Il me semble que progressivement nous sommes sortis d’un
système inégalitaire et autoritaire qui préservait une certaine mobilité
sociale, une amélioration plus ou moins partagée des conditions de vie pour le plus grand
nombre accompagnée d’une élévation du niveau socioculturel global et d’une
démocratie libérale qui fluidifiait les tensions sociales. Dans ce cadre, les
responsables politiques par la diversité de leur offre politique conservaient une
certaine crédibilité comme garant des intérêts du pays qu’ils défendaient du
mieux qu’ils pouvaient selon leurs choix. Ils avaient encore des enracinements
divers et authentiques dans le pays.
La poussée néolibérale a produit des puissances financières
qui ont pris le contrôle plus ou moins serré sur toute l’économie avec des
concentrations de richesses et pouvoirs qui surplombent les Etats et les
grandes Institutions mondiales. Chez nous il y a bien 9 milliardaires récents
qui contrôlent 90% des médias. Cela s’est fait à une vitesse stupéfiante sans
que ce soit vu comme un problème politique et démocratique majeure comme dans
une anesthésie générale. Les peuples sans toujours voir tous les tenants et
aboutissants ni surtout comment reprendre le contrôle de leur destin résistent
encore. Un empire est entré en déclin, un autre s’affirme. Les dirigeants
politiques représentent maintenant des écuries mobilisables par ces forces selon
les circonstances, chargées de piloter et de faire évoluer la superstructure
politique et d’entretenir le consentement des peuples. A titre personnel, ils
cherchent par tous les moyens à obtenir et conserver le pouvoir. Ce n’est pas sans effet
sur la sélection au sens darwinien des nouveaux personnels politiques et leurs mœurs
et méthodes en général.