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Commentaire de Krokodilo

sur La fin du redoublement...


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Krokodilo Krokodilo 17 mars 2013 14:24

Perso, il y a plus de 30 ans, nous étions jusqu’à 43 élèves en terminale, dans un gros lycée public lambda.. Je rejoins Mamrmor sur le fait qu’il y a un problème d’évaluation des enseignants. Le petit pourcentage de nullités, de cossards ou de limites psychiatriques bénéficie d’une incroyable impunité : un prof de philo peut ne faire que le tiers du programme l’année du bac (authentique), un autre perdre un temps fou à parler de sa propre vie en détail, et d’autres exemples similaires dont je peux témoigner par mes enfants. J’ai suggéré plusieurs fois d’introduire une évaluation des profs par les élèves et les parents (filtrée par un processus de groupe pour éviter les conneries) Il ne s’agit pas de sanctionner pour le plaisir mais de réintroduire un lien social, un retour d’information, cette évaluation pourrait venir en contrepoint de celle du chef d’établissement. La réponse habituelle des profs est d’être choqués par cette idée, puis d’argumenter que les parents et les élèves sont incapables d’évaluer la pédagogie. Or, ces remarques ne porteraient que sur des attitudes et des problèmes tout à fait évidents. Rappelons que les parents choisissent leur boulanger, leu dentiste, leur garagiste, mais pas les profs de leurs enfants.

Sur le redoublement, je suis en désaccord avec votre article. S’il est un sujet sur lequel toutes les études et la plupart des avis concordent, c’est bien l’inutilité du redoublement, qui ne change rien à la trajectoire d’un élève. Que cette mesure doive s’accompagner d’un suivi, de cours de soutien ou de rattrapage, c’est évident, mais le redoublement stigmatise, humilie, sans que les statistiques montrent son utilité. De même, l’absence de notes n’est pas synonyme laxisme : j’ai connu une filière scientifique (les anciennes « C ») où l’on évaluait par les cinq lettres, lesquelles d’ailleurs si elles sont pondérées par + ou – équivalent à noter sur 15... Ce qui détermine le cursus d’un élève, c’est son évaluation régulière, quelle que soit sa forme, et son orientation.

Est-ce que mes enfants qui sont notés au centième, avec des 15,75, bénéficient d’une pédagogie ultramoderne et supérieure ? Bien sûr que non, c’est souvent à la limite du ridicule, surtout dans certaine matières : que signifie 14,3 ou 15,2 en musique sachant qu’il n y a plus d’instruments mais de l’écoute ? Ou en arts plastiques ? Ou en français, philo, matières connues pour avoir une plus grande variabilité des notes ? (je précise que ce n’est pas dénigrer des matières que de parler de variabilité de leur notation)

Le bac aussi, chacun sait qu’il pourrait être remplacé par le contrôle continu, voire que ce dernier serait plus juste... toujours pour la même raison de variabilité dans la correction et la notation (français, philo, histoire)

Par contre, je vous suis sur le recul actuel dans les programmes, un relâchement, une sorte de défaitisme ambiant, des profs qui tolèrent un bruit incroyable pendant leurs cours, et une impunité pour les très mauvais.

Je pense qu’on peut très bien supprimer le redoublement, et même les notes, tout en maintenant discipline, programme exigeant et évaluation sérieuse. Après tout, on nous bassine suffisamment avec les résultats PISA de la Finlande et autres pour au moins essayer de prendre quelques unes de leurs idées, plutôt que d’en rester à notre espèce de fixation sur la notation et l’écrémage. On pourrait aussi simplifier ces évaluations à coups d’acquis, non-acquis, en cours d’acquisition, qui se sont transformés en une incroyable paperasserie pour les enseignants.

Et naturellement, « last but not least », il faut cesser d’imposer l’anglais à l’école primaire et refaire du français ! 


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