La première question qui nous semble se poser est celle de l’impartialité et de l’indépendance des experts. Pas seulement dans ce cas, mais bien plus globalement.
D’autant plus, que les gouvernements européens poussent ouvertement la recherche publique à développer des liens avec le secteur privé et à se placer sous sa coupe. La bibliométrie n’est qu’un ingrédient de plus de cette même politique.
Voir, à ce sujet, notre article :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/03/05/aeres-anr-et-revues-avec-comite-de-lecture-ii.html
AERES, ANR et revues avec « comité de lecture » (II)
Le 5 mars, le Parisien publie à la une le titre « OGM :
les experts mis en cause ». Ce titre renvoie à deux pages
d’articles s’interrogeant
sur l’indépendance des chercheurs qui ont été à l’origine de
l’autorisation par la Commission européenne, mardi dernier, d’une pomme
de terre génétiquement modifiée (Amflora, de BASF). La vingtaine de
scientifiques, auteurs d’une évaluation mandatée par l’Agence
Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA),
entretiendrait avec des multinationales fabriquant des OGM des liens
d’intérêt potentiellement incompatibles avec l’apparence d’impartialité
et d’indépendance requise pour une telle expertise. Mais si même sur
une question aussi médiatique et « sensible », les
gouvernements européens se réveillent très tardivement, quel contrôle
effectif peuvent-ils exercer sur les garanties d’impartialité et
d’indépendance des referees des revues privées dites « avec
comité de lecture » qui servent de base aux évaluations bibliométriques
de l’AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur) ou aux évaluations de projets par l’Agence
Nationale de la Recherche (ANR)
? Des évaluations dont dépend de plus en plus directement l’avenir des
laboratoires du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS),
des
autres
établissements publics à caractère scientifique et
technologique (EPST) et des universités. Et que penser du critère
d’attribution de crédits annoncé publiquement par l’ANR et basé
sur une prétendue « pertinence économique pour les entreprises » ?
[la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/03/05/aeres-anr-et-revues-avec-comite-de-lecture-ii.html
]
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/