Perso,
il y a plus de 30 ans, nous étions jusqu’à 43 élèves en
terminale, dans un gros lycée public lambda.. Je rejoins Mamrmor sur
le fait qu’il y a un problème d’évaluation des enseignants. Le
petit pourcentage de nullités, de cossards ou de limites
psychiatriques bénéficie d’une incroyable impunité : un prof de
philo peut ne faire que le tiers du programme l’année du bac
(authentique), un autre perdre un temps fou à parler de sa propre
vie en détail, et d’autres exemples similaires dont je peux
témoigner par mes enfants. J’ai suggéré plusieurs fois
d’introduire une évaluation des profs par les élèves et les
parents (filtrée par un processus de groupe pour éviter les
conneries) Il ne s’agit pas de
sanctionner pour le plaisir mais de réintroduire un lien social, un
retour d’information, cette évaluation pourrait venir en contrepoint
de celle du chef d’établissement. La réponse habituelle des profs
est d’être choqués par cette idée, puis d’argumenter que les
parents et les élèves sont incapables d’évaluer la pédagogie. Or,
ces remarques ne porteraient que sur des attitudes et des problèmes
tout à fait évidents. Rappelons que les parents choisissent leur
boulanger, leu dentiste, leur garagiste, mais pas les profs de leurs
enfants.
Sur le redoublement, je
suis en désaccord avec votre article. S’il est un sujet sur lequel
toutes les études et la plupart des avis concordent, c’est bien
l’inutilité du redoublement, qui ne change rien à la trajectoire
d’un élève. Que cette mesure doive s’accompagner d’un suivi, de
cours de soutien ou de rattrapage, c’est évident, mais le
redoublement stigmatise, humilie, sans que les statistiques montrent
son utilité. De même, l’absence de notes n’est pas synonyme
laxisme : j’ai connu une filière scientifique (les anciennes
« C ») où l’on évaluait par les cinq lettres, lesquelles d’ailleurs
si elles sont pondérées par + ou – équivalent à noter sur 15...
Ce qui détermine le cursus d’un élève, c’est son évaluation
régulière, quelle que soit sa forme, et son orientation.
Est-ce que mes enfants qui
sont notés au centième, avec des 15,75, bénéficient d’une
pédagogie ultramoderne et supérieure ? Bien sûr que non,
c’est souvent à la limite du ridicule, surtout dans certaine
matières : que signifie 14,3 ou 15,2 en musique sachant qu’il n
y a plus d’instruments mais de l’écoute ? Ou en arts
plastiques ? Ou en français, philo, matières connues pour
avoir une plus grande variabilité des notes ? (je précise que
ce n’est pas dénigrer des matières que de parler de variabilité de
leur notation)
Le bac aussi, chacun sait
qu’il pourrait être remplacé par le contrôle continu, voire que ce
dernier serait plus juste... toujours pour la même raison de
variabilité dans la correction et la notation (français, philo,
histoire)
Par contre, je vous suis
sur le recul actuel dans les programmes, un relâchement, une sorte
de défaitisme ambiant, des profs qui tolèrent un bruit incroyable
pendant leurs cours, et une impunité pour les très mauvais.
Je pense qu’on peut très
bien supprimer le redoublement, et même les notes, tout en
maintenant discipline, programme exigeant et évaluation sérieuse.
Après tout, on nous bassine suffisamment avec les résultats PISA de
la Finlande et autres pour au moins essayer de prendre quelques unes
de leurs idées, plutôt que d’en rester à notre espèce de fixation
sur la notation et l’écrémage. On pourrait aussi simplifier ces
évaluations à coups d’acquis, non-acquis, en cours d’acquisition,
qui se sont transformés en une incroyable paperasserie pour les
enseignants.
Et naturellement, « last
but not least », il faut cesser d’imposer l’anglais à l’école
primaire et refaire du français !