. Et probablement que les téléphones doivent déjà chauffer entre les capitales occidentales, Pékin et Moscou pour trouver une reddition acceptable pour la Russie. On se demandait quelle était la situation de l’armée russe. Poutine nous a répondu de façon explicite que la situation est désespérée. A quel point ? Au même moment où le président russe décrète la mobilisation de 300 000 réservistes, il annexe les républiques du Donbass et, considérant qu’il s’agit désormais de son territoire, il menace de recourir à l’arme nucléaire si l’Ukraine attaque. Il va plus loin il menace l’Europe en prétextant que les armes sont européennes.

Tout le monde a compris ce que cela signifie. La Russie est vaincue, Poutine sait que les réservistes ne renverseront pas le cours de la guerre alors, en dernier recours, il sort l’option nucléaire afin de garder le Donbass. Car maintenir les républiques en question ainsi que la Crimée dans le giron russe est pour lui une question de survie politique. S’il doit annoncer la perte de ces territoires à ses concitoyens autant se pendre. Poutine est donc réellement désespéré et il nous le fait savoir.

Or que lui ont répondu les Chinois ? Qu’il fallait respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Autrement dit la Chine ne reconnaît pas son droit à user de l’arme nucléaire pour défendre le Donbass. Bien sûr, les Chinois ont parfaitement conscience qu’en faisant cela qu’ils acculent la Russie à la défaite et Poutine à sa chute. C’est pourquoi ils lui proposent de chercher une sortie de crise négociée. Autrement dit, une paix rapide en échange de concessions sur la sécurité. Les Chinois disent à Poutine vous êtes vaincu, ne vous entêtez pas dans une voie sans issue. Négociez la paix en échange de garanties pour votre sécurité.

Sauf qu’on s’imagine très bien que Poutine n’aura pas la paix avec l’Ukraine sans rendre à celle-ci la Crimée et le Donbass. Au mieux, il conservera peut-être quelques bases là-bas, mais il n’échappera pas à de lourdes réparations de guerre. Et Poutine sait très bien que cela signifiera sa mort politique sinon réelle. Alors tel un animal blessé, il joue (?) le désespoir et nous menace, nous Européens, d’un tir nucléaire. Il dit qu’il n’a plus rien à perdre et qu’il ne bluff pas. Les négociations de paix ont donc sûrement commencées avec un Poutine complètement désespéré qui joue sa survie politique et même sa vie.