Ouais, ça je connais. C’est un grand classique. Il a été théorisé en des temps où le prolétaire consacrait 50 % de son revenu à son alimentation et à celle de sa famille. Aujourd’hui, on en est à 15-20 %,,,
Vers la même époque, Elysée Reclus écrivait dans «
L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique » :
« Les conditions mêmes de la vie nous dictent
le voeu capital. Les cris, les lamentations
qui sortent des huttes de la campagne, des caves,
des soupentes, des mansardes de
la ville, nous le répètent incessamment : « Il faut du
pain ! »Toute autre considération est primée par cette
collective expression du besoin primordial de tous les êtres vivants.
L’existence même étant impossible si
l’instinct de la nourriture n’est pas assouvi, il faut le
satisfaire à tout prix et le satisfaire pour tous, car la société ne se divise
point en deux parts, dont l’une resterait sans droits à la vie. « Il
faut du pain ! »… »
... et encore :
« On se demande souvent comment les
faméliques, si nombreux pourtant, ont pu surmonter pendant tant de
siècles et surmontent encore en eux cette passion
de la faim qui surgit dans leurs entrailles, comment ils ont pu
s’accommoder en douceur à l’affaiblissement organique et à l’inanition. »
Moi, je suis trop jeune pour avoir connu. Ce qui fait que votre histoire de « tarif suffisant pour pouvoir la reconstituer », ça ne me parle en aucune manière. Et à voir le score que ce genre de fariboles réalise au fond des urnes, je suis très loin de me sentir seul.