@Luniterre
Ce que vous dites est intéressant mais
pour bien me faire comprendre, je voudrais élargir mon raisonnement
pour relier des événements différents sous une même logique.
Je
crois que nous serons d’accord pour dire qu’il existe un puissant
mouvement de pensée occidental qui a pour objectif d’établir une
domination sur la planète ou du moins sur la plus grande partie
possible de celle-ci.
Ce mouvement ne porte pas de nom, il a des
contours assez flous mais a une stratégie bien définie pour arriver
à ses fins.
Il part du principe que le capitalisme libéral
a gagné la guerre froide et qu’il ne doit plus tolérer de systèmes
alternatifs menaçant son existence comme le fit le marxisme.
Les
élites économiques, financières, intellectuelles et politiques
adhèrent à ce mouvement. Il a le soutien de la plupart des agences
de renseignement et de sécurité des pays membres de l’OTAN ainsi
que de l’OTAN elle-même et bien sûr aussi de l’UE.
Les idées sont constamment remises à
jour lors de forums, de think-tanks néo-conservateurs et de
publications d’articles et d’essais.
Les médias nationaux et privés aux
mains de milliardaires sont les vecteurs de ces idées pour avoir le
soutien populaire.
C’est ainsi que nous avons par exemple
vu les guerres d’Irak, de Libye, de Syrie, les Révolutions de
couleurs, le Printemps arabe et maintenant la crise biélorusse. Ces
crises ont toutes commencé par des appels lancés sur des réseaux
sociaux ce qui ajoute ceux-ci à la liste des vecteurs.
Le financement de ces révoltes est
divers : fonds américains d’aide, soutiens financiers de pays
européens à des oppositions qualifiées de démocratiques, fonds
privés comme celui de Soros, fonds off-shore d’oligarques russes et
autres, argent de caisses noires (CIA) etc.
Ponctuellement, les acteurs de ces
révoltes trouvent le soutien financier chez ceux qui bénéficieront
directement ou indirectement à ces renversements de régime.
J’en reviens à la Biélorussie pour
dire que les opposants en exil ne sont que des marionnettes au
service de ce mouvement que j’appellerais « l’État profond
atlantiste »
Pour moi, l’affaire de l’avion de
Ryanair a pris tout ce petit monde par surprise et il l’a monté en
épingle pour d’un côté sauver la face et de l’autre affaiblir la
cible biélorusse et par conséquent son président.
Les accusations indignées de piraterie
aérienne et de tortures sur Protasevitch sont destinées à émouvoir
le grand public et à le rallier à la bonne cause mais c’est bien
l’État profond atlantiste qui est derrière les déclarations de
l’opposition et c’est lui qui oblige les États à prendre des
sanctions contre la Biélorussie via l’UE.
Je suis tout-à-fait d’accord que c’est
Poutine et le système alternatif conservateur russe qui est la cible
ultime et qu’un renversement de Loukachenko est une étape pour y
arriver.
Quant à l’évaluation des conséquences
de cette affaire, je pense que Loukachenko et ses conseillers ont
espéré que vu la forme (pas de contrainte) de l’atterrissage de
l’avion à Minsk, les Occidentaux se contenteraient de protestations
mais à mon avis, un clash plus sérieux avait sûrement aussi été
envisagé.
Il y a jusqu’à présent un gagnant
dans cette affaire, c’est Poutine et c’est peut-être la première
fois qu’il gagne sans rien faire.