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Commentaire de Cateaufoncel2

sur Comment j'ai cessé d'être d'extrême-droite


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Cateaufoncel2 4 juillet 2018 14:19

@Cadoudal

« …je sais que c’est raciste de rappeler que les pays africains ou maghrébins sont libres et indépendants depuis 1962, »

Une grosse partie du problème vient de l’antiracisme égalitariste, qui a longtemps interdit de regarder la réalité telle qu’elle est. Les peuples sont le produit de leur histoire, et, à partir de là, ils sont les acteurs de leur présent. Or les processus de réelle évolution sont extrêmement lents.

Gregory Clark est un historien de l’économie qui enseigne à l’Université de Californie, Davis. En 2009, il a publié un bouquin - A Farewell to AlmsL’adieu à l’aumône – que l’édition française a superbement ignoré, comme elle fait généralement avec les ouvrages américains qui dérangent.

Le New York Times écrivit à son propos « Personne n’a encore réussi à expliquer le mystère du progrès humain, mais Gregory Clark, avec ce livre, s’en est plus approché que n’importe qui d’autre. »

A partir de l’exemple de l’Angleterre, Clark montre que la révolution industrielle est l’aboutissement d’un processus de plusieurs siècles, et il énumère les quatre handicaps que l’Angleterre a dû surmonter, à partir du XIIIe siècle, avant de devenir, cinq cents ans plus tard, la première puissance industrielle du monde :

1. une vie tournée vers le présent et l’incapacité à consentir des sacrifices immédiats pour un mieux-être ultérieur

2. une maîtrise très approximative du calcul, de la lecture et de l’écriture. Et une volonté insuffisante de développer ces compétences

3. la résolution des conflits par la violence physique plutôt que par la négociation

4. une quantité de travail insuffisante.

Pour Clark, il s’agit là d’un stade que tous les pays développés ont connu, y compris l’Angleterre, où la marche vers la révolution industrielle commence au XIIIe siècle, quand « Être économe, prudent, travailleur et conciliant sont devenus les valeurs de communautés qui auparavant étaient dépensières, impulsives, violentes et paresseuses. »

Il constate que ces obstacles sont, de nos jours, ceux qui s’opposent encore à un vrai développement de l’Afrique, et, manifestement, il n’observe rien qui permette de penser que le processus de dépassement puisse s’enclencher un jour. Il ne croit pas à l’utilité des politiques de développement et il pense que les Africains n’ont pas d’autres vraies perspectives d’avenir que… l’émigration vers l’Europe*.

On pourrait certes taxer Clark de racisme – ce serait le plus facile – mais moi je vois dans son analyse l’application d’un déterminisme qui a été observé dans d’autres parties du monde.

 * De plus en plus d’Européens n’ont pas l’air d’accord, mais ça, c’est une autre histoire.

 


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