@Cadoudal
« …je
sais que c’est raciste de rappeler que les pays africains ou maghrébins sont
libres et indépendants depuis 1962, »
Une grosse partie du
problème vient de l’antiracisme égalitariste, qui a longtemps interdit de regarder la
réalité telle qu’elle est. Les peuples sont le produit de leur histoire, et, à
partir de là, ils sont les acteurs de leur présent. Or les processus de réelle
évolution sont extrêmement lents.
Gregory Clark est un
historien de l’économie qui enseigne à l’Université de Californie, Davis. En
2009, il a publié un bouquin - A Farewell to Alms – L’adieu à l’aumône – que
l’édition française a superbement ignoré, comme elle fait généralement avec les
ouvrages américains qui dérangent.
Le New York Times écrivit à son propos « Personne n’a encore réussi à expliquer le
mystère du progrès humain, mais Gregory Clark, avec ce livre, s’en est plus
approché que n’importe qui d’autre. »
A partir de l’exemple de l’Angleterre, Clark montre que la
révolution industrielle est l’aboutissement d’un processus de plusieurs
siècles, et il énumère les quatre handicaps que l’Angleterre a dû surmonter, à partir du XIIIe siècle, avant de
devenir, cinq cents ans plus tard, la première puissance industrielle du
monde :
1. une vie tournée vers le présent et
l’incapacité à consentir des sacrifices immédiats pour un mieux-être
ultérieur
2. une maîtrise très approximative du
calcul, de la lecture et de l’écriture. Et une volonté insuffisante de
développer ces compétences
3. la résolution des conflits par la
violence physique plutôt que par la négociation
4. une quantité de travail
insuffisante.
Pour Clark, il s’agit là d’un stade que
tous les pays développés ont connu, y compris l’Angleterre, où la marche vers
la révolution industrielle commence au XIIIe siècle, quand « Être
économe, prudent, travailleur et conciliant sont devenus les valeurs de
communautés qui auparavant étaient dépensières, impulsives, violentes et
paresseuses. »
Il constate que ces
obstacles sont, de nos jours, ceux qui s’opposent encore à un vrai
développement de l’Afrique, et, manifestement, il n’observe rien qui permette
de penser que le processus de dépassement puisse s’enclencher un jour. Il ne
croit pas à l’utilité des politiques de développement et il pense que les
Africains n’ont pas d’autres vraies perspectives d’avenir que… l’émigration vers
l’Europe*.
On pourrait certes
taxer Clark de racisme – ce serait le plus facile – mais moi je vois dans son analyse l’application d’un déterminisme qui a été observé dans d’autres parties
du monde.
* De plus en plus d’Européens
n’ont pas l’air d’accord, mais ça, c’est une autre histoire.